37. « Renouveau et merdier.»





THÉMIS

22h17

Les flashs des photographes illuminaient la nuit alors que j'arrivais devant le tapis rouge. Le voiturier saisit ma voiture avec un professionnalisme discret tandis qu'une jolie blonde, vêtue d'une robe violette près du corps, glissa son bras autour du mien.

— Défroisse ton visage, murmura-t-elle près de mon oreille. Demain, les journaux parleront de nous. Je doute que tu veuilles te voir avec une sale tronche pendant des jours.

Elle esquissa un sourire éclatant, un masque parfait pour les caméras. Je réprimai un soupir, ajustant ma posture. Le costume que je portais, parfaitement taillé, soulignait chaque ligne de ma silhouette athlétique. Le tissu noir brillant captait la lumière avec une subtile élégance. La veste à col châle, fermée par un unique bouton en ébène, tombait avec précision sur mes épaules. Une chemise blanche immaculée contrastait avec l'obscurité du costume, tandis qu'une cravate noire en soie complétait l'ensemble. Les boutons de manchette en argent brillaient discrètement sous les flashs.Chaque détail de mon apparence, du pli net de mon pantalon à la pochette de soie noire soigneusement pliée dans la poche de poitrine, respirait l'élégance et la sophistication ce soir.

À mes côtés, elle s'accrochait à mon bras. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une tension sous-jacente, un malaise qui n'avait rien à voir avec la foule ou les projecteurs. Nous avancions sous le regard des curieux, mais mon esprit était déjà ailleurs. Je ressentais une pression que même l'excitation de l'événement ne pouvait dissiper. Il y avait quelque chose d'inexplicable dans l'air, un poids silencieux qui me faisait garder mes sens en alerte.

La foule applaudissait, les lumières pulsaient au rythme de la musique, mais au fond de moi, je savais que tout n'était pas aussi parfait qu'il n'y paraissait. Un léger malaise s'insinuait, comme si un danger invisible menaçait de faire basculer l'inauguration de mon tout nouveau bébé.

— Contente-toi de faire bonne figure, rétorquai-je à la blonde sans détourner mon regard. Dois-je te rappeler que je devrais être dans un vol pour Mexico ?

Son sourire vacilla légèrement, mais elle tenta de garder la face. À l'intérieur du club, les invités se pressaient, le champagne coulait à flots, les invités triés sur le volet, vêtus de leurs tenues les plus élégantes, s'échangaient des regards complices. Tout semblait tourner comme sur des roulettes pourtant, mon esprit restait focalisé sur cette tension indéfinissable. C'était plus qu'un pressentiment. C'était une alerte silencieuse, un écho du danger qui rôdait, caché derrière les néons et la musique.
Derrière le bar en marbre noir, les barmans jonglaient avec les bouteilles, offrant un spectacle hypnotisant aux premiers clients. J'arrivais au centre de la boîte, mes yeux balayant la pièce avec satisfaction. Ce n'était pas seulement une inauguration, c'était la naissance d'un nouveau projet, l'aboutissement d'un ancien cycle.

Au loin, j'apercevais l'héritier de cette réussite. Il leva son verre, et un sourire calculé joua sur ses lèvres. Ce soir, c'était son monde. Un nouveau départ. Une nouvelle chance. L'ouverture d'une nouvelle porte. Le brun totalement époustouflée s'avance à grand pas vers moi avant de m'adresser une accolade.

— Deli misiniz ? Bu ne ya ? (Es-tu devenu fou ? Qu'est-ce que c'est ?) s'exclama le brun, époustouflé, en me serrant dans une accolade. Lorsque tu parlais d'un nouveau départ, kardeşim (mon frère), je ne m'attendais pas à ça.

— C'est trois fois rien. Répondis-je en tapotant sa joue. Depuis le temps, tu devrais savoir que je ne vois jamais les choses autrement qu'en grand.

Il écarte les bras, sa voix éclatant au-dessus de la musique :

— Alors c'est ça, le bonheur après la taule ? Bordel, je suis à la tête du "FIVE" !

Le voir si joyeux ne pouvait certainement pas rendre mon coeur plus heureux qu'à cet instant.

Felipe a passé six longues années derrière les barreaux, accusé à tort d'un crime qu'il n'avait pas commis. Six années de sa vie volées par un système injuste, où chaque jour ressemblait au précédent, où l'espoir se mêlait à l'amertume. C'était un homme brisé, un homme qui aurait pu sombrer. Mais je lui avais fait une promesse, une promesse que je n'avais pas le droit de briser.

Je lui ai juré qu'à sa sortie, il retrouverait sa liberté, mais pas seulement. Je lui ai juré que son pseudo passé ne le définirait plus, que cette nuit  qui l'avaient conduit là où il était ne seraient plus qu'un souvenir lointain. Je lui ai promis une nouvelle vie, une chance de repartir à zéro, loin des ombres de son ancienne existence. Mais pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi moi ? Ce n'était pas par pure bonté d'âme, loin de là. Je lui devais bien ça.
Une dette, ancrée dans un passé que peu de gens connaissent. Felipe avait pris le blâme pour quelque chose qui n'était pas entièrement de son fait. Et moi, je connaissais la vérité. Une vérité que je porte comme un fardeau, une vérité qui me lie à lui, pour toujours.

À travers ses six années de souffrance, j'étais libre, mais jamais totalement en paix. J'avais une responsabilité envers lui, une obligation de le sortir de l'enfer dans lequel il avait été plongé par ma faute, ou du moins par mes choix. Alors, quand il est sorti de prison, il n'était pas question de le laisser retomber. Je lui ai ouvert la porte du FIVE, ce club qui est aujourd'hui son royaume.

Felipe est à la tête du FIVE maintenant, et le voir là, fier et debout, c'est ma façon de racheter mes erreurs, même si le passé ne cesse de me hanter.

— Jt'avais fais une promesse Kardeşim.

Quelques années plus tôt.

Les mains posées sur mon crâne, je tentais de me convaincre que tout cela n'était qu'un cauchemar. Pourtant, les gyrophares rouges et bleus, tournoyant dans la nuit, confirmaient la réalité crue. Assis sur le bord de la route bétonnée, je fixais la scène avec une impuissance qui me dévorait de l'intérieur. Un des policiers énonçait d'une voix monotone les droits de celui que je considérais comme mon frère, mon ami, Felipe.

D'un bond, je me redressai, le cœur tambourinant dans ma poitrine.

— Eh, eh ! Attendez ! lançai-je, me frayant un chemin entre les officiers et le fourgon.
Felipe, les poignets menottés, était sur le point d'être glissé à l'arrière du véhicule. Je plantai mes yeux dans ceux de l'officier qui le tenait.

— Je vais témoigner pour toi, Felipe. Ne dis rien. Je dirai la vérité. Tout.

L'officier fronça les sourcils.

— Monsieur, reculez, s'il vous plaît. Le suspect n'a rien à vous dire.

Suspect. Le mot résonna avec un écho sourd dans mon esprit. Felipe ne broncha pas, mais ses yeux, ceux qui avaient toujours reflété la détermination, me fixaient avec une sorte de fierté. Il ne semblait pas effrayé. Non, au contraire. Un soulagement voilé dansait sur ses traits fatigués.

— Il faut que quelqu'un paie pour ça, Thémis, murmura-t-il. Sinon, on continuera à être rongés de l'intérieur, et on n'avancera jamais.

Il parlait calmement, mais ses mots s'enfonçaient comme des lames dans ma conscience. Il ne savait pas, ou refusait de voir, que ce serait moi qui porterais ce fardeau chaque jour de sa condamnation.

— Je te protège, continua-t-il, la voix ferme. Tu as une vie à mener et une vengeance à accomplir. Hepsi Delhia teyze için. Bunu sakın unutma. (C'est pour tante Delhia tout ça. Ne l'oublie jamais.) Fais en sorte que ta liberté en vaille la peine.

Mais il ne comprenait pas. Il n'avait jamais compris que je n'avais pas besoin d'être protégé. La responsabilité de nos actes était la mienne aussi. Chaque décision prise cette nuit-là nous liait dans cette culpabilité partagée. Mais il s'était sacrifié, refusant que je sois entraîné dans sa chute.

Le claquement de la porte du fourgon résonna, me laissant seul, figé sous le poids de ses dernières paroles.

Aujourd'hui.

— Trinquons à un renouveau ! lança Felipe, son verre levé, sa voix pleine de cette joie que je ne l'avais pas entendue exprimer depuis des années.

Son éclat me sortit de mes pensées. Il était là, à la tête du FIVE, rayonnant de cette nouvelle vie que je lui avais promise. Mais, au fond de moi, la dette subsistait, profonde et inébranlable. Pourquoi avais-je eu le droit à un avenir, et pas lui ? Pourquoi portait-il seul la croix de nos erreurs ?

J'attrapais  la coupe près à trinquer mais visiblement l'instant de répit fut de courte durée.  L'un de mes hommes s'approcha, le visage sombre, un téléphone en main. Il me montre l'écran : des images en direct du sous-sol s'affichaient. Je reconnus immédiatement la silhouette. J'avais raison. Quelque chose se tramait.

Dario.
Bordel. Est-ce qu'il a vraiment décidé de faire ça ici ?

Je descendis en vitesse, les jurons fusaient sous mon souffle. Qu'il remercie le boucan et la musique qui camouflaient les pleure de cette femme bâillonnée assisse au sol.

— TU CROIS QUE TU PEUX DÉBARQUER ICI, FOUTRE LA MERDE ET T'EN TIRER VIVANT? gronda-t-il, sa main saisissant la gorge de l'homme.

Il avait des traits d'innocence écrasés par la violence, son visage couvert de sang. Cet homme... il n'était rien de plus qu'un pion, un jouet dans ce grand échiquier.

Il était là, simplement vêtu d'un marcel blanc tâché de rouge, de l'épais fluide de la violence, et d'un simple freegun. À côté de lui, la femme. Elle portait une simple tenue de nuit, en un regard furtif, je compris qu'il les avait surpris au plus profond de leur intimité. Leur monde était dévasté en un instant.

— Je te dis que j'ai rien fait. Je ne connais même pas ce lieu, et elle...

L'homme hurle de toute la force de ses poumons tandis que Dario, d'un geste impitoyable, enclenche la gâchette de son arme. Il se dirige vers la jeune femme, en sanglot.

Au loin, toujours en retrait, je cherche à cerner la situation. Premièrement qui ils sont et ensuite pourquoi est ce qu'il décide de faire ça ici ce soir. C'est risqué. Beaucoup trop risqué. J'espère alors qu'il a une raison valable.

ELLE NE SAIT RIEN. Laisse-la, je t'en supplie ! Il se débat avec la force de la terreur, tandis qu'un autre homme le maintient fermement en place.

Dario, sans se soucier de la scène, pointe son arme sur la femme. Les yeux braqués sur elle, je restais là comme ci les réponse à mes questions allaient me tomber du ciel.

— D'accord... JE VAIS PARLER. JE VAIS PARLER. L'homme craque, la panique envahit sa voix, et il cède enfin. Elle n'y est pour rien, okay?

— Exactement, Manu. Elle n'y est pour rien, cette pauvre femme. Et pourtant, par ta faute, elle se retrouve là. Mais, tu vois, je te donne une chance d'ouvrir ta gueule alors... fais-le.

L'homme gémit, un cri de désespoir s'échappant de ses lèvres.

— Je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça. Il pleurniche, les mots tremblants.

Mais Dario, implacable, s'abaisse, relevant la femme pour la faire face à Manu. Ses murmures dans l'oreille de la jeune femme sont rapides, presque inaudibles.

— Ton mec n'écoute pas. T'as une idée de ce qu'on puisse faire pour qu'il l'ouvre ? Il se redresse soudainement alors qu'elle hoche de la tête à répétition négativement, écartant les cheveux de la femme. Moi, j'ai une idée, Lucia.
Il ajoute plein de malice en éloignant l'arrière de sa chevelure, là forçant à regarder son compagnon amoché. Parle-lui.

La scène éclate en un tourbillon de hurlements. Lucia implore son petit ami de parler. Ses pleurs déchirent l'air, mais c'est une marque, une tache sombre sur son cou, qui capte mon regard. Un tatouage, une étoile.

Fais chier.
Merde.Merde !

C'était Lucia Coelho. La fille du chef des services douaniers. Il n'était plus question de laisser quoi que ce soit de mal tourner. Elle était hors de portée de leurs mains. Il n'était pas question qu'il lui arrive quoi que ce soit.

MANU ! Dile lo que hiciste con esa mierda, Manu, te lo ruego. (Dis-lui ce que tu as fait de cette merde, Manu, je t'en supplie.) La voix transcendante de Lucia déchire la pièce.

Lanet olsun ! (Putain !) Jure-je dans un murmure. Je fronce les sourcils.

—- PARLE, POUR L'AMOUR DE DIEU, MANU! Lucia hurlait, suppliant son petit ami de tout dire.

Dario s'impatiente et dans un jurons il ouvre de force la bouche de la jeune brune et y introduisi l'arme. Provoquant l'agitation de l'homme je bondissait finalement.

— Bu çocujun kafatasina isedik mi? ( Est-ce qu'on a pissé dans le crâne de ce gosse ?) grondais-je dépassé par les événement.

Dario se tourna alors vers moi, visiblement surpris par mes mots, un sourire ironique sur les lèvres.

— En français? Il lâcha, tandis que je m'avançais.

— Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, Dario?

Il me répondit d'un ton las :

- Je te présente Manu Estrecho et Lu-.

Je le coupai immédiatement.

— Lucia Coelho. Je sais qui elle est.

— Les caméras de surveillance ont choppé ce connard en train de foutre de l'Anodyra dans les réserves de boisson.

—- De l'Anodyra, tu dis? Je tentais de retenir un rire nerveux. Vous avez retiré toutes les boissons contaminées, j'espère? Je réalisai alors que la moitié des invités à l'inauguration risquaient de tomber malade, si les réserves n'avaient  pas été remplacées avant que le service commence.

—  Bien sûr, mec.

Je soupirai, désormais perdu par la tournure que prenaient les événements.

— Parfait alors ! J'attrape Dario dans un coin de la pièce. Parfois, je me demande comment tu as obtenu l'art de la bêtise !  Il me regarde déconcerté. Pourquoi risquer un tel bordel pour cette merde ? Tu sais qui est cette femme ? Et puis la boîte est pleine ! Est ce que tu veux faire capoter l'inauguration ?

—  Quoi, t'es malade? Il paraît presque choqué. Je sais combien ce projet te tenait à cœur, je pensais juste que faire ça ici aurait été plus simple.

Plus simple, mon cul.

—  Plus simple en qualité de quoi, exactement? Je me frotte le visage, exaspéré. Lucia, c'est pour quoi ?

— Pour qu'il ouvre sa gueule.

Je laisse échapper un souffle, dépassé par cette situation qui prend des proportions absurdes. Je le regardai, froidement, tandis qu'il me lançait un simple « C'est quoi ton souci ? »

— Relâche-la.

QUOI ? Non.

— Samuel Coelho, ça ne te dit rien ? Je le vois figer. Son regard passe de la terreur à la compréhension. Cette femme a tout un clan derrière elle. Frères, oncles, cousins, des gens qui tiennent à elle, et pas qu'un peu. Un faux pas avec elle et tous les détournements d'Anodyra et de Delphanyl seront lancés à l'international. Tu m'entends ? Ils vont tous rappliquer, et pas qu'un peu. Ils arriveront avec des machettes, des armes, des gens avec qui on fait affaire, et d'autres... ceux avec qui on n'en fait pas.

Il inspire profondément, et d'un coup, son ton change. Il se redirige vers l'homme, me glissant un dernier commentaire.

— Okay. Mais lui, il va nulle part. Il se redirige vers sa cible. Un dernier vœux à ta bien aimée Manu ?

Je me penche vers Lucia, la relevant doucement malgré ses hurlements, ses pleurs, entrecoupés de suppliques, résonnent dans la pièce. J'approche mes lèvres de son oreille.

— Un de mes hommes va te ramener chez toi. Tu prendras une douche bien froide pour te rafraîchir les idées, t'iras te coucher ça te fera du bien et te calmera. Tu jetteras cette nuisette, et demain t'iras au boulot comme ci rien ne s'était passé. Elle acquiesça, silencieuse, mais je pressai encore. Écoute-moi bien. Je la forçai à comprendre ce qui allait suivre. Personne n'est venu chez toi. Tu n'es jamais venue ici. Et ton p'tit ami, tu as rompu avec, compris?
Elle émit enfin l'affirmation que j'attendais et l'un de mes hommes l'attrapa pendant que je lui adresse les ordres à suivre.

«  Tu reste avec elle jusqu'à ce qu'elle se mette au lit. Tu récupéreras sa nuisette et tu veilleras à la jeter. » 

— À nous deux, cabronito. Je retire ma veste et ma chemise, m'approchant de l'homme à genoux. Juste pour toi, je suis obligé de me désaper, tu réalises? Même une gonzesse a rarement ce privilège.

Je laisse craquer mon cou, et Dario me tend l'arme, prête à l'usage.

— Personnellement, j'aimerais mieux être n'importe où sauf ici. Mais toi, petit con, t'as accepté en échange d'une chose que j'ignore encore, de venir me déranger dans ma tranquillité. Quel merdier !

— Je t'en supplie, mec, laisse-moi partir.

Un rire m'échappe. C'était presque risible.

—  Tu sembles rêver, Manu. Tu sais ce que l'Anodyra provoque ? La psychose. Les rêves éveillés. Je saisis son visage, fermement, et je lui murmure, menaçant: Tu ne partiras pas tant que je n'ai pas ce que je veux.

—  Je te lâcherai rien, mec.

La vérité c'est que j'ai déjà les réponses à mes questions. Je veux simplement savoir ce que l'homme qui l'a engagé à prévu. Je veux qu'il le dise de ses lèvres.

Je m'approche un peu plus de lui, glacial.

— Manu, est-ce que tu penses être en bonne position pour te permettre quoi que ce soit ?  T'as vu Lucia est en vie. Dis moi ce que je veux entendre et jte relâche sans problème.

Mais l'homme, résigné, reste silencieux. Il murmure sans cesse qu'il « ne peut pas ».

—  Je te jure devant Dieu que...
Je le coupe brusquement, le plaçant contre le mur, le regard assassin.

— Si tu ne parles pas, tu sais ce qui va arriver, non ? Il semble avoir une sacrée dose de loyauté mal placée, mais c'est trop. Trop de foutaises. Je resserre ma prise. Je veux que tu parles. Je veux entendre de ta bouche, maintenant.

Je le fixe intensément, attendant qu'il cède.

— Le mec que tu couvres t'a envoyé te frotter à la mauvaise personne. Il t'a surestimé ou alors il m'a sous-estimé. Dans tous les cas, ton boss est un lâche.

Il ne dit rien, me toisant de son regard défiant. Trop défiant. Trop de défiance à mon goût. Je le propulse violemment contre l'autre mur bétonné, la violence brute éclatant dans l'air.

— Finis de jouer, Manu. J'ai des choses plus importantes à faire. Je saisis l'arme, enclenche la gâchette alors qu'il se redresse lentement, les yeux pleins de peur.

— Dis-moi ce que je veux entendre. Qui t'a engagé, où tu as foutu cette merde ?  Et demain, tu dormiras dans ton lit, tu m'entends ? C'est pas ce que tu veux ?

L'homme haletait, tremblant.

— Tu devrais comprendre ce que je dis ! Je ne parle pas une langue que tu piges pas ! Si je parle, je mets ma famille en danger. Il avait un message à te faire passer. Il a dit que tu dépassais les limites de l'entendement que t'avait plutôt intérêt à lui rendre ce qui lui appartenait si tu ne voulait pas qu'il se serve de ces merdes autrement. Je n'ai rien d'autre à dire, moi, je crains pas la mort, alors-

Je souris, glacial. " les limites de l'entendement." Ben voyons.

— Moi, je crains rien, surtout pas de te buter. Froidement, je tire, la balle explosant en plein milieu de son front, mettant fin à son supplice.

Je me tourne vers mes hommes, mes ordres clairs.

— Procédez au nettoyage de tout ça, et qu'il n'en reste aucune trace.

L'un d'eux réagit immédiatement, mais une question me taraude.

— Explique-moi, comment un novice comme lui a pu entrer ici aussi facilement ? Demandais-je à Dario.

— Demande des comptes à ceux qui étaient en garde à ce moment-là. Ça ne m'étonnerait pas qu'ils bossent pour lui en sous-main.
Je serre les poings, agacé.

— Ces hommes ont trop bien été formatés pour me la faire à l'envers. Il doit y avoir une autre brèche, quelque chose que j'ai raté. Il faut que ça soit bouclé, et vite.


~

À très vite !
With love Ana. ✨

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