-24 Décembre 2061-

[PDV Viviane]

La paume de ma main claque sur mon front et réveille les derniers rêveurs. J'imagine bien la trace rouge se dessiner sur mon front, d'abord petite, elle prends son envole.

- Qui aurait pût le voler ?

L'esquisse d'une théorie germe dans mon esprit, elle provoque une montée d'adrénaline. Ma tête entrainée dans son perpétuel manège défie mon estomac au jeu de qui sera le plus fort.

- Qui est rentrée dans cette pièce, mis à par nous et Ayden qui la couve ?

- Nick, Amanda, Alix, propose ce dernier.

Un court instant de silence contribue à éclaircir les pensées de Connor qui se frotte l'arrête du nez. Ackim ne bouge pas, prêt de la porte, il écoute en mettant à contribution son savoir d'ancien soldat.

- Je ne parlais pas de nous mais plutôt d'inconnus, rectifié-je.

Je préfère les faire réfléchir, dans mon cas, je pense -non, je suis certaine- de détenir la bonne réponse. Un courant d'air hivernale lèche mon nez tout rouge.

- Les leadeurs des groupes dissidents, trouve Kevin. 

- Exactement, ça ne m'étonnerait pas qu'ils soient à l'origine de ce vol.

- Putain de merde, jure Connor en shootant dans une chaise en plastique.

Elle part s'écraser contre la taule qui résonne de longue minute après l'impact. Je rentre ma tête entre mes deux épaules.

- On est foutu, lance-t-il dans de grands gestes.

- Dans ce carnet, il n'y avait que des plans d'armement ?, s'intrigue Ackim.

Il part relever la chaise avec ses grandes paluches noires.

- En grande majorité. 

- Imaginons qu'ils soient apte à manier tes connaissances, que penses-tu qu'ils pourraient utiliser ?

- Viviane, je ne suis pas d'accord avec ta question. Elles est trop large, pas assez précise. Il faut se placer dans leur tête, voir comme ils voient.

- Comment veux-tu faire ça ?

Une rage toxique commence à réchauffer mon sang. Je déteste cet air supérieur qu'il a pris pour critiquer ma question. Maintenant qu'il nous a rejoint il se croit pour le plus intelligent d'entre nous ? Même si la stratégie est son point fort, il ne dépassera jamais le génie de nos deux piliers : Ayden et Nick. Le visage de se dernier vient s'imprimer sur ma rétine.

- Parce que tu sorts de l'Enceinte, tu te crois supérieur. Tu ne connais rien de nos plans et encore moins du danger qu'on représente, m'enballé-je la voix un peu trop haut perché.

- Je ne prétends pas être au dessus de vous et je ne vous demande pas de me croire sur parole mais avec les soldats nous fonctionnons d'une certaine façon qui nous sera utile, je le crains.

Mes cordes vocales s'apprête à vibrer mais Connor m'arrête à temps :

- Vi, laisse-le parler.

Ce surnom me nettoie de l'ensemble de mes envies impulsives.

- Mettez-vous dans leur tête. Que veut Renan ?

- Devenir président ?, tente naïvement Kevin.

- Tuer un maximum de tes camarades ?, se lance Ayden.

- Faire tomber l'Enceinte, souffle Connor dans son coin.

Ce n'était pas une question mais une affirmation. Connor connait Renan mieux que nous autre, leur réunion tournaient autour de la chute du gouvernement et cela s'étend à l'Enceinte.

- Et d'après-vous, comme peuvent-ils faire imploser le système ?

- Le Mur.

Le nom sort de mes lèvres comme une prière répété au coin d'un lit un soir de pleine lune. Le silence contribue à rendre la chose plus réelle, mais comment arriveront-ils à faire tomber un édifice de cet ampleur ?

- Il n'y parviendront pas, le Mur est trop massif pour qu'ils s'y attaque, lit Ackim dans mes pensées.

Ayden relève la tête.

- Ce que vous ignorez c'est qu'avec Connor, nous avions commencé à l'élaboré un prototype de ma création.

- De pire en pire, je vous dit, marmonne le concerné.

- Lors de nos moments ensemble, Nick a eu l'occasion de me faire schémas détaillé du Mur dans ce carnet. J'ai appris comment le mettre en pièce, où il faut frapper et avec quoi.

- Attendez, si je résume bien, la pire situation serait que ce prototype soit entre les mains de Renan ainsi que le carnet ?

- Oui, avec les deux, nous pouvons espérer qu'en moins dix jours, ils aient reproduit une dizaine de ces bombes.

- Et c'est des bombes en plus ?, s'exclame Kevin.

Le front d'Ayden prends des teintes de rosées du matin.

- Qu'aviez-vous envisagé ?, sollicité-je.

- La façade du Mur est porteuse, il faudrait la faire tomber pour que le reste s'écroule. C'est pour ça que nous comptions créer une dizaine de bombe sismique. Placez au bon endroit, un faille se crée sur toute la surface du Mur, ajoutez d'autres bombes artisanales et votre Mur part en fumée.

- Mais aucun explosif n'est capable de faire tant de dégât, remarque Ackim.

- Aucune existante. Les miennes y arriveront, je vous l'assure.

Je me place du côté d'Ayden, certes, son plan farfelu me parait bancale mais pas irréalisable. Son cerveau a, par le passé, réussi à créé des balles capable de troués les armures militaires, alors, pourquoi n'arriverait-il pas à terrasser le Mur ?

- Où est le prototype ?, s'interroge l'ancien soldat.

- C'est là que les chose se corsent, nous ne l'avons plus, il a disparu. Je voulais vous faire part de cette bombe mais tout à l'heure, en allant vérifier si elle était toujours bien derrière le Hangar, je ne l'ai pas trouvé. Tout ça parce que Nick ne leur a rien dévoilé.

C'est donc pour ça que les groupes dissidents nous ont quittés, Nick leur avait promis des informations.

- Il n'y a pas de doute, on est foutu, conclut Kevin. 

La tension reste à un niveau élevée, personne ne se permet une remarque jusqu'à ce que la tables, à droite d'Ayden, face retentir sa sonnerie. A l'unisson, nos têtes se rejoigne dans la même direction.

Notre ami la déverrouille, lit le post et le tourne dans notre direction. Une liste de chiffres et de signes se succèdent dans un petit carré couleur sang. A la fin du message, un petit lys blanc rappel l'ancien temps. Celui des monarques. Celui de la privation. Celui de emprisonnement.

Ces trois lignes sont accompagné d'un chronomètre interactif : - 243 h.

- Il faut qu'on parte, tranché-je.

- Quand ? Nous ne pouvons pas évacuer les lieux comme ça en un claquement de doigt, contre-dit Connor.

Le feu réanime la brillance de mes veines.

- Ne me dit pas que tu ne t'y étais pas préparé ! Depuis quatre semaines, tu demandes à ce que nos sympathisants s'éparpillent dans différents secteurs, tu te doutais bien que ça arriverait tôt ou tard.

La main d'Ackim se pose sur mon épaule mais je le repousse.

- Je veux que d'ici vingt-et-une heure il n'y est plus personne, vous compris. Ayden et Snow resterons avec moi pour l'annonce puis nous partirons rejoindre ma maison d'enfance.

- Dois-je te rappelé que le chef, ici, c'est moi !

Connor s'avance, son nez à quelques centimètres du mien. Nos yeux se mettent à l'épreuve de qui sera le premier à se détourner. Un veine bat sur son front et mes cheveux s'ajoute à ma gestuelle. Mes gestes, brusque, tire sur mes points qui deviennent douloureux. Au revoir ma blessure. Au revoir ma nausée.

- Oui mais la seule qui réagit c'est moi, alors vous allez m'écouter. Je prendrai la parole ce soir et ferait ce que je peux pour rétablir les choses. Pendant ce temps, préparez vos valises car ça ne m'étonnerait pas que des civiles encercle le Hangar pour le faire brûler.

Ma bravade prend fin à l'instant où Connor recule et claque la porte derrière lui. Kevin et Ackim parte le rejoindre.

Mon cœur, parti à toute allure, a du mal à reprendre un rythme plus posé. Tournée, vers la porte, je reprends mon souffle.

- Va chercher Snow, nous prenons l'antenne dans une heure ...