74-Improvisation
-1 Janvier 2062-
[PDV Viviane]
Depuis notre arrivée, les "bonnes années" fusent dans tout les sens et me rappelle que Nick est au abonné absent. Il me manque. Terriblement.
Le trajet a été calme, les rues désertes nous ont permises de marcher à un rythme régulier. Pour m'évader, Ayden accompagné de son fidèle frère m'ont occupé l'esprit après m'avoir retrouvé en pleur dans la salle de bain. J'essaye de relativisé en me répétant que mes parents ne sont plus là depuis longtemps mais une chose inconnu m'enserre l'estomac. Je n'ai pas vomi mais ça ne saurait tarder ...
Debout autour d'une table, dans la salle de réception, Noa nous sert un verre. Je commande de l'eau.
Même en pleine journée, le secteur 5 dort, les maisons, fermés, abritent des familles au chaud, blottis devant un bon feu de bois. Un sans domicile se dandine dans sa couverture. Elle traine sur le sol poussiéreux. Il se penche sur les fenêtres et vérifie si la maison est habité. Je ne peux pas lui en vouloir, nous le faisons tous par ces temps nordiques.
- Et voilà, termine Noa en s'épongeant le font avec un torchon. Vous avez de la chance, il me rester une bouteille, la dernier malheureusement.
Elle présente une bouteille de rhum à peine consommé. La blonde remplit deux vers qu'elle tend au deux nouveaux amoureux. Connor a beau le caché, son jeu crève les yeux. Il passe son temps fourré avec l'ancien soldat, et part moment, je surprends sa main dans la poche arrière de Ackim. Qui aurait cru ? Le grand leadeur est devenu un gentil nounours.
Je rigole à ma remarque stéréotypée.
- Pourquoi vous avez mis tant de temps avant de nous retrouver ?
- On avait des détails à régler, répondé-je à Connor en devançant Ayden.
- C'est vrai ce qu'on dit ? Le Hangar a brûlé ?
Une pointe de regret réveille mon estomac. J'abaisse ma tête et promène ma chaussure kaki sur le sol.
- J'y ai mis le feu, nous étions encerclés, je n'avais pas le choix. Après notre départ, ils aurait pût découvrir des choses et les tourner à leur avantage.
- Tu as bien fait, conçoit notre leadeur, à contre cœur. Même si ... J'aimais cet endroit, il regorgé d'une certaine histoire.
Amanda traine une chaise et prend place. Son visage, fermé par la tristesse, me fait de la peine.
- Nous la reconstruirons, lâche Ackim en posant une main sur son épaule. Ce n'est qu'une ruines sur un sol jonché de décombres. Après tout ça, nous devrons tout reconstruire du sol au plafond. Mais pour le moment, il faut nous attaquer à ce message codé. Il ne nous reste que trois jours et nous n'avons aucune piste.
- Si nous en avons une et elle crève les yeux, tellement que nous ne la voyons pas.
- Va y, on t'écoute Ayden, convie Connor.
- Ces chiffres représentent le temps qu'il nous reste pour éviter le massacre. Dimanche, dans la soirée, le Mur tombera si le gouvernement ne plie pas.
- Et nous, nous sommes toujours là, clâme Kevin.
Je rentre ma tête entre mes épaules. Le brun fait référence aux propos de son frère. Comment a-t-il réagit en les voyant ? A-t-il piqué une crise ? A-t-il vu le "vrai" visage de la bête ? Du haut de son mètres soixante-quinze, il a dû se sentir pousser des ailes.
- Combien de fidèle nous reste-t-il ?
Je coupe Kevin avant l'arrivée magistrale d'une nouvelle dispute. Le garçon est quelqu'un de nerveux.
- Une centaine tout au plus, décompte notre chef. Nous ne pouvons que sur eux, les autres sont trop volatiles mais je te remercie pour ta prise de parole, Viviane. Il y a des choses qui aurait dû rester mais au point ou non en sommes.
Il ne va donc pas me passer un savon ? Je suis un peu déçu à vrai dire.
- Que va-ton faire, alors ? Le gouvernement reste la tête sous l'eau et nous sommes le cul entre deux chaises. Dans les prochains jours, nous devrons faire un choix Renan et son groupe de dégénérés ou Lefert ?
- Tu as oublié nos amis Ackim, ils peuvent les tuer à n'importe quel moment. Ça se trouve, ils le sont déjà à l'heure où on parle.
Ayden déballe un lot de vérité que je ne suis pas prête à accepter.
- Au pire séparons-nous ? Nous couvrirons plus de terrain. Un groupe dans le secteur 9 et un autre au alentour du Mur, propose Kevin.
- Non, l'union fait la force, vous vous souvenez ? Ne sommes-nous pas déjà assez divisé, même ici autour de cette table ?
- Vi, ton proverbe date et ne s'adapte pas à la situation. On a déjà inconsciemment choisi ce qu'on allait faire.
- Rectification, tu as choisi, attaqué-je Kevin.
- Arrêtez tout les deux !, s'interpose Connor, je lâche le sosie de l'homme que j'aime du regard. Nous perdons un temps précieux. Nous devons choisir entre trois issues : aider nos amis, détruire la révolte des groupes dissidents ou le Mur.
- Se séparer est la meilleur chose à faire mais ce sera en deux groupes. L'un se contentera du Mur et l'autre du 9. Aller dans l'Enceinte alors qu'une révolte approche est suicidaire. Je fais confiance à Nick et à nos amis, tranche Ayden en remontant ses lunettes cassées.
- Et ma fille ? Nous devons les aider, plaide Amanda.
Cette pauvre femme à raison. Pour ma part, un seul choix s'impose : Nick. Il n'y a toujours eu que ce nom.
- Attendez, vous comptez laisser nos amis mourir ? Ils nous ont aidé dans les temps les plus sombres. Ils ont tué le président parce que vous l'avez demander. Quand je pense qu'ils ont risqué leur vie pour rien !
Mes veines se réchauffent. Kevin se cloitre dans le silence.
- Elle a raison, révèle mon ami.
Son frère se tient à ses côtés, il nous écoute.
- Non !, décide Connor d'une voix de ténor. Cette fois-ci, personne ne contestera ce que je dirais. Il a fallut que tu t'entiche de Nick pour modifier mes règles. Aujourd'hui, je vais prendre la tête de l'Implosion une bonne fois pour toute.
On entendrait presque le bruit d'une mouche voler. Mes ongles rentre dans le vernie de la table qui me sert d'appui.
- Demain, je réunirai les derniers sympathisants pour savoir ce qu'ils en pensent. Soit il nous aide au 9 soit ils suivent ce qu'il jugent bon. Tu as entendu Nick ? L'Implosion est morte, autant faire comme si elle n'avait jamais existé. Nous nous contenterons d'aller dans le sens du plus grand nombre. Il est grand temps que l'Implosion arrête de semer des cadavres. Je n'emmènerai pas des hommes sur le champs de bataille car j'ai assez de décès sur la conscience. Vous resterez ici, nous improviserons pour nos amis.
-Improviser ?, repris-je. Nous allons nous faire tuer. Le guerre n'est pas là bas, elle est ici, devant nous ! Il hors de question que je me cloitre dans cette baraque en attendant d'être envahit par un nuage de fumée.
- Si mes décisions ne te plaisent pas la porte n'est pas loin ! Je vous jure que si l'un d'entre nous disparaît à cause d'une décision prise sur un coup de tête, je veillerai à lui faire vivre la pire mort possible.
Ses paroles sont un coup de poignard. La colère lui fait dire des choses incongrus, tout comme moi. Nous entrons dans une partie d'échec, qui ploiera la genoux ?
Si je ne peux laisser Nick et les autres à leur sort, cela veut dire ...
Je tourne les talons et fait claquer la porte dans mon dos.
La moisissure qui couvre l'intérieur des poubelles envahie mes narines. La neige baigne de nouveaux sa région d'un liseré blanc. Agenouillée, sur le perron de l'une des maisons qui bordent celle de Noa, je retire une couche de flocons et la projette deux mètres plus loin.
Improviser ... Comment peut-il dire une chose pareille ? Nous n'avons jamais improvisé. L'enjeu, trop massif, nous écrase tous. Je frémis après le passage d'une bourrasque.
Nous sommes trop jeunes, des enfants, dans un labyrinthe. On cavale en quête d'une sortie qui se fait prier. Les lauriers grandissent et nous aveuglent. On devons-nous aller ? Partout. Plus l'on s'enfonce dans le labyrinthe et plus l'on se perd. N'est-ce pas l'objectif ? Notre mission s'érode et fini par devenir futile. La mienne est toute tracé : sauver Nick.
Perdu dans une esquisse imaginaire d'un plan, je répertorie l'ensemble des mes possibilités. Ça sera compliqué, si ce n'est impossible. L'Enceinte est un dragon inconnu qui dévore quiconque s'y approche.
Le réconfort d'une présence trotte jusqu'à moi. Dans cette fin de journée, un labrador au poil d'or vient frotter son pelage contre ma main. Je la frictionne et un sourire se dessine sur mes lèvres. Il n'y a pas mieux qu'un animal de compagnie pour remonter le morale d'une personne en détresse.
Je plonge mon regard dans celui de la femelle qui approche son museau de mon visage. Elle hume mon parfum, se retire et fait trois tours sur elle-même avant de se coucher sur mes pieds.
- Il sort d'où ce chien ?, constate Kevin en sortant du bar-restaurant.
- J'en sais rien mais je crois qu'il m'a adopté.
Je caresse son poil aussi doux que du velours, surtout au niveau des oreilles.
- Connor a pété les plombs, les stress sans doute. Comme moi avec Nick, il ne pense pas ce qu'il dit. Attends deux jours et ce de l'histoire passé.
- Mais dans deux deux jours il ne sera plus là.
- En effet.
Il se penche sur la bête et la gratifie de quelques câlins. Engoncée dans mon épaisse doudoune jaune, je le regarde s'assoir par terre, son manteau empêche la neige d'imprégner son pantalon.
- L'allocution de Nick l'a choqué. Pour lui, l'Implosion vie toujours mais à une échelle plus réduite.
- Ce qui est vrai.
- Nick a menti ce soir là. Je le connais assez bien pour remarquer quand c'est le cas. Il veut qu'on l'aide.
Je me contente de rebrousser les poils de la chienne.
- J'en ai parlé à Amanda et à Ayden avant de partir et ils sont d'accords avec moi. Nous allons nous introduire dans l'Enceinte le soir de l'attaque. Loin de Connor, nous pourrons agir comme il le faudra.
- Mais, d'après ce qu'il annonce, il n'y aura révolte.
- C'est pour ça que mon plan est bancale. Soit le Mur tombe et on pourra sauver nos amis, soit il reste et ils meurent ...
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