88-L'histoire avec un grand H
-4 Février 2062-
Ce mois fut chargé en émotions. Il y a eu la chute du Mur, la mort de proches, l'implosion du gouvernement français ... Nous venons de traverser un moment inscrit dans notre histoire nationale et ce n'est pas finit. Aujourd'hui à lieu le jugement de Leferts et mon avant dernière journée de sursis.
J'attrape la monstre et consulte l'heure, nous sommes au beau milieu de la nuit. Je repousse la couverte et marche jusqu'à la fenêtre.
Quand je me suis fait arrêter chez ma mère par des Rejetés, Vi s'est battue pour me rendre ma liberté. Pendant une semaine, elle venait chaque jour avec un nouvel accord mais elle fut contrainte d'accepter le premier.
"Soit c'est ça, soit il croupis dans la même cellule que Leferts, me souvené-je."
Grâce à elle, je me retrouve libre jusqu'à demain soir. Le procès de Leferts présidera le mien.
Mes sept jours de cellules m'ont permise de vide toutes les larmes de mon corps et d'expier mes péchés. Mon cerveau a remis les choses en place et j'ai assécher mes larmes.
Vous devez vous demandez ce qu'est advenu la France depuis ce fameux 4 Janvier ? Je vais vous donner la réponse. Une semaine et demi après la chute du Mur, les insurgés ont vite compris la complexité de la situation. Ils n'avaient pas les épaules pour créer une nouvelle constitution.
Ils ont donc fait à appel à l'Implosion. Connor a longtemps refusé mais mon retour la décidé à agir. Accompagné des derniers fidèle, une nouvelle constitution calqué sur celle de la cinquième république est née.
Les français l'ont adopté à la grande majorité et ont laissé l'Implosion tout organiser.
Bientôt, des élections auront lieux et parmi les candidats une grande majorité d'Oubliés. Je leur fais confiance pour tenir les reines du pays.
Depuis Connor grommelle qu'il rêve revenir au Hangar. Sa vie tranquille lui manque comme à nous tous. Hélas, il devra reconstruire en entier son ancienne maison.
Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas oublié les habitants de l'Enceinte. Les concernés ont eu droit à un traitement de faveur. Tour à tour, les Rejetés les ont baigné dans leur quotidien. Travail à la ferme, déblayage des débris et préparation mortuaire des corps. Ils en ont pris pour leur grade.
Ce mois enfermé ici avec les deux urnes d'Amanda et ma mère m'ont rendu fou au point de mettre sur pied un plan. Oui, vous allez me prendre pour un fou mais je n'ai pas envie de retourner avec les Rejetés. Entre mourir et fuir, ma décision est sans appel.
La matelas grince. Une main tapote le lit. Je me retourne.
- Que fais-tu debout ? Il ne doit pas être plus de ..., cherche-t-elle.
Elle se tire et attrape de sa main valide la montre.
- Nick, il n'est que deux heures du matin, grogne-t-elle.
- Désolé, un pic d'énergie sans doute.
- Alors vient avec moi.
Comment lui résister ? Je retrouve ma place, inscrite dans le vieux matelas à ressorts. Une main sous ma tête, l'autre contre la sienne, j'apprends à apprécier la rugosité du bandage. Le roue de la balle se referme avec difficulté. Les premiers jours, elle me racontais passer des nuits blanche à cause de la douleur.
- Je croyais que s'en était fini des mensonges ?, me démasque-t-elle. Est-ce le procès ?
- Non, je dois te proposer quelque chose. J'y réfléchis depuis ma libération et je pense que le moment et venu pour te mettre au courant. Tu peux penser le projet fou mais il est réalisable et sans danger.
Les arguments se succèdent. Je veux qu'elle croit en ce plan. Son index coupe ma parole.
- Viens-en au fait.
- Quand j'étais dans l'Enceinte, j'ai découvert l'existence d'une navette. Leferts en gardait une de secours. Il y a neuf places, je te propose d'en réserver deux pour nous.
Pourquoi mon projet perd-t-il de son éclat ? Je le voyais grandiose mais, à présent, il se ternie.
- Mais pour aller où ?
- Sur Nytron.
Un sourire radieux illumine son visage. L'impatience m'emporte et je fais de ses lèvres les miennes. Son parfum alimente ma soif.
- L'avenir de notre pays est incertain et ma place est avec toi. Les Rejetés vont d'accorder le même sort que Leferts alors j'irais là où tu iras.
La pulpe de ses doigts réveille l'épiderme de ma joue. La caresse de sa peau contre la mienne ne m'a jamais semblait aussi agréable. La meilleure sensation au monde.
- Quand devrons nous mettre les voiles ?
- Ce soir après le procès, je vais proposer à nos amis de nous accompagner.
Je sorts du lit et enfile un pantalon en velours noir et un sweat gris. On pourrait me confondre avec un épouvantail dans cette tenue.
L'enthousiasme m'emporte loin de notre chambre qui fut, autrefois, celle d'Alix. Je déverrouille la porte d'à côté où Alix, assise sur le sol, tourne et retourne une fiole en verre. D'habitude, elle la porté autour du cou.
- Tu ne dors pas ?, demande-t-elle.
- J'ai une proposition à te faire.
Elle tapote l'emplacement à sa gauche.
Un soupçon de déjà vu m'envahit. Je nous revois dans la salle du Bunker quand je lui ai dévoilé mon identité. Elle croyait que j'étais mon frère.
- Si tu avais la possibilité de retourner sur Nytron, le ferais-tu ?
Volontairement, je prends des pincettes. De ce qu'Alix a bien voulu nous dévoilé, ses derniers mois là-bas n'ont pas été tout rose. Sa folie a brisé des familles tout comme celle de Leferts à brisé la sienne. Aujourd'hui -et elle en a bien conscience-, Alix est une orpheline.
- Sans hésiter, je veux retrouver ma jumelle, mes amis et par-dessus tout Thomas. Je dois me racheter une conduite suite à mes crimes et je veux qu'ils en soient témoins. Je ne suis plus ici chez moi, ma maison et ma famille sont sur Nytron.
Au coin de ses yeux, une larmes perlent en l'honneur de sa défunte mère. Elle renifle.
- Je ... Je voudrais qu'on aille déposer les cendres de nos mères et d'Aela dans un rivière, béguaille-t-elle.
J'observe le pendentif et comprends sa signification. Ma mémoire pioche dans mes souvenirs. Le fusain esquisse sa maigre silhouette sur mon carnet de croquis mentale. Elle était trop petite pour subir l'Expansion.
Je tends ma main entre nous.
- Allons-y.
- Mais tu n'es pas sensé sortir ?, objecte-t-elle.
- Je n'aurais qu'à me faire passer pour mon frère, allez vient je connais l'endroit parfait. Nous ferons un détour au Hangar, je dois parler à Connor et Ackim.
J'attrape les urnes et entraine Alix au van, garé dans une étroite ruelle ...
Le trajet à permis à Alix de me tracer les moindres contours de notre futur maison. J'apprends à connaître Nytron aussi bien qu'elle. J'imagine les couleurs, les ombres, les reflets et les multiples inconnus du tableau.
A un quart d'heure du Hangar, je gare le van. Alix descends l'urne de sa mère et les cendres d'Aela autour du cou. J'avoue que je trouve ça assez glauque de porter les reste d'un proche.
Sur le minuscule pont recouverts de mousse et de gendarmes, nous déposons les vases en porcelaine. De part et d'autres du courant d'eau, les chênes se serrent les bras dans une étreinte éternelle. Les branches se lie, les feuilles fusionnent et les oiseaux s'appuie sur les morceaux d'écorces. Tel des voleurs dans une banque, les oiseaux font office de caméras et nous scrute. Une faute et ils fondent sur nous pour nous corriger.
Pendant mes jours de condamné, j'ai passé des journée entière à peindre les motifs de l'urne. Ce cerisier japonais apportait du réconfort à mon cœur. Avec cet arbre majestueux, je lui rendais hommage. Mon pinceau a tracé les creux du tronc et le reflet rosé des fleurs. Emportées par les vents, les pétales quitte leur nie et prennent leur envole. Deux d'entre elles se distingue par leur couleur. Un bleu turquoise souligné d'un bleu nuit. Ses deux fleurs représentent ses deux enfants. Un duo désormais inséparable malgré leur longues années de guerre.
Moi, je m'élance vers ce que j'ai créer et Kevin l'évite entre deux options.
- C'est magnifique, s'extase-t-elle.
- J'étais sûr que l'endroit te plairait. Il n'est pas très fleuri mais il faudra faire avec.
Elle envole ma mains de la sienne.
- Je m'en contente. Grâce à toi, je peux enfin remplir ma promesse. Aela va rejoindre les siens sur la terre qui la vu naître.
Elle brise son pendentif et l'ouvre. Les cendres s'évasent dans sa paume moite.
- Merci, murmure-t-elle à l'attention de son ancienne protégée.
Les grains grisâtres s'éparpille dans la nature. La plus grosse partie rejoint les flots mais l'autre lévite entre les branches et nos cheveux aux vents.
Vient le tour de sa mère. Les poignées de cendres ondulent, portés par le courant.
Elle me tend le vase et m'invite à terminer sa tâche.
- La dernière poignée t'appartient, Kevin m'a dit que vous étiez proche.
Je ne cherche pas à la contredire et me plie à sa volonté. La poudre fuit mon poing. Sa texture a ce petit quelque chose que je n'arrive pas à définir.
A mesure que les cendres s'endorment dans la nature, j'y laisse des souvenirs. Amanda a été la mère que je n'ai jamais eu et je ne l'en remercierai jamais assez. Dans ma tête, je repasse le discours réfléchit depuis des semaines.
"A toi Amanda, personne n'arrivera à combler ta perte. Tu as sût combler le vide dans nos cœurs. L'Implosion fera en sorte que ton engagement ne soit pas vain. Ta perte sera récompenser à sa juste valeur. Ta vie leur permettra d'ériger des fondations solide pour la société de demain. Tu en seras la première témoins et la dernière. Adieu."
Arrive le tour de ma mère. Je reproduis le même schémas à quelques exceptions près.
"Maman ... Aucune page au monde ne suffira à épancher ma soif de savoir. Ta vois s'est éteinte et avec elle un tsunami de questions est apparu. Qui était mon père ? Pourquoi as-tu passer ta vie avec cet homme ? Ai-je été à ta hauteur ? Je t'en pris, pardonne-moi mes crimes comme j'ai pardonné les tiens. J'ai fait passer mes amis avant la nation. Tu as périe de ma faute mais je te promets que je me montrerai digne de cette seconde change. Tu seras toujours avec moi et j'espère un jour, accompagné de Kevin, te retrouver. A bientôt."
La tristesse pleut sur la roche du pont. Les goutes humide serpente dans les rainures de la pierre.
Un peu plus loin, nous enterrons les urnes. Alix frotte mon dos.
- Nytron sera t'apporter du réconfort. Je ne le voyais pas au début mais maintenant c'est clair. L'Expansion et l'Implosion sont deux ouvrages remplit d'action que nous devons laisser derrière nous. Ils seront là sur une étagère et nous permettrons d'avancer. Nous sommes les futurs pionniers d'une nouvelle civilisation.
Nous regagnons le véhicule. Alix comble le quart d'heure restant par le reste des explications. Je les transfèrerai par la suite à Vi et aux prochains pionniers. La rousse m'informe de ce qui est réellement arrivé au 10. Petit à petit, je recréé l'histoire, notre histoire, celle de la France ...
Devant les ruines du Hangar, notre duo de choc accompagné de Léni porte sur leurs épaules de longs piliers métallique. Je ne savais pas qu'il comptait réhabilité le Hangar.
Nous nous saluons, échangeons des accolades et discutons de banalités. Je ne manque pas de me faire corrigé par Connor. Il connait ma situation et sait les restrictions qui me lies aux Rejetés.
- Qu'est-ce-qui vous amène par ici ?, s'informe Connor.
- Vi, Alix et moi partons pour Nytron. Je voulais savoir si vous vous joigniez à nous ? Il reste six places.
Notre ancien leadeur désapprouve du chef et s'approche d'Ackim. Chose étonnant, il passe son bras dans le dos de son compagnon. Ce geste m'arrache un sourire sincère. Je suis content pour lui. Il mérite de finir ainsi.
Il n'a pas besoin de parler pour que je comprenne.
- Je suis ravi pour vous. Je croise les doigts pour la situation s'améliore.
- Nous y veillerons. La France deviendra un pays sûr.
- J'y compte bien sinon je reviendrai vous botter les fesses, rigolè-je.
Nous éclatons à la lumière du soleil. Nos timbres de voix se mélange avec harmonie et révèle un "au revoir" muet.
- Moi, je viendrais, accepte Léni. J'ai besoin de changer d'air et de prendre ma retraite.
Nous continuons avec deux ou trois banalités remplit de bonne humeur. Nous sourions, rions comme jamais nous ne l'avons fait. Notre coeur se serre de voir partir pour toujours des amis mais il se réchauffe de bonheur. Chacun à droit à son happy end en quelque sorte. La vie n'a pas été clémente avec nous mais, à présent, la chance tourne à notre avantage. Son goût sucré m'attire.
- Que faites-vous ?, interpelle Alix en désignant la poutre.
- Nous allons reconstruire le Hangar pour y vivre et y fonder une famille.
- Comment ça fonder une famille ?
La remarque d'Ackim m'étonne.
- Liah, appelle-t-il.
Une petite fille à la peau aussi noir que le charbon et avec des yeux dorée se décale du van. Elle se cachait là depuis notre arrivée. Nous ne l'avions pas remarqué.
Habillé d'un robe en laine jaune et de collant bourdon, la fillette de cinq ans traine les pieds dans notre direction. Elle cache sous des cheveux plus crépus que ceux de Vi sa frimousse. Dans sa main, un chien en peluche marron traine sur le sol poussière.
- Viens, l'enjoint-il, ce sont des amis.
L'enfant tarde à atteindre les bras de l'ancien garde. Je découvre une nouvelle facette de sa personnalité dommage que je ne puisse pas en déterrer d'autre. Il l'attrape et la porte sur sa hanche.
- Une semaine après notre départ de l'Enceinte d'où nous devions régler certains points avec Ackim nous nous sommes réfugier dans une maison du secteur 7. Un soir on a entendu du bruit et on la découverte seule et affamé. Elle a perdu ses parents lors de la chute du Mur. Les jours ont passé et elle est resté avec nous, explique Connor.
- C'est très généreux de votre part, complimente Alix.
Je n'en pensais pas moins. Cette enfant avait besoin d'une famille pour grandir. Connor et Ackim réussiront cette mission à la perfection. Mon amie saisit ses doigts et à la surprise générale fait rire la petite.
Connaissant mes intentions, Connor me prend à part.
- Ton plan est fiable ?
- Oui. Nous partirons quand le procès de Leferts sera fini. Nous aurons un bâtiment à traverser pour arriver à la section scientifique. Ensuite, nous disparaitrons avant que les Rejetés remarque ma disparition.
- Parfait, je leur sortirai un bon vieux mensonge et tu seras libre.
Nous marchons jusqu'à l'orée de la forêt.
- Pourrai-je savoir lequel ?
Ma curiosité défonce mes dernières barrières. Je veux emmagasiner un maximum d'informations et imprimer la France dans mes souvenirs.
Le secteur 10 et les sujets de l'Expansion apprendront, au même titre que les citoyens français, l'histoire auxquels ils ont échappé. Nous sommes les conteurs de la génération suivante.
- Un petit mixe de chagrin et de karma et te voilà loin de la vengeance. A leur yeux, le protégé de Leferts sera un disparu de plus.
Le suicide ...
Jeune, je voulais faire parti de l'histoire. Une page dans un manuel m'aurait remplit de fierté mais les choses ont changé. Le jeune Nick, innocent, naïf à grandit. Un plus mature et réaliste l'a remplacé. Néanmoins, son imagination persiste.
- Je voudrais te remercier. Tu as fait tant de chose. Sans toi, Alix et l'Implosion, je ne serais pas là. Alors, merci un million de fois.
- Merci à toi aussi, tu mérites de vivre ta vie. L'important c'est que tu te sois rendu compte de tes erreurs. Je suis fier du parcours de l'Implosion. Qui aurait cru que cette minuscule germe aurait donné cet arbre ? Nous formons une famille, uni par les liens de la résistance, rigole-t-il, et il temps de faire taire notre dictons. A partir de ce soir, quand tu partiras, le sang appelle le sang n'existera plus car il n'y en aura plus.
Je lève la tête et embrasse les cieux du regard. Ma prochaine destination me tend les bras. Tel u aimants, je suis lié irrémédiablement à cette planète perdu au milieu du système solaire.
Je suis nait pour servir le gouvernement mais aussi pour l'anéantir. Je fais parti de l'Implosion comme tout ceux qui ont rejoint le combat. Demain, un jour nouveau s'ouvrira et l'histoire continuera. Une page se noircira et tant d'autre la suivrons.
Je vie l'histoire avec un grand H et j'en suis l'un de ses acteurs.
Ma vie n'a eu pour simple destiné de faire régner la justice. Le peuple est l'incarnation même de cette flamme ardente. Avancez si vous vous croyez pur mais gare à vous car, un jour, nous nous y brûlons les ailes.
Trois personnes attendent ma proposition. Il y a mon frère mais aussi mes deux meilleurs amis. Cet après-midi, je jette mes ultimes pions.
- A l'Implosion, me remémoré-je le bon vieux temps.
Connor n'hésite pas une seconde, accompagné par des rires mélodieux. Son sourire aveugle le mien.
- A l'Implosion ...
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