79-Le sang appelle le sang

-4 Janvier 2062-

[PDV Viviane]

Un quart d'heure vient de me filer entre les doigts. Je médite, dans le froid, leurs convictions. Qu'est-ce-qui m'a pris de m'imposer de la sorte ? Mes sentiments sont brouillé par un voile trouble. Depuis quand est-il là ? Depuis quand ma personnalité part-elle en cacahouète ? Cela a-t-il un rapport avec mes maux d'estomac ?

Nick a tout chamboulé. Mes décisions. Ma vie. Mon avenir. Il est l'élément perturbateur que a croisé, à mon plus grand bonheur, ma route. C'est fou comme un détail peut interférer dans la suite de vos actions.

A droite. A gauche. En face. Derrière moi. Plusieurs groupes régulent le calme religieux. Ma peau frémis à chaque vibration de l'air. Cette dernière échappe la provocante semelle. Combien sont-ils ? Tout le monde n'a pas pût se déplacer mais la venue de certains est massive. 

Chargé comme une bourrique, Kevin arrive, suivit de Noa et Amanda. La mère d'Alix parait plus féroce dans cette tenue. Le look révolutionnaire tout droit sortie d'un champ, lui scié à ravir.

- Tu es superbe, Amanda, la complimenté-je.

Ma voix se fêle conte tenu des récentes révélations.

Le visage familier de Kevin me fait l'effet d'une piqure de rappelle. Nos amis -tant est qu'ils soient encore en vie- nous attendent. 

- Merci.

- Qui m'aurait cru si chanceux ? Je finis accompagné de trois filles, rigole le brun.

Je racle ma gorge pour le ramener sur le droit chemin.

A présent, la ligne n'ondule plus. Notre destination est face à nous. Sauvons nos amis après nous pourrons nous séparez pour suivre les dictâtes de nos cœurs. Dans mon cas, le mien me presse de rejoindre ses braves gens. Certes, Nick passe avant mais la liberté n'attend pas. Je vous vois venir, à l'heure où nous sommes, nous devons nous choisir un but. Le leur est la vengeance. Le mien est la liberté.

D'un accord silencieux, nous nous élançons au pas de course rejoindre le cortège. Mille mètres nous sépare des Rejetés.

En dix minutes nous arrivons à leur hauteur. La foule s'écarte suffisamment pour que nous puissions voir le Mur sans personne devant nous. L'homme de tout à l'heure continue de réchauffer les cœurs. Cependant, ses paroles ont été remplacé par des fredonnements. Je connais la suite.

Cette chanson est la nouvelle hymne des combattants. Sortie des lointaines contrée québécoises, ce chant a bercé les futurs combattants de la Troisième Guerre Mondiale. Elle se place aux même niveau que nos répliques. "Demain, nous nous battrons" appartient à l'Implosion alors que "le Sang des Insurgés" dépend d'eux.

L'onctueuse mélodie parvient à mes oreille et je ne peux me retenir de fredonner ses airs familiers.

- Aujourd'hui, le ciel est bleu.
Vide de nuages et de présages.
Le silence nous laisse dans l'inconnu,

D'un avenir incertain.

Mère où es-tu ?
Ce soir, je pars rejoindre mes frères.
Veille sur ma femme et mes enfants.

Par delà le chemin escarpé,
Je cours vous sauver.
Ne vous inquiétez pas, la vie est sombre

Mais l'éternité, infinie.

Mère où es-tu ?
Ce soir, je serre la mains de mes frères.
Armes sous le bras, le cœur lourd, nous approchons.

Devant ce faussé, derrière ses barbelés,
Le front nous tends les bras.
Pieds et mains liés, nous avançons

Vers un monstre que tout le monde craint.

Mère où es-tu ?
Ce soir, je suis avec mes frères.
J'ai soudain froid, que m'arrive-t-il ?

Demain, le ciel sera noir.
Une autre bombe ? Non, la fin.
Papa arrive et me tend la main,

Dois-je refuser ce précieux présent ?

Mère où es-tu ?
Ce soir, je dors avec mes frères,
Lèvres et yeux clos à jamais.

La mélodie s'éteint avec le soleil. Les rayons s'endorment, près à reproduire le même cycle. Ce soir, l'éclairage du Mur est aux abonnés absent, à contrario, du grincement tonitruant des portes. Je ne m'attendais pas à ce qui réponde dans les délais les plus brefs. Ils se sont senti visé par cet appel mais les dernières phrases qui ne sont autres que la moral de la mélodie les vise en pleine tête.

L'homme débordant de saleté devance ses camarades. Les quatre personnes tiennent toujours leur précieux chargement. Leur chaussures sont encrées dans le sol, ils vont charger dans l'espoir de filer entre les balles. Or, nous sommes loin d'être dotés de supers pouvoirs. Elles nous transperceront, c'est inévitable, par conséquent, il ne nous reste plus qu'à les éviter.

Je renforce ma prise, préparée. Le morale est la dernière chose que nous entendons.

- A vous futurs combattants, sachez que la cruauté du destin surpasse celle de vos ennemis.

Les futurs combattants : nous. Le destin : l'équité. Vos ennemis : l'Enceinte.

Une explosion me propulse dans les airs. Mon dos rebondit sur le sol et mon arme me glisse entre les doigts. Je me force à me relever bien que mes cils s'agite frénétiquement.

Une poussé d'adrénaline me pousse à avancer. Deux canons s'extraient du Mur et nous bombardent d'ondes supersoniques. Heureusement pour nous, leurs explosions ne nous rend pas sourd. Comment ? Allez savoir.

J'envoie mon arme dans mon dos et aide Amanda à se relever.

Tel un orchestre en pleine représentation, les tambours laisse place aux flutes et aux cordes. Soldats et véhiculent suréquipé entre dans la danse. Les coups se feu se croisent et se complètent. Un devient trois et trois devient quinze.

Noa nous rejoins mais c'est à mois seule qu'elle s'adresse.

- Il faut qu'on aille les aider, crie-t-elle pour se faire entendre.

Je hoche la tête et convie la vie d'Amanda à Kevin. Il garde en joue nos ennemis et les abats comme des mouches.

Balles, gémissement, pulsations se confondent.

Je reprends mon arme et toute les deux, nous partons à l'assaut de la cagette. Sur les quatre, il n'en reste plus que trois. Noa se saisit du quatrième bout.

- Allez ! Allez !, s'écrit une femme.

Trois gardiens nous prennent en joue. Je les protège. Un balle se loge dans le crane du premier et le deuxième la reçois dans l'œil. Le sang gicle de l'orifice.

Ça me donner envie de gerber.

Le dernier me donne du fil à retordre. Il bouge de façon aléatoire et le grabuge autour de nous me déconcentre. Mon doigt presse la détente, la dernière balle de mon chargeur, voyage dans l'obscurité étouffante de la nuit. 

J'espère que l'amarrage de la bombe ne sera pas long et qu'elle me permettra de recharger mon arme. Visée par des billes perdues, je m'accroupis et m'empresse d'installer le fichu chargeur dans son emplacement. Ma tremble d'un mélange de peur et d'excitation.

- Mais tu vas rentrer, maugré-je dans ma barbe.

La place du chargeur toujours vacante, je suis soulevé du sol sur lequel je suis recroquevillée. A ma gauche, une des personnes qui aidait Noa se fait faucher par la balle du soldats rescapé de mon assaut. Le second ne tarde pas à succomber de la même blessure. Touché à la gorge.

Il va payer.

Le vacarme assourdit le clips du chargements mais ce n'est pas le cas de la déflagration. Elle est supérieure à aucune autre. Mon cœur pile comme un cheval lancé à pleine allure apeuré par une barrière trop haute.

Sous mes yeux, le ralentit est insoutenable. Le soldat recharge son fusil et j'imagine le sourire victorieux sur ses lèvres. Une masse humaine s'évanouit dans sa propre mer rouge. Noa.

Mon coup part avant que je ne saisisse l'importance de son acte. Il sombre à son tour.

Je m'effondre aux côtés de mon amie. Son tatouage au cou se dissout sous le liquide chaud. Mes mains presse le trou, béant, au dessus de sa poitrine. Mon estomac se retourne, je ravale cette envie.

Mes épaules se secoue de spasmes incontrôlables. Des gouttelettes apparaissent aux coins de mes yeux et introduisent un  goût salé sur mes lèvres. Sa poitrine monte et descend pour attraper la moindre parcelle d'oxygène. Cependant, nous savons toute les deux qu'un de ses poumons a été troué.

Je bafouille une suite de mots réconfortants. Ses doigts viennent rejoindre les mains imbibés de son sang. Le liquide chaud provoque une sensations d'aiguille dans tout mon corps. Je ressens la réaction entre ma chaleur et la fraicheur de l'hiver sous mes vêtements.

- Sauve nos amis, bredouille-t-elle.

- Non, ce n'est pas fini. Je vais te ramener chez toi, Ayden te sauveras, m'étranglé-je.

Mais il est déjà trop tard. Ses yeux se sont éteint sur la médaille de mon enfance. Je la serre du point, un petite étoile avec un V gravé, pour en extraire un maximum de courage.

En ce dimanche, une amie est morte.

- Puisses-tu reposer en paix, prié-je.

En me relevant, un insurgé me bouscule, mon sang ne fait qu'un tour, je le bouscule. Il tombe part terre et articule des mots inaudible. Je masse mon épaule et découvre la douleur. Elle est comme le doudou d'un enfant douce et réconfortante.

Après la tristesse vient la colère. Je cours vers l'assaillant, il crache des caillots rougeâtres mais plus pour très longtemps.

La même rage qui m'a animé suite au départ de Nick revient à la charge. Emportée, je me laisse guider.

Le canon se pose sur sa cuisse droite, un trou se dessine. Ses cordes vocales se déchirent de souffrance.

- Ça c'est pour Arthur.

L'autre subit le même sort. Un cri guttural réveille les morts.

- Ça c'est pour Sibylle.

Je relève de soixante centimètre mon fusil. Une cartouche tombe à terre, son bras saigne.

- Ça c'est pour Léni.

Son dernier membre encore intacte ne le reste pas très longtemps. De sa bouche sort un mélange de plainte et de sang. Le bas de ma combinaison s'imbibe de globule rouge.

- Ça c'est pour Nick.

Alors que le bout de mon arme grimpe contre son front, il me supplie.

- Je t'en pris.

Sa voix est presque robotique.

- Le sang appelle le sang, soutené-je.

- J'ai une famille, cherche-t-il un échappatoire.

Moi aussi j'en avais une.

- Et ça c'est pour ...

Noa ...

Mon corps est soufflé avant la fin de ma phrase. Je vole tel un oiseau et retombe lourdement sur le sol. Ma tempe frappe le sol. Des étoiles dorée danse devant mes yeux.

J'ai perdu les pétales, le besoin de venger la mort de mon amie a surpasser mes instincts les plus primaires.

La deuxième explosion réduit à néant mon noie et ma vue. Je me précipite vers la fin.

Le sang appelle le sang ...

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