CHAPITRE ONZE

— Alors le frangin, comment ça va ?

Sébastien me donne un coup dans le ventre et je le lui rends comme il se doit. Ensuite, nous nous serrons brièvement dans les bras et il fait de même avec le reste de la famille. Ça va promettre avec lui dans les parages pendant les vacances de la Toussaint. Je l'observe, les bras croisés, contre ma rembarre des escaliers.

Il a pris de la barbe depuis la dernière fois et un peu de poche sous les yeux aussi. Il se retourne vers moi et m'observe curieusement. Nous passons ensuite à table et accueillons le plus grand frère de la fratrie :

— Comment ça se passe alors à Marseille ?

— Bien, je me suis trouvé un boulot pour quelques temps.

— Je croyais que tu étais déjà surveillant dans un collège ?

Mon père fronce légèrement les sourcils, un peu surpris tandis que mon frère boit une gorgée de son verre de vin. Il le repose ensuite sur la table puis répond :

— J'ai été viré du coup je travaille à McDo maintenant.

J'ai intérêt de lui demander pourquoi il a été viré parce qu'avec lui, c'est toujours du grand n'importe quoi. À la Sébastien Abels quoi.

— Tu vis toujours au même endroit au moins ? s'enquit ma mère.

— Ça dépend, je bouge pas mal chez des potes.

Elle hoche la tête alors que mon père paraît désespéré. Au fond, je suis fier de mon frère même s'il n'a pas le genre de vie que j'aimerais. Il a réussi à faire ce qu'il voulait malgré mon père autoritaire et c'est ça le plus important.

— Tu comptes faire quoi pendant ta semaine ?

— Je ne sais pas, on verra avec Éd.

Il me jette un coup d'œil et j'acquiesce. Ma mère propose alors :

— Tu pourrais lui présenter ton amie ?

— Sérieusement, Maman ?

Je la regarde, blasé qu'elle parle d'elle devant tout le monde. En plus, elle ne sait même pas que je suis avec Charlène maintenant.

— Genre t'as une copine toi ? me charrie Sébastien.

— Ce n'est pas sa co-

— Maintenant si, Je coupe ma mère, un peu gêné.

— Tu me l'as même pas dit ! intervient  Tristan avec surprise.

— Ça fait pas longtemps, je le rassure bien que je sois mal à l'aise du sujet.

— Tu nous as rien dit ! enchaîne ma mère et ma gêne ne fait que s'accentuer.

— Elle s'appelle comment ? demande innocemment Lucas.

Je regarde ma famille d'un air ahuri tant je suis déboussolé. Mon père intervient alors et calme rapidement tout le petit monde :

— Laissez-le. S'il veut nous en parler, il sait comment le faire.

Mon père vient-il vraiment de prendre ma défense ? Incroyable mais vrai. Je n'ose pas le regarder alors je fixe ma fourchette avant de lâcher, osant regardant mon père :

— Elle s'appelle Charlène.

*

— J'ai fumé des joints avec des élèves.

Je suis mort de rire tandis qu'il continue sa cigarette. C'est un sacré mec, mon frère. Nous nous sommes posés sur ma terrasse, poufs sous les fesses, soleil qui se couche et lui avec sa bière et cigarette à la main. Personnellement, je ne bois pas (le moins possible en tous les cas) ni ne fume. « Ce n'est pas en nous détruisant que nous pouvons bâtir un corps puissant et endurant », me répétait souvent me grand-mère.

— Elle est comment, ta Charlène ?

« ta Charlène », il ne faut pas exagérer non plus. Ce qui est à moi pour l'instant, c'est un tissu de mensonges. Qu'est-ce que je peux bien dire d'elle ? Je balance alors sans grand intérêt :

— Elle est grande, rousse, bien foutue.

Il s'attend à ce que je continue mais je ne dis rien d'autre que cette simple phrase ridicule.

— « Elle est grande, rousse, bien foutue », Il m'imite grotesquement. Je te parle de ta copine pas d'un produit sur le marché, il me taquine.

— Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? je l'interroge du regard, interloqué et un peu désemparé.

— Je ne sais pas. Ce qu'elle aime, ce qu'elle fait. Des trucs basiques mais pas seulement à quoi elle ressemble.

Je regarde le ciel et je bloque. Je n'en sais rien, strictement rien de ce qu'elle aime et fait en réalité. Ça ne m'intéresse pas vraiment en plus. Face à mon silence, mon frère m'interroge :

— T'es avec elle depuis longtemps ?

— Non.

Il m'observe curieusement et je lui en demande donc la raison. Il répond, un air pensif accroché à son visage :

— Je te trouve étrange depuis la dernière fois.

— Étrange ? ! je m'étonne un peu. Dans quel sens ?

— Je sais pas. T'as changé, je crois.

— Faut dire que ça fait presque un an que t'es pas venu.

Ce n'est absolument pas un reproche, mais je crois que mon frère le prend tel quel puisqu'il réplique :

— Vous aussi, vous pouvez venir et même toi. Le train, le bus, le co-voiturage, ça existe.

— Ouais, je sais.

Il prend une gorgée de bière puis finit par me demander :

— C'est quoi le soucis ?

Je ne comprends pas ce soudain changement de sujet alors je fronce les sourcils tout en lui répondant :

— Bah rien, il n'y a rien. Je ne vois pas de quoi tu voudrais parler.

— Je sais pas, je me fais peut-être des idées.

Je hausse les épaules et rentre dans ma chambre. Sébastien passe ensuite sous le douche et je passe directement après lui. Nous décidons de nous coucher vers un peu plus de minuit, après avoir regardé un film puis un peu parlé. Mon frère est maintenant sur son téléphone tandis que je fixe le mur sur le côté.

Est-ce que j'ai vraiment changé ? Changé comment ? Et comment peut-il s'en rendre compte en seulement une journée passée avec moi ?

Je ne me posais pas toutes ces questions avant et ça m'énerve. J'ai l'impression que tout m'énerve depuis quelque temps de toute façon et j'ai peur d'en savoir la raison. Je soupire puis croise mes bras derrière la tête avant d'essayer de comprendre ce que veut dire mon frère :

— Qu'est-ce que tu trouves qui a changé chez moi ?

Il tourne sa tête vers moi puis pose son téléphone. Il a l'air de vouloir parler sérieusement et ça me fait rire. J'ai pas vraiment l'habitude de voir mon frère sérieux en réalité. Lui, c'est le roi de la déconnades et des conneries en tout genre.

— C'est obligé que tu changes de toute façon mais je trouve que c'est plus marquant qu'avant. Le fait que tu es grandi et mûri et que tu fasses plus homme aussi me donnent peut-être plus cette impression.

— C'est les muscles ça, Je lui montre mes bras et il pouffe.

— Si tu as besoin, je suis là en tous les cas. Je suis passé là avant toi. Les questions et tout le merdier qui se passe dans la tête, je connais, surtout à ce moment-là.

Forcément, il y a des choses, des personnes qui me viennent en tête. Seulement, je ne sais pas comment m'exprimer ni comment le dire alors je me tais après l'avoir remercié. C'est quelque chose de dur et que je ne fais pas souvent ; exprimer mes sentiments et mes pensées. Peut-être parce que je n'ai jamais pris l'habitude aussi et que c'est resté une habitude du coup. Enfin, ça me va. Au moins, je ne dépends pas des autres et je me connais bien plus qu'eux.

*

— Tu viens vraiment ?

— On s'en fout. On sera déguisés de toute façon.

— Je sais mais tu vas peut-être te faire chier. On a quand même 5 ans d'écart, Je rappelle à mon frère.

— Dis que je suis vieux tant que t'y es !

Mon frère me donne un coup de coude tandis que je me moque de lui. Je ne sais pas quoi mettre pour aller à la soirée Halloween d'une amie d'Amandine. Il y aura beaucoup de personnes et je ne suis pas sûr de vraiment aimer les fréquentations ni cette foule.

Je n'ose pas demander à Noah s'il veut venir ou s'il compte venir. Je ne veux pas le vexer en pensant qu'il n'a pas été prévenu de la soirée ni le forcer à venir. Du coup, je ne fais rien et ça m'énerve de penser à la possibilité qu'il soit tout seul. C'est pas comme si c'était un événement méga important mais ça l'exclut peut-être encore une fois.

— Regarde ce que je viens de trouver ! S'enthousiasme mon grand frère.

— Des collants ? ! Je m'étonne avec une grimace perplexe.

— Et ça pour toi !

Il n'y a vraiment que mon frère pour se ridiculiser sans gêne.

— Ça t'éclate pas ? Se calme-t-il mais je le rassure comme je peux :

— Si, si.

— Tu vas me dire ce qu'il cloche, petite tête ?

— Rien. Je me demande juste si, un pote va venir.

On peut résumer ainsi après tout.

— Bah tu lui demandes, non ?

— Je ne pense pas qu'on lui ait proposé à-vrai-dire.

— Tu l'emmènes quand même, c'est pas grave !

— Ouais, je sais.

Mais il ne voudrait pas et je ne sais même pas pourquoi je voudrais qu'il vienne. Je ne me comprends plus en ce moment.

— Allez, enfile ça et on y va !

— D'accord.

L'enthousiasme me manque alors je souris du mieux que je peux même lorsque nous arrivons chez Marie, l'amie d'Amandine, et qu'elle nous ouvre en Barbie version zombie. C'est un peu surprenant sur le moment mais comme elle sourit grandement, ça me décontracte. Elle juge nos costumes avec rire avant de laisser une petite tape sur mon épaule et de nous laisser entrer. Mon frère a l'air de s'en foutre de porter des collants et des vêtements de femme pour ressembler à je ne sais même pas quoi à part quelqu'un de ridicule.

Dès lors que je repère Charlène, je m'éclipse et me dirige vers les boissons avant que quelqu'un me tire par le bras. Je fais alors face à Antoine qui a enfilé un bonnet et un tee-shirt rouge et qui s'est couvert la peau d'un peu de noir. Je ne reconnais pas toute suite son déguisement alors il clarifie :

— Le chanteur du groupe " Twenty One Pilots ". Tu connais au moins ?

— J'en ai déjà entendu parler.

— Juste parler ? ! Il sourit avant de commencer à chanter des paroles de chanson que je finis pas reconnaître. Et toi, tu as choisi militaire, intéressant.

– C'est le truc que m'a passé mon frère, jJe hausse les épaules, Il est venu avec moi.

— Il est où ?

— Celui déguisé en fille.

Son regard se perd parmi les gens avant de rapidement trouver Sébastien. Je vois Antoine rire tandis qu'il souffle rapidement :

— Il y en a du culot !

— Ah ça oui !

Nous regardons à nouveau mon frère avant de rire lorsqu'il se met à danser.

— Ça m'a l'air un sacré numéro, Commente Antoine avec un petit rire.

— Ça l'est, Je confirme.

Antoine détourne le regard de Sébastien pour moi puis sourit en buvant son verre. Je ne sais que rajouter d'autre alors je lui vole sa boisson et en bois une gorgée.

— Sérieusement Abels ?

— Très même, Auchard.

Nous nous regardons et ça suffit pour nous faire rire de nouveau. Nous continuons alors notre discussion avant d'aller parmi les gens qui dansent. Il y a vraiment ce truc entre nous deux qui fait que le courant passe bien et je suis vraiment content de l'avoir comme pote.

— Hey les mecs !

Dan passe ses bras autour de mes épaules et je me retourne pour lui faire face.

— Footballeur, t'as pas plus cliché ? Lui lance Antoine.

— Hé, c'est pas cliché puisque je fais de l'athlétisme, Se défend le footballeur d'un soir.

— C'est ça.

— Alors, où est ta copine ?

Dan me sourit, l'œil rieur tandis qu'Antoine fait une mine choqué avant de me demander :

— Tu sors avec Charlène ?

C'est si évident que ça que ce soit avec elle ?

— On s'emballe pas, ça fait moins d'une semaine.

Je me sens ridicule face à Antoine. Le même Antoine que j'ai embrassé, touché et, et c'est déjà trop.

— Est-ce que vous savez où sont les toilettes ? Je tente de me dé-patauger.

— J'imagine en bas ou en haut comme souvent dans les maisons, Me charrie Dan.

Je jette un dernier regard à Antoine qui semble avoir les traits un peu inquiets et ce d'autant plus avec sa sorte de peinture noire. Je monte les escaliers, à la limite de courir, et fixe le couloir donnant à des portes. La fille qui vit ici a scotché une feuille sur la porte de la salle d'eau/WC ce qui me fait sourire et me facilite la tâche également. Je m'apprête à entrer lorsque la porte s'ouvre pratiquement sur moi. J'y vois mon frère y sortir et je lui lance :

— T'as-, Charlène ? !

Je regarde Charlène sortir à son tour et un silence s'installe. Mon frère qui comprend que c'est elle ma « copine » et moi qui comprends qu'ils étaient tous les deux là-dedans à faire je ne sais quoi de sûrement dégueulasse.

— Ne me dis pas que c'était elle ta copine ?

Mon frère semble désemparé et je ne sais absolument pas comment réagir tant la situation est ridicule.

— Si, mais comme tu dis, « c'était ».

Charlène me fixe, avec son maquillage et sa perruque blonde de Harley Quinn, et s'apprête à ouvrir la bouche mais je la coupe :

— T'as rien besoin de dire, tu m'avais déjà dit que t'étais comme ça. Profitez bien de la soirée.

Je descends alors les escaliers à la même vitesse que je les ai montés plus tôt et sors de la maison, ne supportant pas l'idée de rester. J'ai une fierté tout de même et elle vient de prendre un gros coup. Je n'en veux strictement pas à mon frère. Comment aurait-il pu deviner qu'il s'agissait d'elle avec ses cheveux blonds, sa tenue et son maquillage ? Et puis, le plus fautif dans l'histoire, c'est celui qui trompe.

Mais qui trompe quoi ici ? Ça ne me fait rien en fait parce que depuis le début, je me fiche de cette fille. Elle ne m'intéresse pas et mon avis se conforte davantage. Je sens mon portable vibrer mais je ne décroche pas à mon frère. Je lui envoie un rapide SMS pour lui dire de ne pas culpabiliser et que je rentre mais qu'il n'a pas à rentrer plus tôt juste pour moi.

Je me sens perdu, carrément perdu, et désabusé même. Il est seulement vingt-deux passées et j'arrive, par chance, à récupérer un bus. J'en oublie même que je porte un costume vu tout ce qu'il se passe dans ma tête. Durant le trajet, je pense, pense, pense et repense. Et puis, lorsque je fais le trajet à pieds de l'arrêt à chez moi, je me sens stupide. Terriblement stupide. J'ai accepté de sortir avec une fille alors que je n'en avais aucune envie pour qu'en plus, elle aille voir avec mon frère. Mais c'est quoi mon problème ? Et de quoi j'ai vraiment envie alors ?

Et sans que je ne réfléchisse vraiment, je téléphone à Noah, une fois devant sa porte d'entrée. Plusieurs secondes passent avant qu'il ne réponde et que je lâche juste une phrase avant de raccrocher : « Je suis devant ta porte ».

Bien sûr, c'est un sous-entendu pour qu'il vienne. Pour quoi faire ? Je n'en sais strictement mais je sais que j'en ai envie. Je sens aussi que je vais faire des conneries parce que je suis un idiot infini et que-

La porte s'ouvre. Noah me fait fasse, vêtu d'un sweat et d'un bas de jogging gris. Trop grands, comme d'habitude. Il n'a pas d'expression particulière sur le visage et ne semble pas vouloir me voir ou parler tout court d'ailleurs. Il referme sa porte d'entrée derrière lui et je perds mes mots. Enfin, je ne sais encore moins quoi dire qu'avant.

─ Tu veux venir au stade avec moi ? Je lui propose.

C'est étrange mais j'ai envie de passer un moment avec lui. Il y a quelque chose chez lui d'intriguant et même de fascinant finalement. Puis, nous sommes toujours étranges entre nous alors à quoi bon essayer de ne plus l'être ? Il me fixe curieusement puis semble enfin remarquer ma tenue. Je lui indique donc :

─ C'est Halloween.

Il n'a aucune réaction et j'ai l'impression de faire face à mur donc je décide de laisse tomber. Je crois que c'est pas la soirée de la fierté aujourd'hui. Je suis un peu déçu et bafouille, confus :

─ C'est pas grave, je vais, fin bonne soirée.

Il me juge une dernière fois du regard puis rentre dans sa maison. C'était plus que bizarre, comme souvent avec lui parce qu'il me fait sentir bizarre. Je passe mes mains dans mes poches de pantalon avant de me diriger vers le stade, tout seul. J'entends ensuite du bruit puis Noah se trouve à mes côtés. Je me tourne vers lui, d'abord surpris, puis lui souris tandis qu'il m'informe :

─ Je devais mettre des chaussures.

Ça me fait du bien d'entendre sa voix et c'est étrange l'effet que ça me fait tout comme sa présence. Il a l'air plus décoincé qu'il y a à peine deux minutes, plus humain aussi et surtout. C'est comme si on avait échangé le « Noah robot » pour le « Noah humain ". Et clairement, je préfère le second.

Nous arrivons rapidement au terrain et nous nous arrêtons. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

─ Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Ça me fait sourire qu'il me pose la question étant donné que je me posais la même. Je réponds alors honnêtement :

─ Je sais sais rien.

─  Pourquoi tu es venu alors ?

─ Je sais pas non plus.

─ T'es étrange comme garçon, Il commente.

C'est toi qui me rends étrange, toi Noah.

─ Toi aussi, Je réplique.

Étrange, du moins dangereusement fascinant, Noah.

─ Je sais, Il se contente de répondre.

─ Je sais que tu sais.

Nous nous regardons et nous sourions timidement.

─ Je ne suis plus avec Charlène. J'annonce, tout en m'asseyant sur le banc de touche le plus près.

─  Ça faisait pas longtemps, non ?

Il me rejoint et nous observons le ciel, côte à côte.

─ Assez pour que je me rends compte qu'elle était pas faite pour moi.

─ T'es triste ?

─ Je crois pas non, juste un peu déçu.

Déçu qu'elle m'est remplacée aussi facilement. En plus, je n'ai même pas la certitude que ce soir était la première fois. C'est un peu horrible et je ne préfère même pas y penser.

─ Tu sors souvent avec des filles ?

─ Non, c'était vraiment pas prévu avec elle. Elle a un peu forcé les choses, faut dire.

─ Je vois.

─ Pourtant je m'en fichais un peu d'elle.

─ Pourquoi ?

─ Je ne sais pas, elle ne m'intéressait juste pas.

Nous nous taisons et je finis par observer les petites étoiles qui décorent le ciel. Il n'y a qu'avec lui que je m'attarde sur ce genre de détail et c'est assez étonnant à vrai dire. Je choisis de changer de sujet de conversation et d'être plus léger :

─ T'en penses quoi de mon costume ?

─ Ça n'a pas vraiment de rapport avec Halloween, xil répond honnêtement et d'un air sérieux.

Je décide alors de le détendre et ironise en jouant avec mes sourcils :

- Nan mais je suis sexy dedans, non ?

Il pouffe puis se moque :

─ Pas vraiment non. C'est comme si tu mettais un p'tit chaton dans un déguisement de lion.

─ Tu m'as vexé, Je feins.

─ Mais c'est vrai, t'es trop mignon et inoffensif pour ce déguisement.

Je me tourne vers lui et il rougit immédiatement après sa phrase.

─ Je suis mignon ? Je redemande tel un gosse de primaire avec un sourire.

Il ne répond pas et je sens que l'ambiance enfantine change complètement.

─ Ouais, t'es mignon, Il finit tout de même par répondre, bien sûr que t'es mignon.

─ Te force pas non plus. Je rajoute, étonné du compliment.

─ T'es bien plus que mignon, Édouard.

─ Qu'est-ce que tu veux dire ? Je me risque à demander, un peu confus.

Je sens mon cœur pulser contre mon torse et ça m'énerve de réagir ainsi. Noah soupire et semble prendre sur lui avant de me répondre, tout en regardant le ciel :

─ Je sais pas, t'es juste, pas que ça. T'es aussi drôle, joyeux et sympa. Puis sportif et loin d'être bête. C'est tout.

C'est tout. C'est peut-être tout pour lui mais je me sens pourtant rougir, n'étant pas habitué à ce genre de compliments. Il a vraiment dit tout ça ? Ça me paraît imaginable. Tellement que je ne sais plus quoi dire. Face à mon silence, il se tourne vers moi et me fixe avec les yeux les plus sincères que je n'ai jamais vus. Au début, je suis étonné qu'il affronte mon regard puis je pense qu'il fait sombre. Cette fois, c'est moi qui suis déstabilisé alors je regarde ailleurs. Cependant, je continue de sentir son regard sur moi. C'est tellement déstabilisant que je finis par affronter ses prunelles sombres de nouveau. Puis, sa bouche et sans réfléchir davantage, je pose mes lèvres sur les siennes. Pourquoi maintenant ? Je ne sais pas. J'en avais sûrement envie depuis trop longtemps.

Pourtant, il me pousse aussitôt et je sens le rouge me monter encore plus aux joues. Mais c'est quoi cette soirée toute pourrie où je n'ai plus aucune crédibilité ? ! Je ne sais absolument pas comment réagir mais il clarifie rapidement les choses :

─ Préviens-moi la prochaine fois, je m'y attendais pas.

─ La prochaine fois ? !

J'ai envie de m'étouffer pourtant je n'en ai pas le temps parce que c'est lui qui pose ses lèvres sur les miennes. C'est une blague ? C'est un malade ce mec. Je dis ça mais je viens de passer une main derrière sa nuque et que je me sens comme un enfant pendant le baiser. Cette impression de ne rien connaître et de tout découvrir d'une manière trop enthousiaste.

Nous nous décrochons l'un de l'autre et rions avec gêne tant nous sommes un peu nerveux.

─ Je dois encore prévenir ? Je questionne, voulant renouveler l'expérience.

─ Je crois que je suis préparé maintenant.

Je souris avant de sceller nos lèvres de nouveau. Et je me dis : « Mais pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt ? » . Noah ne bouge pas ses mains tandis que la mienne qui se trouvait sur sa nuque a glissé jusqu'à son épaule. Je n'arrive pas à arrêter de l'embrasser parce que je ne sais pas quoi faire d'autre après à part recommencer. J'ai à peine le temps de toucher sa peau d'épaule qu'il interrompe notre baiser pour me fixer, essoufflé.

Une gêne s'installe automatiquement entre nous et il semble assez déboussolé à-vrai-dire.

─ Est-ce que ça va ? Je demande, un brin inquiet.

Son regard se pose sur moi, comme s'il prenait conscience que j'étais là et il se lève. Mouvement que je suis et qui ne semble pas lui plaire.

─ Laisse-moi s'il te plaît.

─ J'ai fait quelque chose de mal ? Je tente de comprendre.

─ Non, je suis juste un peu fatigué, désolé.

─ C'est rien, je comprends.

Il commence à se ronger les ongles et ça me stresse pour lui. Je ne veux pas qu'il se sente mal alors je lui saisis doucement les mains pour l'arrêter.

─ Tu sais, tout va bien.

─ Ouais, oui.

Je caresse tendrement ses poignées et il les fixe étrangement tout en se laissant faire. Il ferme les yeux et j'en profite pour le rapprocher de moi afin de le serrer contre torse. Je suis peut-être aller trop vite pour lui et je veux vraiment le rassurer et qu'il se sente en sécurité d'où mon geste. Je le sens très crispé au début puis il vient entourer ma nuque de ses bras. Son contact me remplit de chaleur et je profite de chaque instant parce que j'ai la sensation que, de toute façon, ça sera toujours trop court. Il finit par se reculer et m'avouer, pas du tout sûr de lui :

─ Ce n'est pas une bonne idée.

─ De quoi ?

─ De s'embrasser, de passer des moments que tous les deux et tout ce genre de choses.

─ Pourquoi ? Je demande, avec presque, un lamentable désespoir.

─ Je ne peux pas, juste je ne peux pas. Pas pour le moment.

─ Je comprends, je suis super maladroit, désolé.

Et c'est vrai, il y a peine deux mois, l'ami de ses parents vivait encore avec lui tout en faisant des choses douteuses. Et qu'est-ce que je fais ? Je me ramène comme une fleur et l'embrasse. C'est n'importe quoi. Je fais n'importe quoi, surtout depuis lui et ça me saoule. Je ne sais pas tellement que rajouter de plus et il a un visage si triste qu'on dirait qu'il porte toute la misère du monde. Étant donné que je n'ai pas l'habitude de parler de mes sentiments, mes propos sont un peu confus pour réconforter Noah :

─ Je ne te veux rien de mal, Noah. Sache juste que tu es quelqu'un que j'apprécie sincèrement et que je, j'aime bien passer du temps avec toi quoi.

─ Moi aussi. J'aime bien passer du temps avec toi.

─ Il n'y a pas de problème alors ?

Je lui souris grandement même si je comprends très bien que ça lui pose problème. Cependant, il a besoin d'avancer et d'être positif alors faire ce qu'il s'interdit peut-être une bonne solution.

─ Il n'y en a aucun, j'imagine.

─ Tu veux qu'on rentre ?

─ Je ne sais plus.

─ Ou faire quelque chose en particulier ?

─ Je ne sais pas. Je veux juste rester avec toi maintenant.

Mon cœur saute dans ma cage thoracique tant je ne suis pas habitué à ce que l'on emploie ce genre de mots ensemble pour moi. Je préfère ne pas m'y attarder et lui propose :

─ On peut aller se mettre dans les gradins en écoutant du Ludovicio Einaudi, non ?

─ On peut, oui.

Je souris et lui tends donc la main. Il s'en saisit timidement tout comme moi. J'ai peur d'en faire trop avec lui et parfois même, au contraire, pas assez.

Nous nous installons dans les marches et je lance Experience avec mon téléphone. Malgré le fait que ce soit une chanson triste, la nuit et le léger vent accompagnent parfaitement les instruments ce qui me fait d'autant plus apprécier ce moment. Noah a raison, c'est juste bien. Nous n'avons pas besoin de plus pour être tel quel.

Cependant, le vent est tout de même assez frais ce qui est normal étant donné l'heure et le mois. Noah doit plus le sentir que moi car j'ai l'impression qu'il est frigorifié. Je crois que c'est un frileux en vu des autres fois. Je fais alors comme la dernière fois, souriant du ridicule de la situation. J'enlève mon épaisse veste de militaire kaki pour en faire office de couverture sur nos corps proches.

Noah me remercie avant de se rapprocher davantage de moi. La surprise m'envahit lorsqu'il pose sa tête sur mon épaule et ça me fait étrange d'être aussi proche de lui. Il n'est pas comme ça d'habitude et c'est étrange de le voir sortir de sa zone de confort.

Je suis en position assise tandis qu'il est affalé ce qui fait que je suis plus grand que lui. Pour une fois, puisque je suis plutôt voire très petit pour un garçon ; un peu plus d'un mètre soixante-dix, tandis que Noah fait un bon mètre quatre-vingt.

À vrai dire, je suis un peu pris au dépourvu face à cette situation et je ne sais plus comment agir avec lui.

─ Pourquoi tu m'as embrassé ?

Je ferme un instant les yeux, comme pour me sortir cette situation qui me rend un peu inconfortable mais je comprends très rapidement que c'est intitule. Rien que de penser à ce que j'ai fait et ce que nous avons fait, je sens un frisson me parcourir. Je tente de cacher ma gêne et réponds doucement :

─ Sûrement parce que j'en avais envie. Et toi ?

─  Ça doit être la même raison, je pense.

─ Tu as déjà été avec quelqu'un ? Je m'intéresse prudemment.

─ Oui. Je ne te pose pas la question puisque je sais déjà la réponse.

─ Je ne suis pas sorti avec tant de gens que ça. C'est peut-être l'impression que ça donne mais ça ne l'est pas, Je clarifie, ne voulant pas passer pour quelqu'un que je ne suis pas surtout au près de lui.

─ Je ne pensais pas ça de toi de toute façon.

─ Et tu pensais quoi de moi alors ?

─ Pas ça en tous les cas.

─ D'accord.

Je l'observe un instant et je vois ses yeux se fermer doucement. Je passe alors un bras protecteur autour de ses épaules et il se serre davantage contre moi. La musique tourne en boucle et pourtant je ne m'en lasse pas une seule fois. J'ai l'impression qu'elle joue différemment à chaque fois. Comme-si les secondes s'écoulaient telles les notes et c'est une drôle de sensation.

Au bout d'une quinzaine de minutes, Noah est parcouru d'un spasme annonçant sa somnolence et je comprends qu'il doit être fatigué.

─  Tu devrais peut-être rentrer dormir ? Émis-je doucement l'hypothèse.

─ Je ne dors pas.

─  Ah bon ? Comment ça tu ne dors pas ?

─ Je ne peux pas, je n'y arrive pas. Je, après tout ce qu'il s'est passé là. C'est-

─ Tu n'as pas besoin de me dire ça toute de suite, Je le rassure.

─ Pourtant, j'aimerais tu vois. Être normal, agir normalement, penser normalement, juste vivre normalement.

─C'est ennuyeux d'être normal, je trouve.

─ Pas plus ennuyeux que d'être ce que je suis.

─ Je m'ennuie pas là pourtant je suis avec toi. Conclusion : tu n'es pas quelqu'un d'ennuyeux.

─ Tu dis ça parce que tu ne me connais pas.

─ Non, je-

─ Je vais rentrer chez moi.

─ Je rentre avec toi, Je lui indique.

─ Si tu veux.

Il n'a pas l'air emballé mais ça ne m'empêche de le faire. Je récupère ma veste militaire puis suis Noah qui marche les mains dans les poches et le dos courbé. Il me fait tellement de peine ainsi. J'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose parce qu'il le mérite malgré tout ce qu'il peut dire et penser.

Nous arrivons très rapidement entre nos deux trottoirs deux maisons et nous ne savons pas très bien comment nous quitter après cette nouvelle soirée passée ensemble.

─ Salut.

─ Salut, Je réponds.

Et il me tourne le dos, sans un regard ni un mot de plus.

À peine je franchis le seuil de ma porte que mon frère, Sébastien, débarque.

─ T'étais passé où ? J'ai essayé de t'appeler plein de fois !

Il ne porte plus son déguisement mais seulement un vieux jogging et tee-shirt qui m'appartiennent tous deux.

─ J'étais au stade. Je réponds, tout en montant les escaliers.

─ Tout seul ? Chuchote-t-il, en me suivant.

- Oui. Non, J'avoue finalement.

Il me suit sans ma chambre et je me déshabille rapidement pour m'étaler sur mon lit en boxer.

─  Je suis vraiment désolé. Si j'avais su qu'il s'agissait de ta copine, je n'aurais rien fait.

─ Je sais. On peut dormir maintenant ?

─ Fais pas comme si tu t'en foutais, tu as le droit de m'en vouloir.

─ Mais je ne t'en veux pas ! Je m'impatiente. En plus, s'il y a quelqu'un à qui je devrais en vouloir c'est bien elle, Dis-je en allumant seulement la petite lumière. Elle ne m'intéressait pas tant que ça à-vrai-dire.

─ Vraiment ?

─ Vraiment. Je te le dirais sinon, ducon.

─ Putain, je suis soulagé parce que je m'en serais voulu d'avoir foutu la merde.

─ En même pas une semaine en plus.

─ Et ouais, c'est ça le vrai talent.

Un silence s'installe puis nous finissons par tous les deux passer nos mains derrière notre tête et cela en même temps ce qui nous fait sourire. Mon frère finit par s'intéresser en me questionnant :

─ Et tu faisais quoi au stade ?

Qu'est-ce que je faisais ? Bonne question. Et surtout, qu'est-ce que j'ai envie de dire. Je n'en sais rien. Je préfère répondre simplement :

─ Je parlais avec le voisin d'en face.

─ À cette heure là et dehors ? C'est un de tes potes ?

─ Si on veut.

─ Comment ça " si on veut " ?

─ Je ne sais pas, c'est un peu compliqué à expliquer.

─ Compliqué du genre, vous êtes ensemble ?

Je me retourne vers lui et lui aussi. Il me fixe si sérieusement que j'en explose littéralement de rire.

─ Mais pourquoi tu te marres ? ! Il n'y a rien de drôle.

─ Si, ta tête.

─ Connard.

Il rit à son tour et il reprend son sérieux en rajoutant :

─ Je ne voulais pas faire de mauvaises insinuations sur ton orientation et tout mais juste te montrer que je m'en fous tu vois. Bref, du coup ?

─ Du coup, du coup c'est juste que la situation est plutôt compliquée pour lui.

─ C'est-à-dire ?

─ Je, je veux pas trop en parler par respect pour lui. J'ai déjà fait la gaffe une fois.

Je culpabilise encore de l'avoir fait même si ce n'est pas dans ma nature de m'inquiéter autant de quelque chose. Je sais que j'ai merdé et je ne le referais pour rien au monde.

─ C'est différent étant donné que c'est moi, tu ne penses pas ? Je suis complètement extérieur à cette histoire et à votre vie alors je ne sais rien et je ne dirais rien de toute façon.

─ Je sais. C'est juste que c'est dur de se dire que c'est vrai et plus on en parle plus ça l'est et plus j'ai envie de, je ne sais pas. M'énerver, je crois. Je suis vraiment paumé.

─ C'est si grave que ça ?

─ Pour moi, ça l'est beaucoup. Je ne sais pas tout et je vais sûrement dire des conneries comparé à la réalité mais c'est juste ce que je sais. Si j'ai bien compris, Je souffle puis reprends plus calmement, il a été plus ou moins abusé cet été et il a finit par, se suicider quelque temps avant la rentrée.

─ Attends, mais s'il s'est suicidé, comment ça se fait que tu lui parlais tout à l'heure ?

Il me regarde confus et je me sens pas vraiment bien. Je rectifie rapidement :

─ Je veux dire, il a tenté de se suicider et il a été à l'hôpital. Je lui ai rendu visites plusieurs fois puis il est rentré au lycée, dans ma classe même. Le problème, c'est que j'en ai parlé à un de mes bons potes et que tout le lycée est au courant maintenant.

─ Tout le lycée ? Tu ne crois pas que tu exagères un peu ?

─ Si, peut-être mais c'est l'impression que ça donne.

─ Et qu'est-ce qu'il se passe maintenant ?

─ Il se passe que, je n'en sais rien en fait. J'ai envie qu'il aille mieux, mais je ne sais pas vraiment comment faire. J'ai pas l'habitude de me prendre la tête mais je n'ai pas envie de le laisser non plus. Je ne sais pas pourquoi j'essaye comme ça alors que je pourrais juste rester avec mes potes et vivre une vie de lycéen banal.

─ Il y a des personnes qui ont plus d'importance que d'autres, c'est tout. Et tu le dis toi-même « être juste un lycéen banal » , c'est pas le truc le plus tripant que j'ai entendu.

─ C'est comme si, il prenait toute l'importance des autres pour la contenir à lui seul. Je le confie.

Je fixe soucieusement mon plafond tandis que mon frère se tait.

─ Tu ne t'es jamais demandé ce qu'il représentait pour toi ?

─ Non, c'est, pas un ami mais pas en ennemi non plus. C'est juste Noah et il n'a pas de case mais il est quand même là.

Je rajoute ensuite :

─ En plus, je crois que je suis genre, gay.

Je crois que c'est le moment de lui dire et puis c'est venu sans que je ne réfléchisse vraiment.

─ T'en es pas sûr ?

─ Non parce que ça n'empêche pas que certaines filles me plaisent.

─ Comme Charlène ?

─ Non, pas elle. Je ris. C'est cool que tu t'en foutes et que tu sois OK avec ça.

─ De toute façon, que tu le sois ou pas, ça ne change pas ce que tu ressens. Ça sera juste plus dur pour toi parfois mais on sera là pour toi à chaque fois que ça le sera. Ça ne change pas qui tu es, t'es toujours Édouard.

─ Merci, Je lui souris sincèrement.

─ Tu vas me faire chialer, Il me charrie.

─ Ta gueule. Je pouffe, en lui donnant un coup de coude.

─ Plus sérieusement, tu veux en parler ?

─Je ne sais pas, je ne sais pas trop quoi dire de tout ça justement.

─ Déjà, tu es sûr ou tu te poses des questions ?

─ Je me pose des questions, je ne pense pas être sûr. Je sais que j'ai cette attirance et depuis l'adolescence mais de l'autre, je n'ai pas l'impression de m'être forcé lorsque j'appréciais des filles.

─ T'aimes peut-être les deux ? Et sexuellement, t'en es où ?

─ J'ai jamais osé aller au bout avec un gars. C'est comme si, si je couchais avec un gars, je devenais vraiment gay et ça, ça me fait un peu peur.

─ Tu t'en fous, fais juste ce que tu veux. Oublie les trucs homo/hétéros. On s'en fout, on est en 2016 maintenant.

─ Je sais mais j'ai pas envie que les autres disent que je suis gay.

─ Tu ne peux pas empêcher les autres de parler. Tu devrais te comprendre et assumer ce que tu fais et es.

─ Je sais mais-, je sais. Je soupire.

─ Et dis-toi que ta famille sera là.

─ Tu crois ?

─ Bien sûr, couillon. Tu crois vraiment que Papa et Maman vont dire quelque chose de négatif ?

─ Je ne sais pas.

─ Et Lucas fait de la danse alors il n'a rien à dire.

Je pouffe de rire et il me rassure :

─ Ça va le faire. Fais juste ce que tu veux et comme tu le sens.

Hey tout le monde !
Je vous poste une grosse, voire énorme, partie ! Je ne sais pas s'il y en aura une autre de taille aussi importante. Je ne voyais tout simplement où et pourquoi la séparer.
Bref, je vous fais plein de bises et vous dis à bientôt<3

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