83-Les Oubliés
-4 Janvier 2062-
"Vi, reste-je t'en pris, supplié-je dans un silence de plomb".
Mes épaules pèsent des tonnes, mes chevilles trembles, mes muscles se contractent, mon cerveau défaillit. Il faut que je cours. Tout de suite.
Et par où ?
Cette petite voix taquine me met à l'épreuve. Oh ! Qu'elle ne s'inquiète pas, je peux être ingénieux quand je le veux et pour preuve, j'ai fait évader Alix.
Mais ça à coûter la vie de combien de personnes ?
Elle veut bien se taire à la fin !
Je balance mon poids sur mon autre jambes.
Bon, tout bien réfléchit, une seule option m'est favorable et c'est ce fichu ascenseur.
- Nick, je dois te dire quelque chose.
- Je. Tu, bégayai-je.
Une ribambelle de syllabes décousue me ridiculise.
- C'est bon, je me tais. Je me tais, me convainqué-je les deux bras en l'air.
Avoir été enfermé dans mon laboratoire pendant si longtemps m'a-t-il rendu dingue ?
- De toute façon, il fallait que ça arrive maintenant. Pourquoi aucun mot ne sort ? C'est pourtant simple, me réprimé-je tout seule.
La suite fut la cerise sur la gâteau. Le stress me fait perdre la tête.
- A, b, c, d ...
L'alphabet me persuade de ma santé mentale. Intacte ou non, mon frère doit me prendre pour un fou sorti d'asile.
Sans m'en rendre compte, je tournicote tel une sourie dans sa cage. Un pas devant moi puis un autre pour pivoter vers la gauche. Un cercle infini.
Deux piliers me fige sur place. Ils empoignent les manches de mon horrible haut bleue, avec cet accoutrement on pourrait me méprendre avec dégénéré sorti de l'hôpital psychiatrique. Ma tête se dresse.
Mes yeux, ses yeux. Ses traits, mes traits. Son buste, mon buste. Aucun mot ne pourrait définir l'expression qui le traverse. Mes membres s'engourdissent.
- Je suis désolé. Toute ma vie, j'ai mal agi. Je t'ai traité comme de la merde alors que tu ne le méritais pas. Enfin, pas vraiment, reste-t-il fidèle. Je sais que mes excuses ne suffiront pas il te faut des explications et je les ai. Elles ne tiennent qu'en un mot. Jalousie. Depuis que l'on t'a offert ce billet de sortie, papa m'a nourri de haine mais pas que. Mon cœur a laissé place à de la jalousie. J'enviais ta situation. Tu étais un génie dans l'âme, tu étais le plus grand et je te ressemblais. Je voulais prendre mes distances avec l'original qui prenait toute la place.
Lâcheté ou stupéfaction ? Ma langue ramollie dans ma bouche. Quelle traitresse !
- L'environnement dans lequel j'ai grandi n'a rien a rien diminuer de cette haine que je te portais. Oui, tu as bien entendu, ma jalousie s'est transformé en haine, c'est pour ça que je t'ai banni à de nombreuses reprise.
Certes, il y a eu le bannissement mais les coups autant physique que moraux m'ont scarifié de l'intérieur.
- Sache que maintenant, avec le recul, je vois clair et je sais enfin ce que je veux. Soit mon grand-frère et je serais ton petit-frère, ensemble pour affronter les pires tempêtes.
Justement, il y en a une qui arrive à tribord.
- Nick ... Plus jamais je ne te manquerais de respect. Laisse-moi me racheter une conduite. Laisse-nous former ce que nous n'avons jamais pût être : une famille.
Je soupçonne Vi d'être au courant du discours de Kevin.
Les larmes brûle mes yeux rougie par la lettre de Leferts, abandonnée dans mon ancien laboratoire.
- Je ... J'entends tes paroles mais ...
Pourquoi les mots les plus juste sont les plus compliqués à trouver ? Mince à la fin !
- Mais quoi ? Es-ce-que j'ai fait quelque chose de travers ?
Sa panique fait remonter un rire depuis longtemps oublié. A quand remonte la dernière fois où m'ont frère m'a arraché un rire ?
- Non au contraire, je voulais te dire que ça ne sert à rien de te racheter une conduite. Tu viens de le faire en m'avouant la vérité. Je suis content d'enfin savoir pour réagissait de la sorte. Je te mentirais si je te disais que tu ne m'as pas blessé. Par moment, tu détrônais Leferts. Qui aurait pût souhaiter la mort de son unique frère ? Qui aurait voulu jeter son frère Exilé aux loups ? Qui aurait pût dire te telles atrocités ?
- Moi ..., reconnaît-il. Les mots ont devancé ma pensée.
- Mais ils sortaient du cœur.
La réalité des faits nous condamne à rester dans la même position. Je commence à m'engourdir sur place.
Cependant, Kevin a positionné ses pions, à mon tour, de rivaliser.
- Je te pardonne pour tout à condition que le famille nous relie une bonne fois pour toute. J'ai peur que ces prochains jours soient les plus dures de notre existence. Pour tout les deux.
Il tends son avant bras comme la fait Viviane précédemment. Nous reproduisons le même serment.
- Une famille ?, propose-t-il.
- Non, un frère, décidé-je.
Notre poignée de main s'éternise tout comme la descente de Vi. Dans le Bunker règne un silence assourdissant.
Kevin ne dit rien alors que de mon autre main, je farfouille son uniforme. J'extrais la lampe et l'allume vers le prolongement du couloir.
Le frémissement d'une toux faible rompt le reste de ma sérénité. Nous ne sommes pas seuls.
- Tu as entendu ?, frissonné-je.
Mon frère tend l'oreille. Le son est presque inaudible, seules les oreilles les plus affutées peuvent le percevoir.
- Quoi ? Tu dois confondre avec les canalisations.
Comme dans les meilleur films d'horreur, le héros avance dans l'ombre prêt à ce faire dépecer. Leferts ne m'avait pas parler de détenue, encore moins de cobaye, à cette distance de la surface.
- Nick, m'appelle mon frère.
Je disparais dans les profondeur du néant avec ma petite lampe-torche. Ouh-ouh, le monstre vient me manger !
La lourde combinaison retrace mon chemin. Plus j'avance et plus les bruit s'amplifient. Un mélange de toux, de plaintes et de gémissements. Ça fait froid dans le dos.
- Qu'est-ce-que c'est ?
Le faiseau de la lumière raccourcit le suspens. Les barreau d'une cage -d'une prison à vrai dire- casse l'ambiance scientifique. Trop de blanc tue le blanc, heureusement que ces grilles noires pigmente le couloir.
Mes allers et venus ici était restreint. Je suis passé ici quand j'ai rejoins l'Expansion puis quand je l'ai quitté et enfin pour parler à Alix. Les doigts d'une mains suffisent à résume des années de loyal service.
Un frémissement me fait reculer. Les réfugiés fuient le faisceau comme si il était l'incarnation des éruptions solaires. Une seul caresse et une marque imprimera leur peau à tout jamais. Une douzaine de silhouette, recroquevillés contre les parois de leur modeste maison, marmonnent des supplications.
"Eteignez la lumière. Sauvez-nous. Libérez-nous. Etes-vous venu pour nous tuer. C'est l'heure".
La chaire de poule recouvre mes bras. Mon sang ne fait qu'un tour alors que j'oblige ces pauvres personnes à subir la morsure de la lampe. Ils frémissent, se couvrent les yeux, tiennent tête. Leur âge dépasse de loin le mien. Ils doivent tourner entre cinquante et soixante ans.
Au premier coup d'œil, je tire la conclusion hâtive de penser qu'ils sont des anciens collègues de travail de Leferts. Au contraire ...
- Tu les connais ? Depuis quand sont-ils enfermés là ?
Oh que oui, je les connais, pas en personne mais de vue. A sept ans, je voyais leur fierté orné les plus grands titre de l'Enceinte. Interview, livre, bains de foule, ces prisonniers sont l'élite de la France.
- Les Oubliés, soufflé-je encore sous le choc. L'ancien président les avait annoncé mort dans divers accidents. Certains avait brûlé dans un accident de voiture, d'autres on volé en éclat à bord d'un jet privée ... Ils faisait de l'ombre à la famille de Leferts, c'est la plus grosse bombe après l'Expansion.
Un secret dévoilé. Mon ancien mentor perd du terrain mais pas assez. Il en reste et je veux tous les découvrir. Que cache-t-il d'autre ? Ma peur m'amène à croire que, comme Alix, un morceau de ma vie a été effacé. Le sérum ...
- Ouvre la grille, je reviens.
A sa ceinture, je pique un pistolet et retourne devant la porte sécurisé. Grâce à mon expérience, les gonds de la porte se plient à mon exigence et se disloque du mur. Le fracas fend les derniers cils de nos oreilles. Je les couvre, en vain.
Les seringues sophistiqués, alignées face à une vitre, s'expose tel des trophées. La grosse de mon pistolet pulvérise le présentoir en verre, les éclats s'éparpillent sur mes chaussures. J'attrape le sérum, une seringue suffira.
Dans un des tiroirs, en bas de l'étagère, des prototypes prennent la poussières. Ils les avaient créer pour remplacer les imposantes machines capables de lire les simulations. Par cet intermédiaire, nous avons découvert des peurs refoulés et d'autre inconscientes. Oui, je pense à Alix. Le Before et l'After, une forteresse.
J'enfouis le matériel dans la poche de mon pantalon en tissu couleur saphir.
- Nick, tu fais quoi ? Je croyais que cette pièce était celée.
Je me retourne, Kevin reste sur le pas de la porte, la lampe à la main.
- Je vérifié un truc, mentis-je.
Je sais, on avait dit fini les mensonges mais je vous jure que c'est le dernier. L'ultime d'une très longue liste. Une vie entière ne parviendrait pas à atteindre le bout.
- Nick, Kevin.
Je me précipite vers la sortie. Viviane et nos amis toisent les Oubliés sur la défensive.
- Il ne vous feront rien. Ils sont de notre côté, déclare Kevin.
Il s'avance et serre dans ses bras Léni. Le Bunker a terni ses mèches vertes ainsi que son teint. Nos trois compagnons de l'Implosion ont les yeux cerné de noir et la seule fille du groupe laisse échapper un bâillement.
Collée contre le mur, Alix surveille les lieux. Je la rallie la distante qui nous sépare.
- Merci, sans toi je serais encore en train de perdre la boule.
- De rien. Tu as l'air d'être en forme.
Alix est en pleine forme, réveillée et éclatante. C'est jour enfermé dans le Bunker l'on affecté d'une façon différente. La première fois, cet endroit la rendait folle, chaque jour, elle s'acharnait sur la trappe pour l'ouvrir. Aujourd'hui, elle semble ressourcé.
- J'étais plus sereine une fois rétablie et le Bunker m'a permis de réfléchir. Je sais quoi faire, maintenant.
Elle avale sa salive.
- Les autres ne voulaient pas me croire quand je leur disais que tu reviendrais nous sauver, admet-elle. Cette fois-ci, je n'ai pas voulu les entendre. Tu es venu une fois alors je te faisais confiance.
Je me garde de lui avouer les plans de Leferts. Notre exécution n'est plus à l'ordre du jour. En outre, il m'était impossible de venir les sauver. J'étais moi-même prisonnier.
Vi revient vers moi et attrape ma main. Je jurerai déceler une pointe de jalousie dans son regard.
- Désolé, j'ai dû prendre plus de temps pour leur expliquer la situation, dévoile-t-elle. Qui sont les Oubliés ?
Les concernés donne l'impression d'avoir perdu leur langue. Apeurés, on pourrait confondre ces individus avec des cadavres. Leur peau blanche, leur peau flétrie, les hématomes, leur rétines rouges. Pour être plus précis, ce sont des zombies.
- Qu'allons-nous faire ? Le Mur est tombé mais je suis persuadé qu'une équipe est en route, questionne Sibylle.
Nick, réfléchit. Tout de suite !
- On va devoir se séparer, monté-je le volume de ma voix pour contrer celle de Léni qui conteste. Sibylle a raison, des soldats sont surement en route, raison de plus pour que nous nous divisions. Elle partira avec Arthur, les Oubliés et Alix, si elle le veut.
- Mais ...
Ma paume impose son véto. Alix croisent ses bras et s'engouffre dans l'obscurité.
- Comment allons-nous sortir d'ici ?, s'informe Arthur. Et vous, nous ne prendrons pas le véhicule de Viviane et Kevin.
- Comme tu voudras. Au rez-de-chaussé, empruntait les couloirs jusqu'à la porte numéros 16, c'est un garage, vous devriez trouver un van. Ne roulez pas à la surface, les Rejetés pourraient arriver d'un moment à l'autre.
- Mais les sous-terrains sont fermés.
- Plus maintenant, les forces ont été rapatrié au Mur.
- Et vous, qu'allez-vous faire ?
- Nick à une dernière course à régler, répond Vi à Sibylle.
Un quart d'heure permet à nos deux coéquipiers de rassembler un équipement convenable. Deux fusils semi-automatiques face à un probable escadron. Tout ira bien.
Alix prend la décision de rester avec nous. Elle a raison, deux mains en plus augmentent notre chance de survie.
Sibylle et Arthur ouvre la marche, les Oubliés les suivent.
Deux cent quarante seconde plus tard, la cloche déclare notre entrée dans la partie. A cinq, rien ne nous arrêtera ...
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