CHAPITRE HUIT

- T'étais au courant qu'il revenait en cours ?

J'arrête de fixer Noah en souriant et me tourne vers Dan pour lui répondre :

- Oui. C'est cool, non ?

- Ouais, je m'en fous.

- Il y a un problème avec lui ? je fronce les sourcils sans pouvoir m'en empêcher.

- Avec Noah ? Aucun. Je ne le connais même pas.

- Tu devrais, il est cool.

Enfin, cool, c'est un peu nul comme adjectif pour le décrire parce qu'il est bien plus que " cool ".

- Ouais ouais.

Nous sommes rejoints par Amandine et Charlène qui remarquent à leur tour le bouclé. Amandine lâche un petit rire amer et hautain tandis que Charlène détourne assez vite le regard, clairement désintéressée. Drôle de réaction pour des gens qui ne se connaissent pas le moins du monde.

Finalement, Noah ne m'a pas adressé la parole de toute la journée. C'est comme si nous ne nous connaissions pas et que nous nous n'étions jamais parlés auparavant. Malgré le fait que j'ai un peu de mal à comprendre, je ne fais rien. Je regrette juste de ne pas avoir pris son numéro au lieu de lui avoir passé le mien. J'aurais dû me douter qu'il n'oserait ou ne le ferait pas.

Dan avait raison lorsqu'il m'avait dit qu'il était solitaire. Il passe son temps seul, avec lui-même. Il me fait de la peine avec son regard triste et fatigué et ses vêtements deux fois trop grands de couleurs foncées.

Après les cours, je prends mon vélo et rentre chez moi. Je règle rapidement mes devoirs puis enfile une tenue de sport. Je pars directement courir et finis par des séries d'exercices. Je suis H.S. lorsque je m'écroule sur mon lit.

Comme beaucoup de soirs, je pars écouter ma musique sur ma terrasse, les fesses sur le pouffe. Sauf que j'aperçois quelqu'un sur le terrain de football. Je ne suis d'abord pas très sûr puis je vois clairement la personne faire des allés/retours rapides. Je trouve ça cool que quelqu'un fasse ça à cette heure-ci et ça me donne même envie d'y retourner. À sa silhouette, je devine qu'il s'agit d'un garçon. Il finit par s'allonger sur le dos, en plein milieu du terrain et ça me fait sourire.

Je continue de l'observer jusqu'à ce qu'il se relève et parte dans ma direction. Je fais comme-ci je ne l'avais pas du tout épié depuis tout à l'heure, mais garde un œil sur lui. Au fur et à mesure qu'il avance, je reconnais ses boucles, sa démarche, ses traits. Au fond, j'espérais que ça soit lui sans vraiment savoir pourquoi. Je souris et décide de ne plus feindre face à Noah. Il semble tellement dans sa bulle qu'il ne me remarque même pas.

- Belles foulées.

Il lève la tête, un peu affolé, et se détend lorsqu'il constate qu'il s'agit seulement de moi. Je lui souris alors et lui fais un signe de main. Il s'apprête à continuer son chemin, mais je l'interpelle ne voulant pas qu'il parte déjà :

- Ça a été ta journée ?

C'est un peu voire très pourri, mais c'est la première chose qui m'est venu à l'esprit. Il rétorque avec son ton distant que seul lui manie si bien et qui nous fait sentir si loin de lui même tout près :

- Il semblerait que je ne sois pas le seul à savoir ce qu'il m'est arrivé.

Étant donné que je reste bloqué face à sa phrase, il en profite pour sortir de mon champ de vision. Merde ! J'aurais vraiment dû garder ma langue dans ma bouche et ne rien dire à cette foutue commère de Dan. Je m'en veux maintenant. Moi qui essayais de tout faire pour qu'il s'intègre le mieux. C'est aussi moi qui lui rend la tâche difficile.

Et je remarque effectivement la semaine qui suit que les personnes au lycée qui savent le regardent souvent étrangement. Je trouve qu'il y a vraiment un énorme contraste entre lui et les autres. Il est différent, mais d'une façon que je ne connaissais pas et que je n'avais jamais vu chez quelqu'un d'autre. Cette différence qui m'attire autant qu'elle me fait ressentir plein de choses inconnues jusqu'à présent.

*

La semaine d'après, je me suis enfin dit que c'était peut-être à moi d'agir. Nous mangeons au self et je me lève sans prévenir pour aller voir Noah qui se trouve encore seul. Il est assis en bout d'une table, près d'une fenêtre, les écouteurs aux oreilles. Je me demande ce qu'il écoute. Experience ? Je me place en face de lui et il tourne la tête, surpris de me voir sans pour autant arrêter sa musique. Je tente alors :

- Hey.

Il pose ses écouteurs et me regarde, un peu perturbé que je me trouve face à lui au lycée.

- Tu veux venir manger avec nous ? je propose et son regard bifurque directement à ma table, comme s'il savait déjà où j'étais.

Les gars et les filles détournent tous le regard, faisant mine qu'ils ne nous observaient pas du tout. Je lâche un petit rire et me moque d'eux, en secouant la tête :

- Pas très discrets.

Il ne commente pas et je commence à désespérer d'entendre sa voix aujourd'hui.

- Je peux faire quelque chose pour toi ?

- Me laisser.

Je fais une tête bizarre face à sa réponse qui a le mérite d'être claire. Pourquoi est-il comme ça au lycée alors qu'il est une toute autre personne chez lui ? C'est comme si, dès que nous dépassions la grille du lycée, nous devenions juste des lycéens étrangers l'un pour l'autre. Pourtant, je n'ai pas l'impression que c'est que nous représentons. Je réalise que j'ai l'air de l'embêter alors je termine la conversation par :

- Il y aura toujours une chaise pour toi là-bas.

Je retourne à ma table sous le regard de tous.

- J'espère que tu ne lui as pas dit qu'il pouvait venir ou une connerie du genre.

Je fixe curieusement Dan du regard et lui réplique gentiment, en guise de rappel :

- Et pourquoi pas ? Tu as dit toi-même ne pas le connaître.

Les autres n'interviennent pas pour l'instant et le laissent me rétorquer comme si c'était une évidence :

- Je n'ai pas besoin de tout connaître pour savoir certaines choses. Ne fais pas comme si, toi, tu savais tout.

- Et toi, comme si tu ne savais rien.

Je crois qu'il vient enfin de réaliser que j'ai compris qu'il y avait un truc entre lui et Noah. Je suis loin d'être débile tout de même. Pierre se permet alors d'intervenir avec sa classe incarnée : 

- Sois pote avec la pédale si tu veux, mais ne nous impose pas tes choix.

- Mais c'est quoi ton problème avec le fait qu'il soit gay ? ! Ça ne te donne pas le droit de le traiter de " pédale " à longueur de temps.

Baptiste défend alors son ami :

- Notre problème, c'est qu'il veut se taper tous les mecs. Fais gaffe à ton cul, c'est tout.

Comment ils peuvent se permettre de sortir ça ? Comme si Noah était ce type de gars à " vouloir se taper tous les mecs ". Il n'est pas du tout comme ils le disent et j'en suis même sûr. Ils ne savent rien et sont juste aveuglés par leur débilité profonde. Dan ne parle plus et Amandine se colle davantage à lui. Je comprends bien alors que nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde sur beaucoup de choses. Antoine conclut alors en essayant d'apaiser cette discussion :

- Il ne sait rien, c'est normal qu'il pense ainsi.

- Je ne sais pas quoi ? je m'impatiente un peu.

- Que Noah voulait se taper Dan.

Je me prends une violente calque dans la tronche à cette annonce de Baptiste. Je me tourne aussitôt vers Dan qui a la tête baissée et le corps crispé. Amandine râle alors :

- C'est bon maintenant ?

Pierre lance ensuite une blague et les conversations s'enchaînent comme si de rien n'était. Seul Antoine me lance un regard désolé puis me sourit doucement.

La journée s'enchaîne sans plus de péripéties et je suis beaucoup plus calme qu'au midi. Lorsque nous quittons des cours, je sors à Dan :

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant et n'as fait que me mentir ?

- Parce que j'en ai marre d'entendre parler de lui et encore plus de cette foutue histoire.

- Je ne saurais donc rien ?

- Pas avec moi en tous les cas. J'en ai marre d'en parler et c'était avant. Il fait parti du passé maintenant.

- Très bien, désolé d'insister dans ce cas.

- C'est rien. On a tous nos secrets, hein ?

Il me lance un coup de coude et je ne suis pas certain de comprendre son sous-entendu.

- Je vais chez Amandine. Salut, mec.

Il file et je me rends à mon arrêt de bus où se trouve déjà Antoine. Il ne me voit pas et j'ai la flemme d'aller le voir. Le bus arrive et il monte à l'intérieur. C'est lorsqu'il me remarque, qu'il pose son sac sur le siège à côté de lui et me fait signe.

- Merci. lui dis-je, en prenant place à ses côtés.

- Drôle de journée, non ?

- Tu l'as dit, je souffle rieur, entre ce midi et Charlène.

Si je mentionne Charlène, c'est parce qu'elle a été particulièrement tactile avec moi aujourd'hui. Je crois que je lui plais. Moi, je ne sais pas. Je m'en fiche un peu d'elle et je laisse plutôt les choses agir naturellement.

- Il y a des journées comme ça : un goût étrange sans savoir pourquoi.

- Ouais, je suis bien d'accord.

- Ça te dirait qu'on se voit après les cours un de ces jours ?

Je me tourne vers lui et réponds alors honnêtement :

- Je n'ai rien de prévu ce soir.

Il me sourit et lâche, avec une mine espiègle qui me fait pouffer :

- Peu de personnes se sont aventurées dans mon humble chambre et les peu sont disparues.

- Idiot, je ris en lui donnant un cou de coude avant de passer mon bras atout du haut de son siège.

Il finit par me dire qu'il s'agit de son arrêt et nous descendons. Nous arrivons à une petite maisonnette toute mignonne et très bien entretenue. Antoine me fait signe de le suivre et nous entrons chez lui. Je le complimente alors :

- C'est super sympa.

- Merci, sourit-il.

Et c'est vrai. Ça sent très bon chez lui ce qui doit être grâce aux essences dégagées que je remarque. Le style est très épuré et rappelle bien le Japon, le pays d'origine de son père. Une fille, plus jeune qu'Antoine se lève de son canapé et vient me dire bonjour.

- On monte dans ma chambre, prévient-il.

Je le suis et il me prévient une fois dans les escaliers :

- C'est ma soeur.

- J'avais deviné, je me moque, vous vous ressemblez beaucoup.

- On nous le dit souvent.

- Elle s'appelle comment ?

- Hanaé.

- C'est mignon comme prénom.

Il ouvre la porte de ce qui doit être sa chambre et nous nous engouffrons à l'intérieur. Je reste quelques instants à détailler la pièce, clairement surpris. Je me rends alors compte qu'il me reste encore beaucoup de chose à savoir et à découvrir sur lui.

- J'espère que tu n'as pas peur. m'interroge-t-il, un peu gêné.

- De quoi ? de tes poissons ? tes perruches ? ou ton caméléon ?

Il pouffe et je continue d'admirer les animaux.

- C'est dingue ! Je ne pensais pas du tout que tu aimais autant les animaux.

Je fixe le caméléon qui ne bouge pas et me tourne vers Antoine qui réplique, en se laissant tomber sur son lit :

- Comme quoi, on sait beaucoup avec une chambre.

Et c'est vrai. Ça me rappelle la chambre de Noah et le vide qui y règne. C'est comme si ce n'était pas sa chambre tant elle est impersonnelle. Trois murs blancs et un beige, une fenêtre, un lit, un bureau, une chaise et une armoire. Banale et rien qui ne le caractérise. Je retourne à Antoine et me permets de le rejoindre sur son lit.

- J'ai aussi des lapins dans mon jardin ainsi que des gerbilles, mais ils sont tous à ma sœur.

- C'est un vrai zoo chez toi !

Je souris et il fait de même avant de répondre :

- Un peu ouais.

- Dis, il lève la tête et nous nous regardons, tu voudrais bien m'expliquer un peu ce qu'il s'est passé entre Noah et Dan ?

- S'tu veux.

Nous continuons de nous regarder et il me raconte alors :

- En réalité, il n'y a qu'eux deux qui savent ce qu'il s'est réellement passé. Nous, on a juste eu les échos. Ça ne nous a pas empêché de remarquer de nombreuses choses. Je sais que Dan et Noah sont meilleurs amis depuis la seconde et je suis dans leur bande depuis la première donc je ne dois sûrement pas tout savoir. Noah a toujours été un peu en recul et timide ce qui faisait que certains aimaient se moquer ou l'embêter.

Je fronce les sourcils, n'aimant pas du tout ce que j'entends, mais l'asiatique continue :

- Dan le défendait toujours et le poussait à s'ouvrir un peu. Ils formaient bien la paire, mais on voyait bien qu'il y avait plus. Le regard et la timidité étaient parfois plus accentués chez Noah lorsque Dan le touchait ou lui parlait.

Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrive pas à imaginer Noah tel quel. Ça me paraît tellement à des années lumières et je n'ai pas du tout envie d'imaginer ça. Dan ne peut pas avoir représenté ça pour Noah.

- Puis, j'sais pas, un jour Dan s'est mis à sortir avec Amandine et il le montrait bien à Noah qui semblait dépité. Leur amitié semblait changée et Noah s'effaçait d'autant plus que Dan le taquinait souvent. On a tous compris qu'il s'était passé quelque chose et Pierre en a déduit que Noah voulait se taper Dan et que celui-ci avait refusé.

- C'est vrai ?

- On sait même pas en fait, hausse-t-il les épaules, Noah ne voulait jamais répondre et finissait toujours par partir. Dan a en eu marre et a lâché que Noah était gay et ce devant tout le monde. La rumeur s'est répandue très rapidement, comme tu peux l'imaginer, et puis il y a eu les petites blagues par-ci par là.

Je n'ai même pas envie de lui demander quel genre de blagues parce que j'imagine bien la débilité de certains.

- Pourquoi ils font comme s'ils ne se connaissaient absolument pas alors ?

- Bah, en fait, Dan nous a avoué une fois qu'il voulait oublier Noah et on l'a plus vu. Ensuite t'as débarqué, Dan nous a raconté pour ce qui était arrivé à Noah et les choses sont restées ainsi.

- Tu crois que Dan est gay ou bi du coup ?

- Non, ça m'étonnerait très fortement. Peut-être que Noah était attiré par lui et que ça lui a fait peur ou peut-être qu'il avait peur du jugement des autres si on savait que son meilleur ami était gay. Je ne sais pas, mais je suis presque sûr par contre que Noah n'a jamais voulu lui " bouffer le cul" comme le disent plein de cons.

- Il y en a vraiment qui ont dit ça ? je m'étonne, clairement écœuré.

- Ouais. J'ai peut-être traîné qu'une année avec lui et on a pas eu beaucoup de conversations ensemble, mais il n'a pas l'air comme ça.

- Il ne l'est pas, je le défends avec conviction.

- Et toi ? Qu'est-ce que tu sais de lui ?

- Et bien, que c'est mon voisin d'en face.

Antoine pouffe et l'ambiance se détend.

- Quoi ? Pourquoi tu ris ? je demande avec un sourire.

- Tu me sors toujours que c'est ton voisin quand je te pose des questions sur lui, mais ça veut rien dire que c'est ton voisin.

- Bah, j'sais pas. Il est sympa puis, je passe parfois un peu de temps avec lui. Tu devrais voir, il est complètement différent à l'extérieur des cours. Il ne me parle même pas au lycée.

Il passe ses mains derrière sa tête et me fait alors remarquer :

- Faut dire que tu traines avec Dan et sa clique. Il a peut-être peur que tu sois comme eux.

Je réfléchis et je me dis qu'il n'a peut-être pas tord. C'est ce qui est toujours intéressant lorsque nous en parlons avec un quelqu'un d'autre : nous voyons les choses sous un angles complètement différent du nôtre.

Nous ne parlons plus et continuons juste de nous regarder. Lorsqu'il sourit, mon regard tombe sur sa bouche et je m'imagine poser la mienne dessus. Ça me paraît une terrible bonne idée et je sens mon corps crépiter d'envie. Pourtant je n'ose pas et relève mon regard vers ses yeux bridés que je trouve absolument craquants.

Il me demande alors :

- Qu'est-ce que tu veux ?

Je réponds alors, hésitant et mal à l'aise :

- Je ne, qu'est-ce que tu veux dire ?

Bien-sûr que j'ai compris, mais je ne le veux pas. L'inconnu me fait peur et je ne suis ni prêt à l'affronter ni à y sauter. Antoine se rapproche de moi et l'idée de l'embrasser me tente davantage. Ça me brûle même, mais je ne fais rien et respire fortement à l'intérieur et peut-être même à l'extérieur. Le brun ne semble plus trouver ses mots tout comme moi, mais a l'air de ne pas vouloir franchir le pas jusqu'à ce qu'il souffle :

- J'ai envie de t'embrasser.

Je ne réponds rien et me plonge dans son regard.

Est-ce que je le fais ?

Est-ce que je ne le fais pas ?

- Tu n'as qu'à essayer.

J'ai l'impression que nous sommes deux gamins et encore plus pour ma part. Antoine pose finalement ses lèvres sur les miennes. Juste poser, sans rien de plus. Je crois qu'il me teste et j'ai aussi envie de me tester moi-même. J'émets une légère pression et j'ai vraiment envie de découvrir plus. Découvrir tout ce que je ne connais pas et qui m'attire dangereusement.

Il sépare nos bouches et je prends l'initiative de les réunir de nouveau. Je me sens complètement fondre lorsque nous échangeons plusieurs baisers bien plus envieux et entreprenants. Je n'arrive pas à bouger ne serait-ce qu'une partie de mon corps tandis qu'Antoine pose ses mains sur mes épaules.

Je ne sais pas combien de temps nous passons à nous embrasser, mais je trouve ça tellement agréable et nouveau que je ne sais plus quand et comment m'arrêter.

C'est mon téléphone qui sonne qui nous, comme, réveille. Je me recule et fixe mon ami avant de répondre.

" - Allo ?

- Un téléphone, ça peut aussi servir pour téléphoner. "

Je reconnais le ton ironique de ma mère et suis encore un peu troublé pendant la conversation qui suit.

" - Je suis désolé, je n'ai pas vu le temps passer.

- Tu es où ?

- Chez Dan."

Je me mords la lèvre, ne comprenant pas pourquoi je mens et Antoine m'observe curieusement.

" - J'aimerai bien que tu rentres.

- OK, je prends le premier bus que je peux.

- Super, à tout à l'heure, mon grand. "

Elle raccroche et je range mon téléphone dans ma poche. Je suis un peu gêné et j'avoue lamentablement à Antoine malgré le très bon moment passé en sa compagnie :

- Je ne suis pas prêt à-

- Je comprends. hoche-t-il la tête avant même que je ne finisse tout en se relevant.

Je me lève alors à mon tour et nous nous faisons face. Nous nous sourions et je me permets de lui dire avec bienveillance :

- Tu trouveras quelqu'un de bien.

Au lieu de répondre à mon affirmation, il m'indique gentiment :

- Je te raccompagne.

Il ne se contente pas de me tenir compagnie jusqu'à la porte, mais jusqu'à l'arrêt de bus ce que je trouve très charmant de sa part.

- Tu as un bus dans onze minutes, me prévient-il.

- Parfait, je réponds. 

- À demain.

Nous ne savons pas tellement comment nous saluer alors il m'interroge :

- On fait comment du coup ? Je te serre la main ou je te fais la bise ?

Nous nous regardons et explosons de rire face à notre petite gêne. Je m'approche alors de lui et nous nous faisons la bise. Il me fait un dernier signe avant de retourner chez lui.

C'est marrant, mais une fois dans le bus, je repense à une chanson. Sauf qu'instinctivement, je change les paroles et ça donne maintenant : " I kissed a boy and I liked it".

Et punaise, ça me fait tout drôle de l'admettre. Admettre que j'aime plus que je ne le pensais embrasser un garçon.

Hey tout le monde !
J'espère que ce chapitre vous a plu et que votre curiosité a été satisfaite vis à vis du lien Dan/Noah. Bien sûr, ce n'est que la version d'Antoine. Vous en pensez quoi ?
Je vous dis à bientôt et vous fais de gros bisous <3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top