44-Découvertes

-8 Septembre 2061-

- Allez vide-le !

Après une suite de protestations, je cède et renverse mon sac, le niveau maximum de ma patience atteint. Léni fouille et balance la plupart de mon matériel sur le sol, auprès d'Alix.

- C'est quoi ces vêtements ?

Il redresse sous mon nez mes deux hauts avant de les envoyer valdinguer avec le reste.

- Deux sweat.

Ces yeux entament un trois cent soixante qui me fait me sentir plus imbécile que jamais. Un rire lui échappe, insultant. Cela peut à beau être gentil, je l'encaisse avec difficulté.

- Tu as pensé que nous allons juste entrer dans la tanière du loup ?

Je compris aussitôt. Ma main s'écrase sur mon front dans un bruit sec. Se fondre dans la masse, Nick ! La masse !

- Prends juste deux de ces lampes, elles sont plus puissantes et chargées. Et enfile ses vêtements sombres pour qu'on puisse y aller. Je t'attends dans la voiture.

La porte claque derrière lui. Je remonte la fermeture éclaire et enfile son ensemble noir qui me fait plus ressembler à un espion qu'à un infiltré, de toute façon, avec ma tête je ne peux pas grand chose. J'hésite un instant, mon regard orienté vers Alix, puis me dit qu'elle n'est pas prête de se réveiller. Un pull épais sur un gilet par balle, un pantalon de motard et une casquette sur la tête et je suis prêt. Je jette mon sac sur le dos.

Les gravillons, gelés sous mes pieds, craquent et brisent le silence de la nuit. En dix minutes, nous avons conclu notre plan d'action avec Ackim. Nous traverserons les égouts depuis le secteur 5 jusqu'au 2 où il nous attendra dans la discothèque. 

J'entre dans la voiture et Léni déferle sa force sur l'accélérateur ...

Les lampadaires nous guident à une petite rue du 5, propre et vidée de ces habituels déchets.

- Noa a bien fait son travail, commente Léni.

Il s'approche de la bouche d'égout et nous fait signe de l'aider. Les muscles bandées, les mâchoires serrées et les veines saillantes, nous déposons notre force aux pieds de cet effort insurmontable. Le disque de métal pèse bien une tonne. Je laisse entendre ma douleur entre mes incisives.

La dalle s'élève de quelques millimètres mais c'est ceux qui nous fallait pour la faire glisser. Je ne suis pas le seul à fournir un effort inimaginable. A moitié retiré, Léni se redresse et se frotte les mains. Ses lèvres arborent un sourire enjoué qui se déverse sur nous quatre.

- Que la fête commence, s'enchante l'asiatique aux cheveux verts.

Barreaux après barreaux, mes pieds tâtonnent à la recherche d'un appuie stable. Je saute les deux dernières et provoque un bruit poussiéreux dans les longs tuyaux.

Mon imagination ne les avaient pas prévu si immense, séparés par un ruisseau marron d'un mètre de longueur, deux routes de deux mètres élargissent l'espace. C'est par là que certains convois militaires passent.

- Waouh ... Je ne m'attendais pas à ça. Comment autant de vide peuvent vivre sous nos pieds.

Arthur s'avance, la bouche béante et contemple les bons deux mètres et demi de hauteur qui nous surplombent.

-  Ce ne sera pas la chose la plus inattendue que nous allons voir aujourd'hui, constate Sybille en entamant la marche.

- Ne vous inquiétez pas, l'Enceinte est fait de ses trésors et comme Aladin dans la caverne au merveille vous serez tentés par ses plaisirs, même si vous le nier, les avertis-je.

La semaine qui avait suivit mon arrivée, le soldat qui m'avait fait découvrir les glaces était revenus pour approfondir mes découvertes avant sa mort.

- Pour l'instant nous ne sommes pas là, avançons.

Nous précédons Léni qui ouvre la marche pendant qu'Arthur la ferme. Aucun des deux hommes n'a son pistolet en joue, il est rangé dans leurs ceintures. Le silence des lieux nous met relativement en confiance. Tous les huit mètres, un spot rectangulaire baigne notre chemin d'une lumière jaune ...

Deux heures plus tard, nous arrivons à un portique grillagé, c'est la seule sécurité que nous avons croisé sur une dizaine de kilomètre. Léni se tourne vers moi.

- A toi de jouer le génie.

Je les devance et m'agenouille devant la serrure qui n'est qu'une chaine de métal reliée à un dispositif électrique. Mon sac descend de mes épaules engourdies et déverse le contenu bien utile de Léni. Je saisis une puce et l'installe sur le cadenas numérique. Un clic  signale son ouverture. 

Le portail se déplace et nous ouvre ses portes, nous traversons le mur à une allure ridicule. Je me retourne pour dire quelque chose mais Sibylle nous intime au silence. Des bruits de pas résonnent dans l'édifie. Mon cœur s'arrête à l'affut de n'importe quel son anormal.

Elle retire son arme de son rangement et progresse à pas de velours sur le sol en béton. Plus nous avançons et plus les bruits se rapproche. Un geste de la main nous demande de stopper tout mouvement, nous l'écoutons.

La blonde au multiples piercings abaisse son canon au fur et à mesure qu'elle rejoint la source. Une respiration nous retient en halène mais elle n'exprime que du soulagement.

- C'est bon les gars, ce n'est qu'une fuite d'eau. Vous êtes vraiment des poules mouillés.

Elle revient, les cheveux en arrière, et donne une tape sur l'épaule d'Arthur.

La pression est si forte, que notre imagination nous joue des tours.

Si mon horloge biologique est bonne, je présume qu'il doit être seize heures. Nous marchons sans pause, à part pour grignoter un morceaux de pain, depuis la vieille. L'Enceinte est plus vaste qu'elle n'y parait.

Un panneau rouge attire mon attention. De près, je constate qu'il n'est pas officiel, ce n'est qu'une feuille de papier peinte en rouge et mangé par des lettres noir.

"CHANGEZ-VOUS, VOUS PRENDREZ LA PROCHAINE SORTIE".

D'instinct, je sais qu'ils nous sont destinés. A son pieds, repose quatre piles de vêtements, comme prévue.

Sans se regarder, nous préservons notre intimité en nous changeons à quelques mètres les uns des autres. Ces habits ne m'avaient pas manqué avec leurs coupes extravagantes. Nous autres garçons, avons opté pour un haut rembourré de couleur flachies et des bas serrés et troués. Sibylle, quand à elle, porte une robe longue avec un récolté plongeant qui a l'air de la gêner.

Nous laissons nos anciens vêtements ici pour le retour et rejoignons la prochaine bouche d'égout à trente mètres. Je grimpe le premier et je suis surpris par la légèreté de la plaque entrouverte. J'émerge à la surface, happé, comme les autres, par la vivacité des rues en fin de journée. Des cris, des conversations, des exclamations, tout se mélangent. Notre cul de sac débouche sur la rue passante dont nous avons un bref aperçut.

J'époussette mes vêtements, accompagné des acclamations de mes camarades ébahis.

- Restez près de moi et surtout ne faites pas les touristes de bases en regardant le ciel et autres bâtiments qui peuvent vous sembler incroyable ...

Hey,

Comment imaginez-vous l'Enceinte ? Que va-t-il leur arriver ?

N'hésitez pas à réagir, je répondrai avec plaisir !

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