4-Course contre la montre

-10 Septembre 2061-

J'écrase la pédale d'accélérateur sans un regard pour Connor. Lui qui n'aime pas qu'on lui désobéisse ... Je risque d'être mangé à sa sauce à mon retour. Du moins, si je reviens en vie. Je chasse cette idée pessimiste.

Le trajet tourne sur la même musique, je réfléchis à nos retrouvailles il y a deux ans. Aucun sourire ne teintait ses lèvres et depuis, il n'a pas l'air enclin à m'adresser un sourire ou une once de ce qui pourrait ressembler à un sourire. En plus de 600 jours, nos moments en tête à tête se compte sur les doigts d'une main. Je me demande même s'il ne m'évite pas. Il préfère fuir le sujet qui nous tombera tôt ou tard dessus.

J'ai aussi beaucoup réfléchi à l'éventualité de retrouver mes parents maintenant que je suis loin du gouvernement, je peux enfin discuter avec eux. Or, je sais que ce sera difficile. Je connais assez bien mon père pour qu'il me claquera la porte au nez.

En quatre heures, ma vitesse plus rapide que la normale me permet d'arriver une heure avant l'assaut. Mes mains, moites, glissent sur le volant.

Une fois l'orée de la forêt atteinte, je presse le frein et gare le véhicule. Une fois les pieds sur la terre ferme, je réalise la bêtise que j'ai commise, elle m'arrive comme une gifle. Je suis parti sans même savoir ou il était.

Je fais coulisser la porte arrière et sort un pistolet que je range dans ma ceinture, sous mon tee-shirt. On ne sait jamais. Je dévale la petite descente et m'engage dans les rues plus où moins étroites. Un regard tantôt à droite, tantôt à gauche m'assure que je ne suis ni suivi et que mon frère n'est ni dans les parages. Je me retiens de crier son nom pour me faciliter la tâche.

Dix minutes dans ces ruelles sombres et couvertes de crasse m'épuisent. Asthmatique, mon souffle me manque et reprend dans de grandes bouffées qui ne me suffisent pas. Une main sur le cœur, je tourne sur moi-même à la recherche d'un indice.

Je consulte ma montre : - 30 minutes.

Le temps presse, je ne me laisse plus le temps de reprendre ma respiration et déambule une nouvelle fois dans les rues bondées de monde.

- Pardon, m'excusé-je.

Je me dirige vers une rue très étroite et m'arrête net. Kevin est là , accompagné d'une femme blonde, d'une quarantaine d'années.

- Il faut y aller.

Kevin se retourne, surpris de me voir déambuler sans protection sur la tête.

- Qu'est-ce-que tu fais là ?

Mon manque d'air m'empêche de répondre dans la minute. Cette impression de "j'ai tout mon temps" m'agace. Je me penche pour prendre appuie sur mes genoux et tousse.

- Il faut ... Il vont bombarder le secteur.

Le regard de la femme se transforme en panique que Kevin contient en lui prenant le bras.

- Comment sais-tu ça ?, dit Kevin sceptique.

- J'ai quelques atouts dans mon sac, ironisé-je. Le temps presse.

- Et les autres, on ne va pas les laisser ici ?, s'inquiète le femme.

Les yeux de mon frère appuie cette remarque.

- J'y suis pour rien, si vous avez quelque chose à dire c'est à Connor qu'il faut le faire.

- Pourquoi ?

La femme d'âge mûr parait sincèrement inquiète pour les autres. Est-elle de l'Implosion ?

- On verra quand nous rentrerons, où est le véhicule ?, conclut Kevin

- Suivez-moi.

Je consulte une dernière fois ma montre et constate qu'il ne nous reste qu'un petit quart d'heure. Le temps n'est plus à la marche mais à la course. Mon cœur manque de lâcher à diverses reprises. Je sais que je les ralentis mais mon frère n'en montre rien.

La montre bipe et affiche les cinq minutes décisives. 

- Regardez !, annonce les habitants avec plus ou moins de crainte.

- Qu'est-ce-que c'est ?

Nous passons le dernier pâté de maisons qui nous sépare du van.

- En face derrière les arbres.

Arrivé au véhicule, je fais coulisser la porte et pousse la femme et mon frère à l'intérieur.

Le décompte de ma montre prend fin dans une sonnerie aigüe.

- Monte !

La femme a beau insister le temps est trop juste pour que je rentre. Les secondes que je prendrais seront celles qui manqueront pour fermer la porte et les protéger.

Je la repousse et claque la porte de toutes mes forces. Un dernier regard en arrière m'avertit que la bombe s'est écrasée. Le sol, ébranlé, me défit de tenir debout. Une grande lumière d'un blanc étincelant m'emporte ...

- Nick, Nick, réveille toi !

Des bras me secouent et m'extirpent de mon sommeil. J'essaie de me redresser mais ma tête,  lourde, me lance.

- Ne bouge pas tu as perdu beaucoup de sang.

Mes oreilles sifflent mais je parviens à les entendre, à cause de la peur, leurs voix sont plus fortes.

Mes yeux s'adaptent peu à peu à la lumière et j'aperçois un paysage dévasté, un van couché à moitié contre un arbre et mon frère une entaille au front figée par le sang.

- Kevin, traine le contre le van, il faut que j'arrête le sang.

Les mains sous mes épaules, je suis tiré jusqu'à la taule chaude du véhicule qui garde encore les résidus de l'énergie.

Dans le ciel, des drones s'élèvent et contrôlent la zone. Je remercie les arbres de nous avoir sauvés de l'attaque et de ces engins volants.

La femme presse ma blessure, à l'arrière de mon crâne, et la compresse avec un bandage.

- Il faut qu'on parte, avec les drones et Nick dans les parages nous ne sommes pas à l'abri, constate Kevin.

Son regard quitte le ciel et il se rapproche du véhicule. 

- Tu as raison. Je vais vous aider à le pousser.

Je me redresse tant bien que mal et me retiens sur la femme qui fait contre-poids.

- Tu es trop faible, tu n'arrives même pas à tenir debout.

- Je n'aurai qu'à me laisser tomber. 

Elle m'aide à faire le tour et je m'adosse de tout mon poids sur le véhicule. Le poids de mes deux autres compagnons suffit à le renverser ; heureusement, que ce gros arbre était là.

- Amanda, tu peux conduire ?

- Oui.

Kevin m'allonge dans le van et prend la place passager. Les vibrations du véhicule n'arrangent rien à mon mal de tête, alors que, mes oreilles commencent à perdre ce bruit aiguë et continu.

Dix minutes après notre départ, je suis si faible que je ne résiste pas à la fatigue qui m'assaille ...

Hey,

Vos avis ? Des idées pour la suite ? 

La bande annonce est disponible en médias (juste au-dessus).

N'hésitez pas à commenter tout au long des chapitres, je répondrai avec plaisir !

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