Moment familial

« - Bien sûr Pétra, apporte tout ça ici.

- Et bien moi je vais récupérer mon époux et on va vous laissez. Désolé de ne pouvoir rester plus longtemps mais nous vivons loin et ...

- Philippe je ne vais pas te faire quitter cette maison l'estomac vide. Toi et ton mari vous restez à dîner, j'insiste.

- Mais maman je ne peux pas, je travaille demain : je dois rentrer.

- Non, c'est simple vous passerez la nuit ici. Tu ne va pas encore fuir comme un voleur ?

- Aurait tu oublier que, comme je viens de te le dire, je travaille demain ?

- Non non, tu prends ta journée. Je te la rembourserais ce n'est pas un problème.

- Mais maman je ne peux pas. Mon boss...

- Tu ne va pas faire six heures de route, de nuit, avec un bébé et personne pour te relayer au volant.

- On fera des pauses, ce n'est pas grave. Tu ne pourrais pas nous loger de toute façon.

- Tu sous estime grandement Pétra mon fil. Bien sur que si : elle peut très bien préparer le repas pour quatre et vous installer dans une chambre.

- Quelle chambre ?

- La tienne. Celle d'ami n'a pas été chauffée par soucis d'économies. Peut importe, tu reste. C'est non négociable. »

Ma mère est une tête de pioche mais pour le coup elle a un peu raison. En plus j'ai mal dormi la nuit dernière et le petit n'est pas en forme non plus à force d'avoir été trimballer tout le week-end. Je soupir et m'assois dans le canapé :

« -Tu as gagné, on reste.

Parfait ! Et bien Pétra, allez chercher notre convive manquant.

Bien madame. »

Pétra disparaît et reviens un très court instant plus tard avec Mathéo accompagné de Sacha. Mes chéris ... Mat' à l'air un peu perdu, un peu en colère aussi, je ne sais pas trop, je n'arrive pas à analyser les émotions sur son visage. Sacha m'inquiète, il fait peine à voir. Bon dieu il doit être épuisé. Mathéo est obligé de le bordé constamment pour qu'il ne hurle pas mais le petit arrive à bout de ce qu'il peut supporter sans broncher. Il a dormi toute la journée maintenant ça suffit, il en a marre.

« -Pétra, allez chercher le nécessaire pour Sacha dans ma voiture. »

Je lui tend les clefs et elle disparaît. J'ai droit à un regard accusateur : je crois que j'ai compris, Mathéo se sent lésé.Je vient le prendre par les hanches et l'embrasse. Il dépose à son tours un baisé sec sur mes lèvres.

« -Honey, tu as l'air épuisé. Assied toi, repose toi. Je prend le relais. »

Il soupire de soulagement en me passant notre fil. Je blottis ma petite tête blonde contre moi et commence à le bercé. Ils m'avaient manqué, je ne suis pas séparé d'eux plus de deux heures d'habitude alors une après-midi sans les voir ça a été dur. Mon brun se glisse dans mon dos et pose sa tête sur mon épaule en me prenantdans ses bras. Son souffle choie dans mon cou et ses lèvres trainent sur ma peau sans pour autant l'embrassé. Tien ? Il se veut protécteur maintenant ? Qu'est-ce-qu'il lui prends ? Je nevais pas m'en plaindre. Sacha lâche un râle de plus en plus grognon. Je crois qu'on a trop longtemps mit de côté le marathon parentale.

« -Mon cœur, tu va lui faire couler un bain ? Je m'occupe de son bib et Pétra installera son lit.

Oui monsieur.

Pourquoi tu m'appelle comme ça ? »

Il me fait un sourire énigmatique en se détachant de mon dos,m'embrasse sur la joue et marmonne « Pour rien, pour rien. »Il glisse hors de la pièce comme une ombre tendre et feutré. Je ne sais pas ce qu'il a mais décidément j'aime bien. Il est d'humeur câline. Peu être parce que je l'ai un peu trop délaissé ? Je me retourne pour voir ma mère qui sert les dents. Ah ... oui ...C'est vrai, j'avais oublié. C'est pas pareil de voir son fil en couple que d'en entendre rapidement parler par téléphone. Au mariage je suis sûr qu'elle détournais le regard pour ne pas voir notre proximité mais maintenant elle n'a plus le choix, elle est obligé de voir la vérité en face. Je savais qu'elle aurait du mal. Elle m'a dit que seul comptais mon bonheur et qu'elle ferait des efforts, qu'elle s'y habituerai. Mais comme c'était prévisible elle a du mal. Il nous faudra du temps. Je ne suis plus la personne qu'elle a quitté. J'ai changé. Il va falloir qu'elle intègre ces changements. Je joue nerveusement avec mon alliance tout en frottant le dos de mon fil, le regard détourné vers lui. Elle sourit :

« -Maman ? Tu veut le prendre ?

Oh je ne sais pas si ... Je doute que ...

Mais non, mais non. Comment tu faisais quand j'avais son âge ? »

Elle blèmit. Oups.

« -Je regrette, mais c'est un fait, je faisais peu. "

Je sert les dents. Ça fait mal. Pas étonnant que je n'ai pas eu de fratrie : mariage arrangé+absence de fibre parentale=fil unique. J'inspire, il faut insister, ne pas laisser les choses tourner mal comme par le passé.

« -Et bien raison de plus pour commencer à s'y mettre maintenant. Non ? Il y a un début à tout et puis c'est une chance qui ne se représentera peut être pas. »

Oui,peut-être pas. On as eu de la chance d'avoir Sacha, on as bataillé. Rien ne dit qu'on gagnera encore. Peut être que nous n'aurons pas d'autres enfants. Est-ce que Mathéo l'accepterait seulement ?Probablement pas. Il veut tellement ces enfants. Je dépose tout doucement mon bébé dans les bras de ma mère qui frissonne. Elle cache un bref sourire comme une grimace. Moi je souri franchement.Pendant un long moment elle semble embarrassé, elle finit par me rendre son petit-fil adoptif. Elle n'aura jamais la fibre maternelle,je le savais. Tant pis ... C'est peut-être mieux ainsi. A ce moment là Mathéo descend et entre dans la pièce.

« -J'ai chercher mais je n'ai n'es pas trouvé la salle de bain.

Il y en a une au dernier étage.

Non le dernier étage n'est plus chauffé et le raccord à l'eau a été coupé pour faire des économies. »

Comme quoi maman ne roule pas tant que ça sur l'or

« -Dans ce cas là Babe tu rentre dans ma chambre, à gauche il y a une porte, ça donne accès à la salle de bain. Je viens avec toi.

Pour quoi faire grand bêta ? T'as le petit à nourrir. Aller Aller, file, je trouverais. »

J'obtempère avec un demi-sourire en coin avant de partir pour la cuisine. Je sais que ma mère fait encore la grimace parce que mon mari n'est pas un« homme aux manières exemplaires » mais je m'en fiche moi. Il candide, franc, naturel, j'aime son caractère et ses manières. Pétra arrive dans la cuisine et y dépose tout mon nécessaire pour préparer le repas de mon petit loup. Retour à la parentalité Phil. Sacha se met à hurler, il en a plus qu'assez mon trésor. Au bout de dix bonnes minutes de vagissement je m'écroule sur une chaise en lui enfournant le biberon dans le bec. Aussitôt qu'il a la bouche pleine le petit blond se met à tété goulûment.Je soupir de soulagement autant pour lui que pour mes oreilles.

« -C'est bon trésor ? »

Dans d'autres circonstances il m'aurait répondu par un petit bruit de gorge gratifiant mais la c'est son repas et rien que son repas qui l'intéresse. « Mon crapaud ... ». Pétra revient alors que je vient de faire faire son rot à mon petit.

« -Vous avez changez monsieur.

Quoi ?

Vous avez changer, en mieux sauf votre respect. Je suppose qu'avec votre fil maintenant vous ne reviendrez jamais vers les femmes.

Pétra, je suis marié, et dans un deuxième temps je n'ai jamais aimé les femmes.

Vous vous cachiez bien, je le reconnais.

Je ne cachait rien du tout Pétra, j'étais asexuel et doublé aromantique.

Vous monsieur ?

Ça peut arriver à tout le monde Pétra. »

Siça se trouve père aussi était asexuel aromantique. Ça aurait expliquer en parti pourquoi c'était un vieux connard aigris. L'impuissance ça devait le travailler le salop. Bon, je ne vais pas me moquer de cet enfoiré, c'est perdre son temps.

« -Ça aurait même put arrivé à ce connard.

Qui ?!

Mon père.

Monsieur, vous êtes ici chez ce dit père. Je ne suis pas sur que dire de lui qu'il était ...

Pétra, je suis ici chez maman. Pas chez lui. On habite pas chez les morts à moins d'être soit même sous terre. Rien n'appartient plus à « monsieur Douet ».

Bien évidemment monsieur. Si j'ai manquer de respect à votre famille veuillez m'en excusez »

Je soupir, ils sont tous pareille dans cette baraque. Hypocrites à souhait.

J'ai besoin de mon oxygène, j'ai besoin de mon doux brun.

" -Monsieur ? Vous semblez ailleurs ces temps-ci.

Je suis souvent ailleurs. Bon, je vais donner le bain à ce crapaud.

Votre mari ne s'occupe pas de votre enfant ?

Au contraire, vous allez voir comme c'est une mère poule. Allez mon trésor daddy et papa vont te faire prendre ton bain. Hein ? Oui mon petit monstre."

Je rejoins mon compagnon dans la salle d'eau par laquelle on accède via les chambres. Architecture de merde. Tout ça parce que la salle debain est sous les escaliers qui mène au second. Enfin bref ... Mon brun a retroussé ses manches et récupéré une grande bassine pour la remplir d'eau tiède. On est rien que tous les trois, enfin. On as un peu d'intimité, ce n'est pas trop tôt. Ici rien n'est prévu pour les bébés mais tant pis, on est débrouillard Honey et moi, on fera avec les moyens du bord. Je déshabille mon fil sur une grosse pile de serviette, table à langer improvisé.

" -Alors monsieur ? Avez vous bien discutailler ?"

Mathéo a pris une voix exagérément mondaine rien que pour se moquer.

" -Tu exagère Honey.

Non, je rigole. C'est différent. Et puis c'est pas méchant, il ne faut pas que tu le prenne mal Darling.

Ça t'amuse ?

Beaucoup.

Ce que tu es idiot.

Mais de rien."

Je grommelle et l'embrasse presque brutalement sur la bouche. Il mecherche, il m'énerve, il profite que je soit faible face à lui. Je lui passe notre premier né nu comme un vers. Mon brun me demande si l'eau n'est pas trop chaude avant de le mettre dedans. Je plonge ma main et lui fait signe que c'est couci-couça.

" -Tu es de merveilleux conseil tu sais ça ?

Mais qu'est-ce-qu'il te prend ce soir Mat ? J'ai fait quelque chose de mal ?

Mais non, il n'y a rien.

Dit moi mon amour. Allez, dit moi.

Il se pourrait que ... je sois jaloux des femmes de cette maison. Un peu ...

Pourquoi tu es jaloux ?

Elles te connaissent depuis des années, moi à peine trois. C'est très peu et elle n'arrêtes pas de me le rappeler.

Mat, tu me connais bien mieux qu'elles. Je suis amoureux de toi alors qu'elles je leurs adressaient à peine la parole. Ma mère m'a plus parler aujourd'hui qu'elle ne l'aurais fait en un mois quand j'étais jeune. Quand à Pétra n'en parlons pas, elle connais de moi ce qu'on a bien voulu faire voir. Je n'ai été moi même que quand je vous ai rencontrer toi et ton frère. Le vrai Phil, celui vraiment heureux, existe depuis ces trois ans. Allez maintenant met moi cet asticot dans l'eau."

Il sourit enfin en plongeant délicatement notre petit garçon dans son bain.

" -T'a vu ? Il a le nombril en bouton de rose.

Ouais, c'est mignon.

Tu crois que ça ira ? J'ai entendu dire que ça pouvais s'infecter, que c'était fragile comme cicatrisation, s'inquiète-t-il.

C'est comme ça, ça ne sert à rien de le tartiner de Bétadine. En plus moi j'ai entendu que ça portait bonheur.

Arrête de te moquer grand blond, je me fait du souci pour ton gosse moi.

Mais moi aussi. Détend toi, ne soit pas si inquiet tout le temps. Il ne vous arrivera rien. Je vous aimes tous les deux.

Nous aussi on t'aime daddy."

Sacha gigote et fait deux trois bulles dans l'eau. Il bat joyeusement des pieds pour éclaboussé son père qui lui maintient le dos et la nuque d'une main. Aussitôt Mathéo arrête de l'arrosé pour lui faire tomber de petites gouttes sur le nez.

" -Tu m'arrose ! Attend de voir chenapan !"

Saleté de petit monstre débordant d'énergie. Ils jouent tous les deux pendant plusieurs minutes avant que je ne reparle a papa :

" -On dors ici ce soir.

Mais ton travail ? Ça ira ?

Pas de problème, de toute façon je n'en peut plus. Je n'attend qu'une chose et mon boss aussi, c'est que je soit viré.

Quoi ?!

J'ai un bon dossier grâce au travail que j'avais avancer pendant ... ma dépression. J'ai beaucoup pris d'avance alors bientôt je présenterais mon projet à des investisseurs. Ça ne vaut pas ma précédente invention mais je connais des entreprises qui serais prête à investir. Cette fois je formulerais moi même le contrat, ce sera plus avantageux pour nous.

Nan nan, surprise mon curieux.

Cachottier va.

Oui, désolé chéri.

Tant que tu t'occupe de nous je ne vois aucun problème à ce que tu travaille comme tu veux.

Moi je veux être prêt de vous. Je continuerai de travailler à la maison. Et toi Honey ?

Je sais pas trop ... Je retrouverai jamais pleinement mes capacités alors ...

Mon cœur ...

Ça ira darling. Je suis pas trop mauvais en pâtisserie, je pourrais me reconvertir la dedans. Je pourrais aussi travailler en crèche.

Tu ne veut plus toucher à un PC pas vrai ?

Non. Non je ne veux plus. L'informatique c'était ma vie d'avant, ça me rappelle trop qu'il y a eut l'accident. En plus j'ai faillit te perdre avec ces conneries alors je ne veux plus.

Je comprends. Mais du coup ...

Non, pas toi darling. Toi fais ce que tu aime, ce qui te réussi, ce qui te plaît."

On échange un petit baisé chaste avant de sortir la petite crevette toute propre de l'eau et de le sécher. Il cris de toute ses forces : comme tous les bébés il adore l'eau et déteste qu'on le sorte du bain. Une fois bien réchauffé et envelopper dans un oignon couche+body+pyjama je le reprend dans mes bras. Il est lourd mon petit gigot.

" Tu es beaucoup trop mignon mon petit loup ! C'est pas sain, tu va rendre gaga daddy. Et papa aussi d'ailleurs."

Mathéo me le reprends et s'apprête à quitter la pièce mais je le retiens avant qu'il ne sorte. Doucement je passe mes doigts sur son menton rasé. Je lui relève le regard pour que ses yeux plongent dans les miens. Cet océan couleur whisky mon dieu ... Tendrement je tourne mon visage en coupe par rapport au sien pour posé mes lèvres sur les siennes dans un baisé délicat, léger, pur, sans aucun autre sous entendu que mes sentiments pour lui. Je ré-ouvre les yeux sans souvenir de les avoir fermé et éloignes mes lèvres de ses lippes. Je dégluti : silence tranquille mais un peu gênant. Il me caresse la joue avec un visage douloureux et sort. J'ai merdé ?Qu'est-ce-que j'ai loupé ? Merde ... Mais qu'est-ce-qui n'allait pas?

Dans ma chambre Pétra a déjà installé le lit bébé dépliable dans lequel mon brun couche Sacha. Ce derniers remue encore beaucoup dans le grand lit de voyage mais quand la porte sera fermé il sera dans le noir avec un peu de valériane, ça devrait aller. Nous descendons sans aucun contact, Mathéo branche juste le baby-phone à sa ceinture, sans me prendre la main, sans m'embrasser, rien. Ma mère nous attend dans le salon avec son verre remplie de cocktail. A son visage serré je vois bien qu'elle a attendu, chose qu'elle déteste.Pétra trottine pour terminé de préparer la table, ça s'entend dans le silence de la maison. Je prends un verre alcoolisé sur la table basse et en tends un deuxième à mon époux. Maman trinque:

" -A la famille messieurs.

A la famille maman.

A la famille madame."

Nous buvons nos verres et nous asseyons sur les canapés, mon couple enface de la maîtresse de maison.

" -Si je ne me trompe pas vous vous apprêtez à fêter votre premier anniversaire de mariage.

Oui, répond Honey.

Ça doit vous faire quelque chose. Mais vous, Mathéo, ce qui m'intéresse c'est vous. Vous êtes tout de même celui qui partage la vie de Philippe. Que faites vous dans la vie ?"

Je lui frotte le dos et me met plus à l'aise, complètement adosser dans le fond de l'assise molletonnée.

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