62-Le carnet
-24 Décembre 2061-
- Ton histoire est un peu trop enjôleuse, critique-t-elle.
Ses lèvres, pincées par la souffrance, esquissent un fin sourire auquel je réponds. Mes joues se retrousse en direction de mes oreilles, ce mouvement égaille mon visage terne.
Un coup d'œil à la l'appareil m'invite à poursuivre ma distraction.
- J'en ai une deuxième.
Je frotte l'arrière de mon cou.
- Il était deux fois, un garçons -plutôt beaux-gosse- perdu entre son présent et son passé. Au fond, il rêvait d'être accepté par sa famille et de trouver un but dans sa vie. Après une journée comme les autres, il rencontra une fille rousse, elle sût lui ouvrir sur le monde qui l'entour. Il décida de la libérer et de s'enfuit en se cachant dans un laboratoir. Il pensait y rester jusqu'à la fin de ses jours mais son frère le trouva et lui ouvra les portes de l'Implosion. Quelques années plus tard, une amie lui rapporta une radio qui caltait un signal lointain. Une voix persee les gressilemnt incessant, c'etait celle de la rousse. Tous la pensez morte, oubliée à jamais mais ...
Ses doigts resserrent leur prise sur les miens me contraignant au silence.
- Chut ... Je crois avoir saisit l'idée en plus de ton égo surdimensionné.
- Non, la preuve, tu doutes encore de toi. Alix, tu es cette fille, la rouquine métamorphosé en un brasier ardent. Tu es ce feu, cet espoir.
Mes paroles ne l'atteigne pas, la ponction lui retirait toutes ses forces. Ses paupières palpitent prête à céder à la fatigue.
Comme moi, depuis notre retour, elle ne dort pas. Ses nuits se comblent de cris, de mouvements brusque et de gouttes de sueur. Pas besoin d'etre un génie pour comprendre la source de ses cauchemars.
- Promet moi de ne jamais me faire revenir dans le Before et l'After. Je ne veux plus de des simulations.
- Je te le promets.
Ses yeux se closent et m'abandonnent pendant une heure et demi sur mon tabouret trop peu rembourré pour être confortable.
J'entame une série de cents pas entre deux murs. Je réfléchis -encore-. Mon esprit visualise Alix, l'Epidémie, la possibilité d'un remède, ... Trois pas plus loin, je m'arrête un doigt en l'air mais l'avaisse pour recommencer le même cycle une bonne soixantaine de fois.
Le soixante et unième marque la fin de la prémisse de mes recherches. Une idée, non, un éclair me percute aussi violemment qu'une voiture. Eurêka ! Après avoir fait le tour de la question "Alix et sa folie", je pense avoir mis la main sur le problème.
Alix est humaine. Ce qu'on lui a injecté est extraterrestre. Deux substances ou gènes différents l'un de l'autre qui cohabite avec difficulté dans un combat acharné. Si mes premières estimations sont bonnes cela voudrait dire que sa partie humain prend le dessus sur la partie nytronienne. Il faudrait donc, pour arrêté ses visions éveillée, lui injecter une dose suffisante de la molle osseuse extraterrestre.
Cependant, je dois entreposer cette idée dans un coin de ma tête, après cette ponction, la faiblesse d'Alix pourrait lui être fatale.
Je sursaute quand le bip de la machine me ramène à l'instant présent. Je pars retirer le matériel du dos d'Alix, pose un pansement et attend cinq minutes pour qu'elle se réveille. Une mèche rousse dans sa bouche, elle tente de la retirer mais ses mains, liées, ne le lui permettent pas.
Je cours à ses côtés et m'agenouille devant son visage fatigué. J'espère que ma joie ne dissimule pas un faux espoir, je ne saurai comment l'interprété suite à ma succession de mauvais choix.
- Alix ?
Une longue plainte m'encourage à continuer.
- J'ai trouvé comment te soigner. Dès que je serai en mesure de reproduire ta ponction, je t'en injecterai une dose, normalement, ça devrait arrêter tes excès de folie.
- C'est vrai ?, murmure-t-elle.
Sa joie disparait sous ses paupières closes.
- Oui, enfin, j'en suis presque sûr. Par contre, j'appliquerai la théorie quand tu seras remise.
- Je ne veux pas retourner là-bas. S'il te plait, Kevin, pas cette chambre, la cellule si tu veux mais pas cette pièce blanche, m'implore-t-elle entre deux univers.
Je place son erreur sur le coup de la fatigue. J'aimerai répondre à sa demande mais ma voix ne vaut rien ici.
- Désolé, parvené-je à articuler.
Je déglutis puis part ouvrir l'engin pour en extraire les tubes remplit d'un liquide jaunâtre. Ils jonglent entre mes doigts aux muscles engourdis. Du haut de ma tête au bas de mes pieds, mes articulations réveillent une infime douleur.
Je me rassure en me répétant que ce n'est que ma douleur mentale qui se manifeste et non le poison qui a quitté mon organisme.
Le bruit du tissu froissé réveille une vague de frisson dans tout mon corps.
- Je n'approuve pas ce que tu vas faire, soulève-t-elle alors que mes yeux suivent le sillon d'un minuscule tourbillon dans le liquide.
- Moi non plus ...
Je remonte le couloirs titubant de fatigue mais pas que. Ma discussion avec Alix m'a vidé de l'intérieur, surtout quand ses yeux se sont révulsés. Un éclat de méchanceté a obscurcit ses yeux vitreux. Mon départ fut prompte, mon estomac n'aurait pas supporter de la voir se débattre.
Le ronronnement des tuyaux produit une musique peu harmonieuse qui me tient la main jusqu'à la porte de mon labo. Je reste calme au moment où je remarque la présence de notre chère vipère. Mon poids empoigne, à m'en faire blanchir les jointures, les tubes jaunâtres.
- Qu'est-ce-que vous voulez ?, craché-je.
- J'ai un cadeaux pour toi après qu'on est revu un point de notre accord.
- Je doute que ma mémoire soit défaillante et si c'est le cas, je ne me rappelle pas d'avoir d'ombre dans votre proposition ... Pardon, je voulais dire chantage, corrigé-je.
Ma patience arrive à son terme, le voir me pousse à bout. La journée a été suffisamment éprouvante pour me laisser quelques heures de répits. Je n'en demande pas plus de deux, le temps de poser mes idées dans le carnets et de m'allonger sur le lit pour faire un petit somme. Malheureusement, Leferts en a décidé autrement, comme d'habitude.
Son regard essuie toute émotions qui pourrait m'interpeller, en revanche, le mien, sombre, le convie à déguerpir loin de moi. Je tends la main pour ouvrir la porte mais elle reste insensible à ma tentative. J'expire l'air de mes poumons par mes narines.
- Je vous écoute.
- J'ai changé d'avis, tu n'aura plus une durée illimité pour créer ce nouveau virus. Je te donne trois jours, dépassé ce délais et tes amis seront les premiers à précéder une longue liste de noms.
Je lève les yeux au ciel. Ce cinémas m'use, jusqu'où irons-nous dans les provocations ? Aujourd'hui ce sera ma famille, demain le peuple français et dans une semaine tout les terriens confondus.
- Ce sera tout ?
Je retente de faire céder la serrure sans net changement.
- Ne soit pas si pressé, nous avons au moins le temps de discuter, comme au bon vieux temps, siffle-t-il.
Ma colonne vertébrale se dresse et mes muscles se raidissent. Pourquoi ai-je cette impression qu'un serpent grimpe le long de mes jambes ? Je baisse mes yeux mais il n'y a rien.
- Je ne suis plus l'enfant qui venait dans votre bureau dénoncer un collègue défaillant.
- Oui, je dois bien avouer que tu as grandi Nikola.
Il marque une pause puis reprend :
- Avant de te montrer ta surprise, j'aimerai savoir, penses-tu être capable de me pondre ce virus dans les trois jours impartis ?
Ma salive se bloque dans ma gorge, mes derniers éclairs de lucidité et mes notes prouvent le contraire. Les a-t-il lu ? Si c'est le cas, je ne peux lui mentir.
Sa tête se penche légèrement sur le côté, envoutant et déstabilisant.
- Oui, reconné-je.
- Parfait, tu vois c'est bien plus facile quand tu ne mens pas.
J'encaisse la pique qui fait référence à mon frère.
- Vous avez lu mon carnet ?
L'accusation trouve récepteur assez vite.
- Ne nous laisseront plus une seule petite aiguille nous échapper.
La main s'abat sur mon dos pour m'inviter à rentrer dans mon laboratoire enfin déverrouillé.
La porte entrouverte, je me surprends à me demander d'où vienne ces pleures. De droite, de gauche, mes yeux ballaient l'espace. Assis par terre, quatre personnes répartis en deux groupes dans deux chambres vitrifiées sèchent leur larmes en croyant que leur enfer prendrait fin.
Je reste sur le pas, mon imagination dessine leur avenir au feutre indélébile.
- Je te présente sujet numéros un, deux, trois et quatre, désigne-t-il à tour de rôle. Ce seront tes cobayes, le temps est trop précieux pour le perdre sur de simple sourie.
Ma vision s'assombrit. Est-il sérieux ? Jusqu'à présent, je m'étais préparé à tester des rats de laboratoire ou des souries mais pas des êtres humains.
Une force inconnu me force à m'approcher d'eux, leur yeux rouges, mouillés,exorbités par des journées entières enfermés dans un lieu sombre me dénudent. Ils se différencient tous les uns des autres, peau blanche aux plus exotiques, corpulence de la plus squelettique à la plus enrobée ...
Un homme me percute plus que le reste, un indien, bien en chair, entre deux âges me défie de ses deux iris noisettes. Ces cheveux, au reflet verdoyant, me rappelle Léni .
A les voir en tas, assis, debout, je comprends, grâce aux explications d'Ackim lors de notre première mission, que ces personnes sont les individus enlevé depuis quelques semaines.
- Laissez-les partir, je me contenterai de rongeur.
- Mais ces petits animaux ne sont pas comme nous. Nous devons avoir des résultats les plus précis possible.
Je m'apprête à répliquer mes sa mains me retient.
- Je vais te laisser, j'ai une interview à écouter et je parie que toi non plus tu n'y couperas pas.
Il retire sa présence de mon dos et mes muscles se détente. Le talon de ses chaussures le poursuive jusqu'à la porte qui se vé rouille derrière lui.
La forme arrondit des tubes rentrent dans ma peau, je n'arrive pas à me retirer de ce contact visuel. Ils n'ont rien demandé. Je n'ai rien demandé.
Les tubes à essaie tintent sur le marbre et roule avant d'être retenu par les petites rainures.
L'accent britannique de la journaliste, coiffé d'un chignon et d'un robe à fleure roses, coupe le débat de deux spécialistes économique pour annoncer ce qui va suivre.
Un nouveau décors apparait suivit d'un visage, son visage qui me fait flancher ...
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