Ultimatum
« -Qu'est-ce-que t'as dit le psy tout à l'heure ?
Des choses que je savais déjà.
Comme ?
Que tu étais un homme sensible et plutôt fragile émotionnellement. Que tu étais un peu extrême dans tes réactions et que tu avais donc facilement des regrets. Il m'a dit de te surveiller et de te rassurer au moindre doute. Je vais me transformer en super maman poule.
Quand même pas ...
Mais non, t'inquiète pas va. On va manger ?
Oui ... »
On fit la cuisine tous les deux, Marie rentra de son école pour disparaître aussi sec et ne reparut que pour avaler en quatrième vitesse son repas. On était tous les deux sous la couette lorsque Mathéo aborda le sujet sensible :
« -Pour tes parents ?
Je ne veut pas leurs parler.
Philippe ! On va le faire ensemble d'accord ?
Non ! Ce sera pire ! Ce sont les pires homophobes qui soit. Ils nous ferais du mal sans hésiter.
Pas par téléphone. On doit le faire et on va le faire Philippe. Il le faut ! C'est pour ton bien.
C'est faux, ça ne me fera pas de bien de réentendre leurs voix de crapaud.
Si tu ne le fait pas pour toi alors fait le pour moi. S'il te plaît. »
Je le regarda dans les yeux : il avait abattus sa carte maîtresse,celle contre laquelle je ne pouvais pas lutter. Je soupira longuement :
« -Un seul appelle et si ils ne décrochent pas c'est fini.
Darling ...
Un seul appelle ... Mais après t'as intérêt à être une crème avec moi toi. Tu sais ce que tu me fait faire là ?
Quel odieux chantaaaaaaaaaaaaaage. »
Il sourit et m'embrassa doucement. On se fit des câlins, lui allonger sur mon torse et moi sous lui, une bonne partie de la soirée avant de nous endormir.
Cette nuit la je fit un autre cauchemars : mon père traversait le combiner pour venir dans mon salon. Ils nous battaient jusqu'à ce que je sombre dans l'inconscience ... Ils nous insultait et me broyait sous les coups, il blessait Mathéo et n'hésitait pas à nous tordre le cou. Il nous tuerait, un vrai massacre ... J'ouvre les yeux, couvert de sueur, encore remué par la douleur que j'avais ressentit dans mon songe, encore envahit par se sentiment d'impuissance. Je me vais me passer de l'eau sur le visage. Tout à coup je sent une présence derrière moi : Mat' est réveiller.
« -Pourquoi tu es debout à cette heure là ? Revient te coucher...me supplie-il en se collant à mon dos, Tu as encore fait un cauchemar pas vrai ?
Oui ... J'arrive ... Retourne te coucher, tu bosse demain et tu vas être fatiguer.
Toi aussi ...
Moi j'ai pas à prendre la route. Allez ...
Tu vient avec moi ?
Bien sur. »
Il m'attend pour retourner se coucher alors j'y vais de mauvaise grâce.Je n'ai pas envie de me rendormir, j'ai trop peur de refaire des rêves horribles. Alors dés qu'il ferme les yeux je me relève et vais allumer mon PC. Je tape en tremblant le nom de ma mère et celui de mon père dans les pages jaunes ... La tension est dure à supporter ... Je fait plusieurs pages avant de tomber sur plusieurs noms identiques : des homonymes ... Je soupire et les notes tous. Je vais avoir des coups de fils gênant à passer demain moi.Tant pis. De toute façon je peut pas appeler au milieux de la nuit alors il ne me reste plus qu'à chercher le sommeil ...
Assis dans mon lit, à côté de mon homme, je ne trouve pas le repos.Pourtant la fatigue gagne du terrain mais l' appréhension, la peur,la crainte de ce que je vais devoir faire me maintiennent éveiller.
Mon réveille sonne 7h et je l'éteins d'un mouvement lasse. Finalement j'aurai à peine dormis deux heures. Je suis épuiser. Mathéo ouvre les yeux et viens se frotter à moi comme un chaton. J'ébouriffe affectueusement ses cheveux avant de me lever, aujourd'hui il va me falloir double dose de café ... Plutôt triple, pensai-je en baillant.
« -Tu t'es pas rendormit pas vrai ?
Si ...
Tu as des cernes énormes sous les yeux. Retourne te coucher, tu bossera plus tard.
Je peut pas Mat' ... Il faut que je m'occupe : j'arriverai pas à dormir.
Essaie. »
Je le regarde de mes yeux fatiguer et lui fait comprendre que ce n'est même pas la peine. Il soupire :
« -Ce soir je rentrerai tôt pour être là quand tu les appellera. En attendant cherche leurs numéros.
C'est déjà fait ...
Je suis fière de toi. Tu fais des efforts, j'en ai conscience. Je te promet que tout va s'arranger, tu verras.
Je n'y croit pas.
Ensemble Phil, ensemble. »
Il m'embrasse et descend à toute vitesse pour ne pas arriver dans les bouchons sur le périphérique. Quelques minutes plus tard il n'est déjà plus là ... La solitude me pèse. Vers midi je reçoit un bref coup de téléphone de sa part :
« -Coucou, lance il toujours de bonne humeur.
Salut ...
J'ai pas droit à un mot gentil aujourd'hui ?
Tu ne m'en dit jamais toi.
Tu sais pertinemment que c'est faux.
Si c'est vrai ... Bien sur que c'est vrai.
Oh écoute, je t'aime très très fort, on reparlera de tout ça d'accord ? J'aime pas t'entendre dire des choses pareilles.
... Oui ... Moi aussi je t'aime. Je suppose que tu raccroche ?
Désoler, il faut vraiment que je te laisse. Bye.
Bye ... »
A chaque fois qu'il m'appelle au boulot j'ai cette même amertume.Pourquoi ne me donne il pas de surnom comme d'habitude ?Pourquoi n'est il pas pareille ? Est-ce parce qu'il est en publique ? Il a honte de moi ? Pourquoi ? Pourquoi ...
L'après-midis'écoule et je montre une improductivité record. J'ai à peine corriger 30 lignes de code en une journée complète. Je crois que je suis en train de faire une énorme dépression. Un regard à l'horloge m'indique qu'il me reste pas mal de temps avant le retours de Mat'. Pour la première fois depuis longtemps je vais aller au bar et puis tant pis. Un petit coup d'œil sur le site pour voire les animations de cette aprèm' ... encore une soirée de conversation organiser comme la première à la-quelle j'ai été. Un petit vent de nostalgie s'empare de moi et je décide de m'y rendre. Autant s'amuser puisque je suis incapable de bosser un tant sois peu. Je commence à chercher mes clefs lorsque je réalise que c'est Mathéo qui les a pour la simple raison qu'il va au taf' avec ma voiture.Énorme déception qui s'en suit d'un sentiment d'enfermement insupportable. J'ai pas envie de rester à la maison à me faire chier mais pas un pote ne pourra passer me prendre. Il va falloir se résoudre à bosser comme tout le monde mon vieux. Je me réinstalle devant mon ordinateur, plus démotiver que jamais.
PLAF !!Ma tête vient de tomber sur mon clavier et c'est assez douloureux.Je m'étais assoupis, le visage calé dans ma main, et quand elle à glisser je me suis vautré magnifiquement. Une suite de caractère invraisemblable constelle mon écran et je commence à pester :il va falloir que j'appuie sur ''effacer'' pendant des heures !Une furieuse envie de frapper quelque chose monte monte monte ...Heureusement que j'ai un punching-ball. J'aime la boxe, surtout dans ces moments là. Pour mon patron : UNE BONNE DROITE !! Pour ma voiture porté disparus : CROCHET DU GAUCHE !! Pour mon père : DIRECTE DANS TA FACE !!! Pour ma vie qui perd totalement les pédales : UPERCUT + KICK+DROITE+COUP DE GENOU+PUNCH !!!!!
RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!
Après avoir bien démonter la tête de mon sac de frappe je me sent un peu mieux. Je me sent à nouveau prêt, combatif, j'ai retrouver cette énergie qui me caractérisais. J'arrête de déprimer ! Je me fait un café corsé et entame une session de travaille avec une énergie renouveler. J'ai envie d'expédier cette histoire d'appel au plus vite, vivement que Mat' rentre à la maison.
J'entends la porte s'ouvrir puis se refermer accompagné d'un « Je suis rentrer ! » enjoué. J'avale une autre gorgé de café froid et reste devant mon écran noirci de caractères. Il monte pour aller à ma rencontre et quand il entre dans la pièce je lance un« Salut. » sans lever les yeux de mon écran.
« -Tu as l'ère en meilleur forme que ce matin. Tu as appeler tes parents ?
Non.
Darling ...
Je t'attendais pour le faire.
Je te trouve froid avec moi aujourd'hui ... Il se passe quelque chose ?
Pas vraiment. T'es aussi comme ça quand tu me téléphone. »
Mon ton était tellement ironique que j'ai eu l'impression de lui cracher au visage mes derniers mots. Il me regarde de travers et se laisse tomber sur une chaise.
Je réalise que mon ton était très agressif, comment ça se fait que je n'ai aucun regret alors ? Mathéo semble encore assommer parce que je vient de dire, il a dû lire entre les lignes et comprendre que je l'insultais presque. Il est intelligent et il me comprend, il sait que ça ne va pas quand je lui parle comme ça. Il sait que ça ne va pas du tout :
« -Stop. Dit moi ce qui ne va pas. Maintenant. Tu as un problème avec moi ?
Si j'ai un moi j'ai un problème ?! Laisse moi rire ! Toi par contre tu as clairement un problème avec moi ! C'est quoi cette merde !? Tu me calcule plus ? Tu veut te taper ta collègue Sophia ?! Après tout elle est super sexy !! »
Je vient de me prendre une gifle monumentale à m'en dévisser la tête.Quand je relève les yeux je vois Mathéo avec un visage crisper. Ses yeux sont embrumés de larmes et pourtant il me regarde avec colère :
« -Tu es une belle ordure Philippe ! Dit moi ce que je t'ai fait pour que tu soit aussi cruel ? Je t'ai jamais mentis, je t'ai jamais tromper, j'ai toujours été là. Alors qu'est-ce-que j'ai fait pour que tu soit aussi méchant ? »
Savoie est empreinte d'émotions, je croit qu'il est sur le point de pleurer.
« -Dit moi ce que je t'ai fait !!
Casse toi. Si tu ne m'aime plus casse toi. »
Il fond en larme et entre deux pleures il gémit quelques mots :
« -Pourquoi ... Pourquoi ? Qu'est ce que j'ai fait ? »
Je m'en veut mais ma colère n'est toujours pas retomber. Je suis ignoble ... Je suis un monstre. Il n'y est pour rien mais je lui en veut quand même. Alors je me lève est lui lance une réplique cinglante en pleine face :
« -Arrête de chialer Mathéo. Garde tes larmes pour celui auquel tu tient vraiment.
Mais c'est toi que j'aime !!!
ALORS POURQUOI TU M'ENVOIE CHIER QUAND TU M'APPELLE LE MIDI !!? T'AS HONTE DE MOI C'EST CA ?
Tu comprend pas ...
Non ! Ça c'est claire : je comprend pas. Pourquoi tu m'appelle si t'as pas envie de me parler ? Pourquoi tu m'appelle si tu veux pas me parler !!!?
Tu comprend pas ...
Arrête de répété ça, tu me fait pitié. »
Il pleure de plus belle et ça m'exaspère plus que ça ne m'émeut.
« -Va y !! Explique moi ! Comme ça je comprendrais !! »
Ilse recroquevilla et enfouis son visage dans ses mains tout en pleurant :
« -Je ... Je peut pas ... Je l'ai pas dit ... Ils savent pas ... Je suis obliger ... Je suis désoler ... Je suis désoler ... Je voulais pas... Je peut pas faire autrement ... Je peut pas ...
Tu peut pas quoi ? Tu peut plus m'aimer ? Tes sentiments ne sont pas assez fort pour les assumer en publique ? Tu as honte d'être homo ? Moi aussi ! Mais parce que je tient à toi je ne me cache pas ! Je croyais que toi aussi ...
Mais ils vont me virer ... Je vais perdre mon emplois ... Je peut pas ... Je peut pas ... »
Je suis tellement dégoutter ... tellement dégoutter ... Mathéo est un lâche ... Je pourrais pas passer en dernier dans sa vie, je ne pourrais pas être si peu important. Je ne pourrais pas supporter d'être un accessoire alors qu'il est tout pour moi.
« -Mathéo, si lundi soir tu ne m'as pas assumer à ton travaille alors ce sera finis entre nous.
Quoi ? ... non ... Noooon ...
Je ne pourrais pas vivre avec toi alors que tu n'en as rien à faire de ce que je ressent.
Mais c'est faux ... c'est faux ...
Alors arrête de me prendre pour un abrutis et assume notre couple. Si tu ne le fait pas alors c'est fini. Ce soir je dors à l'hôtel, bonne nuit. »
Sur ses mots je monte faire mon sac, réserve une chambre dans un motel pourris du centre ville et appelle le taxis. Je redescend avec mes affaires pour plusieurs jours. Mat' est toujours bouleversé, on dirait à la tête qu'il fait que le ciel lui est tombé dessus.
« -Passe un bon week-end Mathéo.
Mais où tu vas, baragouine il ?
A l'hôtel. J'ai appeler le taxis, comme ça tu pourrais continuer d'aller bosser en voiture.
Je ... Reste ...
Non. Je reviendrais lundi, libre à toi de partir ou pas, de m'aimer ou pas, de m'assumer ou pas. En fonction de ce que tu vas faire je verrai.
... Mais ... Je t'aime Phil ! Pourquoi tu en doute ?!
Parce que tu ne le prouve pas ... Je t'aime bien plus que ce que tu ne croit Mat' seulement ce n'est plus possible, je ne le supporterai pas. Il faut que les choses changes. J'espère sincèrement que tu fera le bon choix ... Peu être à lundi ... »
Et je referme la porte derrière moi puis monte dans le taxis puant qui démarre. Le chauffeur édenté se retourne :
« -Où est ce que je vous dépose ? »
Je lui tend l'adresse et regarde par la vitre tinté : je vois Mathéo pleurer contre la fenêtre alors je détourne le regard. Le taxis démarre puis tourne à gauche en quittant la rue, à l'instant ou mon domicile disparaît de mon champs de vision je fond en larme.Je pleure à en couvrir la musique :
« -Qu'est-ce-qui va pas monsieur ?
J-J'ai f-fait quel-quelque-que ch-chose d' ho-horrible ...
Mais ça peut pas être bien grave.
Si-i ... J-j'ai b-blesser la-a p-personne-ne que j-j'aime ...
A vous voir dans cette état vous êtes aussi blesser. Si votre relation est destiner à durer alors ça s'arrangera. Le bon dieu fait toujours ce qu'il faut pour ce genre de choses. Il ne va pas rester à rien faire en vous voyant dans cette état.
M-mais je l-lui ai dit-i des ch-choses h-horrible-e ...
Vous les pensiez ?
N-non-on ...
Alors vous serez pardonner. La vérité et l'amour triomphe toujours mon brave. Croyez en la bonne fortune et en la volonté du seigneur. »
Je ne demande qu'à le croire. Je finis par me calmer gardant pourtant un regard infiniment triste sur le paysage qui défile devant moi. Il ne me pardonnera jamais de lui avoir poser un ultimatum ... Il va partir ... Lundi ma maison sera vide ... Je le sait ... J'ai mal.
Le taxis se gare devant mon hôtel et je descend après avoir payer la facture exorbitante. De guerre lasse je monte dans ma chambre décrépis et me laisse tomber sur le matelas dur et grinçant. Je m'endors et laisse le temps filer : les jours à venir vont être long. J'ai déjà envie de rentrer chez moi, de prendre mon bébé dans mes bras et de le couvrir de baisés mais je ne peut pas,je doit être fort. Si je rentre maintenant je ne prouverais qu'une chose : je suis un faible qui n'a pas de parole. Je lui ai demander de choisir et il faut que j'assume la possibilité qu'il choisisse son travaille plutôt que moi. C'est moi qui ai voulus ça... Je ne doit pas avoir de regret, je n'aurai pas pût vivre comme un objet en fond dans sa vie. C'est peu être égoïste mais je veut être le centre de son existence tout comme il est le centre de la mienne. Je ne suis qu'un enfoirer égoïste ... Je suis un salop ...Je lui ai demander de choisir entre les deux choses qui peuplait son monde au quotidien, je lui ai demander de sacrifier une partie de sa vie. Qui ferait ça ? Quel petit copain demanderai à l'amour de sa vie de tout abandonner pour lui ? Comment ai-je put être aussi bête, aussi imbus de moi même ? Je l'ai mit dos au mur ...Qui suis-je pour m'autoriser ça ?
Le lendemain j'ouvre les yeux vers 13h : je n'ai pas penser à prendre mon réveille. J'ingurgite quand même mon traitement et vais manger dans un Mcdo puisque la demi-pension n'est pas faite dans l'établissement. Stupide hébergement à bas coût. Alors que je passe commende une feuille tombe de ma poche : les numéros probable de mes parents. Je récupère ma commande et fours le papier dans ma poche. Je mange vite fait puis retourne à l'hôtel. Je compose le premier numéro de la liste ( heureusement il n'y en as pas beaucoup ).
« -Allô, je suis bien chez monsieur et madame Douhet ?
Oui ...
Aviez vous un fil nommer Philippe ?
Euh non ...
Excusez moi, faux numéro. Bonne journée. »
Je raccroche et compose le numéro suivant. Dites moi pourquoi je fait ça ? A oui, pour faire taire une vieille rancune qui me pourris la vie. Bien sur : comme si parler avec les gens que j'ai fuit me fera du bien ! Je vais me pourrir encore plus la vie oui.Mais au point ou j'en suis ... Au bout de plusieurs appels je tombe enfin sur une conversation ''intéressante'' :
« -Aviez vous un fil nommer Philippe Douhet ?
Oui pourquoi ? Si c'est à lui que vous voulez parler ça ne va pas être possible. Il ne vit plus ici. "
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