85-La Taupe

-12 Février 2057-

Escorté par un taxi au pied de l'immeuble, je m'extirpe du véhicule mon sac sur le dos. Au soleil, la peinture de la section scientifique scintille tel la surface d'une perle. J'admire ce bâtiment pour son esthétisme mais aussi pour ses capacités hors du commun. Vous rêvez de quelque chose ? Ici, nous pouvons le réaliser.

Aujourd'hui, mon mentor m'a accordé une journée de repos suite à de vastes effort au profit de l'Expansion. Cette cause fait pétiller mes yeux.

Je passe le hall d'entrée et salue de collègues de travail trois à quatre fois plus âgé que moi. La nouvelle génération arrive progressivement à ce faire un place. Et ces nouvelles têtes sont orienté vers l'Expansion. Leferts a été on peut plus clair : "L'Expansion apporte un vent de nouveauté, par conséquent, sa direction doit être entre les mains d'esprits vifs et créatif".

Une collègue de travail actionne le bouton de l'ascenseur. Je cours pour rattraper la boite en métal. Les portes se ferment et coincent un morceau de tissu de ma veste de costume. Le tissu se déchire à force de tirer sur la maille. Oh et puis mince, j'en rachèterai un autre.

- C'est étrange de ne plus te voir avec ta blouse. Je croyais que tu étais né avec.

- Ah ah, je me plie de rire Sandra, rié-je jaune.

- Que fais-tu là ? J'ai vu sur le tableau que tu étais en congé pour la journée.

- En effet, Leferts m'attends pour une affaire urgente.

J'époussette ma veste en tissu. Elle s'accorde à la perfection avec mon jean et mon col roulé noir. Avec cette tenue et ces chaussures cirée, depuis lesquelles j'arrive à voir mon reflet, très peu de personne me donnerai mon âge. Mais voilà, je n'ai que seize ans et non dix-huit.

- Ce matin, je suis allé déposer le rapport que tu m'as demandé. Pourquoi le sérum t'intéresse-t-il tant ? Je ne me souviens pas t'avoir vu travailler avec nous, raille-t-elle.

Cette fille est curieuse comme une pie. Elle faisait partie de ma promotion, nous ne nous fréquentons que pour des raisons professionnels. Nous nous entendons bien mais rien de plus. Nous rendons à l'autre des services mutuels.

- Je voulais m'assurer personnellement de la compatibilité avec notre sang. Des sujets ont déjà fait des réactions à ce produits. Ma conscience sera plus tranquille si je vérifie moi-même, mentis-je.

La vérité est tout autre.

L'Expansion démarre dans une semaine et Thomas est le premier à entrer dans l'arène. Il est mon seul et véritable ami. L'un comme l'autre n'avons de secret. Je veux être certain qu'il sera en sécurité et que ce mélange ne lui sera pas fatal.

Sandra s'échappe un étage avant le mien.

Arrivée à bon port, je rallie les dix mètres de tapis rouge vers la porte. J'abaisse la poignée et entre dans le bureau de mon supérieur.

Assis sur une chaise devant le bureau, je reconnais les mèches brunes et lisse de Thomas. Affalé sur son fauteuil, il triture un crayon à papier. Il se tourne vers moi alors que le bruit de la porte réveille les fantôme. Les plies sur son visage n'annonce rien de bon.

Mon ventre commence à s'enrouler autour d'un ruban. Je me remémore les heures indus de travail. Acharné sur ma tâches, des journées suivent de nuits entières à bosser sur les moindre détails de ce projet innovent. Ma vie rime avec Expansion car j'ai été formé en fonction de ce mot codé.

- Quelque chose ne va pas ?

Leferts est le grand absent de la scène.

- Tout, résume-t-il. Tu ne m'avais pas dit qu'avec mon père tu prévoyais de m'envoyer dans l'Expansion. Mon avis a-t-il si peu d'importance à tes yeux ? Je pensais que tu étais mon ami.

Il abandonne sa chaise.

- Je le suis toujours. Je comptais t'en parler aujourd'hui.

Et de deux ... Mentir devient une seconde nature détestable chez moi.

Quand, je suis en repos, je profite de ma journée pour inviter Thomas à me rejoindre. Etant donné qu'il étudie chez lui, son emplois du temps se plie à l'ensemble de ses désirs. Personnellement, je ne peux pas en dire autant ... Mon engagement dépasse l'entendement.

Durant nos sortit, rire était de mise. Si nous venions à pleurer notre mission était de faire rire l'autre. Chasser nos démons, nous en avions tout les deux besoins. Thomas est un orphelin et moi un Rejeté. On fait la paire !

Sortie à la piscine du quartier, soirée à se raconter des histoire d'horreur, après-midi au bord d'un feu de cheminé et matinée face à un bon film d'action. La pression quittait mes épaules.

- Mon père vient de m'annoncer qu'il comptait m'enfermer pendant des mois pour surveiller les futur sujet. Celle là en particulier.

J'avance vers le bureau. Il fait glisser une feuille dans ma direction. Cette photo a été prise à l'insu de sa propriétaire. La jeune fille, de notre âge environ, surveille les alentours de sa maison. La qualité de la photographie me permet de distinguer les mèches frivole de ses cheveux roux. Ses tâches de rousse, sa peau blanche et ses vêtements me rappelle un univers qui autrefois était le mien.

- Tu la connais ?

- Non et j'en ai rien à faire. Je veux rester ici et pas dans un trou à rat. Pourquoi moi ? Qu'est-ce-que j'ai fait pour terminer ainsi ? Depuis des années, j'entends mon père chuchoter des choses sur l'Expansion et de ce que j'en sais, je n'en sortirai peut-être pas vivant. Aide-moi à faire changer d'avis mon père.

Ses mots laisse présager d'horrible chose.

- Leferts a confiance en toi, c'est pour ça qu'il t'impose cette place. Grâce à l'Expansion, tu peux faire partie de l'histoire, Thomas.

- Entrer dans l'histoire m'importe. Je veux rester ici et vivre dans le confort. Nick, tu es mon ami, supplie-t-il.

Ma conscience ébruite ma raison. Il dit vrai. Thomas est mon ami, il ne mérite pas de finir de la sorte.

Je contemple la photo, celle de cette fille au visage innocent.

- Je peux t'aider à partir s'il le faut, murmuré-je.

- Où ?, dit-il au même niveau sonore.

Je redresse mes épaules. Nick, soit fière de tes origines.

- Là où ton père ne pourra jamais te rattraper, déclaré-je.

- Qui ne pourra jamais être rattraper ?

Le ton solennel de mentor m'arrache un frisson. Il s'extrait de la pénombre. Etait-il là depuis le début ? Personne ne le saura jamais.

- Personne, personne, me dépêché-je d'ajouter.

Mon corps se soumet à son imposante présence. A cet instant, une claque se perd. Je rêve de la voir échauffer ma joue. A quel point suis-je bête ? Au point d'être fidèle à mon mentor ou à mon ami ?

La balance s'équilibre, je suis contraint d'ajouter d'autres questions. Qui mérite ma fidélité ? Quel lien perdurera dans le temps ?

Une plume flotte dans l'aire. Elle vogue tel un navire entre les deux plateau mais celui de Thomas l'accueille.

- Vous ne pouvez pas emmener Thomas. Prenez quelqu'un d'autre. Moi, par exemple.

Là, j'aurais mieux fait de me taire.

- Ma décision est prise. Thomas partira dès à présent.

Deux duos de soldats entrent par la porte principale et attrape Thomas. Il se débat et projette un uniforme noir par terre. Un coup de genoux repousse le second. Cependant, la bagarre continue. Les serviteurs de son père passe à la vitesse supérieur. Un poids fuse vers son visage et entaille sa joue.

Je me jette sur les autres et attire les foudres des militaires. Mon talent pour le combat n'arrive pas à la cheville d'un handicapé. Je suis un incapable.

Une clef de bras me soumet. J'attire les deux genoux à terre, les poumons malmené. Un moindre effort physique attaque ma respiration.

- L'Expansion est prévu pour dans une semaine, vous ne pouvez pas.

La pression remonte mon bras et fait émerge un vive douleur. Je grince des dents.

- Je dirige l'Expansion et je décrète que notre mission commence aujourd'hui. Emmenez-le, désigne-t-il son fils.

Ce dernier se bat avec plus de souplesse et d'agilité qu'un ninja. Il fauche un militaire, frappe dans tout les sens jusqu'à arracher un pistolet de son étui. Je ne le savais pas capable de telles choses.

Son visage suinte de sang, son nez est cassé, son arcade sourcilière fendue et sa joue gonfle.

Il menace du canons de l'arme les officiers et son propre père.

- Si vous tentez quelque chose, je tire ?, bredouille-t-il.

Il recule vers la sortie mais un cinquième soldat lui saute au coup. Un seringue s'enfonce dans sa carotide et il tombe au sol. Le liquide noir fait rapidement effet.

Le soldat me lâche et je me tourne vers Leferts. Sa main empoigne la même arme.

- Nick, tu me déçois tellement.

Mon cœur fond comme l'aiguille dans mon bras. Je contemple le sérum disparaitre.

Dans la brume, je distingue les dernières paroles de mon mentor :

- Effacez lui ce passage de la mémoire. Faites lui imaginer une scène plus ... Agréable, suggère-t-il ...

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