37-Je t'aime ...

Partie n°2 : Que le meilleur l'emporte !

-5 Décembre 2061-

Affalé dans un coin, je regarde Viviane dormir depuis cinq bonnes heures. Quand nous sommes revenus, les bières cachés derrière le Hangar, par Connor, sont parties à vitesse grand V. Les sympathisants et les nouveaux venus ont tenu à fêter leur victoire. 

Ma présence a été courte. Le contre coup m'a frappé avec une force décuplé, la gorge serrée, les muscles amorphes, je tenais à peine debout. Mon discourt a aspiré toute ma vitalité. J'ai vidé d'un trait le liquide, mousseux, brun au goût de chaussette qui m'a donné l'impression d'être dans un tourniqué et je suis monté.

Ma copine a préféré rester avec eux une heure de plus, le temps qu'il m'a fallut pour vider toute les larmes de mon corps. Joie, peine ... Je ne faisais plus la différence. Vi n'a pas reproduit la même erreur, elle est restée en retrait et a compris que je devais être seul.

Depuis, j'admire son visage d'ange illuminé par les rayons de la pleine lune. Un filet de bave pend au coin de sa bouche obstruée par une mèche de cheveux humide. Il émane de son corps endormi quelques petits ronflements que j'écoute avec enthousiasme.  

Ma remise sur pied s'effectue plus vite que la dernière fois. Mon sourire apathique se transforme en un splendide papillon. J'apprends à apprécier ce que j'ai gagner et à regretter avec plus de fougue ce que j'ai perdu. Kevin ...

Il faut que je trouve un moyen d'arranger la situation mais comment faire ? En deux ans nous  nous sommes rarement parlé, alors maintenant ... De toute façon, je n'y peux pas grand chose. J'ai mis toute mon énergie pour me faire pardonner mais Kevin n'a rien voulu entendre. C'est fini plus d'excuse, à présent, c'est à mon frère de faire le premier pas.

- Tu ne dors pas ?, chuchote Vi, réveillée.

Mes lèvres prennent leurs envolent. Je me redresse et m'assois à côté de son bassin. Elle retire la mèche de sa bouche.

- Je préfère vivre un rêve éveillé en te regardant dormir.

- Tu es bête, me réprimande-t-elle avec une tape une le torse.

- Mais pas assez pour te repousser.

Je me penche et noue nos lèvres. D'un élan sur le côté, elle me fait basculer. Mon corps la suit sur la couverture cotonneuse.

- Tu devrais te reposer, je suis certaine que Connor ne te laissera pas de répit dès l'instant où tu dépasseras le pas de la porte. Tu vas devoir repartir illico presto à la rescousse du monde.

- Pourtant, j'ai ma princesse.

Le monde partirait en fumée que je ne le remarquerais pas.

- Oui, mais si son prince veut qu'elle reste en vie et qu'il est un futur avec elle, il devra travailler d'arrache pied, rigole-t-elle d'un rire mielleux qui me fait fondre sur place.

- N'ai-je pas droit à une nuit de repos ?

Ses lèvres plongent sur les miennes, elles se font plus gourmandes. Je réponds, avide de ce brasier qui surpasse le pouvoir d'une foule.

- Je t'aime, lui murmuré-je au creux de l'oreille.

Je tire ses cheveux vers l'arrière pour avoir un accès directe à ses yeux encrés sur ma bouche. Les secondes passent et j'en viens à regretter mes mots. Est-ce trop tôt ?

Je recule, il est évident qu'elle ne répondra pas. Mon égo touché au plus profond encaisse cette défaite. Je me dégage et m'allonge face aux murs qui sent la rouille.

- Je suis désolé. Nick ...

- Bonne nuit, la coupé-je d'un ton froid et distant.

Morphée ne m'a pas emporté cette nuit, nous sommes resté dos à dos et, le matin venu, j'ai fait semblant de dormir pour ne pas être déranger. Ces deux mots que j'ai entendu si peu de fois on franchit les barrières du réel trop vite. Mes pensées ont gagné la course.

Midi approche et à l'horizon, le soleil s'étire de ses plus belles couleurs. Je me retourne et l'observe. Viviane a disparu dès les premières lueurs.

Je décide que ma somnolence a assez durée et descends les escalier.

- Salut, s'enjoue Loïs.

Il passe à côté de moi et attend une réponse que je retiens. J'entre dans la seule pièce capable de me protéger de ce troupeau joyeux. Ce sentiment mélangé à ma peine me donne des nausées. Je pousse la porte de la salle de réunion, Ayden pianote sur son ordinateur.

- C'est incroyable, regarde ça mec.

Je tire une chaise et tombe sans retenue dessus. Il agrandit avec ses doigts la vidéo qui montre un groupe de soldats du contingent qui se débarrassent de leurs armes dans un lacs. Ces images devraient me réjouir mais je suis toujours aussi malheureux.

- Et sourie ! Avec ce que tu as fait hier tu dois être en train de sauter de joie. Tu regrettes ?

- Non, non, c'est pas ça le problème.

- Alors c'est quoi ?

- Rien oublie.

Je me lève tout en sachant que je ne serais pas tranquille tant que je n'aurai pas rejoint un endroit que moi seul connait. Je traine des pieds jusqu'au dehors mais tombe sur Amanda qui m'intercepte. Je souffle et m'apprête à faire demi-tour mais elle est trop près.

- Tout va bien ? Je tenais à te féliciter pour hier.

Son sourire a beau être communicatif, il ne se répercute pas sur mes lèvres.

- Oui, t'inquiète. Merci.

Elle pose sa main sur le haut de mon bras. Ce geste est un concentré d'amour et de soutient. Tout ce dont j'ai besoin et qu'elle seule sait m'apporter.

- Nick, j'ai encore mes yeux pour voir. Dit-moi.

Elle me traine jusqu'à l'orée de la forêt, le plus loin possible des sympathisants qui s'exaltent un peu partout.

- Ça a un rapport avec Kevin ? Tu sais je peux essayer de faire quelque chose.

Justement, je le sais trop bien.

- Non, c'est Viviane, je crois avoir fait une gaffe.

- Quel genre ?, s'intéresse-t-elle.

J'apprécie tant la mère d'Alix que je ne peux lui refuser de répondre. A cet instant, j'ai besoin d'un soutient et de possible réponse pour comprendre.

- Je lui ai dit que je l'aimais.

- Il n'y a rien de mal là dedans.

- Le problème n'est pas là. Elle est restée silencieuse.

- Ah, réfléchit-elle. Tu sais, les gens ne réagissent pas forcément de la bonne manière. Je suis sûre que Viviane avait de bonnes raisons.

- Mais lesquelles ? Je pensais que c'était réciproque.

- Nous autres les filles, nous sommes compliquées et tu dois prendre en compte le contexte. Aime-t-elle quelqu'un d'autre ?

- Pas que je sache.

Loïs poignarde mon cœur.

- Alors, je suis certaine qu'il n'y a que toi, ne t'en fait pas. Après, il se peut aussi que ce mot l'effraye, peut-être que ça a fait resurgir un souvenir douloureux.

- Probablement.

Ma tête se baisse sur mes chaussures.

- A mon avis, tu n'a pas à t'en faire, elle t'expliquera sa réaction.

Son bras retombe alors que je la salue. Mes pieds me mène dans la forêt, un endroit calme et sain. J'inspire l'odeur de la mousse humide qui ouvre mes valves pulmonaires. Je me sens bien, ici.

Au bout d'une heure, je suis surpris pas un boom lointain. Par réflexe, je lève les yeux aux ciel et découvre un objet en chute libre. Sa vitesse m'indique qu'il ne tardera pas à rejoindre le sol, sans parachute. Je cours vers l'endroit que je juge le plus probable, persuadé que ce n'est pas une bombe. Je cours à en perdre allène. Un souffle me plaque contre le tronc d'un chêne mais je repars de plus belle jusqu'à trouver l'objet non identifié, figé, sur le sol feuillu ...

Hey,

Qu'est-ce-que c'est ? La relation entre Viviane et Nick ?

La suite sort mercredi.

Bonne journée.

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