Chapitre 3 : Le Rouge et le Noir
Oyez oyez ! Devinez qui c'est qui a eu un élan de motivation ? xD
Oui oui c'est bien moi xD
En route pour les vacances et avec pas mal d'heures coincées dans la voiture je vous publie ce (pas super super long) nouveau chapitre ^^
J'espère qu'il vous plaira ;)
Moi j'ai adoré l'écrire ^^
Enfin voilà je vous laisse parce que j'arrive bientôt et que ma mère râle pour que je range mon ordi 😅
Bonne lecture ^^
***
PDV Nevra :
Cela faisait... Combien de temps avait passé déjà ? Je ne comptais plus depuis des jours... En tant qu'être immortel, il paraissait normal que nous puissions perdre la notion du temps. Seulement, cette idée était généralement fausse. Malgré le fait que nos jours n'étaient pas comptés, nous étions majoritairement attachés au temps qui passe. Certains l'étaient à cause du passé qu'ils regrettaient, nostalgiques, et d'autres en vue de ce que le lendemain pourrait leur apporter. En cela, on pourrait dénicher chez certains une once d'humanité nichée au fin fond de ce corps froid et insensible... Mais pour ma part, j'avais fini par croire que nous n'étions comme cela que pour une raison qui s'expliquait même avec des principes de ce que les êtres humains avaient nommé philosophie. Je ne m'étais jamais pleinement plongé dans ces questions qui étaient toujours trop compliquées à mon goût, mais on m'avait appris un jour que les questions qui hantaient chaque être vivant était celles du temps qui passe, et enfin celle de la mort. Chez les hommes, la peur de l'inconnu, de la mort, les poussaient à se focaliser plus principalement sur cette dernière question. Alors que chez nous les immortels, cette question étant presque superflue, c'était le temps qui passait qui nous intriguait le plus. Cela donnait ainsi un certain équilibre entre mortels et immortels. Nous étions tous rongés par les mêmes peur mais dans des proportions différentes.
J'avais d'ailleurs toujours redouté les jours où je ne me soucierais plus des grains de sable qui s'écoulaient dans le sablier de mon immortalité. Décider de ne plus se préoccuper de la fuite du temps, c'était comme décider d'abandonner une partie de soi. La plupart des personnes qui faisaient ce choix étaient des personnes brisées. La perte de l'amour de leur vie, le rejet, la prise de conscience des crimes que l'on avait faits durant les derniers siècles de notre existence... Tout cela nous rongeait jusqu'aux fin fonds de nos entrailles, nous poussait hors de nos retranchements, et faisant finalement ressortir le meilleur... ou le pire de nous...
Pour ma part la première fois avait été très douloureuse... Et elle n'avait pas fait ressortir du bon, alors pas du tout... Alors je redoutais vraiment la deuxième. Je savais que c'était inévitable. J'étais sûr d'avoir pris la bonne décision, mais même en le pensant, j'avais l'impression de sentir des morceaux de verres déchirer mon cœur immortel en petits morceaux. L'éclat de la lune me rappelait son sourire éclatant, le vert des immenses arbres qui m'entouraient était semblable à celui que je voyais dans ses yeux, tout ce que je voyais pendant mon voyage me faisait penser à elle...
Je n'en pouvais plus de ressentir cela, je détestais ma nature qui me faisait ressentir les émotions beaucoup plus fort que les humains... Cette douleur dans ma poitrine, je la haïssais au point que j'aurais voulu pouvoir faire en sorte de ne plus jamais être capable de ressentir la moindre émotion. La peur, la colère, la haine, l'amour, la tristesse, j'étais vraiment à deux doigts de céder tout cela. J'aurais voulu tout faire disparaitre, arrêter de souffrir comme tous les humains. Après tout, en tant que vampire je ne devrais pas avoir à ressentir tout cela, et encore moins avec une plus forte intensité. Je me souvenais encore de ce jour où j'avais perdu le contrôle pour la première fois, où elle m'avait abandonné... Elle m'avait dit que toute cette souffrance que l'on ressentait était le prix à payer pour l'immortalité. Mais je ne voulais pas payer ce prix, je n'avais d'ailleurs jamais désiré avoir la vie d'un être immortel.
J'avais longtemps essayé de réfléchir, regardant les vagues qui déferlaient avec violence contre la falaise en haut de laquelle je m'étais assis. J'avais l'impression que l'eau qui se fracassait avec violence contre les rochers représentait mon état actuel de pensée. Désespérément tourmenté, presque violent même si à cet endroit cette violence ne touchait que les rochers.
Je ne savais pas combien de lunes avaient passées avant que je sois capable d'étancher ma soif, et de trouver une réponse à ma question.
Continuant mon chemin jusqu'à l'endroit où je voulais me rendre, je retrouvais assez facilement le lieu que j'avais en tête. L'endroit avait tellement changé qu'il était méconnaissable. Les champs qui étaient là autrefois avaient été remplacés par des dizaines de maisons recouvertes de lierre fleuri. Le village avait quand même gardé le calme dont je me souvenais. Je remarquais également qu'une petite église avait été construite en face de l'épicerie qui constituait à elle seule le centre du village la dernière fois que j'étais venu ici.
J'avais continué à m'enfoncer dans le village jusqu'à retrouver le petit sentier entouré de noisetiers que je cherchais. Avec un léger sourire sur le visage je suivais le sentier parsemé de petits cailloux blancs jusqu'à arriver à une petite maison au toit en brique rouge. Je m'avançais vers celle-ci et après avoir inspiré un bon coup, je toquais à la porte dont la peinture rouge commençais à s'écailler.
Après quelques minutes, j'entendis un « J'arrive ». Quelques secondes après, des pas de plus en plus rapides se firent entendre. La porte se déverrouilla enfin et je vis la personne que je cherchais se tenir sur le pas de la porte. Ses cheveux roses et noirs étaient attachés en deux tresses partant de chaque côté de son visage, lorsqu'elle releva le regard vers moi ses deux yeux verts furent d'abord surpris, puis des larmes commencèrent à les faire briller d'un nouvel éclat. Je la vis s'avancer vers moi et elle ne tarda pas à enfouir son visage dans les vêtements recouvrant mon torse.
- Salut sœurette... Ca faisait longtemps. Dis-je en traçant des cercles dans son dos pour calmer les sanglots que j'avais déclenché.
***
Retour du côté du QG d'Eel...
La soirée était déjà bien avancée quand un bruit de verre s'écrasant se fit entendre dans le corridor des gardes. Cependant, la plupart des occupants du QG étant regroupée ailleurs pour boire un verre, personne n'y fit attention. Aucun des vampires du QG ne sentit l'odeur du sang se répandant sur le sol de cette chambre désormais déserte.
Même lorsque la soirée fut finie, même l'elfe de la garde absynthe pourtant très sensible aux odeurs ne sentit rien. Ce ne fut que le lendemain matin que les deux chefs de gardes restants s'inquiétèrent de ne pas voir la jeune recrue qui leur était chère. Ils finirent ainsi par rentrer de force dans la chambre de la jeune femme pour remarquer qu'il n'y avait plus personne dans la pièce sombrement redécorée. Le sol était recouvert de longues traces de sang, le grand miroir qui était encore accroché au mur la veille était désormais éparpillé en mille morceaux sur le sol. Certains fragments s'étaient retrouvés devant la fenêtre grande ouverte, de même que quelques autres gouttes de sang éparpillées ici et là. Sur le lit se trouvaient une pile de vêtements et d'autres affaires disposées aléatoirement sur les draps en soie. Les deux chefs de garde ne tardèrent pas beaucoup avant de prévenir la kitsune responsable de la garde étincelante.
La brune, aussi choquée que les deux autres gardiens, ordonna immédiatement aux deux autres de réquisitionner plusieurs personnes pour chercher la disparue présumée. Mais les recherches ne menaient nulle part, même Chrome qui avait essayé d'utiliser son odorat pour trouver Elena n'arriva à rien. Toutes les recherches menées dans la journée terminèrent dans une impasse.
Une fois de plus, l'ambiance devint morose au sein du quartier général d'Eel. C'était un coup dur de plus à encaisser, et peut-être un de trop. Ezarel, possédant dont le teint déjà pâle d'habitude devint aussi livide qu'un cadavre en quelques heures. Celui-ci n'avait cessé de se ronger les ongles de la journée. Alajéa d'habitude très bavarde n'avait pas dit un mot de tout le repas, et Ykhar... Eh bien étant d'un naturel très stressée, les évènements du jour n'avaient pas arrangé les choses. Et Valkyon qui d'habitude ne laissait rien transparaitre, lui aussi avait l'air plutôt inquiet. Du côté de Miiko, ce n'était pas vraiment mieux. Les récents évènements avaient laissé de lourdes séquelles, alors cette fois-ci avait été la goutte d'eau de trop. La kitsune avait donc quitté le QG pour la journée et n'avait pas adressé la parole à qui que ce soit depuis.
La situation était donc relativement tendue, quand Ezarel, Valkyon, Alajéa, Chrome et Ykhar décidèrent de regagner leur chambres respectives dans l'espoir que la nuit leur porterait conseil. C'est en atteignant le hall qu'un visage familier attira leur attention. Les regards attirés par le sol quelques secondes plus tôt se tournèrent vers la silhouette devant eux d'un air désabusé et des cris de surprise se firent entendre en parfaite synchronisation.
- Elena ?! Où t'étais passée ?! On t'as cherchée partout toute la journée ! s'exclama Chrome en faisant de grands gestes avec ses mains.
- Est-ce que tu vas bien ?! On a retrouvé ta chambre pleine de sang ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! continua Alajéa en se dirigeant vers la brune.
L'elfe s'apprêtait à dire quelque chose à son tour quand il remarqua que quelque chose était étrange. Le jeune femme se contenta d'un sourire en voyant le regard perplexe de l'elfe avant de se retourner pour repartir vers les escaliers bleutés par les rayons de la lune entrant par la grande entrée. Les autres restèrent figés sur place, impuissant au point de simplement regarder celle qu'ils recherchaient disparaitre de leur champ de vue.
- Alors là, c'est trop pour moi. Je comprends plus rien ! C'est quoi ce délire ?! s'énerva Chrome.
- J'en sais rien, mais je vais dormir moi, j'en ai assez de ces hallucinations à cause de la fatigue... déclara Alajéa les larmes aux yeux.
L'absynthe et l'obsidien restèrent dans le hall, se regardant sans rien dire. C'était comme une discussion par télépathie entre les deux hommes. Sans rien dire ils se dirigèrent tous deux vers les portes du QG.
Ils attendirent une heure, assis sur le rebord de la fontaine, écoutant le moindre bruit faisant écho dans les environs. Jusqu'à ce que finalement celle qu'ils attendaient montre le bout de son nez.
La jeune femme s'avança vers eux avec un grand sourire, ses longs cheveux noirs noués dans une tresse se balançant derrière elle.
- Vous attendez quelqu'un peut-être ? demanda-t-elle avec un large sourire.
- C'est quoi ces vêtements ? continua Valkyon.
- Cette petite merveille ? Ah je les ai trouvés au fond de l'armoire de ma chère Elena. Je me suis permis de rajouter quelques bijoux pour embellir la parure. Je ne comprends pas qu'elle ne les ai pas mis plus tôt. Surtout comme c'était un cadeau de quelqu'un qui lui était cher. N'est-ce pas ?
Ezarel retint un hoquet de surprise tout en détaillant la tenue qu'il reconnaissait très bien. Elle portait une jupe noire et rouge plus longue à l'arrière à l'avant. En haut elle avait mis la suite de la tenue qui était un haut de style oriental rouge avec une sorte d'écharpe blanche recouvrant ses épaules et une partie de son ventre qui était à l'air libre. Elle portait également des bracelets de cheville en or ainsi qu'une tiare faite dans le même matériau. Ce qui choqua le plus l'elfe fut le sang qu'il vit couler le long de sa cuisse et sur ses avant-bras. C'était mauvais signe.
- Haha ne faites pas cette tête-là, je ne compte pas vous faire quoi que ce soit. Et ça, ce n'était qu'une simple remise en forme. Cela fait plaisir que malgré tout ce temps je n'ai pas perdu la main.
Alors que le silence s'installais de nouveau dans la nuit et elle repris la parole en remontant la tiare dans ses cheveux sans prêter attention au fait que ses mains étaient pleines de sang.
- Bon alors, parlons sérieusement. Vous allez me dire comment rendre sa mémoire à Elena et je promets de ne pas faire d'autres dommages collatéraux. Ça te va le bleudinet mignon ?
L'elfe releva les yeux avant de dire les mots qu'il voulait laisser sortir depuis le début.
- Dis-moi ton nom et je verrais ce que je peux faire. Car nous avons très bien compris qui tu étais.
- Oh je suis déçu, vous êtes plus intelligents que vous n'en avez l'air. Bon eh bien je crois que je ne vais pas avoir le choix vu qu'Elena semble vous avoir parlé un peu de moi.
Les deux chefs de gardes se redressèrent tout en serrant les poings en la regardant prendre une pose de profil pour les regarder de haut avec un grand sourire.
- Je suis l'ange Judal, celui qui partage le corps d'Elena. Enchanté.
***
L'illustration en média représente donc la fin de ce chapitre 😏
Merci à AryaLunerya ❤️❤️
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