32-Puissance, force et pouvoir
-2 Décembre 2061-
- Non !
La voix de Vi réveille l'assemblé. Je me tourne vers elle et la dévisage. Je ne suis pas le seule, le soldat aussi mais il est le seul de ces camarades.
- Chut, l'imploré-je.
- Non ! Ils n'ont pas le droit ...
Je lui prends les bras pour la faire taire mais elle se débat. Les corps étendus se reflètent dans ses yeux. Leur peau, livide, me fait frissonner.
Mes pupilles chocolatés dans les siennes la supplie de revenir à elle. Soudain, elle tilte la situation dans laquelle nous sommes.
- Il ... Il faut que tu y ailles.
- Comment ça ?
Nos voix, étouffées, fusent en un temps recors.
Le soldat détourne son attention et retourne à sa tache. Le premier coup de fouet déstabilise le fond sonore de la foule. Le cri du pauvre homme résonne. Nos cœurs se figent. Une rafale de vent nous ballait.
- C'est ton moment. Les filles te garde à l'œil, je t'en pris ne laisse pas cet instant s'éterniser.
- Non.
- Pourquoi ?
Ces bras se redressent. La foule gronde dans notre dos.
- Je ne veux pas finir en pâture, désigné-je les otages, pas comme eux, pas comme Alix. Je ne ferais cette erreur et nous n'avions jamais parlé de cette éventualité.
Elle perd ses mots. Je sais qu'elle m'aime assez pour me garder en vie. Mon tableau de chasse est, certes, bien remplit mais je crois que mon dernier trophée me suffit. Etre Exilé nous condamne à une cible au milieu du front.
- Mon étiquette d'Exilé, murmuré-je, ne me suffit-elle pas ?
Elle se tourne vers ses deux amis qui lui soufflent des mots à l'oreille. La sueur commence à onduler le long de mon front. J'essuie mon nez douloureux sur ma manche de blouson kaki.
L'Implosion doit me détester pour le tas de vêtements tâchés ou détruits.
- Nick ... Là, n'est pas le problème. Tu as fait une promesse, il ne reste plus qu'à la remplir. Je sais et ne me le répète pas, tu encoures des risques, ta vie même, mais il faut qu'on les sauve.
Elle plonge entre mes doigts un pistolet. J'aimerai le lâcher mais je n'y arrive pas.
- Fait-le.
Ses yeux m'implorent de réaliser un souhait soufflé par les deux caméramans.
J'avale avec difficulté ma salive, une boule bloque ma gorge. Mon estomac retourné dans tous les sens m'alourdit. J'affirme ma prise et observe le terrain pour savoir de quelle façon m'y prendre. Mes jambes, raides, refusent de répondre.
Vi me pousse une première fois mais je reste stoïque. En revanche, le deuxième assaut, plus violent, m'oblige à me détacher de la foule.
Je me retourne vers ma copine et la fusille du regard. Des centaines de billes multicolores zieutent mon coup d'éclat. Je prends la forme d'un rongeur chassé par des rappasses affamés. Ma poitrine s'affole de plus belle et je réprime l'envie de céder à la colère vis à vis de cette injustice. Que vont-ils penser de moi ? Vais-je répondre à leurs attentes ? Les bons mots sortiront-ils ? Parviendrais-je à sauver ces sympathisants ?
- Non, je ...
Derrière moi, le soldat remarque le grabuge et s'avance.
Vi s'indigne de me voir perplexe. Je souffle et approche du militaire. Je m'aperçois de son léger pas qui boite.
- A terre, les mains sur la tête, m'ordonne-t-il.
Ces collègues, soudain attentifs, s'apprêtent à avancer mais le soldat lève son poing. Ils s'arrêtent et retournent à leur occupation. Quel laxisme !
- Relâchez ces hommes, bredouillé-je sans trop savoir quoi faire.
Le pauvre homme, fouetté, s'effondre de fatigue. Son baigne dans une marre rubis.
- Tu parles d'eux ?
Sa tête se tourne vers sa victime qu'il pointe du canon de son fusil. Son ton provocateur frétille son sa langue. Doute-t-il de son devoir ?
La colère prend le dessus entre ces chiens qui ne me prennent pas au sérieux et ces victimes innocentes, je suis contraint d'agir. Mon sang bouillonne dans mes veines.
Mon bras réagit avant que je ne lui en intime l'ordre. L'arme, rallongé d'un canon silencieux, est posée à trente centimètre du haut de son crâne. La détente s'abaisse et la balle, créée par Ayden, transperce le dessus du casque. Mon sang froid me glace. Comment puis-je être l'auteur d'un tel acte ? L'impact brise le verre du casque. Les débris tintent sur le sol. Le soldat bascule en arrière.
La foule, affolée, s'agite. Des paroles fusent dans tous les sens, mes oreilles captent des morceaux de phrases mais je suis choqué de ma réaction.
Le militaire geint, le visage entre les mains. Transformé par la rage ses traits se plissent. Ackim apparait.
Il se redresse et retire la moitié de son casque. Heureusement, le rembourrage a permit de figer la balle et de ne pas atteindre sa tête, en revanche, le verre a explosé.
- Tuez-les !
L'ordre émané par la voix de centaure résonne et ramène le silence.
- Je suis désolé, Nick, ajoute-t-il le plus bas possible.
Les coups de canons paralysent le monde des vivants. Les corps, bombés, retombent amorphes. Les pauvres victimes s'inclinent devant ses agresseurs.
Les larmes consument ma vue. Ils n'ont pas le droit. Ils ne doivent pas mourir. Ils sont innocent. Et c'est justement cette innocence qui a causé leur perte.
Je pousse avec une force insoupçonnée Ackim qui rejoint le sol. Viviane et les deux filles accourent. Elles ne sont pas les seuls, des personnes inconnues, brandissent leur armes et commencent, comme moi, à tirer dans la direction des autres soldats.
La foule recule et hurle de terreur. Un autre groupe de résistance s'impose dans cette danse endiablé. Qui effrayera les soldats du gouvernement ?
J'avance vers les corps, morts. Une larme coule, dans un silence mortel, le long de ma joue. Des armures renforcées s'effondrent, d'autres se relèvent ou encore se cachent derrière leurs véhicules troués par les balles.
Je porte mon attention sur Ackim, toujours au le sol. Je le relève avec une idée bien précise en tête. Ma rage aveugle mes paroles.
- Dit à Leferts et son frère que j'arrive. Je vais les tuer un par un.
Je l'envoie valser et il trotte jusqu'aux véhicules. Les tires se stoppent, le temps pour les soldats de partir.
Sur la grande place, les courageux ont maintenu leur position. L'ombre de la mort plane sur eux mais leurs têtes hautes barrent sa route. Le bois des cercueils crépitent, une odeur de cramé flottent dans l'air, des morceaux d'os roules ou craquent sous le poids des véhicules.
Le nouveaux mouvement de résistance, fortement armé, se fond dans la masse. Qui sont-ils ? Une voix me murmure un nom : Renan.
Mon corps est brûlant, animé par une force incroyable. C'est tout nouveau.
Je ma place face à la foule et désigne le spectacle dans mon dos. A quelque pas du camion, le maire git embrassé par une balle perdue.
- Vous avez vu ce qu'ils ont fait. Vous avez été témoins d'une guerre ouverte. Elle ne vous à pas été désigné, personne ne l'a souhaité. Si nous n'arrêtons pas ce conflit nous périrons tous et pas qu'en France. Alors je vous en pris, arrêtez ce putain d'individualisme et allions-nous. L'Implosion est votre allié. Ne me dites pas que le passé ne vous manque pas. C'est faux ! Nous rêvons tous à notre échelle de calme, de confort et de paix. Donc rejoignez les rangs de la résistance, pas forcément l'Implosion, mais celle du monde. Le sang doit arrêter de nourrir nos champs. Acceptons une bonne fois pour toute notre devise. Nous sommes libre. Nous sommes égaux. Nous sommes fraternel.
Je tombe à genoux, vidé de toutes mes forces, et redresse mes poings en croix au-dessus de ma tête. Le liquide au goût métalique entre dans ma bouche sans que je n'y prête de réel attention.
- Ensemble nous les stopperons. Ensemble nous les vaincrons. Ensemble nous vivrons.
Un calme, long, parcourt nos rangs. En ai-je fait trop ? Ne me suis-je pas emporté ? De toute façon qu'en ai-je à faire ou à perdre ? Je suis un Nick du secteur 7, Exilé et ennemi public numéro 1.
- A l'Implosion !, clame une femme.
- Demain nous nous battrons !, proclame un individu d'origine anglaise.
Les revendications anonymes emportent la foule qui réclame à tour de rôles les mêmes phrases qu'Alix.
C'est donc ça. La puissance, la force et le pouvoir qui a empoissonné Alix, c'est si bon, si délicieux ...
Bonjour à tous,
Merci pour votre soutient, Alix et l'Expansion approchent des 3k, c'est fou !
Que ressentiriez-vous à la place de Nick ?
La Bande Annonce de l'Implosion est en médias. N'hésitez pas à suivre mon compte, je viens d'annoncer de grandes nouvelles d'ici le mois de Juillet/Août.
Merci pour vos commentaires toujours aussi magnifiques auxquels je ne me lasse pas de répondre.
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