35. « Je veille sur toi. »




🎶🎶 première partie : Madness de Ruelle
Seconde partie : Fell it still de Portugal. The man.

— Les témoins doivent également signer le registre. Qui sont vos témoins ? demande le greffier d'un ton monotone, insensible au théâtre grotesque qui se joue ici.

Je retiens un rire nerveux, presque hystérique, coincée entre la rage et le désespoir. Mon soi-disant mari se tourne vers la foule, cherchant à improviser.

— Nos témoins... TOI, et puis TOI ! lance-t-il en désignant du doigt deux inconnues. Deux femmes pétrifiées qui échangent des regards affolés, visiblement prises au piège.

Je ferme les yeux, déconnectée de tout, prête à me dissocier de cette réalité insupportable. Et alors que l'une des femmes s'approche, tremblante, pour signer ce qui scellera mon sort, un son assourdissant fend l'air. Une musique lourde, presque sinistre, s'élève dans l'atmosphère. Un frisson me traverse, et mes yeux s'ouvrent brusquement.

Des murmures parcourent l'air, rapidement noyés par le grondement d'un moteur. Je tourne la tête vers la source du bruit, mon cœur s'emballe malgré moi. Non, ce n'est pas possible... Ce n'est pas lui- Je-.

La silhouette qui se dessine au sommet du 4x4 noir aux vitrage teinté, hautaine et provocante, ne laisse aucun doute. C'est lui. Il est là. Enfin.
Le véhicule s'immobilise brutalement au milieu de la réception, éparpillant les invités paniqués comme des feuilles balayées par le vent. Il se dresse, imposant, au-dessus du chaos. Deux hommes descendent à ses côtés, Dario parmi eux, leurs armes braquées sur l'ensemble des invités. Je sens une chaleur monter en moi, une vague brutale qui me prend à la gorge. Un mélange d'euphorie et de regret.

Comment ai-je pu penser, même une seconde, qu'il m'abandonnerait ? Je l'ai cru absent, indifférent... J'ai tiré des conclusions trop hâtives, au téléphone plus tôt, j'avais été rigide et lui en retour il me prouve que j'avais tort. Tort de ne pas avoir voulu croire en lui.

Il est là. Et cette fois, il n'est pas venu seul. Il est venu pour me libérer.

Le chaos règne autour de moi : des cris, des verres brisés, des invités qui se bousculent pour fuir. Mais moi, je reste immobile, comme hypnotisée par sa présence. Mon cœur, qui quelques instants plus tôt semblait sur le point de s'éteindre, s'emballe à nouveau, vibrant d'un espoir que je croyais mort.

— Mais qu'est ce qu'il se passe ici ! Crit il, agacé. Qui a mis cette chose ? Toi. Cours. Vas m'éteindre cette saleté de musique ! Dit-il en parlant à mon petit frère.

— Parle lui autrement ! Dis-je

— À toi, je vais te montrer comment on parle à son homme. Rétorque t-il indigné alors que je le dévisage.

Thémis saute du 4x4 avec une aisance presque déconcertante, ses pas lourds et déterminés écrasant le tapis rouge comme s'il n'était qu'un vulgaire tissu. Son regard balaye la foule avant de se poser sur moi. Intense, implacable. Mon souffle se coupe à l'instant où il me fait un clin d'œil discret. Dans ses yeux, il n'y a aucune hésitation. Juste une promesse silencieuse. Il est là pour moi. Et ce qu'il dit, il fait.
Dario s'approche de l'autel improvisé, son arme levée, et d'une voix grave, il ordonne :

— Personne ne bouge. Et certainement pas elle.

Aylan se saisit de mon poignet, m'ordonnant par son regard de rester baisser derrière la table. Lui, je pourrais jurer qu'il tremble. À plusieurs reprise il interpelle père, probablement pour lui demander de l'aide.
Mais il ne parvient pas à capter son attention.

Dario n'est que rarement si ferme. Mes lèvres s'entrouvrent, mais aucun son ne sort. Face à la situation je suis même bouche bée. L'homme qui plus tôt ne semblait pas du tout ravi à l'idée de se frotter aux mauvaises personnes semble aujourd'hui près à dégainer son arme au moindre faux pas.

Ce que je ressens là, c'est un soulagement écrasant. Il est venu. Thémis est venu. Il a fait ce que je n'aurais jamais cru possible : il a brisé la scène de mon supplice, transformant cette mascarade en un champ de bataille.

Je baisse les yeux vers mes mains qui tremblent encore, mais cette fois, ce n'est plus la peur. C'est l'adrénaline, la vie qui revient en moi. Je murmure pour moi-même, presque inaudible au milieu du tumulte :

— Il l'a vraiment fais...

Je relève les yeux au-dessus de la table derrière laquelle je suis caché et croise à nouveau son regard. Il ne m'a pas abandonné et n'en n'a jamais eu l'intention.

Mon destin n'est finalement pas encore scellé.
Il est arrivé à temps... et il n'a absolument pas l'air d'être là pour discuter. Cette facette de lui, sombre et intransigeante, je ne l'ai encore jamais rencontrée. Et pourtant, à cet instant, elle est tout ce que j'ai toujours espéré. Un sourire furtif se glisse sur mes lèvres, à peine perceptible. Il est là, il bombarde sans calculer, sans hésitation. Il est là... pour moi.

— C'est qui, celui-là ?! hurle Aylan en se tournant vers mon père, sa voix criarde perçant à travers le chaos.

Instinctivement, mes yeux suivent son mouvement. Mon père. Figé. Impassible. Pas un geste, pas une once de panique sur son visage. Mon cœur se serre devant son absence totale de réaction. Il ne bouge pas, il ne dit rien. Ce n'est pas l'homme que j'ai toujours cru qu'il était. Une statue froide, inébranlable, comme si tout ceci ne le concernait pas. Et pourtant, il y a quelque chose... un rictus, presque imperceptible, qui vient trahir un éclat malsain qu'il tente de dissimuler.

Les grondements de Thémis me font sursauter, une vibration profonde qui fait trembler le sol sous mes pieds. Je devrais détourner le regard, mais je reste accrochée à cette scène étrange, aux fils invisibles qui semblent se tendre entre Père et Thémis, comme un duel silencieux. Et puis, sa voix claque comme un coup de tonnerre :

— Je suis Thémis Falconetti. Et parce que toute ma vie vous m'avez contrarié, je me dois de vous rendre la pareille.

— Allah Allah! Dis subitement l'homme qui s'apprêtait à me condamner à vie avec lui. Bu adamın bana sorun çıkaracağını biliyordum. ( Je savais que ce type me causerait des ennuies) Il murmure en tenant sa tête entre ses mains. EYVAH, EYVAH! Il ajoute encore. ( Oh là là.)

À son ton et à son expression faciale, j'en déduis qu'il est dépassé par la situation. Et pour être totalement transparente, je comprends son état d'esprit. Le ton que Thémis emploie est glacial, chaque mot est chargé de rancune et de défi. Il n'est pas là pour négocier. Il est là pour écraser.

Mais que veut-il dire par-là ? Son ton vengeur est soutenu par quelque chose que je ne parviens pas discerner. Une chaleur soudaine monte en moi, brûlante et désordonnée laissant mes questionnements en arrière plan. Est-ce la peur ? Non. C'est autre chose. Un mélange de soulagement, de fascination, d'espoir qui renaît malgré moi. Je sens mes joues s'empourprer. Il est si beau. Pas seulement dans son allure même si son assurance brute et ses gestes sûrs dominent la scène mais dans ce qu'il incarne. Il est ma délivrance, le chaos venu balayer l'ordre oppressant de cette mascarade.

Les pleurs de ma mère éclatent derrière moi, hystériques et rauques. Un soupir s'échappe de mes lèvres. Évidemment, ce n'est pas pour moi qu'elle pleure. Elle ne se lamente pas sur mon sort, ni sur le danger qui m'entoure. Non, c'est sa précieuse réception, son illusion de perfection, qui part en fumée sous le rugissement du 4x4 et les éclats de voix. Je ferme un instant les yeux, laissant l'agacement à son égaré se dissoudre autour de moi. Je prends une grande inspiration.

— Pour ma mère et pour toutes ces femmes indignées. Il fut un temps où elles ont souffert, cette ère est terminée. Je serais contre toute vos putains d'injustice.

Je ne comprends pas totalement ce qu'il sous -entend mais je constate qu'à pas de loup il s'avance.

— En parlant d'injustice, ce putain de mariage. Dit il en s'approchant de la table derrière laquelle je suis accroupi. Tant que je serais en vie. Personne... Je dis bien PERSONNE ne se mariera à quelqu'un qu'il ne désire pas.

Sous le regard indigné d'Aylan, la comédie de ma mère qui est à la limite de se rouler au sol, mon supposé futur mari qui répète
" faites quelque chose !".

Pourtant mon père qui vient simplement de placer ses bras contre son torse, n'a pas bougé d'un cheveux. Thémis monte les marches jusqu'à la table. Il me tend sa main, alors que mon regard ne le lâche pas une seconde.

— Allons y, Kiymetlim.

Une larme coule de mon œil, mais rapidement il l'essuie. Aylan s'approche de Thémis :
« NE T'APPROCHE PAS DE MA FEMME » tente t'il

Thémis attrape le vase de fleur et l'explose sur la tête à Aylan et dit:

Yolumdan çekil sen. Gronde t-il ( Dégage de ma route.)

Il passe sa main derrière mon dos puis derrière mes jambes et me souleva.

— Falconetti laisse ma fille tranquille ! Crit finalement mon père dans ce que j'apparenterais à un semblant d'inquiétude, parce que depuis bien longtemps il aurait pu s'y opposer mais c'est comme si c'était trop lui demander.

Sa fille... Moi ? De toute la cérémonie il ne m'a pas adressée un putain de regard, il ne m'a pas regarder une PUTAIN DE FOIS. N'a pas regarder au combien j'étais mal. Et maintenant... Je suis sa fille ?

— Y'en a un qui bouge tout le monde saute. Crit Dario.

— Sana uyarmıştım, bir gün ayağa kalkacağımı. Ve işte o gün geldi. Bu, senin cehenneme inişinin sadece başlangıcı. Crache froidement Thémis tandis que je lâche un jurons me promettant que rapidement je me mettrais à duolingo pour apprendre le turc.
(Je t'avais prévenu qu'un jour je me lèverais. Et ce jour est arrivé. Ce n'est que le début de ta descente aux enfers.)

Père semble prêter attention à ce que Thémis dit pourtant ici, personne ne comprends le turque mis à part Aylan alors je suppose qu'il s'adresse à lui puisque celui ci réplique mais d'un ton presque trop dramatique :

— Eyvah! Şimdi ben ne yapacağım? Anton, bu adamı tanıyor musun? ( Oh là là, qu'est ce que je vais faire maintenant ? Antón, tu connais ce type ?)

Désormais soulever par sa masse musculaire, il marche en direction de la voiture, ouvre la porte arrière et me dépose sur le siège, avant de refermer il dit;

— Je t'avais dit que je serais là. Je veille sur toi. Lance t'il avant de m'adresser un clin d'œil. Il faudra me passer sur le corps, m'abattre à mort pour t'atteindre Gemma. Personne ne touchera à un seul poil de ta belle chevelure. Il m'adresse un baiser sur le haut de la tête. Et aussitôt, alors que je me sens pâlir il referme la portière et monte à l'avant. Mon regard toujours figé sur lui.

Sa main se faufile discrètement à l'arrière en bas du siège, tapotant mon genoux, je comprenais qu'il tendais sa pour que je la saisisse. Je ne saurais définir ma pensée actuelle... Mais il vaut mieux que je ne tente pas.



⚖︎




J'ai passer tout le restant de la journée dans le manoir, jonglant entre remise en question, sommeil, repas et télévision. Nous sommes rentrés et directement Thémis est reparti. Je pensais pouvoir passer ma journée à pioncer jusqu'à ce que Tycia m'envoie un message.

"Bouge toi. À 16h je te veux dans les locaux."

Elle sait que la matinée a été dure alors pourquoi est-ce qu'elle m'inflige ça ?
Je soupire à la notification, non pas que je ne veuille la voir simplement parce que je ne veux pas bouger. Qu'elle se déplace ne m'aurait pas dérangé. La seconde qui suivait j'avais de nouveau une notification.

« Thémis ne sera pas là, t'en fais pas. »

Mais là n'était pas le problème. Je n'étais plus en colère contre lui. J'étais perdu. Il y'a cette demande, celle que m'a faite mon boss. Je ne lui ferai rien, c'est un fait avéré. Thémis a tant fait pour moi. Mais son comportement reste étrange. C'est vrai quoi, pourquoi exactement à la période où Omar me demande de le buter il exige que je quitte mon travail ?

Flashback

" Pour ma mère et pour toutes ses femmes indignées."

Je passe mon temps à peser le pour et le contre, à force des éléments me parviennent étrange. Et finalement, je les refoule. Parce que je refuse désormais de douter de lui. Non pas parce que je ressens quelconque sentiment, mais simplement parce que je refuse de le perdre lui aussi.



Santa Viñadelhia

— Gem', sérieux... Tu vas bien ? Ça s'est passé comment ce matin ? me demande Tycia en me tirant doucement par le bras.

Elle remarque que je suis exténuée, probablement à cause des cernes qui pourraient accueillir un atterrissage d'urgence. On traverse les locaux, couloir après couloir.

Les claviers claquent frénétiquement derrière des bureaux où des femmes tapotent comme si elles désamorçaient des bombes. Des hommes s'agitent au téléphone, jonglant entre dossiers et crises.

Je suis déjà fatiguée, et ce sentiment s'aggrave quand on pousse la porte de la salle de conférence.

À l'intérieur, Dario trône au milieu d'un groupe de types qui ressemblent à un mélange improbable entre des soldats à la retraite et des ados attardés. Je reconnais Rodrigo et Tano, ceux qui étaient avec nous ce matin. L'un conduisait, l'autre pointait une arme. Charmant duo.

— Mais... si toi t'es là, où est Thémis ? demandai-je à Dario en fronçant les sourcils.
Dario lève les yeux, arborant un sourire moqueur.

— Thémis et moi, Gem'... il pose une main sur son cœur comme un acteur de théâtre trop zélé ...c'est le jour et la nuit. Franchement, aucune idée où il est.

Je le fixe, incrédule. Pourquoi est-ce que je suis ici ? Une question que je pose à Tycia du regard, mais elle détourne les yeux.

Tycia, visiblement plus à l'aise avec eux que moi, commence à me murmurer les noms des présents:

— Rodrigo. Tano. Y'a Nils et puis les deux là bas qui joue au UNO c'est Denver et Enzo.

Rodrigo, qui s'est installé au bout de la table comme un patron de film de série B, prend la parole :

— Certains ici pensent que c'est une cause perdue.
Je fronce les sourcils.

— Qui ça ? demande Tano, la bouche pleine, triturant un plat de nouilles avec un enthousiasme exagéré.

Je détourne le regard en grimaçant. Pourquoi est-ce que ce type mâche aussi fort ? Chaque mouvement de sa mâchoire est une torture pour mes nerfs.

— Ils parlent toujours comme ça ? murmuré-je à Tycia.

J'essaie de cerner de quoi il parle mais il parle limite en langage codé. Je ne pige rien. Elle me répond sur le même ton, un soupir dans la voix :

— On n'est pas là pour comprendre leur absurdité, Gem'. On est là pour s'emparer de la salle. Ta curiosité ? Tu la gardes pour toi, sinon on risque de finir cinglés.

Rodrigo continue, sa voix forte résonnant dans la salle comme un mauvais slogan publicitaire.

— On va les avoir. Pas d'échec possible.

Je roule des yeux. Mais qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi est-ce que j'écoute ça ? Dario, fidèle à lui-même, décide d'en rajouter une couche.

— Et ce rendez-vous ? On va le transformer en une soirée... de baise.

Je cligne des yeux, complètement dépassée.

— Pardon ?! laissai-je échapper, ma voix montant d'une octave.

Alors là... Je- mes yeux s'écarquillent quand je réalise que leur sujet n'est même pas si sérieux que ça. Du moins je crois ? Je m'attendais à ce qu'il parle d'une mission ou je n'en sais rien. Mais d'une partie de jambe en l'air ? Je suis sur le cul.

Tycia, fidèle à son rôle de garde-fou, lève une main pour me faire taire. L'air de dire "pas un mot!" Elle semble aussi désemparée que moi, mais préfère éviter l'escalade.

— Sérieux, vous êtes des adultes ou des collégiens en crise hormonale ? balancé-je, incapable de me retenir plus longtemps.

— J'ai le barreau rien qu'à t'entendre parler.
Lance Tano en réponse à son frère alors qu'il engloutit ses nouilles de manière répugnante.

Rodrigo et Tano, comme un duo comique sinistre, enchaînent :

— On bande ensemble, frérot ! lance Rodrigo en tendant sa main pour un high-five.

Tano, la bouche pleine, le fixe avec horreur :

— T'es un malade, sérieux. Dit Tano alors que son visage reflète un certain dégoût.

Rodrigo, imperturbable, désigne l'assiette de son frère :

— Tu finis pas ton nem ?

Tano recule son plat d'un geste brusque, toujours en mastiquant bruyamment.

— Pousse tes sales pattes de mon plat, andouille !

— T'es toujours comme ça, soupire Rodrigo avant d'ajouter : Qu'est-ce que tu feras si tu finis pas, hein ?

Tano s'arrête de mâcher, le fixe avec un regard noir et articule lentement :

— Je finis tout ce que je prends. Quitte à le vomir.

Je grimace, repoussée par l'idée et par la manière dont il l'a dite.

— C'est... dégoûtant.

Dario les coupe, comme un professeur excédé devant une classe d'idiots.

— Vous réglerez vos problèmes ailleurs. Maintenant, on se concentre. On va convertir.

Il tape sur l'écran derrière lui, dévoilant une slide PowerPoint. Le mot "CONVERSION" s'affiche en lettres capitales, Comic Sans en prime.

— Convertir ? Convertir quoi ? demandé-je, toujours aussi perdue.

Tycia me donne un coup dans le bras.

— Ne pose pas de questions, Gem'. Fais semblant de comprendre.

Mais c'est impossible. Rodrigo, avec l'assurance d'un chef d'armée en carton-pâte, enchaîne :

— On leur apprend leur place. On découvre leur routine, leurs goûts, tout.

— Vous allez les stalker, c'est ça ? demandé-je, choquée.

— Tano, tu prends les soirées. Regarde qui elles voient, ce qu'elles boivent. Rodrigo, toi, surveille les réseaux sociaux.

Tycia, incapable de rester silencieuse, lâche d'un ton ironique :

— Et pendant que vous y êtes, trouvez leur position favorite au lit.

Dario lui lance un regard.

— On n'est pas aussi grossiers, merci.

— Ah, vraiment ? rétorqué-je. Parce que jusqu'ici, ça ressemble à une réunion de prédateurs en herbe.

Je fixe Tycia, cherchant un minimum de logique dans tout ça.

OOOOKAYY, s'en est assez pour mes oreilles. Pourquoi est-ce que tu m'as traînée ici ? Sérieusement, pourquoi ?

— Pouuuur..... Elle sort un tas de pancartes de nulle part et les balance sur la table. Ça !

Les gars regardent sans réelle attention le tas et poursuivent leur discussion.

— Vous savez quoi ? Dégagez. Moi et Gem', on a besoin de la salle. Vos absurdités, ça attendra.

Dario croise les bras, un sourire narquois sur le visage. L'air de dire : " Cause toujours, je ne bougerais pas."

Non. Dit Dario en défiant sa sœur.

C'est une farce ? Et maintenant je vais assister à une querelle entre un vieux daron et sa petite sœur.

— Bordel mais vous avez quel âge ?

— Moi vingt-cinq. Mais... ça varie en fonction de la circonstance.. Et celle-ci vingt et un. Et elle se comporte comme si c'était elle la boss. Parle t-il, j'étais limite préparée à ce qu'il lui tire la langue. Il y en a d'autres. Tu cherche simplement à me provoquer.

— Thémis sait que tu squattes ici ? demande Tycia, s'approchant de lui avec une malice dangereuse dans les yeux. Et il sait pour sa voiture ? Celle que TU as bousillée cette nuit, malgré ses avertissements ?

Silence complet. Dario ne sourit plus. Et moi, j'ouvre la bouche à mesure qu'elle ose en dire d'autant plus. Alors qu'elle se penche sur la table rapprochant son visage de celui de son frère.

— Je poursuis ? Dit elle alors qu'il est devenu bien trop silencieux. Sortez d'ici mes vieux.
Je lève les yeux au ciel.

C'est officiel : je suis tombé dans un nid de fous.

L'effet de sa menace est immédiat. Les autres, d'un coup, cessent leurs bavardages insipides. Ils se lèvent et, sans un mot de plus, se dirigent vers la sortie. Il ne faut pas plus de quelques secondes pour qu'ils disparaissent derrière la porte.


~

À très vite !
With love Ana. ✨

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