67-Joyeux Noël
-25 Décembre 2061-
[PDV Viviane]
Mon cœur cesse de s'affoler quand nous arrivons devant la porte de mon ancien "chez moi" mais mon estomac me prend de court. Je plonge près du mur en béton crépi et vomi mes tripes pour le x-ième fois de la journée. Voir ce liquide acide se répandre dans un mélange de terre et de gravillons m'inquiète. Que m'arrive-t-il ?
- C'est laquelle ?
Ayden se retourne et me découvre assise sur le sol gelé qui craque sous nos semelles. Les dix kilomètres de cette nuit nous ont épuisé en plus de la course poursuite en voiture. Il s'apprête à me rejoindre mais je le repousse. Une main au niveau de ma tête, je crache la salive nauséabonde de ma bouche et me relève.
- Celle là.
Je pointe la maison d'en face que Snow rejoint en marchant à petit pas. Ses pieds trainent la poussière sur son sillon, le pauvre esquisse de faibles sourire pour nous rassurer mais je vois bien que ça ne va pas.
Le brun refuse tout de même de me laisser seule et m'aider à me redresser. L'adrénaline qui drainait l'ensemble de mon énergie vers mon poil corporel diminue. Mes forces se retire et me contraigne à prendre appuie sur Ayden.
Le petit roux pousse la porte qui claque contre le mur.
- Snow, bride Ayden crispé.
Son frère a raison, il ne manquerait plus que les gens du quartier apprenne notre venue. Pour le moment, la nuit nous a protégé des regards indiscret et de potentiel suiveur. Nous avons déambulé, sacs sur le dos et carton entre les mains jusqu'à ma maison. Les premiers mètres courut nous ont averti du danger minime, les hommes de la forêt ne nous suivrons pas ici.
Ayden me dépose à l'encadrement de ma porte d'entrée. Le ciel se couvre de nuage noir bourrés de neige s'illuminant grâce aux vagues rayons du soleil. Nous arrivons à temps, une nouvelle journée nous salue.
- C'est quoi tout ça ?, s'étonne Ayden.
Il remet la table en place tandis que son frère entame le tour du propriétaire.
- Rien, laisse tomber, je jetterai tout dans l'après-midi.
Un courant d'air envoie voler un parterre de plumes endormie. Elle s'élève, côtoient les cieux et retombe.
- Non, ça peut attendre, allons-nous coucher plutôt.
- Tu as raison, prenez les deux chambres au fond.
- J'ai toujours raison, allège-t-il l'atmosphère.
Il s'engage dans le minuscule couloir qui donne sur trois portes -enfin, plus maintenant-. Ayden enjambe les porte et attribue la chambre de mes parents à Snow.
- Et toi tu vas dormir où ?
- Ne t'en fait pas pour moi, je suis sûr que le canapé sera ravi de me revoir.
Pour tout dire, le sommeil est loin de vouloir m'approcher bien que la fatigue frappe à ma porte.
- Je doute que tu arrives à dormir dessus, il est complètement éventré.
Son pied rendre dans un tas de plumes qui s'étale un mètre plus loin.
- On va prendre la chambre d'en face, m'assure-t-il.
Celle de mes parents ...
Je me réveille sur le canapé. Ce matin, le courage m'a abandonné. Je me suis assise sur ce bout de tissu pour finir allongée, mes yeux se sont clos et Morphée m'a finalement emporté.
Face à la fenêtre découverte de son rideau, Ayden tapote ses ongles à tour de rôle sur la coque de la tablette. J'envoie mes cheveux en arrière et les mélange dans un brouillon remplit de nœud pour former un rapide chingnion.
- Joyeux noël, fête-t-il en se détournant de la fenêtre.
- On est déjà le vingt-cinq ?
Le temps nous glisse entre les doigts. Il nous fuit de peur qu'on ne l'abime, pourtant, c'est bien l'inverse qui arrive, c'est lui ce fichu temps qui nous ride, nous blesse, nous tue.
- Hé oui.
Je me lève et le rejoins. La neige blanchit le sol rocailleux de sa fine couverture. Noël. La neige. Un combos parfait qui à l'origine rend se jour si magique.
Son regard émeraude projeté au delà des battisses suinte de réflexion. Comme toujours, il réfléchit. Il est doué pour ça.
- Tu t'attends à voir le Père Noël ? Je suis désolé de te décevoir mais il n'existe pas, raillé-je.
Un charmant sourire se dessine sur ses lèvres bien loin d'être aussi parfaites que celles de Nick.
- Non, je regardais la fumée.
Son nez me guide jusqu'à une colonne noir qui monte jusqu'au ciel.
Hier, une page s'est tourné. Aujourd'hui, elle est déchiré. Demain, elle sera réduite en un million de petit confettis.
Mes dix-neufs années sur cette Terre m'ont au moins appris une chose : ne s'attacher à rien, hélas, un sentiment lointain vient étreindre ma poitrine. Il était là quand mes parents sont mort et que je suis partie de cette fichu maison.
- Je ne veux plus jamais avoir à faire à ce genre d'histoire. Commander depuis un ordinateur, ok, mais le terrain ce n'est pas pour moi. J'étais terrifié pour nous mais encore plus pour Snow. C'est mon frère et il n'a que neuf ans mais ...
Je l'arrête en pausant ma main sur son avant bras tiède.
- Je comprends et en aucun cas je n'ai voulu vous mettre en danger. Tu aurais dû partir avec Connor, Kevin serait resté pour m'aider.
- Laisse-moi finir, dit-il d'une voix calme. Cette terreur qui ma pris au tripe m'a fait ressentir quelque chose de nouveau. Je doute que ce soit à cause de Noël mais je me suis senti vivant. Je mettais enfin mon savoir en action, j'étais utile même si je savais que la mort restait dans les parages.
- N'y prend pas trop goût quand même. Cette sensation peut nous mener six pieds sous terre, regarde Nick, il s'est pris d'héroïsme en sauvant Alix et cela pour le mener où ? Vers l'Exil ? Vers la mort ?
Il tourne le dos à la fenêtre.
- Non, son exil l'a mené autre part, vers la liberté, vers toi.
Je médite ses paroles pleines de bon sens. Voir les reste de l'incendie me remplit d'une humeur maussade que j'enverrai bien au loin avec un ballais comme un mouton de poussière.
- Tu veux bien me dire qui à mit cette maison dans cet état ?
Son changement de sujet ravive un fin sourire. Je regarde pleine de honte ce pauvre salon qui n'avait rien demandé pour ressembler à ça. Le rouge monte à mes joues telle une araignée sur sa toile.
- Ne me dit pas que c'est doit, m'accuse-t-il le rire au bord des lèvres.
Mon silence est aussi clair que de l'eau de roche.
- Je ne te pensais pas aussi ... compulsive, cherche-t-il.
J'hausse les épaules et rie de gène. Il m'imite en posant la tablette sur le canapé.
- Tu te moques de moi mais tu t'es vu avec ton engin. On dirait un enfant collé à son doudou.
Nos rires se calme et le silence répand de nouveau sa trainé de poudre.
Un ange passe. Un minute disparaît.
- Joyeux noël, souhaité-je le cœur un peu plus léger ...
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