47. « Thémis A.M. »
Mes yeux sillonnent désormais le plafond de l'engin volant dans le ciel. Un long souffle significatif s'évade de la bouche tandis que je viens tout juste de raccrocher au nez de Dario.
Quelques instants plus tôt.
Dario râle à l'instant même où il décroche. Et là, j'hésite : est ce que je devrais avoir pitié de lui, compatir ou lui dire qu'il n'a pas le choix de se lever.
J'opte pour la deuxième option, tranchant rapidement.
— Tu dormais ? Eh bien plus maintenant. Je veux que tu ailles récupérer-
— Brunetta, c'est ça ? Me provoque t'il d'une voix cependant toujours ensommeillé.
Je n'aime pas qu'il l'appelle ainsi et il continue. Il m'agace et il le sait.
— Lève ton cul. Va la chercher. Je la veux dans un jet, direction le Mexique, d'ici deux heures. Ni plus, ni moins.
GEMMA
Étendu sur le carrelage de la piscine telle une dévergondée. Je ne jure que par la folie.
Je vais devenir cinglé.
Il est neuf heures et mes nerfs peine à redescendre. Ce psychopathe m'enferme ici depuis des jours et il se permets LUI de se barrer ?
Et comme si ce n'était pas assez, il se tape une gonze dans les airs.
Le souvenir de l'appelle me prend au dépourvu. Je ne comprends d'ailleurs pas que ça m' affecte autant. J'atterris sur mes pieds accourant vers les chiottes les plus proches. Dans lesquelles je déglutis. Certainement le peu de chose que j'ai avalé depuis.
— ¿Estás bien, mi Angel ? Crit Nonna d'un ton préoccuper. (Tout va bien mon ange )
Nonna est rentrée hier soir et je ne saurais assez bien m'excuser pour le malaise qu'elle doit vivre ici. Pour ce qu'elle voit.
— Oui, ne t'en fais pas la tranche de pain est mal passer, rien de grave.
Je me rince rapidement la bouche, quand un souvenir me provient.
"Fais moi confiance, Kıymetlim " avait il dit.
Depuis quand est-ce que je suis ce qu'on me dit au pied de la lettre ? Ce qu'il me dit, lui en particulier.
Je ne lui fais pas confiance, et je ne lui ferai jamais cet honneur.
Près de trois semaines se sont écoulées depuis que j'ai fait cette découverte. Et le fait que je sois parvenu à garder mon sang froid est déjà un haut fait.
Et depuis qu'il est parti ce matin, mon esprit retrace absolument TOUS les événements. Mon esprit reprend sa clarté et ma motivation ressurgit. L'air d'avoir été endormi. Il m'a endormi. Ce soir-là, nous deux. Je savais que je commettais une erreur monumentale.
C'est un manipulateur hors pair. Et c'est ce qu'il va continuer à faire si je n'agis pas au plus vite.
Je monte les escaliers à une vitesse hallucinante et pour la cinquième fois maintenant je me retrouve face à cette porte toujours fermée. Faut dire que pour avoir passé des jours enfermés, j'en ai fait des rondes dans ce manoir. Il m'a tant amadouer que je n'ai même pas songé à entrer une nouvelle fois dans cette pièce.
Mais cette fois ci. J'y entre. Et maintenant, je sais ce que je cherche. Des réponses.
Le fait qu'elle ne soit pas verrouillé m'intrigue. Comme s'il souhaitait d'une manière ou d'une autre que je le découvre seul.
Mais qu'importe... Il n'est pas là.
Et puis je veux simplement des réponses. J'accourt près du bureau, ouvrant chacun des tiroirs. Chacun semble inutilement vide.
Les images sur le mur ont bougé. Il en manque une, seulement je ne parviens pas à la visualiser, le fait est qu'il y'ait un trou et que l'image semble être importante étant donnée sa position antécédente, me fait tiquer.
Passant ma main dans mes cheveux, je me met à marcher à travers la pièce, soupirant à tout vas. C'est comme s'il tentait de faire le vide.
Mon regard est attiré subitement vers le sol alors qu'il sillonne la pièce. Soudain, je sens mon pied grincer sous un pas.
Cet endroit est recouvert d'un tapis bleu nuit.
Je m'empresse de le soulever, et mon regard se dépose sur une trappe.
Bien évidemment, elle est encastrée d'une manière si dure à comprendre qu'un casse-tête chinois serait plus simple.
Du grand Thémis.
Je finis par trouver l'issue d'ouverture et par tomber sur un tas de documents et de photos. Une photo particulière m'interpelle. M'empressant de tout saisir, mon regard est comme aspiré par ce petit garçon, qui semble incroyablement heureux.
Il sourit tandis qu'une femme brune, âgée d'une trentaine d'année a ses lèvres déposer sur la tampe de ce dernier. Il souffle les bougies d'un gâteau.
Six ans.
C'est l'âge qu'indique les bougies qu'il souffle. Il paraissait tellement paisible. La jolie brune au regard préoccupé fait tout de même preuve d'une certaine fierté.
Sa mère ?
Je pose la photo, m'occupant du tas de documents. Lorsqu'Un sentiment étrange traverse mon corps, comme une alerte. Une alerte pour me dire qu'il faut que je m'abstienne.
Mais je decide de passer outre. Parce que s'en est assez.
Mes sourcils se contractent lorsque je réalise que le nom de mon géniteur apparaît sur l'un d'entre eux. Mais pas seul, non. Accompagné de celui Thémis. T.A.M.
Themis Adriyhano Montserrat.
Mon cœur rate un battement. Mes yeux émettent de multiples battements mais rien. Non, son nom est toujours lié au mien. Je n'hallucine pas.
Le document est notifié comme étant une attestation de garde officielle datant de 2003.
Une larme s'échappe de ma paupière alors que je me sens étouffer par de trop nombreux questionnements.
Je ne parviens presque plus à tenir correctement les documents, je les feuillette inlassablement. Comme si, plus j'en apprenais, plus la douleur ne me dérangerait plus.
Pourtant tout l'air que contient mon corps n'est désormais qu'aspirée. Je ne suis que spectatrice de ce que je lis, de ce que j'apprends et visiblement je n'ai été qu'admiratrice d'un menteur.
Qui est cet homme qui m'a élevé comme la prunelle de ses yeux ? M'a bercé de mensonge ?
Est-ce que Mère sait qu'il l'a trompé ? Est-ce pour ça qu'elle est tant mauvaise ?
Je me retrouve à feuilleter un dossier scolaire. Et visiblement, tout était propice à ce que je ne découvre rien.
Thémis était scolarisée en Turquie.
Envahie par une certaine colère je referme la trappe. Je refuse d'en lire plus.
Ma main comprimant ma bouche, je m'empêche tout émission de son.
— Est ce que tout va bien ? Me demande nonna contractant ses sourcils alors que son regard est attiré derrière mon dos, précisément dans la pièce.
— Oui... Très bien j'ai simplement mal au crâne. Dis-je en dévalant le couloir.
— Qu'est ce que tu faisais là ? Me questionne-t-elle alors que je m'éloigne de plus en plus d'elle.
Me dirigeant vers la pièce m'ayant servi de chambre à coucher ces derniers mois.
Je brandi un trolley, balançant mes vêtements sans veiller à ce que je prends vraiment.
Le seul objectif étant le suivant: me barrer d'ici.
— Thémis t'a prévenu alors ? Me dit une voix surprenante au seuil de la porte.
Ne daignant pas lui adresser un regard ou encore lui répondre, je poursuis le remplissage de ma valise.
— Il t'a prévenu pour le voyage. C'est bien pour ça que tu fais tes affaires pas vrai ?
— Je ne sais pas tellement de quoi tu parles, Dario, exprime toi où tais toi à jamais. Dis-je m'arrêtant brusquement face à Dario alors que j'ai le visage larmoyant.
— Brunetta, je ne sais pas ce que tu comptes faire mais en tout cas, ça attendra votre retour, en attendant. Toi, tu pars direction le Mexique.
— Force moi pour voir. Le menaçais-je
Il s'interpose entre moi et ma valise et rétorque:
— C'est une question de vie ou de mort. Il te veut avec lui là bas. Pourquoi ? Je ne sais pas, tu lui demandera.
Je le contourne et rétorque.
— Toi comme moi savons comme je me fiche de son bon vouloir.
Il m'agrippe les deux bras me faisant valser face à lui, il resserre son emprise et son visage est bien trop froid maintenant. Il n'a jamais été aussi ferme avec moi.
— Le fait est que je ne te demande pas ton avis Gemma. Tu sais à quelle heure il a décidé de me cassé les burnes ? Bien trop tôt. BIEN TROP TÔT GEMMA, pour que je me permette de retourné pioncer sans avoir régler la source de mes problèmes.
— La source de tes problèmes ? Vraiment ? Dis je avec dédain.
— Clairement mec. Il m'a putain de voler mes dernières de sommeil. Dit il s'étalant de désespoir dans mon lit. T'es la source de mon soucis actuel. Le pire c'est que je t'ai trop bien cerner pour faire abstraction du fait que t'es folle. Attends tu vas toujours être en désaccord avec lui ? Ça t'amuse ? Amuse toi plus tard. Monte dans ce putain de planeur et laissez moi en dehors de votre jeu dangereux. J'AIMERAIS DORMIR bordel, c'est pas compliqué. Dit-il, limite si j'exagère dans mes propos "en larme".
J'admets que le sommeil fait peter les plombs quand on en manque.
Mais là, il me fais drôlement de la peine.
— On doit rentrer quand ?
— Quand il l'aura décidé.
— Le vol est à quelle heure ?
— VINGT-CINQ MINUTES, j'ai vingt-cinq putains de minutes pour te faire monter.
— Allons y. Dis-je d'un ton foireux.
Le calvaire que je vais lui faire vivre est inimaginable. Et j'espère, j'ose espérer que le séjour ne sera pas long. Parce qu'il en explorera ma folie.
— Putain mais vous êtes tout les deux toucher. Lâche Dario à bout de nerf.
Je clôture ma valise et la fait rouler au sol.
Passant au-près de Nonna. Je lui murmure à l'oreille "Je ne sais pas si j'en serais capable." Tandis qu'elle m'empoigne la main et me fait un signe de tête l'air de dire;
" Fais moi confiance, garde la tête froide!"
Les jours suivants la cérémonie, j'avais commencer discrètement à chercher des indices. Chaque conversation, chaque regard, chaque détail pouvait être une pièce du puzzle.
Thémis continuait à jouer le rôle du mari aimant en public, mais je sais que derrière cette façade se cache une vérité bien plus sombre.
⚖︎
Installer dans l'un des sièges direction l'inconnue, je prends une grande inspiration au décollage. Si j'ai accepter de monter dans ce jet c'est simplement parce que je n'ai pas envie de causer d'ennuis à Dario. Cet attardé de Thémis aurait été capable du pire, va savoir pourquoi.
Et puis c'est un moyen pour moi de respirer l'air extérieur sans être traquer dans tout les sens quand bien même dans ce jet, je suis aussi dans la ligne de mire d'un vieux snobe au visage ennuyeux.
Je ne comprends pas tellement pourquoi il a décidé de m'embarquer dans ce merdier mais des répercussions, il en aura. Il peut en être sûr.
Alors que tout juste je pose ma tête sur le dossier. Je me sens partir dans un sommeil profond. Comme ci j'avais ingurgité des somnifères, m'invitant dans un sommeil auquel je n'avais pas eu droit depuis bien longtemps.
~
À très vite !
With love Ana. ✨
Instagram 📸 : Anaamayleee_
TikTok 🎶: Ana.maylee
( Chacun de vos avis/commentaires compte, alors n'hésitez pas à commenter et à voter s'il vous plaît.)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top