68-Descente aux enfers

-29 Décembre 2061-

Vi ... Ce surnom tournoie dans ma tête comme une toupie lancée à pleine allure. Même quarante-huit heure après, elle reste là, bien au chaud, dans mes pensées les plus refoulés.

La centrifugeuse me signale la fin de sa ronde, j'enlève le liquide bleue de la machine et la dépose sur une lamelle pour l'enfiler sur le microscope.

- Essaie numéros ..., annoncé-je à Inter.

Mon ton est dur, enroué, depuis tout ce temps de silence.

Je porte toujours les mêmes vêtements, Lefert n'a pas jugé bon de m'apporter une combinaison, un masque et des gants. A croire qu'il veut va mort, ce qui ne m'étonnerait pas.

- Soixante dix-huit, monsieur.

Je me suis habitué à ce nom à force.

- Merci, Inter.

- Je vous en pris.

Lors de nos premier jour de cohabitation, cette intelligence artificielle me sortait par les yeux, je piquais des colère monstre qui effrayait les sujets de Leferts. La tension a été à son comble le premier jour jusqu'à ce que je trouve la première pièce du puzzle. Après mainte et mainte manipulation, mon génie a réussit à reproduire la moelle osseuse d'Alix. Les moyens technologiques de notre époque nous permet de réaliser n'importe quel rêve de l'ancien temps. Mis à part les voitures volantes.

Je poireaute le temps que la réaction s'opère. 

Les quatre individus n'ont pas bougé d'un pouce depuis que je les ai découvert ici. Ils savent qu'ils courent à une mort certaine mais l'inconnue reste la douleur. Vont-ils souffrir ? Vont-ils d'éteindre dans un sommeil profond ? Personne ne peux encore le dire et même une fois le virus au point ils ne pourront pas nous tenir au courant.

En deux jours, Leferts a continué de me donner des instruction par la messagerie de l'ordinateur. Il a refusé ma proposition d'un virus a action lente. Il veut qu'il agisse dans les délais après l'infection. Grossière erreurs.  

De toute façon, je ne peux pas le contredire. J'obéis sans sourcilier.

- Monsieur, le temps de latence vient de ce terminer. Voulez-vous que je vous face par des résultats ?

Sa voix robotique a quelque chose de vivant dans ses instants si sensible.

- Attend deux minutes, j'aimerai d'abord que tu me parles du mélange de ce matin sur l'échantillon de sang d'Alix.

- Très bien. D'après vos indications et mes calculs expérimentés, votre test est positif. Les globules humain ne prennent plus le dessus sur les globules nytroniens.

- Tu peux calculer la dose qu'il faudrait lui injecter pour que ça face effet ?

- Trois cent quatre-vingt millilitres qui agiront pendant deux ans avant le retour des crises.

Mes roues patines sur le carrelage, je saisis in-extremis le marbre du module. L'ordinateur affiche ses perpétuel schémas et courbes qui ne veulent plus rien dire. Mon imagination a mélangé tant d'idée que je ne me souviens plus de quoi est issu le mélange. Je remercie Inter d'être à mes côtés pour m'aider.

- Parfait, je veux que la transfusion soit faite dans la soirée, avertit Leferts il se débrouillera comme il veut.

Mon doigts traverse l'écran en verre et agrandit une image sur laquelle figure Alix. Elle non plus ne change pas de position. La rousse, recroquevillée, contre la porte passe ces jours entre crise et pleure. Ces premières sont surprenantes. Des cris guttural s'extrait de sa bouche et résonne contre les mur du Bunker. Un coup dans le mur, elle renverse le matelas et s'y allonge pour s'endormir.

Je n'ai pas d'accès audio à sa chambre mais si je pouvais, je lui dirais qu'elle est sauvée. Fini les crises. Fini de poignarder les gens la nuit. Fini les meurtre de masse.

- C'est fait, monsieur.

- A-t-il répondu ?, demandé-je.

Une pointe de colère teinte ma voix. Parler de Leferts provoque une poussée de plaques rouges sur ma peau. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste ...

- Ce soir, quand les autres seront en train de dormir.

Je zappe sur mes compagnons attablé devant un jeu de carte sur le canapé. Les cartes s'abattent sur le verre de la table basse. Les mains, maintenant experte, font virevolter les cartes. Ils dissimulent leur lassitude sous un jeu divertissant.

Une fois par jour, je viens à leur parler. Léni les a mis au courant de l'accord qui me lie à Leferts. Évidement, il fallait sans douter, Arthur et Sibylle désapprouve notre décision.

- Dois-je vous rappeler ...

Comment sa voix mécanique peut-elle être à la fois agréable et déplaisante ?

- Non, je t'écoute, dis-je cassant.

Dans mon dos, je sens le regard désespéré du jeune indien. Les frissons couvrent la peau et me font me sentir encore plus mal que je ne le suis.

- Suite à vos estimations et à celles qui me sont fournis, je peux vous confirmer que le test est positif. En de plus grandes quantités, un individu succombe en moins de douze heures.

Je ne lui réponds pas et extrait dans une seringue le reste de ma préparation.

Mes doigts tremblent alors que je lève le bout de l'aiguille devant mes yeux. La lumière artificielle m'aide à voir couler une goute le long du tube argenté.

"Tu dois le faire, me répété-je pour trouver une source de courage. Pense à tes amis".

Pour donner de la vie à mon imagination, je débite une phrase dénuée d'émotions.

- Inter, passons à l'essaie grandeur nature et envoie le résultat de mes recherches à Leferts.

Je serais près à m'enfoncer le virus dans la peau pour me faire décoller de ma place. Ma tête bat au rythme de mon cœur qui redouble d'effort, avec ma manche, j'éponge mon front.

Huit billes luisantes de peur me fusillent, un regard, le plus clair d'entre tous est celui qui me terrifie. L'audace de ce regard me réduit à baisser le mien sur le sol.

Tel un automate, j'inscris le code d'accès de la chambre stérile dans le boitier. Un bip  m'annonce l'ouverture des portes dans un souffle tiède. Il fait bon dans ce petit espace plus chaud que mon laboratoire climatisé. J'ai besoin de travailler avec les neurones au frais.

Je m'approche du premier venu, un femme d'une quarantaine d'année au cheveux coupés court qui cache une fille de l'âge de Snow. Je pose un genoux à terre mais elle recule d'un pas. Assis sur le sol, ses yeux exprime une profonde terreur qui me brise. Suis-je redevenu ce garçon sans âme qui faisait ce qu'on lui demandait pour parvenir au résultat qu'escompté le gouvernement ? La réponse me refroidit d'avantage.

- Laissez ces pauvres femmes.

Je me tourne vers la voix. Son ton, ferme et déterminé, me percute autant que ses yeux. Des cernes aussi grandes que les chutes du Niagara souligne son regard et ses joues se creusent sous sa peau allé. Elle donne une impression plus bronzé que celle de Vi qu'elle tient de ses origines paternelles.

Il projette son bras devant moi, une veine saille dans l'intérieur de son coude.

Ma bouche devient pâteuse. Je garde mon regard dans le vide et saisit son bras. Sa chaleur tranche avec ma température corporelle. J'expulse un frison d'un coup d'épaule.

La pointe de l'aiguille se rapproche de la cible. L'indien a tellement maigri que j'arrive sans mal à distinguer la bonne veine. L'enfant lâche un cri étouffé quand le bout rentre en contact avec la peau. La légère résistance disparait quand la seringue entre dans sa chair.

J'inspire et pousse le piston qui se réduit. Le liquide bleue disparait de mon appareil de torture. Une fois le produit injecté, je me retire et referme ma porte.

Mes poumons se détende sans que je ne me souviens avoir retenu ma respiration. Contre la porte, ma fatigue éclate et je glisse le long de la vitre. Un tâche de buée suit mon sillon.

Mes jambes se rapproche de mon torse et je plonge ma tête dans mes bras. Ce n'est que quand mes paupières se closent que je découvre un semblant de liberté. Je suis vide, repu, épuisé.

Dix minutes plus tard, j'aperçois Morphée arriver mais il s'envole avant que ma main n'est pu saisir la sienne.

- Vous savez on dit qu'après la mort, une nouvelle s'offre à nous. J'espère que dans celle là, je serai le sorcier qui vous regardera dépérir, déclare-t-il avec des mots plus brûlant que du fer rouge.

- J'ignore ce qu'il se trouve derrière ce voile mais j'espère que la vie s'arrête, lui répondis-je d'une voix douce mais agacée.

- Ne vous inquiétez pas, je le serais bien avant vous.

- Pourquoi vous acharnez vous à me parler ?

- Et vous, pourquoi vous acharnez vous à créer une seconde Épidémie ?

Je masse mes tempes et insuffle de l'air.

- Vous êtes si spirituel alors que vous ne savez rien.

- Et qu'est-ce-qui vous empêche de me faire part de vos problèmes ? Ce n'est pas comme si j'allais ressortir vivant de cette pièce.

Vous ne serez pas le seul ...

- Laissez-moi, imploré-je à demi-voix.

- J'espère que ta descente au enfer sera pire que la mienne ...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top