1. « Le persécuteur, persécuté »





GEMMA


- Vous me faites mal ! Qui êtes-vous ? Fais chier putain. Lâche l'homme haletant.

Âgé d'une quarantaine d'années, il gesticule dans tous les sens. Pourtant, c'est assez évident; aux vues de la manière dont je l'ai attaché, il ne risque ni d'aller très loin ni de se détacher. L'homme aux cheveux à moitié grisâtre  face à moi frissonne au toucher de mon couteau sur son torse. Il s'agite, laissant valser des jurons à travers le sous-sol ultra résonnant.

- J'ai une fâcheuse tendance à être agacée par les personnes au vocabulaire lourd. Je fais glisser sur son visage la pointe de mon couteau qui s'apparenterait plus à une dague.  T'es plus Glock 17 ou Arme blanche ?


Le Glock lui serait fatal. La balle de mon 9 millimètre parabellum possède une grande capacité de pénétration. Elle peut transpercer les tissus mous et parfois les os. Tout dépend de la distance avec la cible et du type de balle utilisé. La dedans, il y'a des balles blindées AP pour mon plus grand bonheur. Ces balles peuvent traverser des matériaux résistants, c'est-à-dire même un gilet par balle. Elle est parfaite pour lui donner LE coup. Les blessures de ces balles sont graves et très peu courantes. En tout cas, dans les applications civiles. Par pur bonheur et satisfaction peut être qu'avant de le tuer il sentira ses os se briser. J'aimerais pouvoir décider de son sort. Et techniquement c'est le cas. Mais pour une simple question d'éthique et puisqu'il va mourir, j'estime qu'il peut bien décider d'une dernière chose; par quoi il va se faire buter dans la seconde voire les minutes à venir. Ça reste un privilège.

— Drôle de manière d'informer une personne que vous allez la faire disparaître de la surface planétaire. Dit-il en rigolant.

Il ne devrait pas rire autant ... Premièrement moi ça m'agace puis c'est frustrant, j'ai le sentiment de mal faire mon taff. Deuxièmement, il gâche le restant d'oxygène auxquels il aura accès.  Ça serait dommage de crever au bout de quelque minute. L'homme ne me paraît pas si vieux, bien que j'aperçois sur son visage les marques d'un début de vieillesse. J'ai un moment de réflexion lorsque mon regard défile le long de son corps. Attendez, à quoi est-ce qu'il s'attendait ? Il pensait que je lui réservait LE festin de ses rêves ? Dans un état aussi piteux ? Il s'agirait de réfléchir trente secondes. Je l'ai choper par surprise alors qu'il sortait les poubelles. Simplement vêtu d'un caleçon noir, d'une chemise bleu ciel bien trop froissé et le ventre qui semble être gonfler par les tonnes de bière qu'il doit s'enfiler à l'air. Qui souhaiterait emmener cette merde a un dîner ?

Certainement pas moi.

C'est peut être pour ça qu'il se permet d'être une aussi grosse merde. Personne ne veut de lui alors il force les femmes à vouloir de lui.

Je me sens prise de palpitation tandis que la colère brûle en moi. Non. Lui ne mérite même pas de choisir. Il mérite les deux. Prenant de l'élan, j'élève mon poing serré autour de mon couteau et  perfore sa cuisse d'un coup net et précis. Assez précis pour qu'on ne puisse apercevoir plus aucun centimètre de fer. Tout est en lui.
Instantanément il percute et son expression faciale se décompose en parfaite symbiose avec son hurlement. Son visage ne reflète désormais plus que de la crainte.

Ais peur. Ce n'est que le début de ton cauchemar.

En criant, le pauvre trou de balle qu'il est s'épuise pour rien. Manifestement clouer à une chaise en bois, ce n'est pas en criant que la situation changera. Et franchement ça serait dommage qu'il s'épuise avant même d'avoir goûter à toutes les conséquences.
Parce qu'avec moi. Un acte irréversible, DES conséquence sanglante.

S'il répondait simplement à mes question peut être bien qu'on irait plus vite mais au lieu de ça, monsieur joue les désirer. En plein milieu d'un souterrain Californien peu éclairé. Depuis une bonne vingtaine de minute je tente d'en savoir plus pourtant il n'a pas l'air de piger que personne ne l'aidera. Tout comme sa pauvre victime. Elle a dû en demander de l'aide et ça plus d'une fois. Mais PERSONNE.

Personne ne l'a aidé ni entendu. Et lui de la compassion, il n'en a pas eu.

Je tente de prêcher le vrai du faux. Puisqu'il joue les menteurs. Il ne semble pas vraiment réalisé l'ampleur de la merde dans laquelle il est. Il rit, encore et encore. L'air de dire
" cherche poupée encore t'aura aucun aveux de ma part. "

On verra bien.

La raison pour laquelle il se retrouve dans cette situation. Une situation peu agréable ... Je la connais. Mais je veux qu'il le dise, qu'il réalise que ce n'est qu'une sombre merde de chameaux. Et il finira bien par le faire. Je veux dire, pour qui est-ce une partie de plaisir de voir le destin de sa vie entre les mains d'une parfait inconnu. Logiquement les gens dans cette situation s'y font, c'est une fatalité. Ils vont mourir. Alors ils veulent vite en finir et collaborent.
Mais celui ci. Je ris intérieurement, du moins je pensais rire intérieurement. Je comprends la seconde même que ce n'est pas le cas quand l'homme arque un sourcil. L'air de dire
"Mais t'es complément folle ma pauvre fille !"

Oui certainement. FOLLE DE RAGE.

Ce qui doit être à l'instant encore plus frustrant  pour lui là c'est le fait de devoir se faire à l'idée qu'une femme, en l'occurrence moi. Je suis au contrôle. Et ça, c'est ce qui leur fout les boules à tous. Tout le temps.

Et ce que  j'aime ça putain.

Pour être honnête, je suis pratiquement certaine qu'il ne se doute aucunement de la raison pour laquelle il se trouve au porte de l'enfer. Mais il va bien finir par faire le lien. La chose dont vous pouvez être sûr à l'instant précis c'est que, la torture durera juste assez longtemps pour qu'au moment où il se sentira partir je sois la dernière personne à qui il pensera, le dernier visage qu'il gardera en mémoire.

Avec celui de sa victime.

— J'ai pourtant été claire dans mes questions. Je soupire. Rien de bien trop compliqué, si je décidais de te détacher. Que tu retournes d'où je suis aller te choper. Est-ce que tu recommencerais ?

Si je le détachais ce serait seulement parce que je me serais prise un grave coup dans le crâne. L'homme braille, lâche des jurons suivi d'une réponse qui ne m'aide toujours pas. Après tout, un chat reste un chat. Et un doberman dans son genre reste un doberman.

DE QUOI EST-CE-QUE VOUS PARLEZ PUTAIN. 

— Ne crie pas sur moi, pauvre con.

Je parle de cette gamine à qui il a volé la vie, espèce de salopard. Il finira bien par trouver. Peu importe le temps que ça prendra. J'ai toute la nuit devant moi.  Bon j'aimerais tout de même dormir et le manque de sommeil risque de me rendre plus dure. Je renifle en coin tandis que je balance une nouvelle question énigmatique.

— Tu es dangereux ?

Il fronce les sourcils à l'issue de la question. Pourtant elle est simple. Est ce qu'il estime être un danger pour la société ? Pour nous, les femmes.
J'extirpe enfin mon couteau de sa cuisse et lève l'arme de mon crime près de mes yeux. Le sang y dégoulinant.

— Tu sens cette odeur de fer ? C'est le tiens. Et tu es entrain de t'en vider. Alors ACCÉLÈRE. J'accentue le ton de ma voix sur mon dernier mot.

Et finalement après avoir sursauter au son de ma voix, celui même qui quarante huit heures plus tôt détruisait l'âme d'une jeune demoiselle. Celui ci même qui a tué l'humanité d'une innocente petite gamine, semble avoir perdu le membre dont il avait user. Son semblant de couille a putain de  disparu.

Ce fils de pute perd ses couilles.

Il a enfin compris qui mène la danse. C'est moi.

Des hommes pleins de culot en supplément de leur audace j'en ai vue, entendu et connu. Mais lui, son destin est entre mes mains et il trouvait encore le moyen de se comporter comme s'il était maître du jeu. Pendant quelques minutes j'ai cru rêver.

— Voyons voir si t'auras encore la force de faire le malin. La rapidité ou la lenteur?

L'homme possède une tête aussi ronde qu'un œuf. Autour de lui, je traîne du pas alors que son cou se tord dans tous les sens, cherchant mon moindre emplacement et usant du peu de force qu'il lui reste.

— Dites-moi ce que vous voulez ? Je vous répondrais, je peux vous jurer que si vous me laissez partir j'oublierais tout ça. L'homme bafouille face à moi.

Nous y sommes enfin.

Je suis au bord de la danse de joie mais je me contiens.

La satisfaction de les faire taire s'empare de moi. La satisfaction de leur faire perdre leur moyen est juste, indescriptible. Je n'ai encore rien fait et pourtant il semble déjà à l'agonie. Si j'avais pu, je l'aurais torturé encore longtemps seulement quand je disais que j'avais toute la nuit devant moi c'était ironique. Mon second devoir m'appelle. Laissant ainsi place à une certaine compassion à son égard.

La rapidité.
Plus c'est rapide, plus c'est simple.

Ce n'est pas pour autant qu'il s'en sortira. Pas quand c'est moi qui m'en charge et encore moins pour ce qu'il a fait. Moi aussi, j'aurais voulu qu'on compatisse lorsque j'étais en souffrance, mais par finalité ils ont créé bien pire qu'eux.  Et désormais elle est source de toutes mes motivations ; ma vengeance. Et si on y prête bien attention c'est toujours pareil avec eux, ils laissent leur soif inhumaine les dépasser et se comportent comme des affamés. Je pense que ce qui les qualifieraient le mieux c'est le terme *détraqués*. Me dire que le consentement existe mais qu'ils ont ce besoin d'enfreindre les règles, de faire mal pour se sentir homme me dépasse, m'effraie.

Puis avec le temps, j'ai acquis plus de connaissances que je ne le pensais. Je connais leur discours à l'instant T. Parfois même, je les anticipe et ça c'est ce qui les ridiculise. Ils n'ont plus rien à dire, c'est assez drôle à voir. C'est les techniques de manipulations que j'use maintenant très fréquemment, que je décrirais comme plutôt rusé. Il s'agit de jouer avec la sensibilité du persécuteur.  C'est le principe du persécuteur persécuté.
C'est bien pour ça que le Cercle n'envoie jamais de nouvelles recrues sur ce genre de cas. Mis à part s'ils sont accompagnés d'une personne avec plus d'ancienneté et de jugeote. Moi je préfère gérer mes cas seule sauf exception. Ça m'arrive de travailler avec ma meilleure amie, Lara.

Je l'observe désormais me supplier de le laisser dire ce qu'il sait tandis que j'attache ma chevelure ondulée d'une couleur bien plus foncée que le brun en queue de cheval. Ça m'aide à réfléchir. Mais aussi à me mettre plus dans le jeu.

Maintenant, mon cerveau réfléchit mieux, à la manière dont je vais procéder à son exécution. Il faut qu'il ressente sa chair disparaître avec rapidité seulement je veux qu'il ressente toute sa douleur avec lenteur. Resserrant ma queue de cheval, un rictus se forme sur mon visage. J'ai ma petite idée.

— Écoutez j'ai... j'ai une famille, une fille qui a six ans et une femme-

Une fille de six ans... Elle doit se sentir tellement en décalage du fait d'avoir un daron aussi dévergonder.

— Où étiez-vous il y'a quarante-huit heures ?

— Je n'en sais rien, je passe mon temps à picoler. Dit l'homme dans un faux semblant de pleurer.

Sa réponse ne m'étonne en rien. C'est bien pour ça que je définis ce genre d'énergumène  comme dangereux. 

— Réfléchissez une seconde, si vous me tuez, ma disparition sera très vite remarquée et vous serez coincé. Il se défend dans des souffles étouffés par la panique.

L'homme ne cessera donc jamais de me surprendre. M'arrachant un rire, sachant que quand bien même j'avais dû le tuer en sachant que j'allais passer le restant de mes jours à croupir en taule, je l'aurais fait. Sans aucune retenue. J'appuie avec une lenteur calculée la pointe de mon arme blanche que j'avais plus tôt ôter de sa cuisse, dans son bras.

— Vous êtes sadique. hurle-t-il. Comment une traînée comme toi peut-elle agir de la sorte ?

Dixit celui qui se réjouit clairement de la souffrance d'une pauvre gamine. Qui se sert de la souffrance pour être en dominance.

— C'est moi qui pose les questions ici. Dis-je en faisant la moue. Elle avait douze ans, elle était rousse. Je me répète une dernière fois où étiez-vous il y'a deux PUTAIN de jours ?

— Elle était consentante... Elle... Elle me chauffait. C'est facile, y'avait qu'à regarder dans son regard, elle en avait envie.

Non mais il s'entend parler ?
*Elle était consentante* À douze ans, bien sûr. Prends moi pour une conne.

— Pauvre lâche. Je murmure entre mes dents.

— Vous aussi ? Rigole-t-il de manière incontrôlé. Ça vous a fait plaisir ce jour-là j'en suis sûr. Cris-il. Vous avez dû kiffer l'instant.

Il a osé. Je savais qu'il finirait par s'y mettre. Tenter le tout pour le tout, me heurter.
Mais sa provocation n'a que l'effet inverse de ce qu'il peut imagée. Ravalant les larmes qui menacent de couler devant lui. Je me décide enfin à cesser ce fiasco. Je vais en finir. Seulement, quelque chose m'interrompt. Par chance pour lui, le laissant gagner quelques secondes.
Je jette un coup d'œil furtif à mon téléphone mais malgré les nombreux messages reçus je rabat mon attention sur ce moins que rien. À ma grande surprise, j'aperçois les yeux de l'homme papillonner.
De toute manière, le temps est écoulé et il faut que j'en finisse maintenant. Puis le tas de sang qu'il déverse me donne la nausée, l'odeur j'ai toujours autant de mal. C'est l'une des choses à laquelle je ne m'habituerais jamais.

AAA-ATTENDEZ, ATTENDEZ, dite moi qui vous êtes ?

Des questions, toujours et encore plus de questions. J'attrape un bidon d'essence aperçu plus tôt dans le souterrain. Et tout en répondant à son questionnement, je renverse l'entièreté de la contenance du bidon sur lui. 

— Ça n'a aucune importance, tu ne le sauras jamais mon ange.

La seconde qui suit, je tourne les talons d'une démarche illustrée par le son de mes escarpins noir claquant contre le béton. J'en balance mon briquet sur lui et très vite il est pris de hurlement.

C'est fini.

Je sais que ça ne réglera jamais le mal qu'il a pu faire mais c'est déjà un début. Et une merde en moin. Au et comme vous l'aurez compris, je n'ai ni pris le Glock ni le couteau. Simplement un peu de torture et du feu.

Le feu qui représente la souffrance de cette petite fille. Cette demoiselle qui n'a rien demandé à personne et qui brûlait de douleur. Eh bien ce feu qui la submergeait a pris assez d'ampleur pour atteindre le déclencheur.

Une fois devant la porte extérieure, je m'arrête en soufflant un long coup. Une merde en moins, mais ça n'a rien de facile. Nous parlons quand même de tuer continuellement sur commande. Je récupère mon téléphone jetant un œil plus conséquent à ce que Lino disait.

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« Tu n'as qu'à leur dire que je reste chez Lara ce soir elle ne se sent pas bien, j'irais leur rendre visite ce week-end » Je réponds me dirigeant vers ma moto.

D'un coup de main bref je laisse tomber mes ondulations sur mon dos et enfile mon casque.

⚖︎

Traversant les routes californiennes à vitesse excédante je ne manque de rater quelques feux. À ça j'ajoute l'effet euphorique que me procure le vent cognant contre ma peau. Je finis par me rendre compte de l'oubli que j'ai fait. Appeler mon référent pour lui confirmer que le sujet a été exécuté avec succès. Depuis maintenant trois  ans, mon rôle est de venir en aide à ces femmes victimes de sociopathes. Puisqu'en général et malheureusement de plus en plus maintenant ils ont une certaine facilité à s'en sortir. Parfois leur échappatoire est de se déclarer fou, ce qui allège leur peine de prison ou leur sentence. Parfois ils n'ont simplement aucune sentence.
La mienne c'est leur mort.

« J'ai besoin de nettoyeur à l'adresse du dernier Code 2. »

Le code 4 correspond aux demandes spécifiques venant d'un proche de la personne à exécuté. En revanche, les cas de code 3 sont récents de moins de vingt-quatre heures  et c'est la victime elle-même qui décide de nous contacter. L'importance est plus grande et le soin de nettoyage plus intense en fonction de la manière dont c'est fait. Ce soir c'était un code 2, un proche de la victime nous a contactés. Et le cas date de quarante-huit heures. De plus, il est demandé de ne pas y aller de main morte. Pour être claire si l'un d'entre vous n'est pas encore trés bien éclairé. Je fais partie d'un cercle. Une organisation clandestine composée en majorité de femme et spécialisée dans l'assassinats contractuel. Le MSR " Midnight Shadow Reapers". Le cercle est structuré de manière diverse en fonction des pôles. Les pôles sont en général organisés en fonction de la qualification et des techniques de combat, de défense, d'infiltration ou de dissimulation à chacune. Certaines optent pour des techniques d'exécution plutôt orthodoxe, ce qui n'est absolument pas mon cas. Alors on me met sur les cas à nécessité similaire à ce que je fais. 

Les motivations derrière l'adhésion à un tel cercle varient, certaines cherchent à échapper à un passé difficile, d'autres sont attirées par l'adrénaline et le danger de ce mode de vie, tandis que d'autres le font par nécessité financière. Certaines sont motivées par chacun des aspects. Pour ma part, c'est la vengeance. Je ne veux ni argent ni reconnaissance, simplement aider. Équité, vérité et justice. Mais j'dois tout de même avouer que j'aime l'adrénaline et le mode de vie dans lequel je me suis lancer.

02h42

25 S. 10th Street, San Jose, CALIFORNIE.

« Ꮖꮮꮪ ꮪꭼ ꮪꮻɴ ᏼꭺꭱꭱꭼ́ꮪ ? » ꭰꭼꮇꭺɴꭰꭺꮖꮪ-ꭻꭼ ꮲꭺꭱ ꮇꭼꮪꮪꭺꮐꭼ ꭺ̀ ꮇꮻɴ ꭺꮇꮖ.

« Ꭺꮁ̵̵ꮖꭱꮇꭺꭲꮖꮁ̵ !  »

— Je peux savoir où t'étais cette fois-ci ? M'assaille t-il alors je passe à peine le pas de la porte.

— Épargne moi tes sermons, il fait tard je vais prendre une douche et me coucher et-

Non, je n'aime pas lui mentir. Oui, j'y suis obligé. Pour sa sécurité et sa santé mentale. Et pour mon propre équilibre, ce soir il vaudrait mieux qu'il me laisse tranquille. Lui et ses questions.

— C'est tout le temps pareil mais crois le  ou non demain matin tu-

TU DEVRAIS FAIRE DE MÊME. Dis-je en osant d'un ton. Tu sais ? Prendre une douche et aller te coucher.

J'avoue que c'est peut-être injustifiée et méchant sur les bords. Est ce qu'il put ? Non. Je cherche simplement à dévier la discussion, ce qui deviens de plus en plus compliqué avec lui. Et le fait que dans ses yeux ambre, j'aperçois sa perplexité ne m'arrange en rien.  Finalement, il semble tout de même aller dans le sens que je souhaite et rebondis sur ma dernière affirmation.

— Est ce que je dois comprendre que... Je sens le putois ? Il arque un sourcil tandis que je me retiens d'exploser en fou rire.

— Nan je pencherais plus sur un rat mort. Riais-je finalement en tentant de prendre gentiment la fuite. Merci de m'avoir couvert ce soir. Dis-je, revenant sur mes pas lui embrassant la joue alors que je me dirigeais déjà vers la douche.

— Tu sais que tu ne pourras pas fuir indéfiniment Gem' ? Cris-il alors que je quitte la pièce à toute vitesse faisant la sourde oreille.

L'eau brûlante dévalant le long de mon corps. Je me laisse envahir par les flashs de la soirée.

« Hum ? Vous aussi ? Ça vous a fait plaisir ce jour-là j'en suis sûr. » avait crié l'homme quelque heures plus tôt.

J'avais 17 ans... mais les larmes ne réparaient rien. Depuis ce soir-là je me suis juré de ne plus jamais pleurer, me sentir faible face à un homme.  C'est moi qui dominerait, j'avais dit. Après que ce moment où ta respiration ralentie, ce moment où à chaque fois que tu expires tes poumons se vident  un peu plus de l'air que ton corps contient jusqu'à ne plus rien avoir, soit arrivé. Ce moment durant lequel ton cœur, ton cerveau, tout ce que tu ressens te comprime et tu ne souhaites plus qu'une chose, que tout ça disparaisse. Cette douleur, qu'elle ne soit plus.

« Regarde la putain Antón, regarde ce que notre fille devient, c'est un monstre » Avait dit mère.

J'avais 15 ans et j'avais décidé de la foutre au grand connard de mon école. Celui que tout le monde nommait la terreur. Pourtant il l'avait cherché. Il se faufilait dans les douches des vestiaires des filles et les prenait en photo en cachette. J'ai jurer que le jour où ça tomberait sur moi, non pas que je le souhaitait simplement toute les filles y passaient, il s'en mordrait les doigts.
Alors j'ai décidé de me rapprocher de lui. Et par finalité après avoir afficher sur la place publique de l'école la petite taille de son sexe et propager le fait qu'il avait des morpions.

Ensuite, j'ai été convoqué avec mère par Mr.Lefebvre le proviseur et lorsqu'il a expliqué la situation à mère, sa réaction m'avait glacée le sang. Certaine fois ça fait encore mal, mais sans que je ne le sache cet évènement est devenu l'un de ceux qui a en quelque sorte  renforcé celle que je suis.

« Deviens insensible à tout ça, ce monde l'est avec toi, fais de même » m'avais dit cette femme bourrée un soir de bringue.

Désormais et bien malheureusement pour moi comme pour ceux qui m'entourent;  j'autorise l'accès à mon cocon et ce pour quelque temps, j'invite à entrer mais une fois assez imprégnée, je m'empresse de tout détruire. Votre monde soit dit en passant. Parce que tout ce que je touche se détruit, tout ce que j'approche se brise. Je vais m'amuser  quelque temps afin d'éviter qu'on tente de me la mettre à l'envers. Et qu'on tente d'endommager ma carapace. Du moins celle que je me suis forgée. Pour ça, j'anticipe. Je crée l'entaille, lui fait boire la tasse. Juste assez pour que le goût de m'avoir autour de soi devienne amère. Parce que je suis comme ça. Fuis avant qu'on te fuis. Attaque avant qu'on t'attaque. Le calme n'est présent qu'un temps. Tout comme l'amour, la joie. C'est éphémère. Tous ces sentiments ont une fin. Alors prends de l'avance et mord avant qu'on tente de te mordre. Les gens sont comme ça, ils trouvent toujours le besoin de te la mettre même lorsque tout va bien. Et ça, je l'ai bien compris. Pourtant là moi d'avant, l'aimante, l'affectueuse, tente toujours de refaire surface. De recoller les morceaux maigres tout, d'avoir une once d'espoir même si elle est maigre, de réanimer ce qui n'est plus. Et parce qu'elle ne veut pas comprendre que tout ne dure qu'un minime temps je vais revenir à la raison et y mettre un réel terme. Parce que finalement, en étant seule on souffre moins, alors j'inspire, je repère et plante ma lame à l'endroit parfait. C'est l'acte irréversible. 
C'est ce que je suis devenu, la pire version de moi-même. Le pire dans tout ça c'est qu'il n'existe pas de retour en arrière. Pas à ma connaissance. Cette version de moi qui est pour eux la pire qui puisse être mais finalement la meilleure qui puisse pour moi. Elle ne cesse de grandir et prend de plus en plus de place.

— Gem' est ce que tout va bien ? J'entends à travers la porte la voix enrouée de mon ami presque inquiet.

Parce que j'ai encore dû prendre du temps. Et lui a dû s'inquiéter. Non je n'ai pas rechuté. J'étais simplement dans mes pensées.
Je me racle la gorge et glisse: 

— Tout va bien ne t'inquiète pas, je faisais un shampooing et je n'ai pas vu le temps passer. Ma voix résonne désolé de l'avoir inquiété.

  Je me débarrasse de mes pensées et apporte mon regard sur l'appareil donnant l'heure. Déposer sur le rebord de la vasque de la salle de bain. J'avais passé en effet,  une heure sous l'eau.  Ma peau est rugueuse, c'est assez désagréable pourtant je ne me sens bien plus propre. C'est quelques minutes plus tard que je finis par m'assoupir dans mon lit toujours vêtu d'un peignoir.



~

À très vite !
With love Ana.

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