65-Doux souvenir
-24 Décembre 2061-
[PDV Viviane]
Une larme ondulent sur la peau de ma joue, elle coule sans que je cherche à la retenir. Elle termine sa chute sur mes mains.
L'écran passe au noir.
Les grands oubliés de ma déclaration sont le meurtre du président et Alix. La complexité de la situation ne me permet pas d'annoncer des détails d'une grosseur pareille. La présence d'Alix restera secrète, l'assassinas aussi. De plus, je doute que Leferts riposte en prouvant notre acte, cette mort l'arrange plus que quiconque.
Ma gorge, sèche, réclame d'urgence de l'eau, je saisis la bouteille devant moi et vide le contenu en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je regarde l'heure : 20 h 50.
Le jour nous a quitté bien trop tôt. L'épaisseur des murs du Hangar me permettent d'entre le hululement des chouette couplé au croassement des corbeaux.
Depuis l'instant où les mots sont sortis, une chaire de poule, tenace, imprègne ma peau, granuleuse. Un applaudissement me tire loin de l'ordinateur qui m'hypnotise.
- C'était incroyable ! Tu as une force et une assurance qui dépasse Nick, me complimente Snow.
Le sang me monte aux joues. M'a-t-il vu ? Entendu ? J'inspire un bon coup et me lève.
- Je pensais pourtant avoir été clair en t'informant qu'il fallait garder le silence sur ce dernier point, me réprime Ayden sans pour autant me fâcher.
Son sourire se colle sur son visage embellit par la joie.
- Personne ne m'interdira de parler.
Sa main sur mon épaule, ses doigts presse mon articulation.
- Je suis tout à fait d'accord, maintenant, ne reste plus qu'à savoir si Connor te mangera.
- C'est plutôt moi qui vais le cuisiner.
J'allège l'atmosphère avec une remarque dosé avec justesse.
- Je vais aller préparer mes affaires, j'en ai pour deux minutes, ajouté-je avant de porter mon attention sur le plus âgé des deux garçons. Reste avec Snow, nous ne sommes sûr de rien.
- Je vous entends, nous signale le concerné.
Une touffe de mèches rousse se fraie un chemin derrière Ayden. Mes lèvres se retrousse puis je me dirige vers la sortie. Snow m'arrête et tire un morceau de ma combinaison.
- Je peux venir avec toi ? J'en ai marre de cette endroit moi.
Sa lèvres du bas se distingue de son opposé et ses yeux se transforme en deux billes irrésistibles. Comment voulez-vous renoncer face à une telle moue ? Mon cœur d'artichaut fond devant le petit Chat Poté.
- A condition que ton frère nous suivent, il est hors de question que l'un d'entre vous se retrouve seul.
Il hausse ses épaules.
- Tant qu'on passe prendre nos sacs ça me va.
Ayden arrache la tablette du fil qui la relie aux autres appareils et nous sortons. Le Hangar paraît si vide sans tout ce monde. Il redevient ce qu'il était par le passé : un hangar dépouillé d'un groupe de résistants. Sans mal, j'interprète un hélicoptère au milieu de cet immense espace, entouré par des mécaniciens, des ingénieurs et des pilotes expérimentés.
Les deux frères me trainent jusqu'à la pièce qui leur servait de dortoir. Arrivés avec un sac, ils repartent avec un deuxième, surmonté de deux sac de couchage. Le peu d'affaire qu'ils possèdent nous permet, en un temps recors, de rejoindre ma chambre.
Un couple de gros sac de voyage et d'un carton m'attendent au pied de la porte. Un papier plié en deux repose sur les côtés rabattus de la boite. Sa texture assouplie par l'humidité ambiante le rend encore plus fragile.
"Tu me remercieras plus tard. C."
Je suis stupéfaite par l'attention de Connor, il a pris le temps d'emballer la multitude de bibelots qui peuplent le sol de ma chambre. Une main dans mes cheveux, gras, pour les renvoyer vers l'arrière, je me demande comment il s'y est pris pour rentrer. Je suis la reine du désordre en personne.
Le papier retourne à sa place, Ayden et Snow en retrait, j'entre dans ma chambre et contemple le désastre. Dépouillés de son bazars, la minuscule pièce donne l'impression d'être plus grande. Plus vaste. Plus large. Deux pas suffisent pour que j'arrive à la moitié de la chambre. Le lit, fait, s'exode de nos nuits passés dans les bras l'un de l'autre.
Envolé les câlins au petit matin. Envolé son odeur sur le cousins. Envolé les derniers souvenirs. Tout comme mes livres, nos rires et nos plateaux de nourritures.
-
- Comment tu es arrivées ici ?, me demande Nick le visage baigné par les rayons incandescents du soleil.
Je le rejoins au pied de la fenêtre, son endroit préféré. Nos doigts s'entrelace et mes yeux dévorent se contact.
- Tu vas te moquer de moi mais c'était sur un coup de tête. Je pensais pas resté mais quelqu'un en a décidé autrement.
- Ça ne me dit pas comment ?
Son rire bourre mon cœur de sa drogue. Comment ai-je pût vivre sans ?
- Je passais mon temps à cultiver des champs mais je me suis énervée contre le proprio parce que il ne me payait pas assez. Mauvaise idée, il m'a mise à la porte et je suis partie. La forêt m'a tendu ses bras et je l'ai rejointe à l'aveugle jusqu'à ce que j'entende des détonations. J'ai couru à en perdre allène, je suis arrivée trop tard. Les soldats étaient parti et le Hangar était à feu et à sang. J'ai aidé les survivants et je suis resté pour me laisser embarquer dans cette aventure.
L'extrémité de ses doigts consigne une mèche derrière mon oreille, elle fuie comme la peste le chignon dans lequel j'essaye en vain de la faire tenir.
- Je ne vois pas pourquoi je me moquerai de toi.
- Je sais pas, j'ai cru que ...
Mes mots fondent à l'instant où ses lèvres rejoignent les miennes. Les papillons s'éveillent dans mon estomac déjà tout retourner. Je le laisse mener notre perpétuelle danse qui m'anime comme un incendie. J'ondule comme les flammes. Je me consume comme le bois ...
Je secoue ma tête, persuadée, que ça fera partir ce souvenir douloureux. Joyeux mais douloureux.
Mes yeux se perde par la fenêtre où quelque chose attire mon attention. Une étoile frétillent entre les cimes des arbres. En deux seconde, mon sang se fige pour devenir de la glace pillée ...
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