32. « Agent d'escorte. »
Plus tard dans l'après-midi
J'avais conduit jusqu'à l'aéroport, et récupéré l'homme qui désormais est installé en passager arrière. Monsieur Parker.
Vêtu d'un costard parfaitement soigné, je me demande à quoi ressemble l'intérieur de son esprit. N'est t'il pas tourmenter ? Comment gère t'il finance et torture ? Le combo est mauvais.
— Vous êtes d'ici ? Me demande t'il alors que depuis le début de la route il ne se contentait que de me jeter des coups d'œil.
Probablement à la recherche de ce qu'il allait sortir comme connerie.
— Non non. De Paris, Monsieur.
— Anhh je vois, une Française.
— Dans toute sa splendeur. dis-je sortant toutes mes dents.
— Appelez moi, Aaron, je vous en prie. Vous ne trouvez pas que "Monsieur" est à tendance viellard ? Je prends même ça pour une insulte.
Ne parle pas tout le trajet par pitié. Arrête toi là.
— C'est quoi votre nom ma jolie. Dit il alors que je le vois sortir une poudre blanche.
— Kaycee.
— Eh bien Kaycee, je ne vous raconte pas la mâtiné à chier que je viens de passer. Il ajoute dans un soupir. Vous avez passez une bonne matinée vous ?
— J'en suis désolé Monsieur Aaron et oui, une journée assez copieuse et calme.
Il se met à me raconter quelle type de personne était l'homme avec qui il avait rendez- vous plus tôt. À quel point il était ennuyant. En vérité je pense qu'il m'a demandé si j'avais passé une bonne journée seulement par politesse. Mais sinon il s'en moque pas mal.
— Le pire c'est que ce fils de pute a osé remettre la qualité de mon job en doute.
J'aurais dû l'éteindre quand j'en avais l'occasion.
— Pardonnez moi pour le langage Aaron mais, c'est un petit con c'est tout.
Il rigole dans sa moustache, alors que ce n'était qu'un simple moyen de détente pour ne pas qu'il me trouve louche.
— J'aime votre fonctionnement, Pactisons.
Fait chier.
— Pactisons ? Mes sourcils reflétaient mon questionnement.
Hein ?
— Nous ne nous connaissons aucunement et il y'a très peu de chances que nous nous recroiserons. Vous êtes agent d'escorte et je suis dans la finance, rien à perdre.
Ça pour le dire faut le dire.
Je le regarde d'un air questionneur dans le rétroviseur. Est-ce que la finalité de cette mascarade prendra forme plus rapidement ?
— Soyons sans filtre rien que pour ce trajet.
Mais encore ?
— Simplement nous comme Kaycee et Aaron sans aucune couche de peinture.
Je vois. J'ai ma petite idée. Je le regarde défiant son regard dans le rétroviseur tandis qu'un rictus pervers se dessine sur son visage.
— Très bien. Zéro mensonge, zéro tracas ?
Il acquiesce d'un coup de tête impatient.
— Ce qui m'intéresse là maintenant, serait de m'arrêter en plein milieu de ce chemin, et pourquoi pas ouvrir une de vos bouteilles en votre honneur... et qui sait. Voir comment ça se finit.
Il jette un regard furtif au mini bar.
Son regard plein de malice n'attend en vérité que ça. Après avoir garé la voiture sur un petit parking désert, je m'installe à l'arrière prêt de l'homme en début de chute d'hormone masculin. Il me tend la coupe d'alcool.
— J'ai seulement accepté de vous rejoindre à l'arrière pour vous tenir compagnie. Je n'ai pas dis que je boirais, Monsieur Parker. Je suis monté ici pour voir à quoi votre beauté ressemblerait de plus près.
Au fond de mon cœur mes dernières parole me donne la gerbe.
— Et tu aimes ce que tu relèves. Dit il plus tendrement.
À vomir. C'est peut être le moment ? J'ai pas de temps à perdre et je suis fatigué. Je m'approche de son oreille feignant un geste léger mais qui l'assoifferait rapidement.
— Je voudrais savoir un petit truc.
— Je t'écoute. Susure t-il lui aussi prêt de mon oreille
— Qu'est ce que vous avez fait ?
— Fais quoi ?
— Pourquoi est-ce que l'on souhaite ta mort Aaron Parker. Dis-je plus froidement, en m'éloignant de lui.
Son regard s'abaissant sur ma cuisse quand il entend la gâchette de mon 9 millimètres s'enclencher.
— Un Beretta. Dis-je d'un air stoïque. J'essaie parfois de donner une mort digne à chacun de mes cas. Mais pour ça il faut que tu me dises par toi même ce que tu as fait.
— Rien de toute cette farce n'est drôle. Cessez ça immédiatement. Dit-il indigné.
Je suis moi aussi indignée... Indigner qu'il ne me prenne pas au sérieux. J'hallucine. J'ai l'air d'une charlatane ? S'en est presque blessant.
— Mais je ne plaisante pas. Balançais je en faisant la moue, m'enfonçant dans le siège tandis que l'arme était toujours braquée sur l'homme qui se pisse limite dessus.
Tortionnaire ? Faut savoir.
— Qui vous à engager ? Je suis persuadé que Suarez est à l'origine de cette blague, je vais l'appeler.
— Mais qui est Suarez ? Dis je alors qu'il semble maintenant embarrassé.
Il attrape son téléphone prêt à composer le numéro du fameux Suarez. Il rigole nerveusement tandis que je lui demande calmement de poser son téléphone. Finalement, aujourd'hui ma patience ne semble pas vouloir collaborer.
Je ne m'attarde plus et sans réfléchir je lui plante un couteau dans la main qui lui servait à tenir son téléphone. Il hurle, laissant tomber au sol l'appareil.
— BORDEL. Hurle t'il à l'agonie presque. Pitié, je vous en supplie.
— Ne me supplie pas. Tu n'as qu'à imaginer que tu es déjà mort. Puisque c'est le cas, maintenant réponds à ma question. Qui es-tu ?
— Je ne suis personne.
— Écoute mon chou, j'ai passer une sacré journée de merde et je suis très faible, très fatigué. Donc ouvre ton putain de gosier. Dis-je toujours aussi tendre dans ma voix.
— Vous aviez dit que vous passiez une bonne journée.
— De nos jours, tout le monde dit beaucoup de choses tu sais. Y'a deux mois, ma meilleure amie me disait qu'elle m'aimait de tout son cœur. Il y'a une semaine j'ai appris que ce n'était qu'une grosse salope. Depuis... elle est morte.
— Vous êtes complètement malade.
— Non, je suis simplement fatigué des gens comme vous.
— Je n'ai rien fait. Je me contente de recruter.
Ah voilà qui commence à être bien. Il se décide enfin à parler.
Recruter ? Ou bien kidnapper ?
— Tu n'as rien d'autre à me dire ? Dis-je enclenchant plus sérieusement mon arme sous ses cris d'effroi. Tu n'as aucune idée de ce que l'on te reproche ?
— Dis-moi ce que tu veux ? Je travaille dans la finance, je peux te donner tout l'argent que tu souhaites. Dit il prit de panique. Mais laissez moi la vie sauve.
— Tsss. Je t'ai posé une question. Dis-je en faisant la moue. Réponds, sois aimable.
— Je-
— Mais tu n'en a aucune idée.. pas vrai ? Dis-je en paraissant empathique. C'est souvent le cas des sujets...
Je leur demande souvent avant de les tuer ce qu'ils ont fait ou s'ils ont une idée de ce qu'il aurait pu faire pour qu'une personne souhaite leur mort. Pour qu'il ai au moins une mort digne. Qu'ils aient conscience qu'ils ne sont pas mort pour rien. Mais en général.. Ils jouent la carte des innocents.
Je m'appuie mon coude sur le rebord de la fenêtre et dépose ma tête sur ma main, comme pour un moment de réflexion. Je n'hésite pas, je ne laisserais certainement pas en vie ce p'tit fils de pute. Seulement, j'honore son image. Une minute de silence pour son cadavre mais aussi une dernière minutes de vie pour lui.
Soudain il se calme, alors que j'ai toujours un œil sur lui, je le vois prendre une grande inspiration. Il a finalement décidé de tenter quelque chose... oubliant que mon autre main qui tenait l'arme était toujours pointée sur lui quand bien même je ne regarde pas et je parais ailleurs. Il se lance sur moi, mais à peine a t'il le temps de m'atteindre que je le lui tire dessus. Je soupire tandis que son sang dégoulinait contre la vitre.
Je descends de la voiture, passe à l'avant de la voiture et empoigne mon téléphone quand j'aperçois un appel manqué de Thémis que je décide d'ignorer.
— Nom de code Moros. Dis-je au téléphone.
Quand le référent me réponds je rétorque alors que le cas est achever. En m'éloignant du carnage, je sens la lourdeur de ma mission peser sur mes épaules. Thémis, Omar, et même ma propre conscience semblent conspirer pour me faire vaciller. Mais une chose est certaine : je ne suis pas prête à céder.
Pas maintenant, et certainement pas pour des gens qui ne méritent pas de mon temps et de mon énergie.
⚖︎
C'est après avoir enfilé mon peignoir que je suis sortie de la douche. C'était l'une des douches les plus longues que je n'ai jamais prises. Mon esprit était en totale perturbation depuis ma rencontre avec Omar. Je ne flanche devant aucune menace, mais il est bien le seul devant lequel je pourrais reculer. Pour une raison qui m'échappe, il m'a formellement assignée à cette affaire, une affaire d'un danger immense. Pourquoi risquerais-je ma vie pour un cas qui ne devrait pas m'être attribué ? Sous prétexte que je suis l'une des plus compétentes ? Parfois, je me demande s'il ne me prend pas pour une dinde. Je mets ma vie en danger de moi-même, mais lui ne cesse de m'enfoncer dans des situations périlleuses.
Pense-t-il que je suis invincible ? Comment réfléchit-il ? Ma vie ne compte-t-elle pas ??
Face au miroir du dressing, j'inspire profondément. Je ne peux pas me permettre de faire ça. Pas à lui. Il a fait tant pour moi. Alors que tout commence à aller pour le mieux, sous quel prétexte le trahirais-je ? Je ne le tuerai pas. Et je ne laisserai personne le tuer, quelque soit son péché. Une larme coule sur mon visage alors que je réalise la place qu'il occupe maintenant dans ma vie. Cette place est bien trop conséquente. J'essuie mon visage, reprenant mes esprits.
— Oye niña, ton repas est prêt. Dit Nonna en me faisant glisser une assiette de pâtes carbonara.
Je lui adresse un sourire en coin.
— Je t'ai déjà dit que je ne souhaitais pas être bichonnée et que je voulais garder mes habitudes, Nonna.
— Ce n'est pas moi. Dit-elle d'un ton cachotier. Hijo mio m'a demandé, si ce n'est exigé, de te nourrir correctement. Il a spécifié que, s'il fallait, tu serais capable de ne rien avaler pendant plus de quarante huit heures.
Je retiens mon sourire. Elle tente de s'éclipser, mais je la rattrape d'une main.
— Ne me laisse pas seule... Discutons. S'il te plaît.
Elle s'installe près de moi.
— Merci. Dit-elle
— Pourquoi ?
— Parce qu'il est soucieux. Chaque fois que tu disparais, il... Elle marque une pause. La dernière personne pour laquelle il aurait été capable de retourner un pays entier était sa mère. Puis tu es apparue, et c'est comme si...
Je la regarde parler alors qu'elle fixe un point fixe en s'exprimant, elle semble touchée. Mais rapidement, elle est coupée dans son explication.
— La première personne, c'était moi. Dit une voix féminine marquée.
À moins que sa mère ait rajeuni, j'ai du mal à comprendre. Qui est cette femme ? Elle se penche sur le plan de travail, s'installe face à moi et me tend la main.
— Enchantée, moi c'est Becca... Depuis le temps que je cherche à te rencontrer.
J'inspecte sa main tandis qu'elle attend encore que je l'attrape. J'attrape enfin sa main.
— Mais ces derniers temps, soit tu disparais, soit tu passes ton temps avec mon cher Falconetti. J'ai beaucoup entendu parler de toi. Fallait bien qu'un jour je rencontre la jolie brune rebelle. D'ailleurs, j'espère que les pancakes qu'il t'a fait sont toujours aussi goûteux que ceux qu'il me préparait.
J'arque un sourcil alors qu'elle resserra sa poigne d'un regard presque trop provocateur à mon goût.
— Rebecca. Je ne pensais pas que tu reviendrais ici. Dit Nonna d'un ton si froid que je ne l'avais jamais entendu parler ainsi.
— Becca. BECCA. N'oublie plus, s'il te plaît, je suis BE.CCA. Rétorque -t-elle en tapant sur le plan de travail en prononçant les deux syllabes de son nom.
Je retire ma main. Depuis le temps, j'ai cerné le genre de fille qu'il aime : des lèche-bottes prêtes à tout pour qu'il ne les abandonne pas. Des femmes en manque d'estime d'elles-mêmes.
Rebecca.
— Dommage je n'ai pas l'once d'une fois entendu parler de toi. J'affirme en faisant la moue.
Elle a des cheveux blonds avec des reflets cendrés d'une brillance à en brûler les yeux. Son visage est strict mais parfaitement sculpté en accord avec le reste de son corps. Ses yeux bleus reflètent le désastre de l'océan. Est-ce qu'il couche avec cette femme ? Quoi qu'il en soit, ça ne me concerne pas. Elle porte une chemise verte rentrée dans un pantalon tailleur noir et des baskets blanches. Un style normal, mais très formel. Je suis prise de court dans mes pensées lorsque Thémis apparaît dans la pièce.
L'expression ferme, il ne me jette à peine un regard. Pourtant, j'aperçois Rebecca le chercher des siens. Nonna s'étant éclipsée, la situation devient plus tendue quand il passe près de nous et qu'elle lui attrape le bras comme pour le retenir.
— J'ai cherché à te joindre... Tu sais, depuis notre...
Il s'arrête net, relevant lentement son regard vers sa main qui retenait son bras. D'un geste si brutal que j'en sursaute, il expulse sa main, la coupant dans sa phrase et ajoute :
-- Ferme-là, Rebecca.
— Ah... C'est Rebecca maintenant ? Dit-elle, stupéfaite.
Visiblement ?
Actuellement, j'aimerais être une petite sourir et disparaître aussi rapidement que possible. Je n'aime pas les scènes de ménage ridicules. Celle où l'on assiste à un « je t'aime, pas toi ? Aime moi.»
— Toi. Lâche-t-il s'adressant à moi pour la première fois depuis son arrivée. Suis-moi. Ajoute-t-il d'un ton glacial.
Je le regarde sans bouger d'un millimètre. Après avoir jeté un œil d'un côté et de l'autre, indignée, je ne bouge pas.
C'est à moi qu'il parle comme ça ? Je ne bougerai pas tant qu'il ne me parlera pas correctement. C'est fou d'être aussi bipolaire. Encore tout à l'heure tout allait assez bien puis je suis sorti et maintenant le voilà plus en colère qu'un démon.
Alors qu'il se dirige vers l'extérieur, sentant que je ne le suis pas, il s'arrête brusquement et, en regardant sur le côté, crache:
— Bouge-toi. Je ne me répéterai pas.
~
À très vite !
With love Ana. ✨
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