34. « Trafiquant de Destin. »





GEMMA


Maison d'enfance

Il est presque midi, et cela fait trois heures que je suis assise là, prisonnière de leur mascarade. Les maquilleuses tirent sur ma peau, les coiffeuses entortillent mes cheveux comme si je n'étais qu'une poupée sans âme. Les bonnes de ma génitrice, avides de plaire, chuchotent et gloussent autour de moi, toutes complices de ce théâtre grotesque. Je les déteste toutes, mais pas autant que je me déteste, moi, pour rester là, docile, comme si je n'avais pas le choix.

Et pourtant, ai-je vraiment le choix ? Mon père m'a condamnée sans même un procès. Lui, cet homme que j'ai idolâtré toute ma vie, s'est révélé être un trafiquant de Destin, troquant sa propre fille contre des promesses, des terres ou des alliances je ne sais même pas exactement quoi, et je ne veux pas savoir. Tout ce que je sais, c'est qu'il a mis un prix sur ma liberté et qu'il a été payé.

«Sois belle et tais-toi,» m'a-t-il dit plus tôt dans la matinée, lorsque j'ai osé pleurer devant lui. Sa voix, d'habitude si douce, était glaciale. Comme si c'était moi la coupable, moi l'ingrate qui ne voyait pas l'honneur qu'il m'offrait en m'enchaînant à un inconnu.

Je serre les poings sous la table en bois massif où l'on me prépare. Les bijoux qu'ils ont glissés autour de mes poignets tintent doucement, presque moqueurs. Des chaînes dorées, voilà ce qu'ils sont vraiment. Chaque pince à cheveux qu'on plante dans mon crâne, chaque couche de maquillage qu'on applique sur mon visage est un rappel cruel : je suis leur marionnette, et aujourd'hui, ils tireront les fils jusqu'à ce que je danse au rythme qu'ils ont choisi.

Mais dans mon cœur, je hurle. Je veux me lever, balayer d'un geste les poudres et les miroirs, courir jusqu'à ce que mes pieds saignent. Je veux leur prouver qu'ils n'ont aucun pouvoir sur moi. Mais chaque fois que je me surprends à rêver de fuite, le visage de mon père me revient en mémoire, et ma rage se heurte à la peur. Que m'arriverait-il si je désobéissais ? Que ferait-il de mon petit frère ?

La vision passer de ce jour où j'ai compris avoir perdu l'amour de mon père surgissait subitement. «Gemma, écoute-moi bien,» avait-il dit ce jour-là, sa voix basse mais tranchante comme un couteau. Il s'était approché de moi, si près que je pouvais sentir l'odeur âcre de son tabac mêlée à celle de son parfum boisé. Ses yeux, habituellement brûlant d'amour, semblaient brûler d'une détermination implacable. « Je te jure que ce qui risque d'arriver à ton frère va bien au-delà de toutes tes craintes.»

Je n'avais rien dit, mais mes lèvres tremblaient. Il avait attrapé mon poignet et l'avait serré, presque douloureusement, comme pour s'assurer que je comprenais la gravité de ses mots. Des mots qui rimait avec « Tu crois que tu peux me défier, Gemma? Si tu refuses ce mariage, ce n'est pas seulement toi qui en paieras le prix. Ton frère lui aussi en subira les dommages. » Son simple regard tranchant, glaçant, un regard qui m'était inconnu m'avait dit tout ce que je n'osais pas entendre.

Pour lui, ce n'était plus une question de moi, de lui, ou de ce que nous pouvions ressentir. C'était une question d'honneur et d'un jour à l'autre pour une raison qui m'échappe l'honneur est devenu une chose primaire pour lui. Elle passe avant tout désormais. 
Je repensais à sa prise sur mon poignet qui s'était resserrée une dernière fois, assez fort pour que j'en garde une marque, puis il m'avait lâchée avec un geste brusque. J'étais restée figée, la gorge nouée lorsque j'étais sorti du café.

J'inspirais fortement, chassant toutes mes pensées et ravalant les larmes qui promettaient de couler d'une seconde à l'autre. 

Je reste là, immobile, mon cœur battant à tout rompre. Je prie pour un miracle, un incendie, une tempête quelque chose, n'importe quoi, pour m'arracher à ce cauchemar. Mais je sais que rien ne viendra. Aujourd'hui, je suis seule. Seule, et trahie par le seul homme que je pensais incapable de me trahir.

Parce que pour être honnête, même en Thémis je peine à lui accorder ma confiance, la dernière fois rien de bon ne m'était arrivée.

— Arrête de bouger, Gemma. Tu dois être belle pour une fois. Annonce mère.

« Pour une fois. »

Toujours aussi gentille celle ci. J'avoue que je gesticule dans tous les sens, mais ce sentiment d'être tripoter de partout me casse les pieds.

BON, ALLEZ, DÉGAGEZ ! Allez, hop, hop, hop. Dis-je agacée en mettant tout le monde dehors. J'en ai ma claque de tout ce boucan. Toi aussi, sors. Dis-je plus fermement à ma mère.

Je ferme la porte à clé quand mon téléphone sonne. J'hésite à répondre, mais je le fais finalement.

— Tu es partie tôt ce matin.

— Parle, Thémis.

— Comment est-ce que tu te sens ?

— Quelle différence ça ferait ? Je rétorque.Dis-moi ce que tu veux, s'il te plaît. La cérémonie va commencer.

— Prends sur toi. Fais moi confiance Kiymetlım, tu n'auras à attendre que quelques instants. Nous serons là avant que tu ne doives signer cette saleté de papier, Gemma.

— Des promesses, tu m'en as faites, Thémis. Quelles en ont été les finalités ? Dis-je d'un ton tranchant.

J'ai conscience de la froideur de mes propos seulement, là je n'ai pas la tête à ça. Je n'ai pas la tête au promesse en l'air même si j'ai espoir qu'il m'en sauve. Qu'il me sorte de cette folie. Je refuse d'être à nouveau brisée par la déception.

Soudain, la musique retentit dehors. Elle est douce, presque élégante, mais dans mon esprit, elle résonne comme un glas. Mon cœur s'emballe, chaque battement lourd et irrégulier, comme s'il cherchait désespérément à s'échapper de ma poitrine. Je ferme les yeux un instant, espérant que tout cela disparaisse si je reste immobile. Mais la réalité est implacable.

Un éclat de rage traverse mon esprit. Pourquoi devrais-je jouer leur jeu? Je n'ai rien choisi de tout cela, mais au moins, je peux décider de la façon dont ils me verront. Tremblante, je saisis une poignée de pinces dans mes cheveux et les arrache sans ménagement. Les boucles soigneusement fixées se libèrent et tombent en cascade sur mes épaules, sauvages, indisciplinées à mon image. Je secoue la tête, un sentiment d'amère satisfaction m'envahissant à la vue de cette liberté volée.

Je me contemple rapidement dans le miroir du meuble blanc. Mon visage est encore emprisonné sous des couches de maquillage trop parfaites, une caricature de ce que je suis censée représenter. Peu importe. Je ne peux pas tout effacer, mais au moins, je décide de ce que je porte. Vêtue de mon ensemble blazer noir et d'escarpins noirs, je ressemble à tout sauf à une mariée docile. Je n'ai pas besoin de dentelle ni de tulle pour affronter ce combat.
Je m'appuie sur le meuble, tentant de stabiliser ma respiration, mes mains moites glissant sur la surface laquée. Une bouteille d'eau à moitié vide traîne à côté, et je la saisis, buvant à grandes gorgées comme si cela pouvait calmer le tumulte en moi. Mais rien ne calme la tempête qui gronde dans mon esprit.

« C'est le moment » murmuré-je à moi-même, ma voix étranglée, à peine audible. Mes jambes vacillent légèrement lorsque je m'approche de la porte. Chaque pas me rapproche un peu plus du précipice, et pourtant je continue. Arrivée devant la porte principale, ma main se pose sur la poignée froide. Une seconde d'hésitation.

Mon cœur semble ralentir, comme si chaque battement me hurlait de faire demi-tour. Mais il n'y a pas de demi-tour. Pas ici. Pas maintenant.

Je ferme les yeux une dernière fois, inspire profondément, et pousse la porte. Quand j'arrive dehors, une salve d'applaudissements m'accueille. Le bruit me percute comme un mur, mais je reste droite, la tête haute. Ces visages inconnus me scrutent, sourire figé, l'air faussement ravi de participer à ce qu'ils considèrent comme une célébration. Mais pour moi, c'est une condamnation publique. Je fixe mon objectif : la table au fond du jardin, là où tout va se sceller.

À gauche et à droite, les invités se lèvent, leurs regards me dévorant. Qui sont-ils ? Des amis de ma mère ? Des associés de mon père ? Aucune de ces figures ne me dit quoi que ce soit, et pourtant ils sont là, à rire, à murmurer, comme s'ils partageaient un secret que je ne connais pas. Je marche sur ce tapis rouge déroulé sur la pelouse parfaitement tondue, chaque pas résonnant dans ma tête comme un compte à rebours.

Les tables sont ornées de verres à cocktail, attendant qu'on les vide, et les violonistes accompagnent ce défilé grotesque de notes élégantes mais oppressantes. Un pianiste ajoute une touche dramatique, et tout ce raffinement me donne la migraine. Cette mise en scène somptueuse n'est qu'un voile couvrant la laideur de cette journée.

Mes cheveux bouclés rebondissent sur mes épaules ; ils sont sauvages, indomptés, un dernier fragment de liberté que je leur ai arraché. Mon regard se fixe droit devant, refusant de croiser ceux des autres. Mais ma mère, évidemment, ne peut s'empêcher d'intervenir. Elle surgit à côté de moi, posant sa main froide et possessive sur mon bras.

— Ce n'est pas la coiffure qui était convenue, murmure-t-elle d'une voix venimeuse. Tu te crois maligne ? Souris, si tu ne veux pas que j'encourage ton futur mari à te faire vivre une vie plus dure que la mort.

Sa menace glisse comme un serpent dans mon oreille, mais je ne cille pas. Je me contente de dégager mon bras d'un mouvement sec, sans lui accorder un regard. Elle n'aura pas le plaisir de voir à quel point ses mots me brûlent de l'intérieur.

Enfin, j'arrive près de la table. Mon futur époux m'attend, planté là comme une statue ridicule, un sourire figé sur son visage. Il s'avance et tend la main pour m'aider à monter les trois ridicules marches. Je le regarde, pleine de dédain, et ignore son geste. Si je dois me tenir ici, ce sera au moins par mes propres moyens. Je monte seule, mes talons claquant contre le bois.

— Nous allons vivre une vie tendre et heureuse, me souffle-t-il d'une voix basse, tirant mon corps contre lui d'un geste brusque, sa main pesant lourdement sur ma hanche.

Mon corps se fige, et mes yeux s'écarquillent sous le choc. Comment ose-t-il? Mais je me reprends presque aussitôt, arborant un sourire froid, glacial, parfaitement faux. Il croit m'avoir prise au piège, mais il ne sait pas encore à qui il a affaire.

Alors qu'il appuie ses lèvres sur mon front, je réponds à sa "tendresse" en écrasant discrètement mon talon aiguille sur son pied. Il pousse un léger cri de douleur, se redresse rapidement, son sourire à peine vacillant.

— Applaudissez mon épouse, s'il vous plaît ! crie-t-il à la foule en levant les bras, essayant de détourner l'attention.

Ton épouse, tu parles... Mon esprit fulmine. Je me force à ne rien laisser transparaître, mais chaque fibre de mon être hurle que je ne lui appartiendrai jamais.

Le greffier du comté s'éclaircit la gorge en tapotant le micro, interrompant les applaudissements.

— Votre future épouse, Monsieur Turan, rectifie-t-il avec un sourire aimable mais détaché.

— Plus pour longtemps, réplique mon fiancé, tirant une chaise pour que je m'assoie. Asseyons-nous, mon amour.

"Mon amour" ? Le mot résonne dans mon esprit comme une insulte. Je m'assois lentement, mes pensées grondant comme un orage. Je ne suis pas son amour. Je ne suis rien de tout cela. Je suis un pion sur leur échiquier, mais qu'ils se méfient : un pion peut aussi renverser une reine.

— Bienvenue, et merci d'être présents aujourd'hui pour partager cette occasion unique. Nous sommes réunis ici pour unir Monsieur Aylan Turan et Madame Gemma Eda Montserrat par les liens du mariage. Le mariage est un engagement sacré entre deux individus, une promesse de passer le reste de leur vie ensemble. C'est un lien d'amour, de patience et de confiance, qui ne doit jamais être pris à la légère. Le mariage crée une famille, une unité dans laquelle chacun soutient et aide l'autre, dans les bons comme dans les mauvais moments. C'est cette relation que ces deux personnes souhaitent célébrer aujourd'hui. Monsieur Turan, tournez-vous vers la mariée.

L'autre imbécile obéit sans un mot, son sourire idiot s'étendant sur son visage. Ce sourire... Je me retiens de tout balancer. Qu'est-ce qu'il croit ? Que j'accepte ce cirque ? Je le regarde, chaque fibre de mon être dégoûtée.

— Monsieur Aylan Turan, répétez après moi : "Je déclare solennellement que je ne connais aucun empêchement légal à ce que moi, Aylan Turan, je m'unisse à Gemma Eda Montserrat par les liens du mariage."

Il récite les mots sans hésiter, chaque syllabe me poignardant comme une promesse vide. Ma gorge se serre, la chaleur de la colère m'envahissant. Je suis prise au piège, c'est trop tard.

Le greffier me tourne alors vers lui, m'ordonnant à mon tour :

— Madame Gemma, répétez après moi.
Je suis censée dire ces mots. Mon esprit hurle, mais ma bouche obéit, le poison prêt à se déverser : "Je déclare solennellement que je ne connais aucun empêchement légal à ce que moi, Gemma Montserrat, je m'unisse à Aylan Turan par les liens du mariage."

Des empêchements, j'en vois des milliers. Je me fais violence pour ne pas éclater de rire. Je ne veux pas me marier. Pas avec cet homme. Pas avec ce monstre. Mais je garde le sourire, le masque de la soumission qu'on m'a appris à porter.

— Nous allons maintenant procéder à la déclaration d'intention et à l'échange des vœux. Monsieur Turan, veuillez répéter après moi : "Je demande à ces personnes ici présentes de témoigner que moi, Aylan Turan, je te prends, Gemma Eda Montserrat, pour être ma conjointe légitime."

Il prononce ces mots comme une formule magique, le regard brillant de satisfaction. Je veux lui hurler que rien n'est légitime dans cette mascarade. Mais je me tiens droite, chaque seconde me pesant un peu plus.

— Madame Gemma, répétez après moi également.

— "Je demande à ces personnes ici présentes de témoigner que moi, Gemma, je te prends, Aylan Turan, pour être mon partenaire légitime."

Légitime. Rien de tout cela n'est légitime. Ce n'est qu'une farce. Une farce dont je suis l'actrice principale, et je ne peux pas m'échapper. Aylan se lèche les lèvres à chaque fois que je pose un regard sur lui. Il croit qu'il me possède. Il se trompe.

Le temps se dilate. Chaque seconde qui passe me fait souffrir un peu plus. Seigneur, fais que ce soit fini.

— Nous allons maintenant procéder à l'échange des alliances. Ces alliances symbolisent non seulement votre mariage, mais aussi l'engagement d'un amour éternel, la promesse d'une vie commune.

Symbole de quoi, exactement ? Un symbole de mensonge, de trahison. La trahison de mes rêves, la trahison de ma liberté.

— Tournez-vous vers votre épouse, s'il vous plaît. Monsieur Turan, veuillez placer l'alliance au quatrième doigt de la main gauche de Madame Gemma Eda Montserrat et répéter après moi : "Par cette alliance, je t'épouse. Je t'aimerai, je t'honorerai et je te chérirai, et cette alliance est le symbole de mon amour."

J'essaie de ne pas frissonner. L'image de l'alliance, ce métal froid et sans âme, me révolte. Mais je me force à ne rien laisser paraître. Le regard d'Aylan sur moi est celui d'un homme qui croit que tout lui est dû.
L'instant suivant, je suis contrainte de faire de même. Je suis une marionnette, et ce fil invisible qui me tire me fait avancer à sa volonté.

— Tournez-vous vers votre époux, s'il vous plaît. Monsieur Turan, vous allez maintenant faire de même. Placez l'alliance sur le quatrième doigt de la main gauche de Monsieur Turan et répétez après moi : "Par cette alliance, je t'épouse. Je t'aimerai, je t'honorerai et je te chérirai, et cette alliance est le symbole de mon amour."

Je déteste chaque mot prononcé. Je déteste ce "nous", ce "notre". Aylan semble jubilant, sa satisfaction le dégageant de partout. Il croit avoir gagné. Il croit que je me suis résignée.

— Nous allons maintenant procéder à la signature du bulletin d'enregistrement.

Il a juré qu'il arriverait avant même que je ne puisse signer cette... Cette merde. Aylan prend le document d'un geste rapide et signe avec l'air d'un conquérant. Il me tend la plume, comme une insulte, un affront. Il sait ce qui va suivre. Il sait qu'il a gagné cette partie, du moins pour l'instant.

Sous les yeux de tous, je sens la pression de chaque regard posé sur moi, une chaleur insoutenable, mais mes mains tremblent de façon incontrôlable. Je ferme les yeux, et je le sens. Sa main, cette créature abjecte, ce denommé Aylan, glisse à l'intérieur de ma cuisse. Son toucher me fait frissonner de dégoût. Je retire vivement ma jambe, mes dents serrées.

— On réglera ça chez nous, mon amour. Il crache ces mots entre ses dents, son sourire suffisant me dégoûtant à chaque seconde.

J'attrape le stylo et signe à mon tour. Il n'est pas là... Qui est-ce que ça étonne ?

Malgré tous mes efforts pour ne pas me laisser emporter par des illusions, malgré les avertissements que je me suis imposés, la réalité m'écrase de toute sa brutalité : j'ai encore cru. J'ai essayé, encore une fois, de lui faire confiance, de croire qu'il pourrait être celui qui me sortirait de ce piège, celui qui me viendrait en aide quand tout s'effondrerait autour de moi.

Mais la vérité se dévoile cruellement à chaque seconde. Les murs autour de moi se referment, et je suis là, à me battre contre des vagues de déception qui m'étouffent. Pourquoi ai-je espéré ? Pourquoi ai-je cru que cette fois ce serait différent ? Les échos de cette question résonnent dans ma tête comme une torture. Je me sens faible, ridicule, piégée dans ce réseau de mensonges et de promesses brisées.

Ma vision se trouble alors que l'air devient lourd. Mes paupières se ferment, et je prends une inspiration profonde, comme si cet acte pouvait me libérer, comme si cela pouvait effacer l'amertume qui me ronge de l'intérieur. Mais je sais bien que ce n'est qu'une illusion de plus. Le poids de l'instant m'écrase, tout est devenu flou, comme si je me trouvais dans un rêve dont je ne peux m'échapper.

Autour de moi, l'air semble suspendue dans une attente muette. Tous n'attendent qu'une chose. Qu'une signature, un acte de plus, une validation de ce qu'ils appellent un mariage, de ce que je n'ai jamais voulu. La cérémonie se poursuit, et je sais, au fond, que ma liberté s'éteint ici, dans ce moment précis.

Je suis là, à un carrefour où mes espoirs se heurtent violemment à la réalité, et ce silence, cette attente, me dévorent lentement.
Les mains tremblante, je signe :

« Va pourrir. »

~

À très vite !
With love Ana. ✨

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