34-Jalousie
-3 Décembre 2061-
Engouffré dans ma couverture, je regarde la nuit passer dans le van. Le sommeil me manque. A chaque fois que mes yeux se ferment, je revois la scène. La morsure de l'hiver, repoussée par ma veste, mon manteau et ma couverture, me fuie.
Depuis une heure, le soleil se lève et me baigne de ses rayons. Les senteurs forestières se réveillent tandis qu'un écureuil, à demi pelé, passe devant moi.
Une nuit ici m'a permis de me libérer. J'ai réussi à faire un tri entre ce que je dois retenir et oublier. Nikolas n'existe plus. Il est le passé, au sein de l'Enceinte. Nick, lui, est le présent, au sein de l'Implosion.
Dans un second temps, j'en suis venu à regretter de m'en être pris à Viviane. Elle souhaitait m'aider rien de plus et moi je l'ai rejeté. Mon cœur est lourd suite à la déception qui débordait de son regard.
Des bruits de pas retirent mon attention, je redresse la tête, camouflé dans le doux tissu, et découvre un garçon de mon âge. Son visage presque parfait, couronné de mèches blondes lui arrivant aux épaules, m'inspire la méfiance.
Je me lève et roule en boule la couverture entre mes mains.
- Qui êtes-vous ?
Je place ma main dans mon dos, là où se trouve le pistolet déchargé.
Il lève les mains et fait signe d'agiter un drapeau blanc.
- Je viens en ami.
Il s'arrête à un mètre de moi.
- Comment pourrais-je vous croire ?
- Vous ne le pouvez pas, mais une personne vous le confirmera.
- Qui ?, dis-je la crosse au creux de ma main.
La surface rugueuse réveille le pire instinct de l'humanité : la mort.
- Viviane.
Ma poigne se dessert.
- Venez.
Je dois bien ça à Viviane après ma réaction ... Je le guide jusqu'à sa chambre alors qu'il regarde chaque recoin du Hangar en éveil. Arrivés à la porte, je frappe, incertain. Les battants s'ouvrent tirés vers l'intérieur de la pièce. Vi, les yeux bouffis, scrute l'intrus.
Ses cheveux font deux fois leur volume habituel, remplit de noueux. Son pyjama jaune contraste avec son humeur. Un sourire timide se fraye un chemin sur ses lèvres. Elle ne daigne pas me regarder, ce qui me soulage car je n'aurais sut quoi faire.
- Loïs, s'étonne-t-elle.
Elle saute dans ces bras. Leur étreinte dure un peu trop longtemps à mon goût. Je regarde ailleurs.
- Tu es en vie, s'extasie ma copine -ou ex-copine-.
Elle encadre son visage de ses mains.
- Je ne pensais pas te revoir non plus. Ça me fait si plaisir de te voir.
C'est bon ou vais-je devoir les supporter encore longtemps dans les bras l'un de l'autre ?
Mes muscles, bandés au maximum, traduisent mon état mental. Mon impatience refait surface.
- Je ... Hum Hum, me raclé-je la gorge, ... Vais vous laisser seuls.
Les deux amis ne disent rien et me laisser partir. Je dois aller passer mes nerfs avant d'éclater. Pourquoi suis-je tant à cran ?
Sous mes pieds, le métal de l'escalier, rouillé, grince à chacun de mes pas. Je ne cherche pas à les diminuer. Je fuis vers la salle de réunion et entre. Ayden et Snow ont déserté les lieux. Il y a de fortes changes qu'ils soient partis manger. Je ne les rejoindrai pas, de toute façon, je n'ai pas faim.
Aussi lourd qu'un éléphant, je m'affale sur une chaise et souffle tout l'air de mes poumons. J'arrache la tablette de sa prise et fait défiler les derniers tweets postés sur Inter.
Ayden a laissé une page ouverte, elle regroupe toutes les réactions suite à mon intervention d'hier. Les notifications défilent en coups de vent quand elles s'accompagnent d'un passage ou de paroles prise dans la vidéo. Leur lecture automatique me sort par les yeux.
Je ne vois pas la journée passer, tout comme la nuit. Le soleil, perdu dans les nuages, illumine la pluie de flocon de neiges. Ils se dépose sur le sol mais fondent à son contact.
Mes rires d'enfant, mélangés à ceux de mon frère, quand nous faisions des bonhommes de neige, chatouille mes oreilles. J'aimerai tellement retourner dans le passé, revivre cette insouciance ...
Les coups sur la porte me surprennent. Je me redresse, le dos endormis, les yeux mi-clos et part ouvrir la porte. Ma bouche est incapable d'articuler une invitation.
- Je peux ?
Mes pupilles se pose sur la peau parfaite de Viviane. Elle n'attend pas mon consentement et entre. La surprise m'envahit alors qu'elle s'adosse à la table en teck, seule.
Je me retiens de lancer une remarque mal placé.
- Il faut qu'on parle.
- Je t'écoute.
Je prends la même position qu'elle, sans pour autant la regarder dans les yeux. Elle ouvre la bouche mais je la coupe à temps :
- Pardon, me forcé-je à articuler, ce n'est pas à toi de parler mais à moi. Je ... Je n'aurai pas dû réagir comme ça, hier. La situation dans laquelle j'étais m'a rappelé quelques souvenirs. Je voulais que ce soit l'un d'entre vous qui prennent la parole mais tu ma poussé et ... Je comprends qu'il soit plus facile d'envoyer un visage connu, celui d'un Exilé, plutôt qu'un inconnu.
Elle étouffe un rire. Je lui lance un regard désespéré.
- Non, tu te m'éprends sur toute la ligne. C'était ton plan, tu te devais de prendre la parole et tu l'as fait à la perfection. Le fait que tu sois un Exilé a capté l'attention des internautes et du public. Alix était un espoir car elle appartenait à l'Expansion. Toi, tu t'es soulevé. Si j'avais sut que ça te ferait tant de mal, j'aurai ...
Mes mains cherchent à atteindre les siennes. Ces mots me réconfortent et me font oublier mes démons. Elle seule représente la lumière qui les vaincra.
- Qu'est-ce-que ça t'as rappelé ?, ajoute-t-elle.
Je lui raconte les grandes lignes de mon jumeau. Jusqu'à présent, l'Enceinte était l'unique connaisseuse de ma coexistence avec Nikolas.
Ses yeux, remplis de compassion, me mettent mal à l'aise. Elle s'approche de moi et enroule ses bras autour de ma taille. Son odeur florale emplit mes poumons. Tel une drogue, je l'inspire encore et encore sans m'en lasser. Son chignon, fouillis, titille ma joue droite. Ses mains caressent mon dos dans un dessin continu.
- Où en sommes-nous ?
Elle se retire et m'observe, anxieuse.
- Pas qu'il y est quelque qui n'aille pas mais ..., m'empressé-je de signaler.
- Tu as peur de Loïs ?
Elle arque un sourcil.
- Non !
Ma voix sonne trop faux pour qu'elle me croie.
- Je ne connais rien de lui et tu avais l'air si heureuse quand tu l'as vu tout à l'heure ...
Je me sens si honteux.
- Entre Loïs et moi il n'y a jamais rien eu. C'est un ami, un très bon ami, rien de plus, croie moi. Tu ne serais pas rancunier ?
Mon front plissé se voit tant que ça ?
- Non !, accusé-je le coup.
- Tu es jaloux alors.
Son rire enjôleur se mélange à sa victoire. Comment arrive-t-elle à lire ainsi en moi ?
- J'en étais sûre, elle embrasse mon nez ce qui répand une douce vague de frisson dans tout mon être. De toute façon, ici comme avant, toi seul arrive à affoler mon cœur.
Elle saisit ma main pour la porter à son cœur. Son corps pressé contre le mien, je l'arrête dans son élan. Mes lèvres se perdent sur les siens, passionnés. Mon estomac entame un grand huit à rendre malade les intestins les plus résistants. Je la pousse sur la table et nous nous perdons dans notre brasier.
Plus notre relation dure et plus les mots deviennent clair dans mon esprit : je l'aime ...
Hey,
Après les horreurs des chapitres précédents, je vous propose un peu de douceur. Qu'en pensez vous ?
La Bande Annonce de l'Implosion est en médias.
N'hésitez pas à commenter et partager, je réponds avec grand plaisir. ^^
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