Seul avec mon fil
« -Mais non, tu es un père formidable.
Tu sais que c'est faux : j'ai fais passé mes besoins avant les siens et il en a pâtis.
On as fait bien pire comme erreurs. Par exemple il y a eut la fois où on s'est trompé de catégorie d'âge pour le lait en poudre. Il a faillit être malade, ça c'était une grosse gaffe.
Tu crois que nous sommes de mauvais parents ?
J'étais tenter de le croire pendant un moment ... Et puis j'ai réaliser ce que j'avais sous le nez, ce que je voyais tout les jours : regarde le. »
Notre petit blondinet aspire bruyamment sa tétine jaune à petits lions par séries de deux ou trois tétées.
« -Alors ? Tu trouve pas qu'il est très réussi ?
C'est pas nous qui l'avons fait.
Physiquement non, mais c'est nous qui l'avons forger tel qu'il est et tel qu'il sera. Sacha est une merveille, peut être pas grâce à nous mais au moins il est épanouis, non ? Et ça c'est grâce à nous. Il faut se lancer des fleurs un peu, si nous n'avons pas confiance en nous personne ne pourra nous faire confiance. Puisque tu as un bon fil, tu es un bon père. En tout cas, pour moi, et sûrement pour lui aussi. »
Je le sent sourire sans le voir, ses lèvre frôlent mon haut. C'est la première fois depuis qu'il a appris la mort de Mme Jourdan ... Sa voix encore un peu étrangler semble pourtant un peu apaisé :
« -Phil, prend ta semaine s'il te plaît. Il faut qu'on aille aux obsèques de mamie en Alsace.
En Alsace ?
C'est là bas qu'elle vivait à la charge de mon oncle, c'est là bas qu'elle voudrait être enterrée.
Mais, et le petit ?
On l'emmène.
Un bébé à un enterrement ?
C'est la famille Darling. »
Cette phrase, je sais que pour lui elle symbolise les plus grandes choses,qu'elle résume toute sa vie et celle des siens : la famille avant tout. Et c'est ça qui nous différencie en fait, lui et moi :la famille et les liens. Je sais que c'est important, que je fait partie de ceux qu'il appelle la famille, alors je dois faire l'effort. Surtout, par égard pour cette femme, je me dois de me recueillir. Après tout, elle m'a accepter dans une sphère où jusqu'alors je n'avais pas ma place, elle m'a permis de trouver un point d'ancrage, un lieu ou revenir.
« -Je vais voir ce que je peut faire, je ne te garanti rien. Si on nem'autorise pas de congé alors je resterais seul ici avec le petit. »
J'appelle mon employeur pendant que Mathéo monte dans notre chambre chercher deux costumes noirs et mes cravates de la même couleur.
« -Allô monsieur ?
Allô ? Ah, Philippe, vous avez finis le programme que vous aviez à faire ?
Euh, non, presque. D'ici demain c'est plier. Mais je voulais vous demander un congé.
Encore ?! Non ! Ça suffit les congé ! Vous croyez qu'avoir un gosse vous autorise des vacances ou quoi ? D'abord votre congé paternité, les kilomètres de vacances et maintenant ça ? Alors même que vous travaillez à domicile ? Ça ne vous suffit pas ? Dites le si vous voulez êtres père au foyer et démissionnez.
Excusez moi d'avoir un enfant en bas âge et un maris inapte. Je souhaitais juste aller à un enterrement de famille dans le Nord. Vous connaissez sans doute le deuil, ce mot ne vous est pas étranger.
Ce n'est pas parce que vous êtes un éminent chercheur que vous pouvez me parler sur ce ton ! Je reste votre supérieur hiérarchique monsieur Douhet.
Jourdan.
Oui, bon monsieur Jourdan, c'est du pareil. Quoi qu'il en soit, qui est mort ?
La grand-mère de mon maris.
Toutes mes condoléances mais je ne peut pas vous donner de congé pour ça. Vous avez déjà trop tirer sur la corde et ce ,n'est pas de la famille proche vous comprenez.
Quoi ?! Mais je bosse pour quoi moi ?! Vous savez la quantité de travaille que je plis en une semaine ? Pas d'augmentation et un salaire moyen, vous voulez que je vous dises ? J'aurais dut vendre à mon propre compte ! Et même si ce n'était que ça ! Vous savez ce qu'est le deuil non de non ! Et pire ! Je fais comment moi ? Pour bosser, m'occuper de mon gamin et emmener mon maris en Alsace ?
Ça monsieur, c'est votre problème. Si vous n'êtes pas content, démissionnez. Bonne journée et n'oubliez pas votre dossier. »
Le petit clic de la ligne qui se coupe ...RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !! Bon...
« -Chéris ?! Tu sais lire les noms des villes ?!
T'es blond ou tu le fais exprès ?!
Bon et bien ... GPS.
Quoi ?! »
C'est vrai qu'il entend pas depuis l'étage ... Je monte le rejoindre.
« -Tu t'en sortirais avec un GPS ?!
Qu'est-ce-que ça veut dire ?
Que je reste là.
Ton boss t'as dit non ... »
Je hoche timidement la tête. Dans ses traits on peu lire la crainte et la déception. C'est terrible mais il va falloir faire avec. Ses larmes coulent encore un peu sur les côté, sûrement pense-t-il à son aïeule.
« -Alors Sacha ne la verra jamais.
Je ne pense pas que montrer un corps en mis en bière à un nourrisson soit une bonne idée.
T'as raison ...
On as des photos d'elle non ?
Un peu, quelques une. »
Les yeux rivé au sol, il semble sur le point de perdre à nouveau le peu de calme qu'il a réussi à ramener en lui.
« -C'est horrible ... mamie ...
Elle était presque centenaire, elle a eut une très belle vie croit moi. Et elle savais, j'en suis sûr, que maintenant que tu avais Sacha tu pouvais te passer de sa présence physique. C'était son heure. Elle aura eut sa famille tout autours d'elle jusqu'au bout et elle a fait de grandes choses ... »
Je ne sais pas si c'est très réconfortant mais il approuve en dodelinant de la tête.
« -Tu vas vraiment y arriver seul ? Allez là bas ?
Je sais pas ... Si je me perd je ne pourrais pas revenir ... Je préfère faire voiture commune avec mes parents. Comme ça il n'y aura pas de problème, ils partent ce soir.
D'accord, prépare tes affaires. »
Il s'éloigne du creux de mes bras et finis son sac rapidement. Sa valise entièrement bouclée il revient dans le salon pour écraser ma taille contre lui.
« -Darling ...
Fait bien attention à toi surtout.
Ça va aller avec Sacha ?
Il passe avant tout le reste et tu le sais. Tu vas nous manquer.
J'en ai pour une petite semaine, pas plus ... Vous allez beaucoup me manquer aussi. J'aurais aimé que vous veniez.
Te amo mi amor.
I love you too darling.
Rentre vite.
Une semaine.
Pourvus que ce soit court.
Je vais dire au revoir à Sacha. »
Il pose une bise sur mes lèvres avant de partir, gardant le contacte le plus longtemps possible. Moi j'accompagne la lente fuite de ses bras du bout de mes doigts. Il s'éclipse vers le couloir sombre,lorsque je le rejoint et m'accoude à l'encadrement de la porte il est pencher sur le berceau. Sa voix perdu dans les barreau du lit semble étranglé et hachée :
« -Papa t'aime fort bébé, papa t'aime très très fort. Il va revenir bientôt, promis ... Promis. Ne grandit pas trop vite, et si tu t'avise de dire « papa » ou « daddy » quand je ne suis pas là je te mange tout crus à mon retours. Je t'aime mon cœur, soit sage, n'embête pas daddy, laisse le bien dormir et travailler. Je vous appellerais tous les jours mes trésors, à très vite mon bébé. »
Il couvre son fil endormis de bisous et de caresses, Sacha lui, sans même se réveiller, fait une sorte de couinement adorable avant de téter sa langue. Mathéo pousse un gémissement attendrit, pose un dernier baisé sur son front et en quittant la pièce me prend dans ses bras. Après une trop courte éteinte et il baisé d'adieu il quitte la maison, valise à la main.
Mathéo est partis, je suis seul à devoir m'occuper de mon petit de deux mois qui ne fait pas ses nuits en plus de mon travaille à temps plein. Si je ne m'organise pas ça va être l'enfer, alors je prépare deux bib' d' avance dans le chauffe-biberons. Je dois toujours avoir trois manipulations préparer d'avance, tout doit être prêt pour toute éventualité comme ça je pourrais bosser dès que j'aurais un trou avec le petit pendant ses phases de sommeil.
La journée s'est globalement bien passé finalement, pas trop de problème, j'ai réussi à faire mon boulot et m'occuper de Sacha. Ça aurait été théâtrale qu'il exprime fortement l'absence de son père mais ce n'est pas arriver : pas plus de pleurs, pas moins de pleurs, pas plus d'appétit, pas moins non plus, pas plus de difficultés à s'endormir et à mon grand désespoir pas moins. Bon,reconnaissons que j'ai galérer avec les biberons, les couches, les cauchemars, les berceuses, les colères, la fatigue, la peur, tout ça ne m'a pas laisser beaucoup de temps. Je plain les familles monoparentales à plein temps, c'est rude. Heureusement,là il dort, je peut bosser avec mon collègue :
« -Oui, et là tu change 111011010110 en 111011010010. Ensuite tu ...
IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNNNNNNNNNN !!!!!
Philippe ?
Mon fil. Je revient.
C'est la quatrième fois aujourd'hui, il est où ton maris ?
En Alsace.
Mais qu'est-ce-qu'il fout en Alsace ?
Enterrement.
Oh, pardon, mes condoléances.
Je lui transmettras, là faut vraiment que j'y aille. Ce sera pas long. »
Il soupire las et moi je descend pour la centième fois les escaliers.Entrer dans la chambre plongé dans le noir, allumer la lumière,éteindre la veilleuse, prendre et consoler le petiot.
« -Hou, vient là. Qu'est-ce-qui ne va pas ? Tu voulais voir daddy ?
AAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaah ... AaAAH !
Crapule. »
Il se met a gazouiller un moment avent de fermer les yeux en mâchonnant mon T-shirt, le couvrant de bave.
« -OK, j'ai compris. Monsieur veut faire sa nuit sur daddy. Pas le choix... On emmène qui pour te tenir compagnie Sacha ? Dino oudoudou ? Allez, M.Dino. »
Je remonte avec mon petit à un bras, la peluche verte et orange vif calée sous le bras. Mon loupiot se muche contre mon torse devant les yeux surpris de mon collègue et du stagiaire qui vient d'arriver. Je m'assoie de nouveau face à la caméra, mon curieux chargement toujours agripper à moi.
« -Euh ... Philippe ?
Désolé, il dormira pas sinon. Faites pas attention à lui, il va fermer les yeux et dormir comme un loir. On l'entendra pas.
T'es sûr que ça va ? Tu devrais peu être prendre un ou une baby-sitter ?
Règle 6 de papa : pas de nounou. On ne veut pas d'une tiers personne qui critique notre mode d'éducation et envoie tout en l'air dès qu'on as le dos tourné. »
Surtout,sauf exception comme cette semaine, il y a toujours l'un de nous disponible à toute heure du jour et de la nuit pour Sacha, pas besoin de payer quelqu'un à ne rien faire hormis n'importe quoi. Eux ne semblent pas très convaincus.
« -Je vois. Il est très mignon.
Merci.
Quel âge ?
On est le combien ... le 20. Deux mois presque tout rond.
Woaw, bonne continuation. C'est marrant quand même, il a tes cheveux. »
On regarde tous les deux le jeune stagiaire l'air un peu gêner. Francis( parce que c'est le nom de mon collègue ) se gratte la nuque, si lui as très bien pris l' homoparentalité de mon fil ce n'est pas le cas de tout le monde. J'ai eu droit à des remarques et depuis je sais que quelques « amis » me tirent dans les pattes pour me faire perdre mon travaille, alors je ne sais pas si je peut faire confiance à ce jeune homme. On vas quand même travailler ensemble un moment si tout se passe bien et je n'ai pas envie que ça finisse ne bataille rangée perdu d'avance pour moi évidemment.
« -Je... C'est pas moi le père.
Pardon ?
Tu ne te rappelle plus ? Je suis homosexuel, et marier qui plus est.
Mais alors il est de qui ?
Alors là, Pffrt ? »
Je hausse les épaules dans un bruit typique du « j'en sais rien ». Ça à au moins l'avantage de détendre un peu cette atmosphère.
« -Mon maris a tout essayer, le pregnant-man ou l'immaculée conception mais ces trucs là ça ne marche pas des masses.
Quoi ?!
Philippe, explique lui parce que là il est perdu notre pauvre stagiaire.
Mon maris avais fait une grossesse nerveuse avant l'arriver de Sacha.
Mais il vient d'où du coup ce bébé ? Il est de ton maris ? Comment il a fait ? C'est un homme non ? »
Face palme sous l'éclat de rire de Francis qui compatit à ma déprime :je suis tomber sur un lent.
« -Il est adopter neuneu.
Aaaaah ... Vous allez le lui dire ?
A quoi bon lui mentir, il verra bien à un moment ou à un autre qu'il y a un petit truc qui cloche : lui a deux papa alors que les autres on un papa et une maman.
Bon courage.
Oh c'est pas ce qui me fait le plus peur.
C'est quoi alors, ta grande inquiétude ?
Son caractère : c'est déjà un sale gosse. Je sais pas de qui il tient mais ça, il tient.
Vous allez ramer avec lui.
Ouais. Il va falloir s'accrocher. »
Notre employeur passe derrière le bureau où le stagiaire est censé travailler pour sa formation et notre supérieur remarque alors à quel point nous sommes « sérieux ».
« -Monsieur Jourdan !?
Patron ... hé hé ... Patron, Sacha. Sacha, patron. Dit bonjours trésor. »
Mon petit bout fait une grimace accompagner d'un bruit de gorge, mon boss ne semble lui pas amuser du tout par ces présentations.
« -Monsieur Jourdan ! Posez moi ce gamin dans son lit et remettez vous au travaille immédiatement !
Il va pleurer si je fait ça. Je vais travailler avec lui sur les genoux, c'est pas grave. Il ne va pas déranger.
Il dérange à partir du moment où il vous empêche que vous me formiez mon stagiaire.
Mais il n'y a pas de problème. »
Devant mon calme ( tout relatif intérieurement ) il s'éloigne furieux et vexer. Il voulais me prendre en défaut mais c'est raté.
« -Tu va t'en sortir Philippe ?
Mais oui. On reprend ? »
J'énonce deux trois rhétoriques mais j'ai la tête ailleurs : je pense à l'endroit où je vais coucher mon môme ce soir. Dans sa chambre ça me pousserais à faire des tonnes d'aller retour cette nuit, je vais donc le coucher dans le lit de voyage, dans ma chambre, comme ça aussitôt réveiller aussitôt consoler.
Enfin !J'ai finis ma journée, c'est plier. Et bah, sacré programme aujourd'hui. Sacha s'est endormis sur moi pendant que je bossais et une tache de salive impressionnant ne cesse de croître sur le tissus de ma chemise, beurk. Il faut encore que je cuisine et que Mathéo appelle, comme il a promis de le faire tous les soirs :
« -Aller Sacha, daddy va se faire des pâtes à l'eau façon étudiant et ensuite tout le monde à la douche et gros dodo.
AaAAh ? »
Dans l'eau du bain mon ptit gars fait la limace bulleuse pour imiter le savon quand tout d'un coup le téléphone du salon sonne. J'espère que ce n'est pas trop important parce que je ne peut pas bouger. Au bout de quelques minutes ça raccroche et je finis par me concentrer pleinement sur les bêtises de mon blondinet. Mais un instant après le fixe c'est mon portable qui vibre dans ma poche, ça attendra :Sacha est trop jeune pour la semi-surveillance. Tant pis, ça rappellera.
« -Hep ! Non ! N'essaie pas de manger le savon Sacha.
Grbleblrbleblrbleuh.
Bas oui. Il y a plein de bulles, tu as vus ? »
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