3. « Tu es dangereuse ?»




Plus tard dans la journée Lara, ma fidèle partenaire de combat  m' envoyé un message me conviant à une soirée au Grant Palace, pour une nouvelle mission. Elle semble impatiente de me revoir, affirmant que je lui manque. Faut dire que je ne me suis pas montré très disponible depuis la dernière fois que nous nous sommes vue. Et je l'aime beaucoup mais son trop plein d'energie ne match pas avec mon mood de la semaine. Vous savez, quand vous n'êtes pas très bien, avoir une personne constamment surexcité est une chose qui énerve. C'est typique de Lara, toujours pleine d'entrain et d'énergie, même dans les moments les plus sombres de nos vies. Depuis deux ans, Lara et moi sommes inséparables, malgré nos différences de méthodes. Elle est moins brutale, moins sombre que moi, moins difficile. Et nos chemins se sont croisés, et depuis, nos destins semblent liés. On passe tellement de temps ensemble qu'il m'arrive de plus souvent dormir chez elle que chez moi. Mais il m'arrive des petits temps comme là durant lesquelles je n'ai besoin de moi et de moi seule. Et c'est dernier temps l'humeur n'est pas au rendez-vous.
Il est probable que Lara se soit servit de cette occasion pour le faire rappliquer. Je ne manque pas de mission. Ça JAMAIS. Toute mission est assez bonne pour vider mes nerfs et tout le trop plein de mauvaise énergie. Qu'importe, je lui ai répondu que je ramènerais mon derrière. Pour son plus grand plaisir.  

Après " l'incident" de ce matin, j'ai décider de passer au dessus. De faire comme si de rien était. Même si l'apparition de cette homme qui ne m'inspire rien de bon m'intriguait. Et lorsque que de manière presque naturelle la journée touche à sa fin, tandis que je me change dans les vestiaires, payo rapplique de nouveau pour me faire une remontrance m'assurant que mon comportement ne devrait jamais plus se réitéré. Une chose est sûre c'est qu'une prochaine fois il n'y en aura pas. Je n'en donnerais aucunement l'occasion. Et dans le cas contraire ou cela viendrait à se reproduire, je jure de commettre pire.  J'enfile mon trench-coat vert, sort ma chevelure de ma veste quand l'affirmation du mystérieux homme résonne dans mon esprit. "On se reverra, Gemma, et à ce moment-là tu me le rendras". Sa voix tourne en boucle en moi d'une manière presque envoûtante.

Qu'il rêve, fulminai-je. Pour qui est-ce qu'il se prend finalement ? D'ailleurs qu'est ce qu'il me voulait ? À quoi tout cela rime ? À rien. Tout cet échange était absurde. Sans doute n'était-il qu'un gros lourd accompagné d'une technique de drague innovatrice. Si c'est ça, énervé la personne d'en face pour la charmer. C'est affreusement ridicule. Il devrait songer à prendre des cours. Peut être aussi que je psychote et qu'il n'en avait rien à carrer de moi. Simplement qu'il a ressenti mon agressivité et m'a réticence et qu'il a voulu en jouer. Personnellement c'est comme ça que je suis. Je suis maladroite et pour détendre l'atmosphère j'ai tendance à balancer des phrases par ci par là. Peut être qu'il voulait simplement que je me détende. Après tout, il avait aussi dit " Vous devriez sourire"
Bref. C'est ça. Il doit simplement être maladroit.

Après avoir récupéré mon sac, je quitte le café en saluant mes collègues. La nuit est déjà tombée et le vent cingle contre ma peau. Je serais bien rentré en voiture mais il a fallu qu'elle me prévienne tard. Je resserre mon trench autour de ma taille après avoir lâché un jurons, regrettant de ne pas avoir pensé à prendre la voiture en partant de chez moi. Là pour être honnête, je maudis Lara.

À travers les rues sombres de San José, je marche, perdue dans le tourment de mes pensées. Le froid mordant de la nuit me ramène à la réalité lorsque mon téléphone vibre dans ma poche. Malgré la température glaciale, je décide de regarder l'écran, curieuse de savoir qui me contacte. Naturellement, j'ai pris l'automatisme de savoir avant même de regarder, qui me textait ou m'appelait. Mais à une heure comme celle-ci, personne ne m'enverrai de message. 

Nᴜᴍᴇ́ʀᴏ ɪɴᴄᴏɴɴᴜ:

« Iᴇʀɪ ᴀᴠᴇᴠɪ ᴍᴏʟᴛᴏ ᴅᴀ ᴛɪʀᴀʀ ғᴜᴏʀɪ, ᴄ'ᴇʀᴀ sᴀɴɢᴜᴇ ᴅᴀᴘᴘᴇʀᴛᴜᴛᴛᴏ ᴇ ᴛᴜᴛᴛᴏ ᴇ̀ sᴛᴀᴛᴏ ᴍᴀɢɪᴄᴀᴍᴇɴᴛᴇ ʀɪᴘᴜʟɪᴛᴏ, ɴᴏɴ ᴇ̀ ʀɪᴍᴀsᴛᴀ ɴᴇᴍᴍᴇɴᴏ ᴜɴᴀ ᴛʀᴀᴄᴄɪᴀ.
Nᴏɴ ᴘʀᴇᴏᴄᴄᴜᴘᴀʀᴛɪ, ɪʟ ᴛᴜᴏ sᴇɢʀᴇᴛᴏ ᴇ̀ ᴀʟ sɪᴄᴜʀᴏ. $ »

(Hier, tu avais beaucoup de choses à faire sortir, il y avait du sang partout et tout a été nettoyé comme par magie, il n'y a plus la moindre trace.

Ne t'inquiète pas, ton secret est bien gardé. $ )

M'infligeant une contraction des sourcils, je parcours le message de manière vague. Une personne avait visiblement envoyé ce message par erreur. Un message que j'ai facilement compris puisque cela fait quelque moi que j'apprends l'italien.
Je verrouille mon écran sans véritablement y prêter une fière attention. L'unique chose qui m'intéresse est d'arriver rapidement chez mon amie. Subitement, un élément m'interpella. Et s'il y'a bien quelque chose que je n'aime pas c'est qu'on ne regarde pas où l'on met les pieds.   Mon corps qui n'est absolument pas fin est presque propulsé près du mur de la ruelle. Et l'individu ne s'est même pas un peu excuser. Il a simplement tracé sa route. Un pardon est-ce trop demander ? Agacé, je me retourne d'un coup de tête brutale.

Un homme d'une manière assez propre mais totalement en noir. Et giflez moi si je me trompe mais cette carrure me paraît familière. Le parfum durement boisé de l'homme caressant mes narines.  Giflez moi. Je dois simplement faire une erreur.

— Vous devriez faire attention où vous mettez les pieds. Je soupire, exaspéré.

L'homme  se retourne, arborant un rictus malicieux sur son visage. M'arrachant un mouvement de recul quant à la réalisation que je fais.  Il l'a fait exprès. C'est lui. Son regard froid et ferme. Le même que ce matin. Ce regard plein de provocation, ce regard qui crie " accepte ce jeu."
Quand il avait mentionné notre prochaine rencontre, je n'avais pas imaginé que cela se produirait si vite.

Connards.

— Je t'avais dit qu'on se reverrait. lança-t-il en s'approchant de moi.

Qu'il ferme sa gueule.

— Est ce que vous me suivez ? Demandai-je croisant les bras sur ma poitrine.

Cet être me met de plus en plus mal à l'aise, je le sens mal. Une sorte d'atmosphère dangereuse qui plane, cette rencontre ne semble pas être une coïncidence. Que me veut-il ?
Je me retrouve dans une ruelle sombre et déserte, à une heure bien trop tardive, comme s'il l'avait planifié. Mes pensées s'embrouillent, oscillant entre la paranoïa et la réalité. 

— Le hasard, tu y crois ?Me taquine-t-il s'approchant davantage.

Le fait est que je ne peux pas réfuter l'aisance financière qu'il dégage et encore moins le fait qu'un homme dans son genre ne vit pas là.
Non. Finalement, je ne pense pas être parano. Finalement, je ne suis pas mal à l'aise. Je suis en colère. Il m'agace.

— On va faire simple, dites moi ce que vous voulez que je puisse rentrer chez moi.

Ni son regard ni son sourire enjoué ne m'intimident et s'il faut que je lui botte le cul pour qu'il me laisse tranquille, je le ferai. Et franchement, ma patience a de faibles limites.

— Tu rentreras ne t'inquiète pas. Dit-il,  un sourire assez alertant en coin.

— Alors commencez par vous éloigner de moi. Dis-je plaçant ma main sur son torse pour le pousser plus loin.

— Je ne te toucherais pas.

— Il vaudrait mieux pour vous que vous ne tentiez pas. J'annonce après avoir glousser.

— Gemma c'est quoi... Italien ? Tu es italienne ou tes parents ont juste un esprit très inspiré ?

— Ni l'un... ni l'autre. Et si au lieu de me faire perdre mon temps,  vous me disiez ce que vous voulez ? 

— Faisons un jeu.

— Prenez cet argent et laissez-moi partir. Lui dis-je fermement après avoir secoué le billet.

Mais pour mon plus grand malheur,  il refuse, ajoutant une touche de jeu malsain à notre échange. Sans attendre sa réponse, je m'éloigne, mes talons claquant sur le béton. Il m'affirme son mécontentement, me propulsant contre l'un des murs, sa main impitoyable encercle mon cou.

— Tu partiras quand j'aurais décidé que l'échange sera terminé. Susurre t-il d'une voix menaçante.

D'un geste vif, je me libère, lui assénant un coup. Sa tête est heurtant mon poing de force. Il relâche son emprise sur moi avant de m'adresser une nouvelle fois un regard des plus sombre.

— Je vous ai dit de me laisser m'en aller, rien de bien trop compliqué. Répliquai-je, tentant de m'éloigner de lui alors qu'une nouvelle fois il agrippa l'arrière de ma pauvre chevelure.

Un sourire narquois au lèvre il se met à parler en italien... Une fois encore. Il murmure;

— Hai il coraggio di un leone, il che è pericoloso per le tue vittime. Forse non dovrei lasciarti andare.

" Tu as le courage d'un lion, ce qui est dangereux pour tes victimes. Peut-être devrais-je ne pas te laisser partir."

Je décide de ma vie. Et de mes faits ét geste et ce soir je décide qu'il me laissera rentrer chez moi.

— Le lion devient agressif quand il se sent menacé. Comme lui, je peux devenir votre pire cauchemar si je suis contrariée. Ne posez plus vos sales mains sur moi. Rétorquai-je fermement, mes yeux lançant des éclairs.

Kiymetlim... Tu es loin d'être en danger. affirme-t-il avec assurance. Montre-moi simplement ce dont tu es capable...

Ce dont je suis capable ? Je suis capable de bien trop de choses. À partir de ce moment-là, la situation devient bien plus attirante. Je me retrouve à faire face à mes pires craintes depuis la dernière fois que cela m'est arrivé. Ma respiration s'accélère. Il me plaque au sol, dégainant une arme et la pointant sur ma tempe. J'inspire fortement alors qu'il m'avait attrapée par surprise. Nos regards s'entremêlent, je ne peux m'empêcher de sourire ironiquement. Ce qui visiblement l'irrite. Mes pupilles me brûlant désormais alors que le souvenir de cette fameuse journée m'emprisonne l'esprit.

— Je pourrais te tuer là, maintenant, tu sais ? dit-il d'une voix menaçante.

Je me sens frémir mais malgré ça je décide de garder la face.

— Effectivamente. Mais vous ne le ferez  pas...N'est-ce pas ? Dis-je, avec défiance dans mon regard.
(Effectivement)

Le ténébreux relâche alors légèrement son emprise sur mon cou. J'ai comme l'impression que ça fonctionne.

— Parce que ce n'est pas ce que vous êtes venu faire. Vous avez une tout autre motivation qui est tout autre que de m'envoyer six pieds sous terre. Sinon... vous l'auriez fait depuis le départ. J'accentue ma dernière phrase en ancrant plus fortement mon regard dans le sien.

Un vent violent s'abattant sur nous, son parfum envoûtant presque mon esprit. Je me sens fermer les paupières sans même me contrôler. J'inspire. Sa main passant sur mon visage, j'ouvre tendrement mes paupières alors qu'il ne m'a pas une seconde lâcher du regard. Il coince derrière mon oreille droite l'une de mes mèches ayant atterries sur mon visage. Un soupçon de vulnérabilité traverse subitement son visage alors qu'il s'appuie sur moi. Il approche ses lèvres de mon oreille, sa prise sur mon cou se resserra, il murmure alors :

— Tu es dangereuse ?

Sa question m'arrachait une expression d'étonnement, je suis surprise d'entendre l'une de mes répliques de mission de la bouche d'un autre.

J'avale difficilement ma salive avant de rétorquer:

— Tout dépend de ce qu'est le danger pour toi.

Une réponse qui ne semble pas l'avoir déplu puisqu'il passe sa langue sur ses dents comme pour cacher un sourire.

"Qui es-tu ?" Demande t-il enfin.

Son regard est perçant, sa mâchoire serrée, sa respiration haletante. Il attend une réponse, une explication.

— Des questions, des questions et encore et toujours des questions.

Qui suis-je ? Dans ma tête, l'affaire est plutôt claire, je lui assène un cou dans le visage.. Il n'obtiendra aucune réponse de ma part. Je rentrerais simplement chez moi, et il me laissera en paix. Dans la vie on a pas toujours ce qu'on veut mon chou. Il essuie le peu de sang que j'avais fait apparaître sur son visage, puis je lui fais face, reprenant ma respiration après ses tentatives répétées de me la bloquer.

— Je vais partir, et vous n'allez pas me suivre. déclarai-je, levant mon index pour appuyer mes propos.

Qui suis-je ? Je dirais que cette question est bien trop compliquer pour que j'y réponde.
En revanche, lui. Qui est-il ?
Que me veut-il ?

~

À très vite !
With love Ana.

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