La tentation des gymnases... je ne me comprends vraiment plus
« It's electric how my lipstick
Makes its own way right into your kiss, and
It's pathetic how we both get
Kinda fucked up, hanging on each other
We're ahead now, should we slow down ?
Should we slow down now ? »
Uh Huh — Julia Michaels
Nous abandonnâmes notre ilot d'intimité pour nous replonger dans l'océan des bavardages. Ces derniers semblaient s'amplifier de manière exponentielle à mesure de notre passage.
Nous marchâmes, tels des condamnés, en direction du prochain cours. Will semblait enthousiaste à l'idée de retourner en classe ce qui m'étonna grandement.
Je réfléchis alors un instant, sa main toujours dans la mienne, puis je me braquai refusant d'aller plus loin.
— Traitre, grognai-je, je n'irai pas ! Tu ne m'obligeras pas à y aller.
Will laissa échapper un rire machiavélique, m'attrapa, et me jeta sur son épaule.
— Je ne me sens pas bien, m'écriai-je, il faut absolument que je me rende à l'infirmerie !
— Tu as fini de râler ! se moqua mon impitoyable acolyte.
Il me porta de force en direction du gymnase. Je me préparai à affronter le champ de bataille et la mort qui s'en suivrait.
J'avais horreur du sport et il le savait pertinemment. Je trouvais souvent le moyen d'esquiver les heures de gymnase avec des excuses bidons en tout genre. Quand je me retrouvais malgré tout sur le terrain, je ne cessais de ruminer, recherchant auprès du « monsieur là-haut » le sens de ma présence. La plupart du temps la réponse était : « aucun ».
Je me donnais à fond pour les sports solos sans jamais obtenir le résultat escompté. Quant aux sports collectifs, je terminais la plupart du temps dans l'équipe d'Antoine or, ce dernier avait l'habitude de jouer perso, tentant chaque fois d'exploser ses records. Je restais donc sur le bord à le regarder taquiner la balle, à la fois exaspérée et soulagée.
Mais cette fois je n'étais plus avec Antoine et je priais pour ne pas finir dans son équipe. Malheureusement, ça voulait dire que j'allais devoir mettre la main à la pâte et sans mentir : j'avais la flemme.
— La sieste devrait être considérée comme un sport... marmonnai-je. On pourrait monter un championnat de la sieste et hiberner tout l'hiver !
Je sentis William tourner la tête, tentant d'intercepter mon regard. Toujours sur son dos je n'eus aucun mal à l'éviter, mais je savais bien qu'il me prenait pour une folle.
Vexée, je lui promis qu'un jour je ferais inscrire mon nom dans le livre des records, je pourrais alors brandir le trophée de la meilleure sieste.
— Tu es mignonne, m'embêta-t-il. En attendant mon cœur, on va en cours de sport. Allez oust, file te changer.
Bien, qu'il le prenne de cette façon ! Tant pis ! Je ne partagerai pas avec lui les ressources que je tirerai de ma gloire. Il se passerait des gains que j'obtiendrai lors des « championnats du dodo sous plaid humide » et ne pourrait s'en prendre qu'à lui-même pour m'avoir ainsi dénigrée.
— Ingrat, criai-je dans le couloir avant de lui claquer au nez la porte du vestiaire des filles.
Je pénétrai à reculons dans la zone de « transpiration suprême et odeurs en tout genre » et m'approchai de Julie qui m'avait gentiment gardé une place.
Bien installée, je commençai à vider mes affaires sans prêter attention aux discussions ayant un rapport avec mon couple.
Certaines de mes camarades me bombardèrent de questions auxquelles je ne répondis pas. D'autres m'accordèrent des commentaires désagréables que je ne soulevai pas.
« Vous savez, pensai-je, je suis heureuse d'être venue finalement, un petit match de boxe ne me fera pas de mal, surtout si vous me servez de punching-ball ».
Sans un mot, je soulevai délicatement ma tignasse pour l'attacher en queue de cheval. Je tirai quelques mèches pour les faire tomber sur mon front et me donner une allure potable. Puis, sans un mot de plus, je pris le bras de Julie et la trainai avec moi en direction du gymnase.
J'eus à peine le temps de poser les pieds en enfer que notre professeur se mit à me brailler dessus.
— Es-tu donc incapable de trouver des chaussures d'intérieur conformes ? Tu portes des baskets d'extérieur Sarah, d'extérieur ! Elles vont marquer le sol !
Fatiguée, je lui proposai de faire sport pieds nus : mauvais plan. Me mettre pieds nus, mais quelle idée ? J'aurais pu glisser et me fracasser le crâne sur le sol.
J'eus envie de lui dire que, dans tous les cas, chaussures ou non, ma seule présence sur les lieux était un grand risque pour ma santé. Douée comme je l'étais, je risquais de m'assommer avec ma propre raquette en jouant au ping-pong.
— Bien, ça ira pour cette fois, grommela-t-il. Mais que je ne te reprenne plus.
Je hochai la tête et rejoignis Julie sans un mot. Nous nous assîmes au sol pour attendre les autres.
C'est là que Will entra dans le gymnase, suivi de près par Lucas un des amis de mon frère. Les garçons discutaient de manière agitée sans prêter attention à ce qui se passait autour d'eux. J'eus donc tout le temps du monde pour observer mon chéri.
— Que tu es beau ! murmurai-je sans le vouloir.
Je rougis instantanément de peur d'avoir été entendue. Les mots m'avaient échappé sans que je ne puisse leur résister. Mes yeux ne pouvaient pas le quitter, ne pouvaient pas quitter son torse se dessinant à merveille sous son débardeur de sport. À deux doigts de baver, je m'assenai une claque intérieure.
Un stalker psychopathe n'aurait pas réussi à fixer aussi intensément sa proie.
Je me forçai à penser à l'horreur qui m'attendait. Un cours de basket avait été annoncé. Je savais dès lors que j'allais me faire démonter.
« Tu vas te faire démonter au basket, me répétai-je en boucle. Tu vas te faire démonter au basket. Tu vas te faire démonter au basket. William doit être sexy avec un ballon dans les mains... Il doit être torride en train de dribler... SARAH ! TU VAS TE FAIRE DÉMONTER AU BASKET ! ».
Je ricanai toute seule face à la stupidité de mon combat intérieur, affichant un peu plus au grand jour le côté psychédélique de mon âme.
— Tu prends de la drogue ? me demanda Julie. Si c'est le cas, tu aurais quand même pu penser à partager !
Après nous avoir repris d'un regard, notre professeur d'EPS commença à nous expliquer le déroulement de la séance. Nous devions tout d'abord former des binômes pour l'échauffement. Quelques paniers devraient suffire à nous mettre dans le feu de l'action.
Je choisis naturellement Julie et nous nous trainâmes jusqu'au fond du terrain pour être tranquilles. Nous entamâmes alors une danse du courage improvisée avant de toucher un peu de la balle. Évidemment, je ratai la quasi-totalité de mes paniers. Julie se moqua à s'en couper le souffle. Pour mieux m'enfoncer, elle fit un signe de tête en direction de mon petit ami et de son collègue qui semblaient être nés avec un ballon de basket entre les mains.
— Il suffit de faire comme eux espèce d'idiote d'amour, m'assura-t-elle.
Julie s'empara alors du ballon, imitant les garçons à la perfection. La reine du panier s'approcha de sa cible avec grâce et lança, avec assurance, la balle qu'elle tenait entre les mains. Le ballon roula le long de l'anneau pour finalement en sortir, du mauvais côté, bien en évidence, à l'extérieur du panier. Julie afficha une mine déconfite et déçue. De mon côté, je partis dans un fou rire qui retentit dans tout le gymnase.
Nous fûmes rappelées au centre de la piste au bout de quelques minutes d'échauffement. Nous dûmes alors former des équipes pour entamer les matches. Personne ne daignant bouger le petit doigt, les chefs d'équipes furent désignés d'office.
C'est là que je compris que les choses risquaient de se gâter.
Non au courant des bruits de couloir et des histoires de cœurs en tout genre, notre professeur crut intéressant de désigner deux bons joueurs comme chefs d'équipe. C'est comme ça que William se retrouva face à Antoine.
— Je lui avais pourtant bien dit que l'infirmerie était un endroit plus sain que le gymnase, marmonnai-je.
Nous avions réussi à éviter le drame toute la matinée et, en moins de deux, tout le travail et l'acharnement que nous avions fournis furent sapés !
Évidemment, William me choisit d'office dans son équipe, craignant que je me retrouve dans celle d'Antoine. Ce dernier s'énerva tout seul. Ne prêtant attention à aucun des deux, je me trainai du côté de Will soupirant de fatigue par avance. Je savais qu'avec lui je risquais d'être obligée de jouer. Julie ne tarda pas à enfiler les mêmes couleurs que moi et trottina dans ma direction.
Les deux capitaines s'avancèrent pour l'entre-deux, prêts à utiliser le sport à des fins non sportives.
Le match commença dans un coup de sifflet retentissant.
La rivalité semblait s'être mêlée à leur être comme une deuxième famille. La situation avait finalement du bon, car je n'eus quasiment pas à toucher la balle. Les deux capitaines, suivis de près par leurs binômes d'échauffement, se firent la guerre, oubliant quelque peu le côté collectif du basketball.
Une insulte fusa sur le terrain, en réaction Antoine balança le ballon dans la tête de William. Ce dernier réussit à récupérer le projectile avant qu'il ne l'atteigne. Je priai pour qu'il ne réagisse pas, mais vu le regard diabolique qui assombrit son visage mes vœux risquaient de ne pas être exaucés. C'est ainsi que, quelques minutes plus tard, Antoine reçut la balle en pleine tête sous le sourire innocent de mon petit ami.
Des cris de rage s'élevèrent alors. Je traversai le terrain en trombe pour éloigner William de son ennemi tandis que Lucas s'occupait d'Antoine. On entendit un nouveau coup de sifflet qui fut rapidement rejoint par les hurlements du prof.
Les deux meneurs de jeu furent éjectés du terrain, sans pitié. Simulant un malaise je demandai à les rejoindre sur le banc pour éviter que ça ne dégénère une fois de plus.
Je m'assis silencieusement entre les deux garçons, prenant garde de n'en toucher aucun, le dos droit contre le mur. Je calai mon corps dans une position stratégique pour éviter qu'ils ne puissent se voir. Je me concentrai alors sur le jeu pour oublier le malaise imprégnant le banc de touche.
Le match se termina enfin. L'équipe d'Antoine l'emporta contre la nôtre par un score plus que serré. Soulagée du résultat qui éviterait de nouveaux excès de colère, j'attendis avec impatience que l'autorisation de quitter la salle nous soit donnée.
Après une petite leçon de morale, je pus enfin fuir les mauvaises ondes du gymnase pour me réfugier sous le jet apaisant des douches.
Je me savonnai abondamment alors même que je n'avais pas réellement eu le temps de transpirer. Il fallait que j'apaise ma respiration saccadée et que je décontracte mes muscles.
Je m'aspergeai alors d'eau froide pour me revigorer un bon coup. La « chair de poule » parcourut tout mon corps me faisant lâcher un petit rire au passage.
Je n'avais pas pu m'empêcher d'imaginer la mine d'incompréhension qui aurait sûrement teinté le visage de mon chéri à l'énoncé de l'expression. « Où est-ce que tu vois une poule ? » m'aurait-il probablement demandé les sourcils froncés. Je cessai de ricaner histoire de masquer ma bipolarité lorsque d'autres filles débarquèrent dans la salle de bain commune.
Fuyant les ragots et les jugements sur mon corps qu'elles ne cessaient de scanner, j'attrapai ma serviette et quittai rapidement la douche. Je me dépêchai d'enfiler des vêtements propres et me précipitai hors de la salle sans regarder où j'allais.
Désorientée, je percutai alors un torse très bien dessiné et très agréable à admirer. Je me mis à rougir instantanément et levai la tête pour regarder William.
Mon petit ami n'avait pas cru bon de remettre son T-shirt avant de sortir des vestiaires et ne semblait pas gêné le moins du monde alors même qu'il se trimballait à « moitié à poil » au milieu du couloir.
De mon côté, je préférai ne pas lui faire la remarque, profitant du spectacle : il s'en rendrait compte suffisamment tôt. « Tu es un monstre Sarah », pensai-je. Je dus bugger un moment sur ses abdos, car il se mit à agiter sa main devant mon visage comme pour me réveiller. Elle passa devant mes yeux comme un mirage, ces derniers étant bien trop concentrés sur la fine perle d'eau dégoulinant sur ses muscles bronzés.
— Sarah, tu m'entends ? finit-il par demander.
— Hum... oui... je t'entends... je crois que tu es... enfin tu es... comment dire... ah oui euh...
— Sarah ?
Sans prendre la peine de lui répondre, je comblai l'espace entre nous pour le prendre dans mes bras. Il fallait que je sache, il fallait que je vérifie si ses muscles étaient encore plus confortables sans vêtements. Je collai alors ma joue contre son pectoral gauche et y frottai mon visage comme un chat en recherche de caresse, au rythme des battements de son cœur.
— Tout doux, comme je le pensais, murmurai-je pour moi-même.
Je le serrai un peu plus et parsemai son torse de petits bisous, oubliant le reste, complètement obnubilée par l'odeur de savon se dégageant de sa peau.
À force de remonter, j'atteignis enfin sa tempe sur laquelle je m'attardai un instant. Je m'attaquai ensuite à la commissure de ses lèvres, le faisant soupirer au passage. Sa réaction créa un tourbillon dans le bas de mon ventre, m'obligeant à réagir. Je m'emparai alors de ses lèvres, sauvagement, prête à le dévorer tout entier au milieu de ce couloir. « Couloir ? Quel couloir ? ».
Je repris alors mes esprits et m'éloignai rapidement de son corps. « Espèce de démon », pensai-je.
— Wow, tu me félicites pour m'être fait jeter du match ?
— Non, je te remercie d'être toi, simplement toi, d'être toujours là pour moi et surtout d'être aussi « grouuuu ».
Je virai au rouge tomate à peine la fin de ma phrase fut-elle prononcée. Je baissai alors les yeux sur mes pieds, décidée à ne plus jamais les quitter du regard.
— Tu entends quoi par « grouuuu » ?
Des tonnes d'images peu respectables défilèrent alors dans mon esprit et je m'empourprai encore plus. William se mit à rire et décida de me taquiner un peu.
— Tu veux dire que je suis super sexy ? Mais bien sûr que je le suis ! Tu veux que je me rhabille peut-être ? se moqua-t-il en me faisant un clin d'œil.
Il s'approcha alors de moi dans une démarche léonine. Je le sentis se pencher à mon oreille, agrippant ma nuque au passage pour me coller contre lui.
— En tout cas, tu es très sexy les cheveux trempés, dégoulinant sur ta peau... on devrait se retrouver près des douches plus souvent.
Son discours me chamboula au plus profond de mon être, mais je n'allais certainement pas le lui montrer. Prenant mon courage à deux mains je le repoussai loin de moi et mimai un rire moqueur.
— Ça, c'est du compliment ! le taquinai-je. Allez mon bourreau-des-cœurs-sexy-boy, remets donc ce T-shirt si tu ne veux pas mourir étouffé sous une foule de groupies en furie !
Je compris dans son regard qu'il n'était pas dupe. Il semblait d'ailleurs apprécier la façon dont je le regardais.
Pour ma part, j'avais l'impression de contempler une belle pièce de viande chez le boucher, mais pas n'importe laquelle, une belle côte de bœuf rouge vif comme on les aime. « Je ne savais pas que Will aimait être regardé comme un steak... pensai-je, quoiqu'il apprécie beaucoup la viande... peut-être qu'il aime simplement savoir que je désire le dévorer ? ». Parce que oui c'est ce que je voulais : le dévorer de baisers.
Perdue dans mes réflexions, je finis par remarquer son sourire facétieux. À deux doigts de baver, je me mis alors à penser très fort à un tas d'autres choses pour me calmer.
Monsieur décida enfin d'enfiler son T-shirt en annonçant qu'il aurait aimé faire durer le plaisir plus longtemps juste pour pouvoir me regarder rougir.
— Tu es si belle quand tu rougis.
Reprenant mes esprits je lui demandai enfin ce qu'il fichait torse-poil au beau milieu du couloir.
— Et si les autres t'avaient vu, grognai-je.
Il sourit, trouvant ma remarque adorable. Je grognai un peu plus attendant des explications.
— Antoine m'a énervé. Du coup, j'ai à peine pris le temps d'enfiler mon pantalon et je me suis cassé avant que ça ne parte en vrille comme vous dites.
Je hochai finalement la tête, satisfaite. Il devenait raisonnable et je n'allais sûrement pas le lui reprocher.
Nous restâmes un instant prostrés l'un en face de l'autre, sans dire un mot de plus, attendant Julie et Lucas. Ces derniers ne tardèrent pas à nous rejoindre et nous pûmes enfin quitter les limbes glacés de la salle de sport. Ils nous emboitèrent le pas et nous rejoignîmes le reste du groupe au sein du réfectoire.
— Je meurs de faim, s'exclama William.
— Tu as toujours faim ! Espèce de morfal ! le taquinai-je un peu.
Il m'ignora royalement, vexé comme un pou.
— Tu es tellement chou quand tu boudes !
— Je ne suis pas chou ! Julie, dis-lui que je ne suis pas chou !
— Il n'est pas chou Sarah, il est t-ooo-rride ! susurra ma meilleure amie.
Julie explosa de rire, fière de sa blague, et je m'énervai sur elle oubliant totalement ma cible de départ qui semblait plus que satisfaite.
— Je suis la seule à avoir le droit de dire qu'il est torride d'accord !
Ma meilleure amie s'échappa à l'autre bout de la cantine en hurlant à qui voulait bien l'entendre que « Mr. Lewis W Junior » était plus t-ooo-rride qu'un désert en été.
Je lui courus après pendant près de dix minutes, échauffant mes muscles déjà bien fatigués au passage. Quand je réussis enfin à l'attraper et à la trainer en direction de la queue j'eus alors le droit à un magnifique, « tu vois que tu es douée en sport » de William qui finit de me rendre folle.
Je pris alors mon plateau, je relevai le menton dans une posture arrogante et je les plantai sur place pour me servir.
Je rejoignis mon frère, Ludo, Nicolas, Lucie et Alice qui étaient déjà attablés, posant lourdement mon plateau à leur côté. Ces derniers avaient assisté à toute la scène, mais eurent la bonne idée de ne pas enfoncer plus le clou.
Les deux guignols et Lucas finirent malgré tout par nous rejoindre, toujours hilares. « Des gosses ». Un sourire, que je fis en sorte de masquer, se dessina malgré moi sur mes lèvres.
La bonne humeur allait enfin faire partie de mon quotidien.
*
* *
Les semaines s'écoulèrent sans que de nouvelles turbulences soient signalées, les jours s'enchaînant les uns après les autres dans un calme reposant.
J'avais enfin une vie de lycéenne à peu près normale et, comme chaque soir après les cours, William me prit par la main pour me conduire en silence jusqu'à la maison de mon enfance.
Sa présence me suffisait, sans que les mots soient nécessaires, pour que je me sente en paix. Il me laissa rentrer à l'intérieur, après un je t'aime, vérifiant que j'étais en sécurité pour la nuit.
Je m'enfermai à double tour et me précipitai à la fenêtre de la cuisine. Je le regardai alors s'éloigner au travers des rideaux jusqu'à ce que mes yeux ne me permettent plus de le distinguer.
Une fois sa silhouette éteinte, une étrange crainte creusa son chemin jusqu'au creux de mon estomac.
********************
L'amour est un si doux poison...
que nous pouvons nous en délecter plus que raison,
Petit rapprochement en perspective ?
Lily <3
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top