XII
C'est vraiment difficile de travailler avec quelqu'un avec qui on ne s'entend pas. Ça fait deux heures que Mike et moi nous travaillions à la bibliothèque sur le devoir de madame Élisa et il ne fait que se plaindre.
- C'est bon, je fais une pause.
- Mais Mike on n'a encore rien trouvé.
- Ça fait deux heures, deux longues heures que je suis avec toi. Tu penses vraiment que j'ai envie de rester cloîtré ici avec toi ?
- C'est pas non plus facile pour moi, mais tu sais quoi ? Je m'en vais
Je sors de la bibliothèque très furieuse. Franchement, comment autant de mauvaise humeur peut être supportable ? Je suis allée retrouver les filles qui sont en salle et leur ai raconté tout ce qui vient de se passer avec Mike.
- Tu sais, Mike n'a pas toujours eu une vie facile, m'explique Claire.
- Claire ! Intervient Léa.
- Quoi ? Tout le monde le sait, alors je ne vois pas pourquoi je devrais me taire. Comme je le disais, Mike n'a pas connu ses parents, ils sont morts lorsqu'il était bébé. Alors, il a eu une vie difficile, soit indulgente envers lui.
- Je comprends mais ça n'explique pas sa grande animosité envers moi.
- Il n'est pas très sociable c'est tout. Ne pense pas qu'il te déteste, je pense qu'il a du mal à faire confiance aux gens.
Je décide de retourner à la bibliothèque. Je n'aurais pas dû également m'emporter et partir comme ça. Qui sait je l'y trouverais peut-être. De toute façon, je me rends compte que c'est juste un pauvre gamin qui ne sait pas contrôler ses émotions. Je continue d'avancer jusqu'à ce que Théo me bouscule.
- Tu as vraiment la manie de me bousculer, lui ai-je lancé toute énervée.
- Pff
- Oh je vois, mais bon bonjour.
- Pourquoi tu me salues on n'est pas amis à ce que je sache.
- Je sais Théo mais tout le monde n'est pas aussi impoli.
- N'importe que quoi. Au faite, pour que tu me serves à quelque chose, tu n'as pas vu Léa ?
- Et pourquoi ?
- Ce ne sont pas tes affaires. Répond juste à ma question, c'est tout ce que je te demande.
- Je n'y crois pas. Vous ne savez pas décidément pas parler aux gens.
Je reprends ma route sans lui répondre. De toute façon, il va finir par la trouver tout seul. Je ne sais pas pourquoi ils sont de mauvaise humeur aujourd'hui. Je retourne à la bibliothèque et il n'y est plus. Dommage. J'oubliais, le cours avec monsieur Hector va bientôt débuter. Je vais rapidement dans sa salle avec tous les autres.
- Bon les jeunes, aujourd'hui, l'on va apprendre à manier les armes.
- Oh c'est super ! S'écrie Marion.
- J'ai trop hâte, m'exclamè-je également.
- Du calme du calme les jeunes. Ce n'est pas un jeu, c'est quelque chose de très important et sérieux. Vous savez, vous ne servirez pas toujours de vos pouvoirs, des fois vos adversaires pourront les bloquer ou vous pourrez les perdre. Vous aurez donc besoin des armes pour vous défendre. Pour commencer prenez tous des armes .
Il y avait déposé plusieurs armes sur une table. J'ai l'embarras du choix et je suis stupéfaite de voir Erika prendre une hache.
- Tu es sûre que c'est une bonne idée ?
- Ne t'en fais pas Ophélie, je gère et c'est pas si lourd que ça.
- Si tu le dis, de toute façon, moi je choisis l'arc. C'est moins lourd.
- Lea, Théo te cherchait ce matin. Il y a un problème ?
- Enfaite, tu veux demander s'il y'a quelque chose entre nous ? C'est oui. Ça te pose problème ?
- Non non, je suis très très heureuse pour toi, enfin pour vous deux.
Les filles ont commencé à lui poser toute sorte de question. Je ne sais pas pourquoi je me suis inquiétée, elle a l'air heureuse et c'est tout ce qui compte.
Je m'éloigne pour commencer à tirer et le professeur s'approche de moi, puis m'aide à bien me positionner.
- Un petit conseil, donne plus de force et de rapidité à tes tirs. Ne perd surtout pas de vue l'objectif.
J'ai bien suivi ses conseils et ça me semble plus facile que ce que je pensais. J'ai bien fait de choisir le tir à l'arc. Encore un petit peu d'entraînement et je deviendrais un mage accompli.
Pendant la pause, Mike et moi avons fait des concessions et avons décidé qu'il valait mieux travailler, en laissant notre inimitié de côté. On s'est donc retrouvé le lendemain à la bibliothèque pour terminer avec ça. Je le trouve même plus calme aujourd'hui, on n'est toujours d'accord sur tout mais au moins le travail. Au bout d'un moment, un silence s'est mis à régner entre nous et j'ai décidé de briser la glace.
- Mike, pourquoi tu me détestes ? Je voudrais savoir si j'ai fait quelque chose de mal.
- Tu crois ça ?
- Oui !! Et il doit bien y avoir une raison.
- D'accord. Je ne te fais pas confiance, tu sembles avoir des petits secrets pas très jolis. Il y a quelque chose de malsain chez toi.
- Mais …
Je me mets à penser aux bandits qui nous avaient attaqué Théo et moi. Je revois leurs corps allongés, je n'ai même pas cherché à savoir si ils étaient encore et ça me pèse vraiment gros sur le coeur.
- Mais quoi? Je connais les petites saintes de ton espèce. Elles cachent bien leur jeu en prétendant être gentilles et honnêtes. Tu ne me trompes pas.
Les mots qu'il vient d'employer à mon égard me semblent tellement crus. Et son regard, il s'est encore plus durci que d'habitude. Je me lève de chaise et je sors de la bibliothèque. Est-ce qu'il a raison ? Ne suis-je qu'une petite hypocrite ? Je ne sais même plus qui je suis. Je sais qu'on ne peut être aimée de tout le monde et je devrais ne pas prendre en considération tout ce qu'il me dit. Mais ça va plus loin que ce que je m'imaginais. Je continue d'avancer lorsque un soudain mal de tête me paralyse. C'est horrible, j'ai l'impression que ma tête va exploser. Je suis sur le point de m'évanouir mais quelqu'un me retient.
- Ophélie , qu'est-ce que tu as ?
- Peter ?!!
- Tout va bien ? Allez assied toi une minute. Je commence à m'inquiéter.
- Vraiment, merci. Tu trouves que je suis fausse ou hypocrite avec toi ?
- De quoi tu parles ? Tu as des idées étranges. Tu es la personne la plus gentille et attentionnée que je connaisse.
Il a l'air d'y croire lorsqu'il me dit tout ça. Ça m'apaise et me fait me sentir mieux. Oui, avec lui, je me sens en sécurité. Je l'observe et je me rends compte que je commence à éprouver certains sentiments pour lui. Ce qui me fait mal c'est qu'au final, Mike a raison. Peter ne me connaît pas du tout.
***
Je suis rentrée au château après avoir discuté avec Peter. Il a eu dû mal à me laisser partir seule mais j'ai réussi à le convaincre. Je me change et je descends m'entrainer au tir à l'arc. Je ne sais pas pourquoi je me suis prise d'affection pour cette activité et je l'exerce maintenant depuis une semaine.
- Votre altesse, cela fait des heures que vous vous entraînez. Vous devriez vous nourrir un peu.
- Non, je n'ai pas faim.
- Mais princesse, ce n'est pas bien
- Laissez la s'entraîner. Elle dînera plus tard.
- Papa ! M'écrié-je en lâchant mon arc avant de le serrer dans mes bras.
- Quelle marque d'affection ! Mais tu vois, tu me serres un peu trop.
- Oups, désolée. C'est que je ne t'ai pas vu depuis deux jours.
- Lorsque tu auras terminé, va t'apprêter. J'ai une surprise pour toi.
Il me faisait peur, cette histoire de bonne nouvelle semblait vraiment très louche. Je suis certaine qu'il a préparé quelque chose qui ne va pas me plaire. Il m'a demandé de me préparer pour dîner, on allait donc recevoir un invité très important. Je trouve dans ma chambre une robe que je n'avais jamais vue. Mon père l'avait sans doute déposée pour que je la porte ce soir. J'ai franchement un mauvais pressentiment et je ne me trompe jamais dans ces cas.
Je descends dans la salle à manger.
- Mon très cher père, comment me trouver vous?
Il n'y a personne.
- Ravissante, vous êtes le plus beau trésor que mes yeux ont eu le plaisir de voir, me répond une voix inconnue derrière moi.
Je me retourne un peu intriguée de savoir qui cela peut bien être.
- Mais qui êtes vous?
Et mon père apparaît aussitôt.
- Ma fille, désolé pour le retard. Je vois que vous avez déjà fait connaissance. Ma chérie, je te présente notre invité, le prince Aaron Beerus. Le prince Aaron vient du royaume d'Ofidor. Nos deux royaumes ont toujours été de grands alliés.
Celui-ci s'approche de moi et me baise la main, avec un sourire qui selon lui devrait être séducteur. J'en ai vu mieux. Le pire c'est qu'il ne semblait pas vouloir lâcher ma main. J'avais maintenant une envie de le frapper mais je me contrôle.
Ils s'installent et moi, je suis toujours debout, pleurant sur mon sort. Je vois ensuite mon père me fusiller du regard. Je crois que j'ai compris. Nous avons commencé à dîner mais le beau prince passait son temps à nous raconter ses exploits. Quel vantard !
- Cette créature maléfique a pris en otage une de nos précieuses servantes et l'on ne pouvait décidément pas la laisser entre ses mains. J'ai donc pris le risque d'y aller seul parce que c'est moi que cette chose voulait. Je l'ai affronté en combat singulier et j'ai réussi à le tuer. Je ne m'en vante pas mais c'est quelque chose que je n'oublierai jamais.
- Et comment avez- vous fait ?
- Fait quoi ?
- Et bien pour vaincre cette terrible créature maléfique.
- Ophélia ? Me coupe mon père.
Mon père me fusille de nouveau du regard. Lui-même , il doute de la véracité de cette histoire. Je ne dis pas que c'est complètement faux. Mais je ne vois pas pourquoi une créature maléfique enleverait la malheureuse servante. Enfin, c'est mon opinion. Je suis maintenant lasse de ces aventures épiques. J'ai besoin de dormir.
- Excusez moi, je me retire, declaré-je en me levant de mon siège.
- Mais ma fille, reste encore écouter les histoires passionnantes de notre invité.
- Il faut que je me repose, prince Aaron, une prochaine fois peut-être.
***
- Majesté, vous venez prendre le petit-déjeuner ?
- Non non, je péfère aller directement à l'Académie.
- Mais princesse !!!
- S'il vous plaît, vous faîtes trop de bruit. Notre invité pourrait nous remarquer.
Je l'accompagne jusque la sortie et je me change avant d'aller à la bibliothèque. Mike et moi devons terminé les derniers détails de notre devoir.
- Enfin terminé ! M'écrié-je en m'étirant.
- C'est moi qui devrait être heureux car je ne vais plus avoir à rester avec toi.
- Si tu étais plus aimable tu serais vraiment adorable.
Nous sommes allés remettre notre devoir au professeur et elle a commencé son cours. Elle semble vouloir faire un cours d'hypnose aujourd'hui. Ça n'a pas l'air bien compliqué enfin je pense.
- Ophélie à ton tour.
Je me lève et je me place devant la personne que je dois hypnotiser. Je me concentre et je la regarde droit dans les yeux. Je sens ensuite quelque chose bouillonner en moi et mes yeux reprennent leur couleur d'origine. Je pensais avoir réussi à l'hypnotiser mais la seule chose que j'ai réussi à provoquer est une explosion dans la salle.
Le professeur s'approche de nous en me disant.
- D'accord Ophélie on se calme.
- Je suis tellement désolée…
- Oui je comprends, mais tu devrais essayer de canaliser tes pouvoir sinon tu pourrais blesser quelqu'un.
Je me sens mal. Je ne fais jamais les choses bien. Pendant le reste du cours je suis restée observer comment les autres faisaient l'exercice. A la fin, Max est venu nous rejoindre.
- Eh les filles !!!
- Max, tu sembles m'ignorer ces derniers temps à ce que je vois, se plaint Claire.
- Ne t'en fais pas mon amour, penses-tu que je peux me passer de toi une seule seconde ?
- Quel beau parleur tu fais Max, s'écrie Marion. Seulement hier tu me jurais l'amour inconditionnel.
- Désolée les filles, je ne suis pas l'homme d'une seule femme.
Il en profite pour mettre son bras autour de mes épaules. Il n'a aucun sérieux mais pour l'instant, ça me fait plaisir d'être avec eux.
- Tu pourrais faire plus attention, déclare Jonathan en arrivant vers nous. Pamela pourrait te voir.
- Arrête de me parler d'elle. Elle pourrait apparaître sans qu'on ne le sache. De plus, elle est devenue plus que collante ces derniers temps même toi tu ne pourrais pas la supporter.
Je rigole. Si seulement ma pauvre Pamela pouvait entendre ce qu'il dit. Je retire son bras de mes épaules en me levant.
- Désolée les amis, je dois rentrer.
- Et tu vas mieux ? Me demande Claire.
- Oui, ne t'inquiète pas. Merci.
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