Chapitre 4 : Retour aux origines

Bonsoiiiir ! ^^

Ayant un élan de motivation et souffrant de la maladie du "je manque de sommeil mais je n'arrive pas à fermer l'oeil" et bien j'ai écrit ce nouveau chapitre. Celui-là, ça fait un moment que ça me démange de l'écrire alors je suis contente de l'avoir enfin mis sur papier (enfin sur Word mais c'est un détail xD)

J'espère qu'il vous plaira autant qu'il me plait ~

La musique en média, est celle qui m'a pas mal inspirée pour écrire ce chapitre, donc n'hésitez pas à l'écouter sur la fin car je trouve qu'elle va bien avec les évènements :P

***

Il fut une époque où l'univers entier était unifié. Eldarya n'était encore qu'un songe que seuls ceux qui voyaient devant eux un avenir incertain osaient imaginer. Cette époque est si lointaine que peu à peu les faeliens ont oublié son existence. Seuls les hommes ont réussi à garder longtemps ce souvenir d'une époque révolue. Cependant, les actions d'un jour sont devenues une rumeur transmise de génération en génération perdant chaque jour un peu plus de vérité chaque fois que le soleil se couchait... Ainsi le jour où le seul écrit relatant les évènements qui vont suivre fut brûlé dans l'incendie de la grande bibliothèque d'Alexandrie, cette histoire ne devint rapidement plus qu'un simple mythe. Depuis la nuit des temps, le soleil se lève à l'est, se couche à l'ouest, et de même que ces évidences existaient déjà, les péchés capitaux et les tabous avaient également vus le jour. Il est maintenant temps que ce mythe reprenne vie.

***

La cité qui fut connue plus tard sous le nom de cité d'Alexandrie fut le berceau de la magie. Cette magie qui créa Eldarya, les vampires, les elfes, et toutes les autres créatures fantastiques dont vous avez pu entendre parler. C'est peu après les débuts d'un monde rempli de magie que se déroule cette histoire.

L'homme qui était à l'origine de la découverte de ce miracle qu'il nomma magie s'appelait Agarwaen. Il était un homme que désormais tout le pays considérait comme un sage. Cependant, comme tous les grands hommes ayant fait des découvertes, beaucoup de personnes ne croyaient pas en ses découvertes ou bien le jalousaient pour avoir démontré que tout n'était pas qu'une simple invention.

Pendant longtemps, ce jeune homme fut couvert d'éloge pour sa découverte fascinante. Mais plus le temps passa, plus les limites de cette nouvelle faculté furent exposées au grand jour. De plus en plus, les gens pensaient que la magie pouvait faire ce qu'autrefois chacun croyait impossible, seulement ceux qui avaient tenté l'impossible avaient s'étaient soit retrouvé face à un lamentable échec soit ils n'étaient pas restés suffisamment longtemps vivant pour le raconter.

Ainsi quelques années après avoir découvert la magie qui était la plus belle des choses, celle-ci devint rapidement quelque chose de banni et une source de profond dégoût pour la plupart. Agarwaen laissa tomber dans l'oubli ses recherches sur la magie et toute activité lui étant liée lorsqu'il trouva la femme de sa vie Laurelin. En effet, qu'est-ce qu'il n'aurait pas fait pour cette magnifique brune aux yeux verts brillant d'un éclat digne d'une pierre précieuse. Les années de bonheur du couple s'écoulèrent et ils eurent deux enfants. Un garçon qu'ils nommèrent Judal dont les cheveux étaient aussi noirs que les plumes d'un corbeau et les yeux d'un bleu rappelant la couleur de l'océan. Judal était très attachant, joueur et parfois un peu paresseux, mais surtout espiègle. Même s'il avait tendance à ne pas écouter les ordres de ses parents, il existait une personne pour qui il faisait tout et n'importe quoi. Cette personne était sa petite sœur Elena, une jolie petite fille ressemblant trait pour trait à sa mère. Elena était très timide et assez peureuse lorsque son frère n'était pas là. Malgré cela c'était une enfant pleine de vie qui adorait s'amuser et rêvasser dans les jardins d'Alexandrie.

La famille de Judal et Elena était donc devenue une famille ordinaire, et les lourds secrets du passé de leur père avaient été longtemps occulté. Agarwaen était devenu marchand d'épices pour subvenir aux besoins de sa petite famille, et de leur côté sa femme Laurelin s'occupait à merveille de leurs deux enfants. Depuis quelques années, la magie était tombée dans l'oubli et les citoyens d'Alexandrie avaient repris des habitudes de vie normales. Jusqu'à ce jour particulier où le court de beaucoup de vies prirent un tournant pour le moins décisif.

Ce jour avait pourtant commencé comme beaucoup d'autres. Le soleil avait rapidement réchauffé l'atmosphère de la ville et dès les premières heures du jour les voyageurs, les marchands et les nombreux habitants d'Alexandrie s'étaient engouffrés dans les rues sablées de la ville. Dès l'aube Agarwaen avait installé son étal à son emplacement habituel, laissant s'échapper le doux parfum de ses épices dans tout le quartier.

Quelques heures après lui, Laurelin fut réveillée par les éclats de rire de sa petite fille brune.

- Alors comme ça tu voulais encore rester au lit toute la journée au lieu de profiter du beau soleil qu'il y a dehors Elena ? demanda Judal en chatouillant sa petite sœur.

- Haha arrête Judal c'est promis je vais venir jouer avec toi dehors ! s'exclama-t-elle entre deux éclats de rire.

Laurelin ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en voyant ses deux petits bouts. Elle continua de les observer, remarquant à quel point le petit garçon prenait soin de sa petite sœur. Il s'occupait d'elle comme d'une petite princesse. Il fallait dire que c'était vraiment une bonne chose d'autant plus qu'Elena avait grandi en devenant quelque peu maladroite. Judal avait constamment peur qu'elle se blesse, quand on la voyait courir dans les escaliers on ne tardait jamais à voir le petit brun la suivre à la trace avec le visage crispé comme si elle était à deux doigts de tomber d'un précipice.

Les deux enfants ne tardèrent pas à sortir de la maison partant jouer dans la rue comme à leur habitude tandis que leur mère s'attelait aux tâches de la maison. Comme toujours Elena et Judal jouèrent dans les rues de la ville jusqu'à ce que la faim les pousse à revenir chez eux. Après le repas, ce fut l'heure pour les deux enfants d'étudier, un moment que la plus jeune des deux n'appréciait pas vraiment.

- Judaaaal ! Allez viens on sort en cachette et on va jouer aux pirates près de la mer ! s'exclama la petite brune avec un grand sourire.

- Non Elena tu sais bien qu'on a pas le droit...

- Mais Judal s'il te plait... Je veux pas étudier je veux devenir une pirate moi... répliqua-t-elle avec une moue triste.

- Tu dois étudier pour devenir intelligente et devenir une belle fille plus tard ! Sinon tu ne pourras jamais naviguer sur les océans, parce que tu ne sauras pas comment faire. Continua-t-il en lui caressant le dessus du crâne.

La petite fille croisa les bras sur sa poitrine, tendant le cou pour regarder les yeux bleus de son frère d'un air boudeur. Puis quelques minutes plus tard elle détourna les yeux pour reprendre la parole doucement.

- Je pourrais vraiment devenir pirate si jamais je fais ce que tu dis ? demanda-t-elle timidement.

- Oui bien sûr, tu pourras faire tout ce que tu veux si tu connais pleins de choses... Les gens qui sont intelligents peuvent faire tout ce qu'ils veulent et réaliser tous leurs rêves !

Elena replongea ses iris verts pleins d'émerveillement dans ceux de son frère. Instantanément son expression passive se transforma pour laisser voir de la joie et une certaine excitation.

- Alors on va devenir tous les deux super intelligents comme ça on pourra réaliser tous nos rêves ! s'exclama-t-elle en tournoyant devant son grand frère.

- Arrête Elena tu vas encore tomber !

Peu après les deux enfants se mirent à étudier ce que leur mère leur demandait. Puis en cette fin d'après-midi ils retournèrent jouer sur les quais une fois de plus. C'est à ce moment-là que la nouvelle commença à se répandre. Le navire du pharaon était revenu au port il y a quelques heures après un court voyage de l'autre côté du continent. Cependant, le voyage ne s'était pas passé comme prévu et le jeune fils du souverain d'Alexandrie avait été soudainement frappé d'un mal inconnu jusqu'alors.

Ainsi pendant les heures qui avaient suivi tous les savants du royaume avaient été convoqués au palais. Se succédant un par un, aucun d'entre eux ne fut capable de donner de réponse au pharaon qui voyait son fils se rapprocher de plus en plus des portes de la mort. Complètement paniqué par la tournure des évènements, le souverain finit par se souvenir de l'existence de cette pratique qu'il avait rejetée auparavant. Dans un ultime espoir, il convoqua donc Agarwaen le père de la magie.

Celui-ci ne comprenant pas bien ce qui l'avait conduit en ces lieux se retrouva malgré tout obligé de tenter quelque chose. Sous l'œil vif du pharaon, Agarwaen essaya un sortilège de guérison sur le jeune garçon. Ce sort ne semblant pas avoir beaucoup d'effet il testa un sortilège qu'il n'avait jamais expérimenté en guise d'ultime recours. Il avait bien prévenu le grand homme des risques encourus à s''essayer à un sortilège que lui-même jugeait dangereux et bien trop noir et instable au vu du peu de recherches qu'il avait pu effectuer sur le dit sort.

Le sort fonctionna et les symptômes du jeune garçon se dissipèrent peu à peu. Le pharaon pleinement soulagé serra dans ses bras son fils prodigue et libéra Agarwaen en lui promettant une récompense.

Agarwaen était ainsi tranquillement rentré chez lui alors que la nuit venait de tomber. Lorsqu'il arriva dans son foyer, sa femme attendait patiemment son retour tandis que Judal et Elena étaient sagement allés au lit. Près d'une heure passa pendant laquelle Agarwaen raconta toute cette histoire à sa chère Laurelin. Selon lui, cette réussite allait enfin permettre de légitimer la beauté de la magie. Sa femme était tellement heureuse que son mari ait pu réaliser un tel exploit qu'elle ne remarqua pas que pendant qu'ils parlaient leur petite fille s'était volatilisée.

Comme réveillé par un mauvais pressentiment, Judal était tout de suite sorti à son tour pour aller chercher sa chère sœur. Il avait bien entendu que ses parents parlaient tranquillement, sans se soucier du lendemain pour la première fois depuis longtemps. C'est en remarquant cela que Judal avait décidé de laisser cet instant de paix à ses parents. Ils avaient déjà bien trop d'inquiétudes à gérer, alors il ramènerait lui-même Elena à la maison.

Il savait très bien où elle avait pu aller à cette heure. Après tout elle adorait aller là-bas lorsque la nuit tombait. Quand il arriva près de cette petite colline abandonnée de tous, il vit la petite fille brune assise le regard tourné vers les étoiles. Même s'il aurait eu envie de la gronder pour s'être faufilée dehors toute seule à cette heure, le brun n'en eut pas le courage et se contenta de s'asseoir à côté de sa jeune sœur.

Elle continua de contempler cet océan infini pendant quelques minutes, puis baissa tristement les yeux vers son frère.

- Judal... J'ai l'impression que quelque chose de triste va arriver bientôt... déclara-t-elle simplement.

Le garçon aux yeux bleus la regarda d'un air surpris, mais il vit immédiatement qu'elle ne mentait pas. Il la prit alors doucement dans ses bras tout en caressant ses longs cheveux bruns.

- Ne t'en fais pas Elena, tout ira bien. Tant que je veillerais sur toi je te promets qu'il ne t'arrivera rien.

La petite fille hocha doucement la tête et essuya ses larmes. Ils ne tardèrent pas plus longtemps et prirent rapidement le chemin du retour. Mais quelques mètres avant leur arrivée ils virent que les lumières des maisons autour de la leur étaient allumées et qu'un bon nombre de personnes étaient regroupées à l'extérieur. Les deux enfants se faufilèrent parmi la foule et empruntèrent une des ruelles annexes pour passer par la petite fenêtre de la cuisine. C'est en passant à travers leur passage qu'ils virent cet horrible spectacle. Pétrifiés sur place, ils virent leurs parents encerclés par les soldats du roi. Ils les accusèrent d'avoir trahi la confiance du roi, et d'avoir exécuté le prince à l'aide de pratiques qui méritaient leur mise à mort. Sans plus de procès, les deux corps tombèrent bientôt au sol alors que les cris de douleur résonnaient encore.

Judal plaça sa main sur la bouche de sa sœur pour l'empêcher de faire le moindre bruit. Après avoir regardé par la petite fenêtre il entraina rapidement sa sœur hors de la maison. Il leur fallait courir sans se retourner s'ils ne voulaient pas finir de la même manière. Elena le suppliait de s'arrêter entre ses sanglots, mais ce n'est qu'une fois à la sortie de la ville et dans un coin reculé qu'il s'arrêta. Il n'y avait désormais plus que du sable autour d'eux. Judal remarqua rapidement que les larmes de sa sœur ne s'étaient pas arrêtées de couler.

- Judal, je veux pas être toute seule.

- Tu n'es pas seule Elena, je serais toujours avec toi je te l'ai dis non ? dit-il en prenant un ton calme.

- J'ai peur...

Il lui prit les mains et lui dit ses mots dont il se rappellerait toute son existence.

- Elena, tant que je serais là je veillerais sur toi, je jure de te protéger et de ne jamais laisser qui que ce soit te faire du mal. Peu importe ce qu'il faudra faire, je ferais tout pour toi.

Ce jour-là, Judal ravala ses larmes pour pouvoir sécher celle de sa petite sœur. Et peu après ils avaient marché plusieurs jours jusqu'à atteindre la ville de Mystras qui devint leur nouvelle maison.

Plusieurs années avaient passé depuis ce triste jour et Judal et Elena avaient tous deux grandi. Malgré les épreuves, Judal et Elena avaient tous deux durement travaillé pour s'offrir un avenir meilleur. Malgré leur jeune âge, cette nuit les hantaient toujours et le souvenir de leurs parents se faisait de plus en plus lointain.

Souvent Judal retrouvait sa sœur recroquevillée sur elle-même, essayant de comprendre pourquoi tout cela leur était arrivé. C'est ainsi qu'un jour alors qu'il était à la librairie du petit village, il trouva un ouvrage écrit par son père lui-même. Un livre supposé avoir été brûlé pour son contenu sur la magie. Le vieux monsieur tenant la librairie le laissa l'acheter sans vraiment prêter attention à l'ouvrage en question.

Une fois rentré dans leur modeste maison, il s'était mis à étudier le livre, ayant pour but de maitriser chacun des sortilèges. Grâce à cela, il se sentait proche de son père, mais également capable de protéger sa chère sœur.

Ainsi, après plusieurs autres années, le brun aux yeux bleus devint capable d'utiliser la magie. Il maitrisait chaque sortilège que son père avait écrit, et il avait même réussi à en inventer quelques-uns. Enfin bien sûr, comme l'usage de la magie était un crime, même Elena ne savais pas que son frère savait tout cela.

Elena approcha de ses dix-huit ans et Judal avait quant à lui vingt ans. Ils étaient tous deux désormais heureux de leur vie. Elena était devenue une jeune femme aussi ravissante que sa mère l'était, elle était souriante et pleine de vie. Mais malgré tout, elle restait toujours aussi maladroite. Alors avec l'âge, Judal était devenu de plus en plus protecteur avec elle. Alors le jour où la jeune femme rentra un peu plus tard que d'habitude, le jeune homme se sentit obliger d'avoir des explications.

- Où étais-tu passée ? Je me suis fait un sang d'encre !

- Je lisais mon livre près de la fontaine mais je n'ai pas vu le temps passer... répondit-elle en rougissant légèrement.

Le brun soupira et se rapprocha d'elle pour lui pincer doucement la joue avec un sourire.

- Tu sais que je te connais comme si nous n'étions qu'une seule et même personne, alors j'arrive très bien à voir lorsque tu ne me dis pas la vérité.

- J-je ne mens pas.

- Haha voyons Elena tu peux tout me dire tu le sais. Je suis ton frère.

La jeune femme baissa les yeux pour éviter les iris bleus et croisa et décroisa ses doigts plusieurs fois avant de reprendre la parole.

- Je... J'étais avec un garçon...

Judal parut choqué pendant un moment puis un sourire bienveillant se forma sur ses lèvres. Il attrapa alors sa sœur et la pris entre ses bras.

- Oh petite sœur tu es trop mignonne. Je suis contente que tu voies enfin un garçon.

La jeune femme continua à rougir sans rien redire puis elle s'écarta pour aller vers la cuisine afin de préparer leur diner.

- Alors comment est-ce qu'il s'appelle l'heureux élu ?

- De-de quoi tu parles ? répliqua-t-elle en rougissant de nouveau.

- Oh allez, vu comment tu réagis je suis sûre que tu l'aimes petite sœur. Continua le brun avec un sourire farceur.

- C'est pas vrai je l'aime bien mais je suis sûre que je ne suis pas assez bien pour lui d'abord... Il a l'air d'avoir beaucoup d'argent et puis, il n'est venu me parler qu'aujourd'hui alors que je l'ai croisé tous les jours ces temps-ci.

- Si tu n'es pas assez bien pour lui alors personne ne l'est.

- Arrête de dire des trucs gênants comme ça, en plus c'est pas vrai il est trop parfait pour moi et nous vivons dans deux mondes différents. Soupira-t-elle.

- Bon admettons, mais ça ne me dis pas comment il s'appelle.

- Il s'appelle Nevra, tu as d'autres questions ou je peux finir de préparer le repas.

- Non je n'ai pas d'autres questions pour le moment. Mais je poursuivrais tôt ou tard mon interrogatoire.

La brune leva les yeux au ciel alors que son frère sortait de la pièce pour la laisser tranquille.

Quelques jours plus tard, Elena avait présenté le dit Nevra à son frère Judal. Nevra était aussi grand que Judal, il avait des yeux gris anthracites et des cheveux noir de jais. Après avoir discuté quelques minutes, Judal avait laissé sa sœur avec le garçon et ils s'étaient tous deux dirigés vers l'autre bout de la ville en courant.

Avec un grand sourire Judal avait repensé à ce qui s'était passé depuis ces dernières années. Elena était enfin heureuse et c'était tout ce qui comptait pour lui. Il avait donc passé une bonne partie de la journée à travailler, préparant les marchandises qu'il devrait vendre le lendemain.

Quand la nuit tomba, il entendit des coups répétitifs à la porte. Il se leva donc pour aller ouvrir et sentit son cœur rater un battement.

- Elle a glissé dans les escaliers qui mènent à la place de la fontaine, je- je ne savais pas quoi faire...

Sans rien dire Judal prit Elena dans ses bras et referma la porte au nez de Nevra. Il déposa délicatement la jeune femme sur son lit et se précipita dans sa propre chambre pour trouver les flacons d'herbes qu'il avait entreposé. Il essaya plusieurs mixtures et autres décoctions mais rien n'y faisait, Elena n'ouvrait pas les yeux.

- Je t'en prie Elena, ne me fais pas ça...

Il essaya alors un sort de guérison, sentant les larmes couler le long de ses joues. Il essaya sortilège sur sortilège, mais rien n'y fit. Les yeux verts émeraude restaient inanimés et le corps de la jeune femme restait immobile.

- Je t'en supplie Elena réveille-toi ! Je ne peux pas vivre sans toi ! hurla le brun alors que ses larmes mouillaient la robe blanche de sa sœur.

Judal continua à s'épuiser ainsi pendant plusieurs heures, mais les forces commençaient sérieusement à l'abandonner. Il prit sa sœur dans ses bras et enfoui son visage dans son cou.

- Elena... s'il te plait... Ne me laisse pas seul...

Alors que les larmes continuaient à perler le long de ses joues, les mots qu'il avait prononcé il y a si longtemps lui revinrent.

- Elena...

Il sécha ses larmes du dos de sa main et prit les deux mains froides de sa sœur entre les siennes.

- ... Tant que je serais là je veillerais sur toi...

Il lâcha une des deux mains de sa sœur et sortit le couteau qui se trouvait dans sa poche.

- ... Je jure de te protéger et de ne jamais laisser qui que ce soit te faire du mal...

Il fit glisser le couteau qu'il tenait le long de son avant-bras, et du sang ne tarda pas à couler sur celui-ci, terminant sa course sur les deux mains de sa sœur.

- ... Peu importe ce qu'il faudra faire...

Il ferma les yeux en entrecroisant ses doigts à ceux d'Elena.

- ... Je ferais tout pour toi.

A cet instant, ses larmes arrêtèrent de couler et la nuit tomba dans un calme profond. Judal ne chercha pas ses mots, il savait exactement que ce qu'il s'apprêtait à faire aurait des conséquences imprévisibles, il savait tout cela. Et pourtant, même s'il n'y avait aucun mot, aucun moyen que cette magie n'arrive à ses fins, il ouvrit les yeux et tourna son regard vers le ciel. Tout autour de lui se mettait à trembler, cet acte transcendait toute autre magie.

C'était un appel aux dieux eux-mêmes, quelque chose que seuls des élus pouvaient faire. Une demande irraisonnable que seul les hommes pouvaient formuler, et à laquelle seul les dieux pouvaient répondre. Cette unique demande ce fut Judal qui la fit. Il ne regarda même pas quel dieu était en face de lui. Il voulait juste qu'on lui rende sa sœur, peut importait s'il était maudit et que l'humanité entière soit détruite. Il voulait juste qu'on lui rende sa sœur.

Et c'est ce qui se passa. Sa sœur Elena revint à elle pendant quelques instants et Judal vit se refléter dans ses yeux la nouvelle couleur de son âme... Du rouge, comme le sang qu'il avait répandu ce soir-là, et comme le sang qu'il était condamné à verser pour l'éternité. Ce furent les derniers instants dans ce monde d'Elena et Judal, qui après avoir sombré comme tous les autres êtres vivants dans ce monde perdu, s'étaient retrouvé par un lien plus fort que celui qui les liaient initialement... La malédiction des anges jumeaux.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top