Chapitre 8: Une toute autre vie...
Hey hey ! ^^
Vous l'attendiez ? Voilà la suite de cette histoire ^^
Ce chapitre risque de ne pas être ce à quoi vous vous attendiez ^^ Mais je l'aime beaucoup personnellement XD
Bonne lecture ^^
***
PDV Autre :
Jour 1
Cela faisait maintenant de longues semaines que j'étais enfermé ici. Enfin c'est ce que l'on m'avait dit les seules fois où la lumière avait pu pénétrer cette pièce obscure et chaude, trop chaude.
Depuis mon réveil, il n'y a je ne sais combien de temps, je retrouvais peu à peu conscience du monde. Plus le temps passait, plus les souvenirs remontaient à la surface de cet océan de pensées qui constituaient ma seule compagnie en ces lieux. Je revoyais ces visages dont les noms avaient été effacés, ces sensations qui me semblaient à la fois si familières et si étrangères.
Tout semblait si abstrait. J'avais perdu les mots, comme un pantin désarticulé, j'avais perdu la perception de toute émotion, toute sensation me semblait nouvelle. Et pourtant, je savais pertinemment que ce n'était pas le cas.
J'avais une existence, j'en étais persuadé. Cependant, j'avais beau tenter de me remémorer celle-ci, mes efforts étaient vains.
Jour 2
J'étais un garçon, relativement grand et de bonne corpulence. Voilà ce que je savais sur moi-même.
Avais-je de la famille ? Quelqu'un qui m'attendait derrière cette porte en bois ? Je n'en savais rien. Je me sentais vide d'énergie, vide de vie.
Je ne bougeais plus, restant simplement allongé sur ce que je savais être un lit. Plutôt confortable.
J'avais dormi.
Jour 3
J'avais été éveillé par le bruit de la porte qui s'ouvrait, éclairant avec elle une fine partie de la pièce que je savais être bien plus grande. Tellement grande que je n'avais jamais osé en explorer le fond.
L'ouverture ne fut que de courte durée, quelques secondes à peine avant que mes yeux ne s'habituent de nouveau à la noirceur des lieux. La seule interruption de ce qui constituait une journée venait de s'achever.
Je me dirigeais à tâtons vers l'endroit où j'avais vu poser le plateau repas. J'avais faim. J'aurais encore faim après cela. Le goût était immonde.
Jour 4
J'avais décidé qu'il était temps d'arrêter de m'apitoyer sur mon sort.
Je récapitulais alors les informations que j'avais sur la situation actuelle. J'étais un inconnu, enfermé dans une pièce sombre. J'étais donc certainement un prisonnier. Le seul point qui restait encore plus sombre que la luminosité de ma cellule était mon existence, je n'avais aucun souvenir précis. Juste des images qui défilaient, sans sous-titres ni légendes.
Je m'étais levé et avais marché doucement dans la pièce. Peu après, j'avais cogné un mur, puis un autre, avant de me retrouver face à ce que je savais être la porte, une faible lueur jaunâtre en dépassait. J'avais ainsi continué mon exploration avant de trébucher, me retrouvant face au sol. Je ne savais pas ce qui m'avait fait tomber à terre, j'étais fatigué, je m'étais endormi.
Jour 5
Le réveil s'était avéré douloureux. Face contre des pavés froids, le reste du corps endolori par le manque de confort évident de ma position.
En me relevant, je sentis une autre chose étrange effleurer le pied que je venais de poser à terre. Mon geste fut suivi d'un grognement qui ne provenait pas de moi.
Effrayé je faisais un pas en arrière, perturbant une fois de plus le silence habituel des lieux.
Peu après j'entendis des bruits légers que je ne parvenais pas à identifier. Il s'agissait peut-être d'une bestiole répugnante, d'un petit animal. Je n'en savais rien. Mais je n'étais pas seul...
C'est à l'instant où ces réflexions traversèrent mon esprit que je sentis quelque chose se poser sur mon épaule. Une sensation plus froide que l'ordinaire qui me provoqua des frissons jusqu'en bas du dos.
- Bouh !
Je sursautais instantanément en entendant ce bruit, avant que mon esprit ne déchiffre ces informations. En réalité je n'étais pas seul, effectivement il y avait quelqu'un d'autre dans ce même endroit austère.
Ma gorge était sèche, et aucun mot exprimant ma surprise ne parvint à s'en échapper au premier abord. Ce fut après avoir entendu "l'autre" rire que je me décidais à parler.
- Qui es-tu ? Depuis quand es-tu ici ? demandais-je d'une voix que je découvrais.
Je l'entendis prendre sa respiration avant de répondre, sa voix faisant écho aux pas qu'il faisait sur les pavés désormais humides.
- Qui je suis ? Cela ne te regarde pas. Mais je suis ici depuis le même temps que toi. Je me suis réveillé quelques jours avant toi par contre.
D'un pas plus hésitant, je tentais de retrouver ce qui était mon lit. Une fois cela fait, mon compagnon redevint brusquement silencieux.
Jour 6
Le silence devenait pesant. Le temps paraissait infini.
Mon compagnon était muet comme une carpe, imperturbable. Alors j'étais abandonné à mes réflexions sur ma propre existence et les lacunes de mémoires qui persistaient.
Je ne savais même pas mon propre nom.
Qui pouvais-je bien être ?
Jour 7
J'avais ouvert les yeux sur la vision d'une grande pièce illuminée.
Immédiatement, je pensais me retrouver en plein rêve. Mais la douleur que l'on m'affligea peu après me confirma le réel de la situation dans laquelle je me trouvais.
Cet homme me parlait, mais tout ses mots ne semblaient avoir aucun sens. Il parlait de choses que je ne comprenais pas.
Certains mots revenaient sans cesse, tel le cliquetis de l'horloge qui perturbait le discours de celui en face de moi. Vampire, ange, anéantir, vengeance.
- Alors veux-tu bien nous prêter main forte ? demanda-t-il en se postant droit devant moi.
J'avais beau être complètement perdu, dénué d'existence, je savais quand même faire la différence entre le bien et le mal. Je savais au fond de moi que je devais refuser la proposition de cet homme, à tout prix. Je devais tenir bon.
Jour 8
Mon refus ne lui avait pas plu. Je saignais, abondamment.
Dans les minutes qui avaient suivi ma réponse, la lumière m'avait de nouveau abandonné et j'avais retrouvé l'obscurité de ce qui était avec certitude ma cellule.
Le gardien m'avait jeté derrière la porte en bois avant de refermer celle-ci, me laissant choir au sol violemment.
J'avais mal, il faisait froid maintenant.
Étrangement, c'est ce moment que choisi l'inconnu pour me parler de nouveau.
- Quoi qu'il arrive, tu dois résister. Il le faut.
- De quoi est-ce que tu parles ? Tu ne sais même pas ce qui s'est passé en dehors d'ici ! répliquais-je d'une voix rauque.
- Si je le sais.
Ce furent les derniers mots qu'il prononça avant qu'il ne m'ignore une nouvelle fois.
Jour 9
Je devais me repérer dans le temps. Trouver un moyen de me souvenir.
Il fallait que je résistes. Pour ces innocents que je ne connaissais pas.
Je devais trouver la force, la violence ne m'achèverait pas.
Jour 10
J'avais fait un rêve étrange. Cette nuit, ce matin, ou bien cet après-midi.
J'étais au beau milieu d'une forêt verdoyante. Le sol était dégagé pour former un sentier à travers les arbres tous plus grand les uns que les autres.
C'est en relevant les yeux que je voyais une jeune femme, vêtue d'une robe blanche. Elle pleurait.
Je voulais m'approcher d'elle, mais plus j'avançais, plus loin elle s'enfonçait dans cette épaisse forêt. Et finalement, le sol m'engloutissait, me baignant dans une marre de sang, et de cadavres déformés.
Jour 11
J'aurais aimé pouvoir parler à cet homme. Peut-être qu'il aurait pu m'aider à me souvenir ?
Mais il restait dans un coin sombre de la pièce, et ne répondait pas quand je parlais.
C'était peine perdue.
Jour 12
Ces hommes étaient revenus me chercher.
Même discussion que la première fois. Si ce n'est qu'il avait ajouté quelques détails.
J'avais une fois de plus refusé. Il avait souri, regardant à travers mes yeux comme pour sonder mon âme, d'un air malsain.
- Tu changeras d'avis. Bientôt. avait-il dit avant de se retourner.
Il était ensuite sorti, ordonnant d'un signe de la main à ses collègues de m'emmener ailleurs.
J'avais été instantanément été transporté, comme un moins que rien, vers une salle rempli d'accessoires étranges.
C'est lorsqu'ils les utilisèrent sur moi qu'un mot que j'avais oublié me revint en mémoire. C'était ce qu'ils allaient me faire subir, la torture.
Jour 15
Ces hommes, ou devrais-je dire, ces créatures aux allures humaines m'avaient fait subir les heures les plus cruelles de mon existence.
Je ne me souvenais plus de rien concernant celle-ci, mais j'étais certain, au plus profond de mon âme que rien de comparable ne m'avait jamais été infligé. Même la mort me semblait être un châtiment moins douloureux que tous ce que j'avais subi durant ces longues dernières heures.
J'aurais d'ailleurs préféré ne pas réaliser combien de temps j'avais passé en ces lieux sinistres. Encore plus sinistres que l'obscure cellule dans laquelle j'avais élu domicile, de manière forcée.
Comparé à l'obscurité dans laquelle j'avais demeuré indemne, la lumière qui transperçait les fenêtres de cette pièce où j'avais souffert de mille et unes manières n'avait cessé de me faire prendre conscience du temps qui passait.
3 journées.
3 longues journées durant, j'avais subi les tortures de ces barbares.
Il exigeait quelque chose de moi. Je ne voulais pas leur donner.
Mais chaque jour qui passa en ces lieux, je sentais le peu de présence d'esprit qui me restait s'évanouir un peu plus.
Après tout, pourquoi devrais-je souffrir pour protéger des individus que je ne connaissais plus. A quoi bon se porter volontaire, se laisser subir tant de souffrances, tout cela pour terminer ma faible vie de la même manière : emporté par la faucheuse.
J'avais littéralement changé de pensée. J'en étais conscient.
Mais je doutais. J'hésitais chaque fois que ces bourreaux me laissaient suspendu quand la nuit tombait. Mon corps était trop meurtri pour trouver du repos, c'en était de même pour mon esprit qui se laissait hanter un peu plus à chaque seconde.
Mes yeux finirent par se fermer. J'étais exténué.
Jour 16
Le jour se levait de nouveau, pour mon plus grand malheur.
Mais cette fois ce fut différent. La personne qui entra était à l'image de cet endroit, d'un air sinistre, de mauvais augure. Je reconnaissais parfaitement ce visage, ces traits délicats masqués en partie par de fins cheveux blonds.
A cet instant, j'entendis l'écho de la voix de celui qui avait été mon compagnon de cellules pendant quelques jours. Ces mêmes mots résonnaient incommensurablement dans mon esprit, vidés de leur sens premier.
" Tu dois résister. Il le faut."
J'avais beau connaitre le sens de ces mots, je refusais désormais de m'y accrocher. C'était devenu beaucoup trop difficile à supporter.
Mes poings crispés se détendirent involontairement, mes chevilles tremblaient douloureusement, je sentais mon corps se distordre de l'intérieur, tout comme il avait été maltraité de l'extérieur.
Cet être malsain s'avança lentement dans ma direction, un sourire carnassier déformant son visage qui aurait pu sembler d'une innocente parfaite.
- Je connais déjà, rien qu'à observer ton regard, quel sera l'issue de cette discussion.
J'essayais de rétorquer, de faire preuve de bravoure pour une dernière fois, mais mes lèvres restèrent scellées. Le silence fut des plus pesant.
- Qui ne dit mot consent.
Je riais nerveusement, jetant un oeil au sang séché qui salissait chaque recoin de cette pièce. Entendre ces mots, dans ce cadre donnait une certaine ironie à toute cette situation.
Je savais qu'il avait raison. Et pourtant je ne savais comment me résoudra à accepter son offre. Enfin, offre n'était certainement pas le bon terme pour désigner le pacte que je m'apprêtais à conclure.
- Avant d'accepter... Expliquez-moi la raison... déclarais-je dans un murmure presque inaudible.
- La raison ? répéta-t-il d'un air perplexe.
- La raison pour laquelle je n'ai aucun souvenir plus ancien que ceux que j'ai crée dans cette prison obscure.
Son expression condescendante habituelle se figea, et j'eus l'impression de voir une ombre traverser son visage. Cela ne dura qu'un instant, mais j'étais certain d'avoir vu sa main trembler.
Une ou deux secondes plus tard, il afficha un sourire modeste, qui, étrangement, collait à la perfection à son visage si enfantin.
- Vous connaissez les termes de notre arrangement, n'est-ce pas ? déclara-t-il en me regardant des pieds à la tête.
J'hochais la tête faiblement, mon cou était encore endolori par... certaines expériences.
- Cet arrangement... Il ne peut fonctionner que pour la raison qui fait que vos souvenirs ont disparu en partie.
Il fit une pause pendant un temps, arborant un sourire malgré le fait que son regard s'était reporté sur le paysage triste que l'on pouvait apercevoir à travers la fenêtre.
- Parce que vous êtes mort.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top