Explosion ! Mathéo, parle nous.
« -Thomas, tu n'as pas honte de ce que tu dis ?
- Non ! J'ai pas honte ! Ton accident et ton handicape c'était sa faute ! Sa faute ! Si il t'avais pas plaquer comme une merde alors tu n'aurais pas été seul ce jour là !
THOMAS !! Retire ça tout de suite ! »
Je me suis levé et à mon tour et j'ai été éloigner mon mari de mon beau-frère. Je n'ai pas envie qu'il se batte tous les deux. Delphine à fait de même avec son homme et l'a entraîné deux mètres plus loin. Ils sont tous les deux d'humeur à chercher la bagarre, pas la peine de laisser la situation s'envenimer. Mais ...
« -Tom a raison. Tout est de ma faute. »
Tousle monde s'est retourner vers moi. Au ton que j'avais dit on aurait dit que je replongeais en pleine dépression. Mais c'était juste un aveux, un constat, je suis fautif, c'est un fait. L'accident de Mathéo, le seul que j'aime, est la conséquence de mes actes égoïstes et cruels.
« -Darling ? Tu t'en veut encore pour ça ? Mais je t'ai dit que personne n'était responsable. Tu n'as pas à te sentir coupable de quoi que ce soit. »
Mathéo me regarde droit dans les yeux et joue avec une mèche de mes cheveux, il a un regard un peu triste et lointain.
« -Ne t'en veut pas.
Mais c'est ma faute si ...
Ce n'est PAS ta faute. Comprend ça. »
Le ton monte petit à petit mais il faut bien qu'on crève l'abcès. Ils'éloigne pour se retrouvé à un mètre de moi, debout, ça sent la scène de ménage. Mais je n'ai nullement l'intention de l'arrêter parce que :
« -Si je t'avais pas foutus à la porte de chez moi tu n'aurais pas été seul sur le route ce jour là, tu ne te serais pas pris un taxis et tu ne serais pas handicapé ! Si, c'est ma faute !
Tu m'avais mit dehors pour une bonne raison ... j'ai été infidèle ... C'est le karma.
CE CONNARD T'AS VIOLER ET MOI JE T'AI COLLER DEHORS !! JE SUIS ENTIÈREMENT RESPONSABLE !
Je t'avais briser le cœur en faisant ça ... Je l'ai vus dans tes yeux ... J'ai briser un truc en toi ce jour là. Je ...
Mathéo, tu ne m'enlèvera pas de la tête que sans moi tu ne serais pas handicapé parce que c'est un fait !
NON ! Non ce n'est pas un fait ! Le fait que je me soit retrouvé dehors est pur hasard ! Le fait que j'ai pas vus la voiture arrivé est un pur hasard ! Le fait que le taxis ne m'ait pas vus déboîté est aussi un pur hasard ! La seule chose, l'unique chose, qui n'étais pas dût au hasard c'est le fait que dans de tel circonstances je me soit pris cette bagnole! Ça c'était inévitable Kayer !
Tu ... Tu ne m'avais jamais appeler Kayer ... Jamais ...
Je sais Darling mais la tu me sort de mes gonds. Tu n'y est pour rien, quand est ce que tu le comprendra ? »
Il me passe la main dans les cheveux amoureusement avant de me regarder droit dans les yeux.
" - Est ce que tu te pose des questions ? Tu voudrais savoir ce qui c'est réellement passé ? Comment je l'ai vécu ?
Non, je veut pas que tu te rappelle de ces choses là.
Pourtant je m'en souvient, on ne peut pas oublier qu'on a faillis mourir, c'est un fait. On peut seulement l'accepter et vivre avec les conséquences. Moi j'ai accepter, j'ai accepter à la seconde ou j'ai réaliser être encore en vie. Mais pas vous ... Ni toi ni maman, ni papa, ni Tom, aucun d'entre vous n'a tourner le dos à ça. Surtout pas toi et Tom. »
Tom as décuvé en trente secondes et tous le monde a maintenant les yeux rivé sur Mathéo.
« -Vous vivez dedans ... constamment ... Vous vous entendiez comme larron en foire depuis mon accident mais maintenant vous êtes ...Des étrangers ... Tom rejette la faute sur toi mais au fond il s'en veut autant que toi tu t'en veut. Et il s'en veut de nous avoir fait nous rencontrer parce qu'il remonte beaucoup trop loin. Vous remontez tous les deux beaucoup trop loin ! La seule chose qui a fait cet accident c'est que ce jour là j'ai eut la bonne idée d'aller faire mes course. Et tu sais pourquoi ? Je m'en souvient :il me manquait des tomates. Des putains de tomates ... Pour faire ma bolognaise. Ouais c'est con, mais c'est ça la raison de mon accident : une bolognaise. Pas ma rencontre avec toi, pas notre dispute ... Une bolognaise. »
Je me met à rire et pleurer en même temps.
« -T'es un gros con avec tes pâtes à la bolo !
Ouais ( il sourit ) pleur pas ...
Comment veut tu ? »
Comment veut il que je ne pleur pas. Ça me fait tellement mal de savoir ça,qu'il me réconforte, qu'il me rappelle cet accident. Je renifle comme un enfant et essaie de calmer les larmes qui coulent le long de mes joues. Je pleur à moitié silencieusement tout en me calmant petit à petit. Mathéo me regarde avec une tranquillité déstabilisante. Il est tellement zen pour quelqu'un qui parle d'un truc comme ça. Il s'est assis dans le canapé, à côté de Tom, je me suis mit à sa gauche et tous le monde l'a écouté religieusement.
« -T'as besoin de savoir, hein ? Ça te fait du bien que je dise tout ça. Je le savais ... Je savais que quand je suis sortis de l'hôpital on en as pas assez parler. Ni avec toi ni avec le reste de la famille. Alors voilà, toute l'histoire : Ce jour là je voulais faire une bolognaise parce que j'aime les pâtes et puis merde. Il y avait du brouillard, j'ai déboîté de la rue un peu sans regarder ... à ce moment là je me demandais si j'avais bien fermer le gaz. Et puis c'est arrivé ... (il se frotte le visage )Quand j'ai vus de la lumière arrivé sur le côté j'ai tourner la tête et je me suis vraiment senti comme un lapin pris sous les phares de la voitures. Cette lumière ... Cette lumière qui t'attaque. Elle arrête le temps .... Je te jure, le flash des pleins phares dans mes yeux ça à duré quoi ... Moins d'une seconde d'après la police mais pour moi ça à duré ... Une éternité. Vraiment ...
J'ai pas eut le temps de pensé à quelque chose de précis, c'est trop court une demi-seconde. Je dirais qu'à la place j'ai eu un flash,une genre de révélation, le cerveau qui fonctionne à cent à l'heure. Tu as pas le temps de comprendre ce qui t'arrive ... C'est"oh putain c'est quoi ça ?" tu sais que c'est une bagnole qu'arrive à toute balle, tu sais que t'es sûrement déjà mort mais tu te dit "merde". Juste merde parce que ... Tu peut pas faire le point sur ce que t'as pas fait, ce que tu aurais du dire ou faire avant le choc, t'as pas le temps et "merde"c'est le seul mot qui résume toute la réflexions que tu avais déjà eut en avale quand tu es rentré chez toi, quand t'as été te coucher la veille et que tu t'es dit " fuck untel me manque"ou "putain je dit pas assez souvent à maman que je l'aime"ou des trucs du genre "je voudrais un bébé, un jour" "si je savais faire de la pâtisserie ce serais cool" et puis "ma famille me manque, j'espère qu'elle m'aime autant que je l'aime."et surtout la veille de ce soir là je me suis dit que "putain il me manque ce gros con" mais sur le coup ... C'était juste merde, autant pour toi que pour maman que pour le pudding et la bolognaise, tout en même temps et juste "MERDE".
...
Ensuite il y a le choc ... et ça, ça c'est le pire. Parce que c'est la toute première chose qui est revenus quand je suis sortis du coma :le sifflement dans mes oreilles, la tête qui tourne. Ça avait durée une fraction de seconde et le coma c'était genre ... juste une coupure. le bouton pause sur un film. C'est exactement comme un film, t'as le crash et le réveille, ya rien entre les deux. Enfin si, une seconde de noir pendant la-quelle tu sais qu'un truc se passe dans ta tête mais tu sais pas quoi. Tu sais juste que ...Faut que tu ouvre les yeux, faut que tu te lève. Il y a un truc ...Un truc dans ta tête qui te dit MAIS PUTAIN MEC T'ES PAS MORT OUVRE LES YEUX ET SECOUE TOI LES FESSES. Juste avant ... Juste avant que tu réalise que t'es dans une chambre d'hôpital et que t'as envie de cracher tes poumons y a la petite voix. C'était toi ma petite voix. Tu m'as sauvé ... Je savais même pas que tu voudrais encore de moi mais ... Je sais pas. Je me suis accrocher au derniers sentiments que j'avais eut avant le choc. Quand la voiture m'a percuté j'ai eut mal à la tête, vraiment très mal à la tête. Tu sais quand tu te prends un sanglier, ta tout le corps qui va en avant. Bah tu sent ça ... mais pas le recul qui a derrière quand la voiture s'arrête net et que tout ce calme. T'as juste le début,quand la violence du choc déplace tout. Après c'est le noir ...une seconde et demi de noir et tu réalise après coup que ta malheureuse seconde ou tu t'es demandé si t'était mort elle a en réalité durée ... 1 2 3 4 ... 6 mois à peu prêt. Six mois qui sont passé mais claque des doigts comme ça, rien de plus. Au début tu te dix que six mois c'est rien, que t'as de la chance. Et puis j'ai réaliser que c'était pas six mois qui m'était passé sous le nez, c'était 29 putains d'années que j'avais faillis laissé se barrées. La j'ai flipper ... enfin non, j'ai pas flipper. J'étais euphorique, EUPHORIQUE ! Je t'avais Darling , j'avais maman, j'avais papa, j'avais Thomas, j'avais toute ma tête et tout mon corps en entier, j'avais des sentiments, j'avais tes sentiments. J'avais tout! Un passé ! Un futurs ! Un présent ! Tout ! Et c'est pour ça que j'ai tourner la page comme de rien. Parce que je suis vivant. Il n'ya pas de j'aurais put, j'aurais pas put ... JE SUIS VIVANT ! Rien que ça c'est ouf. Et j'ai 31 ans. Trente-et-un ans ! Alors mon handicap au fond, c'est rien. Mais alors rien du tout.
Ça je l'ai compris pendant la journée qui a suivit mon réveille. Si tu savais comme j'étais content que tu soit là dans les heures qui ont suivis. J'ai eu l'espoir, le vrai, je savais pourquoi je m'étais réveillé, pourquoi j'étais pas parti définitivement : tu étais là. Et tu m'attendais. Si tu savais comment j'ai rit quand j'ai sur que tu me lisais du Roméo et Juliette tous les jours ! J'ai rit ! Putain ... Et ensuite j'ai chialer comme une merde. Parce que dans ma tête ça voulais tout dire. Que tu m'aimais, que je t'ai manquer, que tu ... Que si j'étais mort tu serais mort aussi et c'est pour ça que j'ai chialer. Pas toi merde, pas toi, tout le monde mais pas toi Philippe.
Ensuite il y a eut la rééducation... le pire c'est la rééducation. Tu pourrais avoir l'univers derrière toi que tu serais seul quand même. La rééducation Darling, j'ai crut que j'allais m'arracher les yeux avec une fourchette rouillé ! Dans toute la phase de l'accident la rééducation c'est pire que tout le reste. Pire que le choc, pire que le coma, pire que tout ! C'est atroce, atroce. Physiquement et mentalement c'est INSUPPORTABLE ! Parce que tu as mal, tout ton corps te fait mal ! Tu as quitter ta petite bulle de comateux où le temps c'était arrêter et t'es de retours dans un corps qui n'es pas le tient ! C'était plus mon corps cette ... Cette loque qui peut à peine soulever un crayon ! L'humiliation de se faire servir la béqué de purée pendant des jours, des vrai jours ou tu ressent bien chaque seconde qui passe. J'ai eut l'impression que les horloges allait au ralentis dans cet hôpital de merde ! Le temps n'a jamais été aussi long que pendant le mois que j'ai passé en rééducation,jamais.
J'avais mal partout, à des endroit où je pensais même pas ça possible. Tu sais que le corps humains à des milliers de muscles ? J'en avais pas un qui ne me fasse pas mal une fois par jour. J'avais l'impression qu'un rouleau compresseur m'étais passé dessus et qu'un con s'était dit "et si on appliquais des fourmis rouges trois fois par jour, hein ?" Les fourmis dans les jambes c'est de la gnognotte. Marcher ... marcher... Putain de merde mais je comprends pourquoi un bébé met 2 ans avant de marcher ! Tu sais pas combien pèse un corps humain, en l'occurrence avec mon régime spéciale rien, pas bien lourd. Mais chaque gramme c'est un kilo à porter quand t'a la force d'un mollusque. Et l'équilibre c'est le pire ! LE PIRE !
En fait tout, tout est insupportable.Il faut réapprendre ce que tu sais déjà. Tout réapprendre ! A utiliser tes doigts, ton genou, tes coudes, à soulever un verre d'eau de merde sans te le foutre sur la gueule. Tout. L'être humain sais faire des choses mais c'est complètement dingue ! Aujourd'hui encore je sais plus tout faire. Je sais pas si je pourrais faire 10 mètres à cloche pied par exemple ... Je sais pas ... Faudrait que j'essaie tient. Pas tout de suite hein. Mais faudrait que j'essaie.Et donc il y a ça ... Les choses qui reviennent petit à petit,plus ou moins vite ... Et il y a ce qui revient pas ( il a un rire nerveux )
Il y a ce qui ne revient pas .... Un nom ... Le nom de mon meilleur ami de primaire. Oublié ...Impossible de m'en souvenir. Tu fais avec, t'es un peu triste mais ça va, après tout tu l'a pas vu depuis le CM2 tu va pas en mourir.Mais quand t'as oublier comment écrire ton prénom ... Là c'est pas de la tarte ... Là ça fait mal ... vraiment mal ... plus que le physique ... Plus que ... Ce dire qu'on va être un attardé tout le reste de sa vie ... Qu'on pourra plus ... rien ... Qu'on sera bloquer pour toujours dans le cerveau d'un enfant de 2 ans .... Ça ça fait mal ... ( Il commence à avoir les larmes aux yeux ) ça fait vraiment mal ... »
Après un court silence Mathéo respire et reprend son calme
« - Mon handicape je pourrais vivre avec, ça c'est pas un problème. J'ai compris maintenant que je progresserais petit à petit, que ça va revenir, qu'il faut le temps. Peut être pas complètement mais ... Si je fait un effort je pourrais écrire ce que je veut. Je me suis donné des objectifs tu sais : les noms et prénom de notre famille. "Je t'aime"et si possible pouvoir lire un livre pour enfant sans aide. Ce serais cool. Je suis pas non plus handicapé moteur, je peut rire,pensé, courir, nager, je peut faire ce que je veut maintenant. Non.Faut arrêter de me regarder comme une petite chose blessé : c'est vous qui êtes blessé et qui traînez de la patte. Moi j'avance. Je suis retourner à la case départ mais j'avance.
Et c'est la que l'orgueil en prend le plus méchant coup. Vraiment méchant, c'est le seul mot. Alors tu peut plus reconnaître un 3 d'un 7 mais c'est pas grave ! Ce qui est grave c'est le regard des autres ! Comment il te regarde .... Avec pitié ... Ils ont pitié de toi ! Tu leur fait pitié ! Ils sont pas heureux, pas tous, que tu soit revenus à toi. Ils sont pas fier,pas tous, que tu bosse comme un cinglé pour te réintégré dans un monde qui n'est plus le tient ( faut le dire une fois que t'as été déconnecter du monde, rien qu'une seconde, revenir est quasi impossible. Pas complètement en tout cas ). Ils ont juste pitié de toi. PITIÉ.
Tu leur fait pitié avec tes jambes qui flageoles malgré les béquilles ... Ils détournent le regard quand il voit tes échecs de parcours ... Et quand il voit ton handicape mais la ils iraient PRESQUE courir le téléton. Bah oui !PRESQUE seulement. C'est pas ça le vrai soutient, tu t'en rend vite compte. C'est pas le regard "oh mon pauvre chéris" de l'infirmière. J'avais envie de lui cracher à la gueule ! J'ai eu 31 ans ! J'avais 30 balais et ils me regardait tous comme un bébé hérisson dont la maman c'est fait écrasé au bord de la route !
PUTAIN ! Non mais tu te sent seul,mais seul ... Tu veut pas que les gens soit derrière toi ! Tu veut qu'ils soient DEVANT ! DEVANT ! Pas derrière pour te pousser au cas ou tu refuse d'avancer, non ! DEVANT ! Là où ils sont normalement! La où tu veut retourner pour les rejoindre ! Tu veut qu'ils te tirent à eux, pas qu'ils se rabaissent à ce qu'ils croient être ton niveau ... C'est dégueulasse ! Je suis pas un ... un ... JE PEUT MEME PAS DIRE QUE JE SUIS PAS UN HANDICAPÉ MERDE !! Je suis juste handicapé ! Je suis pas attardé ou débile ! J'ai une blessure pas un morceau en moins ! J'ai pas régresser ! J'ai pas !!! RAS !! C'est là que c'est le pire ! LE PIRE ! c'est que tu peut même pas exprimer à quel point tu te sent seul et que tu veut que tous le monde ce casse pour te laisser faire ton chemin ! »
Il se calme encore une fois et a de nouveau les larmes aux yeux, la voix brisé
« -................. Et puis il y a les gens sur qui tu peut vraiment compter. Ceux qui sont devant. Que ce soit parce qu'ils ont leur petite fierté personnelle ou quoi ou qu'est-ce ... mais ils sont devant ... ils donnent un sens au fait que tu avance .... Quand je pense à ses gens là tu sais de quoi je me souvient ? De papa, de maman, de toi Tom, et surtout ... De la salle de rééducation, encore elle. Les barres parallèles, tu te souvient Darling ? Pour réapprendre à marcher ... Toi tu t'es jamais mit à côté pour m'encourager, tu t'es jamais pencher comme moi je l'était accroché aux barres, tu as jamais psalmodier de la merde juste à côté de mes oreilles comme les mecs de mon université... Toi t'étais loin devant, de l'autre côté des barres, là où elles s'arrêtaient et ... tu attendais juste, les bras ouvert, que j'ai finis ma longueur. »
Cette fois il fond en larme pour de bon.
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