90-Décisions
-4 Février 2062-
Le berceau de mon enfance s'est métamorphosé. A des endroits, des brins d'herbes percent les rues pavés de l'Enceinte. Les maisons donne l'impression d'être inhabité, au contraire, les habitants se terrent loin de la folie des Rejetés.
Connor envisage un retour à la normale d'ici six mois au plus tôt. On ne monte pas un état en un jour ! Dans deux semaines, les français voteront leur constitution et en Mars, les élections présidentielles se dérouleront.
Sensation ou non, je découvre une blancheur terne bien loin de sa pureté étourdissante. Combien de fois cette couleur m'est-elle sortie par les yeux ? Un nombre incalculable de fois, c'est certain.
Les lampadaires éclairent les routes abandonnés. Depuis un mois, les commercent barrent leur entrée et retiennent leur souffles. Reprendront-ils le travail ? Leur trésorerie suffiera-t-elle à passer la crise ?
Nous garons le véhicule au pied du bâtiment présidentiel.
Des journalistes couvrent l'évènement au moyen d'appareils photo, de caméras et de magnétos. Le procès se déroulera à huit clos pour éviter des dérapages.
Caché sous un sac à patates, mon ancien mentor entre le premier dans le rez-de-chaussé aménagé pour accueillir les invités.
Ma main presse celle de ma copine. Elle me soutiendra coûte que coûte. Nos fauteuils sont nominatif, bien évidement, nous avons le droit au rang le plus exposé. Je salue des visages inconnus et échanges deux mots avec des amis. Tous sans exception tombe dans le piège. Ils voient Kevin.
Sur le banc des accusé, un garde dévoile le visage du prévenu. La lumière l'aveugle. Une barbe touffu rembourre son visage de taupe. Les chutes du Niagara tire ses yeux pochés. Son état lamentable m'apporte une délicate satisfaction.
Le Bunker lui scié à ravir.
Pressé, le procès entame sa démarche.
- Monsieur Leferts, aujourd'hui et devant cette assemblé, vous devez répondre des crimes qui sont votre. Plaidez-vous coupable pour atteinte à la liberté humaine et éradication d'un pouvoir démocratique.
Les pommettes saillante du juge m'évoque un visage familier. Le garçon aux origine coréenne faisait parti de l'Implosion. Il n'est pas le seul. Les gardes démasqué expose leur visage aux grès de la population.
A ma gauche, les sièges de Connor et Ackim libère de l'espace. Je suis contente de ne pas être encadré par deux personnes. Mes poumons respirent, libre comme l'air.
- Je plaide non-coupable, clame notre ancien président.
S'ensuit les explications de la séance. Nous représentons les avocats près à envoyer nos accusations dans sa face de rat. Après un débat qui s'annonce enflammé, le juge délivrera sa décision. La vie ? La mort ? La prison ? La torture ? La liberté ?
L'accusé commence à répondre dans le calme aux accusations porté à son encontre. Il les contredit et tourne à son avantage la situation. Leferts est intelligent, il cherche à nous avoir à notre propre jeu mais nous combattons avec hargne.
Le hall, verdit par les plantes et les tableaux florales, accueille une grande table en plastique orange et des chaise à l'armature ferraillé et aux dossiers en bois. Le juge réclame le silence à plusieurs reprises en martelant la frêle table.
La rage des invités grimpe crescendo. Les gestes, réservés, se transforment en arc près à tirer leur flèches. L'ambiance se tend et une odeur de sueur miroite.
Trois heures plus tard et une détermination sans pareille, Leferts termine sa défense.
- Quelqu'un d'autre souhaiterait-il s'exprimer ?
Beaucoup d'avis favorables à telle sanction ont résonné entre ses murs. Une poignée d'entre elle respecte ma volonté.
Les mains à plat sur mon pantalon, je presse le tissu quand l'envie de prendre la parole surpasse ma raison. Vi frôle mon épaule à chaque seconde fatidique.
Cependant, alors qu'aucune main ne s'élève vers le plafond, je me dresse.
- Kevin, nous t'écoutons.
Engourdis par des propos plus insensés les uns que les autres, j'avance vers le prévenu et me pointe devant lui. Un sourire satisfait étire ses minces lèvres. Il sait qui je suis. Je ne pourrais jamais le berner.
- Un nombre conséquent d'entre vous, décide de mener cet homme à échafaut. Vous partez dans la mauvaise direction et je vais vous expliquer pourquoi. Mettez-vous à sa place, démaré-je, quel sort vous serez le plus favorable ? La mort, j'en suis certain. Par ce moyen, vous vous libérez de vos ravisseur et de vos erreurs. Alors je vous en pris, réveillez-vous et regardez-le. De quoi a-t-il l'air après un mois passé dans le Bunker ? On dirait une loque.
A gorge s'assèche au fur et à mesure de mes paroles.
- Mon frère et lui ont commis des atrocités et ils doivent payer mais aucune peine ne sera assez forte pour leur crimes. Je propose en accord avec des personnes présente dans cette salle de l'enfermer à vie dans ce Bunker. Nous le maintiendrons en vie à n'importe quel prix et l'obligerons à regarder notre monde prospérer entre les mains de notre prochains présidents.
Une chaleur fiévreuse inonde mon pull rouge.
- Que ceux qui sont favorable à un emprisonnement à vie dans sa propre création se lève.
Six silhouettes m'imitent et d'autre s'ajoute plus hésitantes. Je caresse ma victoire du bout de doigts.
Le marteau s'abat sur le plastique. Une fissure apparait. Le verdict est annoncé. Les barrières de mon cœur s'écroule.
La foule s'amasse pour bousculer Leferts et moi au passage. Vi me tends une échappatoire, je saisis sa peau. Elle me tire loin de cahot.
Un sentiment de tout puissance m'envahit, bien sûr ma prise de parole joue sur cette sensation mais il y a autre chose. Ma voix a percé l'épais brouillards. Leferts payera.
Nous courons vers le bâtiment d'à côté. C'est une question de seconde avant que mon ancien mentor regagne sa cellule.
Comme prévu, la section scientifique se transforme en refuse fantomatique. Les couloirs vide laisse place à d'étrange bruit motorisé. L'ascenseur nous escorte un étage en-dessous.
Devant mon laboratoire, l'équipe est au complet. Léni, les cheveux relevé en chignons. Ayden, sa tablette sous le bras. Snow, son matériel de dessin débordant du sac. Vi, les joues empourprées. Les chiens, couchés aux pieds du rouquin. Et enfin, Kevin, les seringues dans un sac en plastique.
- Alors ?, s'informe Léni.
Vi me devance.
- Il passera sa vie dans le Bunker. Nick a pris la parole au dernier moment et tu le connais, dès qu'on lui donne la parole, il s'emporte, relève ma copine.
Je lui envoie un coup de coude. Elle l'esquive avec une grâce déconcertante.
- C'est la vérité mais je suis surprise, tu n'as pas le contrecoup habituel.
Il faut dire que la situation n'était pas la même. Je m'imaginais m'adresser personnellement à Leferts et non à une assemblé.
- Nick, où se trouve la navette ?, sollicite Ayden.
- Dernière porte sur votre droite, indiqué-je.
Le groupe s'enfonce dans l'obscurité réduite par le mince halo de lumière de l'issu de sortie. J'attends qu'ils disparaissent et prends mon frère à part. Cet instant nous appartient. Je saisis les doses de moelles osseuses.
- Je regrette de ne pas avoir plus de temps. Si j'avais pût rester un mois, j'aurais tout fait pour rattraper le temps perdu.
- Nous en avons encore de notre côté. Tu ne seras plus là physiquement mais je ferais tout pour faire fonctionner la radio.
- Pareil.
Je visualise un avenir à ses côté, unis comme une véritable famille. Hélas, nous ne l'aurons été qu'un mois et encore.
- Tu as intérêt à m'informer de tout. Je veux devenir incollable sur l'actualité française et internationale, le testé-je.
- Et moi sur ta fameuse planète.
Un sourire singulier se peint sur ses lèvres.
- Elle s'appelle Nytron.
Je mime une expression vexé qui le plie de rire. Ces sonorités graves m'interpellent. C'est la première fois que je l'entends rire.
- Tu devrais rire d'avantage, noté-je.
- Tu t'es vu avec ton air pincé de premier de la classe.
- Je ne suis pas le premier de la classe, mentis-je.
- Et du ment très mal en plus.
Nous nous envoyons des piques à tour de rôle. Nos pires défauts se dévoilent en pleins jour et me font rougir. Mutuellement, nous profitons de ce moment et nous découvrons sous notre plus beau jour.
Que voulez-vous ? Nous sommes des êtres humains. Affamé par le besoins de dévaloriser l'autre et imbus de notre personne.
Grâce à ses réflexions, je découvre des pans inédits de ma personnalité.
Nos éclats de rire se perdent dans l'écho du couloir. Egaré dans la pénombre, Vi s'impatiente et nous appel. Je l'avertie de notre futur arrivé.
Comme avec Connor et Ackim, les adieux séjournent loin de notre discutions. Les prononcer reviendrait à les rendre on ne peut plus réel et aucun de nous deux ne le veut.
Ce 4 Février 2062 sera gravé dans la pierre comme étant des retrouvailles. "Au revoir" ou "adieu" s'éclipse pour un "bonjour" bourré de chaleur et de bienveillance.
- Je veux qu'on ce promette une chose avant mon départ. Promet-moi de faire parti de ma vie comme tu fais parti de la mienne.
Croyez le ou non, les mots qui suivent remplissent mes yeux de larmes.
- Je t'aime mon frère.
Il ouvre ses bras et je m'y engouffre.
Fidèle à lui-même, il rompt notre étreinte et garde sa contenance. Nous regagne notre groupe d'amis.
Médusé par l'énorme œuf, Snow gravite autour de la capsule. Il sautille, cabriole, bondit.
- On va monter dans ça ! On va vraiment voyager dans ce truc !, s'enivre le cadet.
Ayden tente de le calmer mais sans succès. La vision de la capsule le propulse à des années lumière des protestations de son frère.
- On ne l'arrête plus, remarque Léni.
- Je vois ça, descendons.
J'agrippe une laisse et tire le chien vers notre transporteur. Nous dévalons les marches métalliques jusqu'au tableau de bord chargé de commander le carrosse. Le canin tends la corde et réclame de renifler l'étrange objet.
- Tu peux le détacher, il ne partira pas.
J'obéis et en effet, il reste à proximité. Intrigué, la chienne se joint à lui et sent la cuirasse. Son odeur empoissonne l'air respirable.
L'ordinateur de contrôle affiche les jauges de carburant du vaisseau. Complète, j'actionne son ouverture. Une trappe de deux mètres de haut s'abaisse et se transforme en escalier. Ayden attrape Snow au vole.
- Venez par ici, réclamé -je en sortant les seringues. Nous devons nous injecter le produit avant de rentrer dans les capsules de cryogénisations sauf Alix.
- Je déteste les aiguille.
Snow j'amuse à faire semblant de vomir.
- Dis-toi qu'en cinq seconde c'est fini. Sans ce traitement, il y a de forte chance que vous ne surviviez pas sur Nytron.
- Et se n'est pas jolie à voir, confirme Alix.
Chacun pique une dose et se l'injecte. Rétissant, Léni hésite.
- Tu ne risques rien.
Il me fait confiance et enfonce le piston. Dans la plus grosse veine de mon bras, un canal noir surgit. Le bleu perd de sa clarté. La moelle osseuse a l'aspect visqueux prend un moment avant de se dissiper.
- Beurk, observe Snow.
Aussitôt disparu, il accourt à l'intérieur de la capsule. Léni et Ayden range nos sacs dans les compartiment créé à cet effet. Je fournis les ultimes indications à Kevin. Il sait à présent sur quels boutons appuyer pour nous envoyer sur Nytron.
Je fais une rapide visite de la capsule et termine par la "chambre" de cryogénisation. Le minuscule espace s'efface sous les neufs boites de taille humains. Le plus dissipé d'entre nous tâte déjà le terrain. Le matelas gélatineux s'enfonce à cause de la pression de son doigts et des marques émergent sous sa peau chaude.
- Bienvenu à bord du vol un de la Nickcompanie, raillé-je.
Kevin salue ses amis et nous quittent. Je prends le temps de dessiner sa silhouette dans mon musée interne. La trappe se ferme derrière lui.
Nous nous souhaitons tous "à bientôt" et je commence à préparer mes amis. Ayden et Snow ouvre le bal. Il plonge dans un monde où Morphée est maître. Léni et Alix suivent la marche. Les couvercles se couvrent de glace et engloutisse les corps endormis.
Les deux chiens nous donnent du fil à retordre. Décidé à désobéir, ils cherchent par tous les moyens possibles de nous fausser compagnie mais nous remportons la partie.
Puis, vient notre tour. Je sélection les boites proches du mur. Vi s'installe sur le matelas et retire un objet de sa poche.
- Nick, je dois te dire quelque chose avant de partir.
Sa voix est un concentré de peur et de joie. Deux sentiments qui s'opposent mais se complète à la perfection chez elle.
Je m'approche et découvre l'objet caché sous ses paumes. Mon coeur loupe un battement.
- Je voulais attendre le dernier moment pour te le dire. Je le voyais comme un cadeau de départ.
D'un coup, tout s'explique.
- Je suis enceinte, bredouille ma copine, le visage barbouillé de l'arme de joie.
Ma poitrine s'invente radiateur. Je n'ai pas les mot. Ma joie dépasse mes attentes. Je ne m'attendais pas à une telle situation. Nous sommes jeune, trop jeune mais nous avons vécu tant d'épreuve. Voici notre récompense.
Je porte ma main sur son ventre légèrement gonflé. Maintenant, je m'en rends compte.
- C'est merveilleux.
Mon état émotionnel se métamorphe en le Vésuve. Je voudrais sauter de joie et crier sur tout les toi la joie qui m'habite. Ce moment est le plus coloré de ma vie.
- Tu vas être papa.
- Je vais être papa, répété-je ses mots à peine conscient.
Je l'étreins et rejoint mon lit. Vi s'endort et je la retrouve au pays des rêves, serein et des idées plein la tête.
Au revoir la terre. Bonjour, Nytron. Au revoir Nikola. Bonjour, Nick ...
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