64-Un jour

-24 Décembre 2061-

[PDV Viviane]

Agir. Voilà la seule chose qui nous reste à faire. Le monde, impatient, nous met face à un futur qu'on pensait loin, à présent, il est proche, à nos portes.

Je tire sur le tissu de ma combinaison imprimé militaire pour aérer les pores de ma peau qui transpire.

- Snow arrive, il veut terminer d'aider avant de nous rejoindre.

La mélodie stressante de mes ongles sur la table en teck me permet de faire le trie sur ce que je vais dire. Etre l'égérie de l'Implosion est un virus, après Alix et Nick, me voici. J'ai accepté sur un coup de tête car je pensais l'exercice facile mais je m'enfonçais le doigt dans l'œil. Bouffée de chaleur sur bouffée de chaleur, j'hyperventile pour réguler ma température corporelle.

- Tu as le même côté impulsif que Nick.

Une main sur mon épaule, il s'installe sur la chaise avec -comme toujours- sa tablette sous le bras. L'écran s'éclaire toute les seconde pour avertir de l'arrivée de nouvelles notifications en lien avec la France et l'Implosion.

Quand je pense que nous avons perdu tout ces gens à cause de notre inaction. D'un côté, je nous maudis de ne rien tenter mais, d'un autre, nous aurions peut-être perdu bien plus.

- Pas tout à fait, j'ai juste saisi la première idée qui m'est venu.

- Tu sais, au départ, on s'était mis d'accord pour que ce soit Kevin, m'informe-t-il.

J'engloutis un rire jaune qui retrousse mes pommettes. Kevin ? Rassurez-moi, c'est une blague. Kevin ?

- Ne te marre pas, me réprime gentillement Ayden.

Une mèche brune tombe sur ses yeux, il la fait partir en arrière.

- Pourquoi Kevin ? Ne me dites pas que sur toute les personnes présente dans ce hangar personne n'a pensé judicieux de présenter quelqu'un de plus éclairé.

Mes mots, bien choisit, garde leur piquant.

- Connor pensait peut-être que le visage de Nick contribuait à notre cause, propose-t-il.

- C'est complétement débile.

- Je suis d'accord avec toi mais tu le connais suffisamment bien pour savoir à quel point c'est une tête brûlé.

- Oh, que oui !

Je rie à l'idée du visage, noir, de Connor traversé par la colère. La dernière fois que je l'ai vu ainsi remonte à l'attaque dans le secteur 6. Nick était parti alors qu'il lui criait de rester.

- Ah mon avis, tu devras annoncer que le gouvernement retient nos amis sans l'avoir déclaré.

- Je ne sais pas, je ne veux pas qu'il leur arrive quelque chose par notre faute.

Ayden porte son attention sur la tablette et continue à pianoter sans répit. Qu'aurions-nous fait sans lui et sans Snow. L'un est une tête pensante tandis que l'autre un rayon de soleil qui nous rappelle que la vie continue.

- Comment fais-tu pour retenir tout ça dans ta tête ?

- La passion, certifie-t-il le regard plein de fierté. Mon père s'occupait de réparer toutes sortes de choses des télévisions aux armes, rien ne surpassé son génie. Adolescent, souvent, je me rebellé contre lui. Son savoir, ses connaissances m'importait peu. Il passait son à travailler et rentrer tard le soir, je ne voulais comme lui.

Son conscient se noie dans un océan, sans fond, de souvenir. Je connais cette sensation. Tu repenses au bon temps, aux bons moments passé dans les bras de ta famille mais ces derniers perdent de leur clarté quand tu te souviens des engueulades, des cris et des sombres instants à leur côté.

Je n'ai pas besoin de lui demander pour comprendre que sa famille, à part son frère, n'est plus de ce monde. Réparer, assembler, créer, voilà ce qui compte aujourd'hui à ses yeux.

- Merci d'être là. Dire que tu ne voulais pas entendre parler de révolution il y a trois mois.

Son sourie anime la pièce.

- Je vous pensais pas comme ça. Quand on me parlait de l'Implosion, je voyais des personnes complètement folles et suicidaires qui cherchaient à massacrer le plus de personnes possibles pour parvenir à ses fins.

- Ce que nous ne sommes pas.

- Ce que vous n'êtes pas, répète Ayden.

Derrière nous, la porte s'ouvre et une minuscule silhouette se dessine dans le filet de lumière lunaire. Ses cheveux, beaucoup trop long, pendent en-dessous de ses oreilles.

- Tout le monde est parti, il ne reste plus que nous et un van. Ils ont voulu partir avant que le nuit ne soit trop avancé, apparemment, il y aurait des gens dans le bois qui nous veulent du mal.

Comme une mère le ferait pour son enfant, j'ouvre mes bras et l'accueille sur mes genoux. A neuf ans, je vois en lui un petit garçon à la recherche de stabilité. Je me promets à moi-même que cette stabilité, il l'aura.

- Mais non. Ils ont peur des loups, mentis-je pour le rassurer.

Son visage se tourne vers moi et son regard, plus haut que le mien, se moquent de ma remarque. Son frère, attelé à la tablette puis à l'ordinateur, réprime un rire amusé qui me fait me sentir bête. Ai-je dit quelque chose de mal ?

- Je ne suis pas un bébé. Je sais que des personnes nous veulent du mal mais, avec mon frère à nos côtés, nous ne risquons rien.

Sa confiance aveugle pour son frère m'arrache presque -je dis bien presque- une larme au coin de l'œil. Ses deux sont plus que fusionnels, ils sont complémentaire. Comme le Yin et le Yang, ils s'assemble et contribue à une certaine stabilité.

- Viviane, on va commencer.

Snow quitte mes jambes, sa présence, chaude, rassurante, et remplacé par la morsure du froid. Je replace la chaise, époussette ma combi, recoiffe mes cheveux et observe l'écran. Une fenêtre rouge s'étale sur tout l'écran et un décompte apparait.

100 ...

- Une fois le chrono terminé, tu seras en directe et diffusé dans toute la France. L'Enceinte te verras et t'enterras.

Nick aussi ...

- Fait vite, soit la plus déterminé possible et dit l'essentiel. Frappe les gens, fait les revenir.

80 ...

- Ne t'inquiète pas, pour les frapper, je vais les frapper. Nous avons un coup d'avance sur Renan, alors avançons notre pion, faisons lui perdre ce qu'il pensait acquis.

60 ...

- Les gens ne réagiront peut-être pas face aux plans à leur plan, cela pourrait avoir l'effet inverse.

50 ...

- Qui ne tente rien, n'a rien. 

40 ...

30 ...

- Ah et aussi, Connor ne veut pas que les français soit au courant pour Nick et les autres. Il pense que ça pourrait être interprété comme un échec de notre part.

10 ...

- Fait moi confiance.

Je lui sors mon sourire le plus sincère. Les chiffres s'affichent puis s'efface telle les films de l'ancien temps. Je revois Marilyn Monroe, Charlie Chaplin et tant d'autres fixé par une énorme caméras.

3 ...

2 ...

1 ...

- Direct, déclare Ayden.

Je me gratte la gorge et commence d'une voix claire et forte, le cœur battant.

- Mes compatriotes, comme à notre habitude, je me présente. Je suis Viviane et je viens du secteur 5. J'ai rejoins, il y a longtemps, comme certains d'entre vous l'Implosion en priant pour apercevoir la fin du tunnel. Tout comme moi, vous ne la voyez pas, je ne vais cacher que ces derniers jours se tâchent d'incertitudes. Comment l'Implosion va-t-elle agir ? Qui portera fièrement la rébellion ? Personne. Aucune tête n'est assez grande pour porter cette couronne, elle nous tue, nous extermine les uns après les autres.

Mon salive fait bloque.

- Je vais commencer mon annonce avec ce premier point. Beaucoup d'entre vous, nous accuse de commettre d'effroyables attaques dont le but est de versé le plus de sang possible. Jamais l'Implosion ne se permettra de tuer quelconque innocent. Jamais l'Implosion ne commettra de meurtre sans raison. Jamais l'Implosion ne méprisera ses semblables. Nous ne voulons de combat armée même si nous savons que l'issue est inévitable. Elle viendra. Un jour.

L'extrémité de mes doigts glacée parcourt mes paumes à la quête de chaleur.

- Le deuxième point concerne ceux qui réalise ces attentats. A leur têtes, un homme qui s'appelle Renan et qui se soucie pas du sang qui remplit nos égouts. Ce soir, je vous informe qu'après nous avoir volé un carnet et un prototype d'explosif, Renan n'hésitera pas à utiliser contre vous, ou plus précisément, contre le Mur. Pensez-le ou non, croyez-le ou non, ils parviendront à leur buts. Ne vous laissez pas entrainer par un besoin impulsif de changement. Il viendra. Un jour.

Je répète les mêmes mots volontairement. Ils doivent les retenir, il le faut.

- Mon troisième et dernier point concerne le gouvernement. J'appelle Leferts à baisser les armes et à annoncer la fin de ce jeu. La partie a assez durée, pour nous, pour vous. L'Implosion jure qu'aucun mal ne sera fait aux habitants de l'Enceinte tout au Rejeté de tout bord politique. La guerre n'est pas notre prédilection, nous voulons l'évité mais il n'y a qu'une porte de sortie : votre retraite, car nous ne fléchirons face à quiconque.

Devant mes yeux, un échiquier se trace sur le plan du bureau. Connor refuse d'avertir la populations sur le sort de nos amis, mais, heureusement pour moi, je ne suis pas Connor. Une fois de plus, j'emprunte, la peau moite, le même chemin que Nick.

- L'Implosion se doit d'être transparente et pour cela il est temps que nous vous informons des derniers évènements. Suite à une intervention d'une de nos équipes, quatre de nos camarades ont été empoisonné par Leferts en personne. Contraints, nous avons dû, il y a une semaine, les livrer à la section scientifique pour qu'ils soient soigné. Depuis, nous avons eu aucune nouvelle et aucune annonce de la part du gouvernement. Ceci est la preuve qu'ils vous cache des choses.

Je recoiffe mes cheveux et redresse mon regard. D'avance, j'entends Connor me crier dessus : "Ne le fait pas, me dirait-il". Mais il n'est pas là.

- Léni, Arthur, Sybille et Nick sachez qu'on ne vous oublie pas ...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top