X
- Maman ! Maman ! Ne t'en va pas !
Je me suis réveillée totalement paniquée. Cette fois, en rêvant d'une femme, mais j'ai la conviction que c'est ma mère. Ça faisait longtemps que je n'avais pas rêvé d'elle. Pratiquement dix ans. Je me demande toujours comment je suis arrivée dans ma chambre hier. La seule chose dont je me souviens, c'est cette porte qui s'est ouverte et puis moi, j'avais tout à coup atteri sur mon lit, Ondina étant à mes côtés.
Pour en revenir à mon rêve, c'est toujours la même chose. Une femme dont le visage est flou qui me berce. Sa douce voix, c'est quelque chose que je n'arrive pas à oublier. Je me lève de mon lit pour rejoindre ma salle de bain.
Avec tous les événements qui se sont passés, j'ai entendu qu'aujourd'hui, il n'y aurait pas cours à l'Académie. De toute façon, je ne comptais pas y aller aujourd'hui. Les servantes continuent de discuter entres elles et parlent d'une mystérieuse femme qui aurait fait disparaître le monstre.
C'est bien ce que je pensais, personne ne m'a reconnu. J'espère que c'est pareil à l'Académie. J'allais rejoindre mon père lorsque j'entendis quelque chose qui me stoppa net.
- Peut-être que c'est cette personne qui a invoqué ce monstre, affirme une servante.
- Impossible, pourquoi alors l'aurait-elle fait disparaître ? Réplique une autre.
- On m'a dit que ce genre de monstre peut être invoqué uniquement par les mages noirs.
Les mages noirs ?
- La personne qui la ramener d'où il venait doit être alors aussi puissant que celle qui l'a invoquée.
Elles se taisent tout à coup lorsqu'elle me voit. L'une d'entre elles se propose même de m'accompagner pour prendre le petit-déjeuner avec mon père. J'aurais bien aimé lui poser les questions sur ces mages noirs mais nous sommes déjà arriver, et elle ne me répondra sûrement pas devant mon père.
Elle nous laisse et je prends place. Il m'adresse un sourire et me demande si je vais bien. Je le rassure mais une question me reviens subitement. Ça va certainement gâcher l'ambiance mais je ne peux plus garder ça pour moi. Je prends une grande respiration avant de me lancer.
- Qui était ma mère ? Je veux que tu me parles d'elle.
Il stoppe de manger et me fixe avec un regard plein de reproche. S'il croit que ça va me faire plier alors il se trompe. Cette fois, je ne me laisserais pas faire. J'ai besoin de réponses et il est le seul à pouvoir me les fournir. Il détourne ensuite son regard pour le placer devant les deux gardes qui sortent de la pièce.
- Ophélia ce n'est pas le moment !
- Ophélia quoi ? Je veux juste savoir qui était ma mère .
- Ce que tu dois savoir, tu le sais déjà, ta mère est morte en couche.
- Oui ça tu me l'as déjà dit. Ce que je veux savoir c'est qui elle était ? Comment elle était ? Si je lui ressembles, nos points communs. Si elle avait une famille ?
- Stop ! Tu ne vois pas que ça me fait du mal ?
- Non, je vois juste que ça te répugne de parler d'elle. Elle était si mauvaise que ça ma mère?
- Non Ophélia, ta mère n'était pas une mauvaise personne. Elle avait un grand coeur, c'était une jeune femme incroyable. Je l'aimais et elle m'aimait.
- Alors pourquoi quand je l'évoque tu détournes le sujet ? Moi je voudrais seulement savoir qui était ma mère.
J'attendais qu'il me dise quelque chose, mais mes espoirs se sont envolés lorsqu'il a continué à prendre son petit déjeuner sans daigner m'adresser un seul regard. Si c'est comme ça très bien. Je me lève de table et je sors brusquement de la pièce. J'ai besoin réponse mais je n'en saurais jamais rien. Je continue mon chemin jusqu'à ce qu'une silhouette familière apparaît droit devant moi. Je lève donc les yeux vers elle.
- Ophélia ?
- Théo ! M'exclamè-je en me blotissant dans ses bras.
En ce moment, je me fous de tous les désaccords qu'on peut avoir. J'ai juste envie de rester avec lui. Il ne me repousse pas et me sert contre lui, tout en me rassurant.
- Qu'est-ce qui t'as mis dans cet état ? Tu vas bien ?
- Oui. C'est juste des bêtises. Répliquè-je tout en continuant à me serrer dans ses bras.
- Tu ne me fais pas assez confiance pour me raconter ces bêtises ?
Je me détache brusquement de lui.
- Oui. J'ai confiance en toi, c'est juste que je suis perdue en ce moment.
Les larmes commencent à monter dans mes yeux et il me reprend de nouveau dans ses bras. Je me mets alors à pleurer. Pourquoi je suis si émotive aujourd'hui ? Il se rapproche de mon oreille.
- Ne t'en fais pas, lorsque tu voudras le dire quoique ce soit, je serais là, me chuchote-t-il avant de me donner une bise sur le front.
Je lui souris. Une idée passe ensuite dans mon esprit.
- Tu voudrais bien faire un tour avec moi Théo ?
- Bien-sûr.
Nous allons prendre deux chevaux dans les écuries et nous sortons du château pour faire notre promenade. Nous continuons à nous éloigner de plus du château en allant vers la forêt d'Orcée. Théo qui est toujours derrière moi se met à me dire.
- Ophélia, on devrait peut-être faire demi tour.
- Allez ! Je n'ai vraiment pas envie de rentrer.
- Je veux surtout pas qu'il t'arrive quelque chose.
Je ne l'écoute pas et je continue à galoper. Si je vais plus loin, il sera bien obligé de me suivre. Je sens bien qu'il est toujours derrière moi, mais au bout d'un moment, je me rends compte que je n'entends plus sa voix. Je me retourne donc et c'est avec surprise je le retrouve à terre, son cheval étant paralysé. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir qu'une flèche me touche le cou. Ma tête se met à tourner et je sens que je vais m'évanouir.
***
- Ophélia ! Ophélia ! Allez tu vas bien ?
J'ouvre les yeux et je ressens un terrible mal de tête, comme si on m'avait assommé. Je me rends compte qu'on est avec d'autres personnes.
- Où sommes-nous ? Je lui demande.
- Parle moins fort.
Il m'explique ensuite que ceux qui nous ont lancé des flèches sont des bandits et qui veulent nous vendre comme esclaves à d'autres royaumes. C'est pas vrai !Je me suis mise dans un sacré pétrin et le pire c'est que j'ai entraîné quelqu'un avec moi. La porte s'ouvre et trois hommes entrent.
- Bienvenue mes chers amis, nous accueille l'un d'entre eux.
L'homme qui nous saluait empestait l'alcool de loin. Il est un peu plus grand que les deux autres. À vrai dire, je le trouve sacrément laid. Je n'ai jamais vu une tête aussi difforme et d'aussi grosses lèvres. Il me sort de mes pensées en nous disant.
- Je vais bien vous expliquer pour que vous comprenez. Mes très chers amis vous allez avoir une nouvelle vie. Vous les garçons, vous servirez comme les hommes de main de vos nouveaux maîtres, j'espère que vous savez très bien vous battre. Et vous mes jolies demoiselles, j'espère que vous pourrez satisfaire vos nouveaux maîtres. Comme vous avez compris, vous allez être vendus. Oubliez votre liberté et soumettez vous, sinon mourrez.
Il éclate de rire en sortant et demande aux deux hommes qui le secondaient de veiller sur nous. Je tourne mon regard vers Théo et je vois bien la colère dans ses yeux. Je ne peux rien y rien faire, c'est ma faute.
- Tu es en colère contre moi?
- Ne dis pas de bêtises Ophélia ,je ne suis pas en colère contre toi. Je pense juste à comment sortir tous d'ici.
Il avait raison mais comment faire? Pendant ce temps, je me suis rendue compte que nous sommes à l'intérieur d'un grand char, qui nous amène je ne sais où. Comment de temps avons-nous déjà passé ici ? Est-ce déjà la nuit ? Je n'en ai aucune idée. Leur chef décide enfin de se montrer de nouveau. Il nous observe étrangement avant de saisir une fille au hasard. Elle essaie de se débattre et il la frappe. Pourquoi est-ce qu'il fait ça ?
La situation a l'air de bien l'amuser parce qu'il rigole. C'est la première fois que je vois un homme frapper une jeune femme sans aucune raison et ça me révulse. J'essaie de me lever mais Théo retient ma main. Je l'écoute et je me calme. Pourtant cet homme ne semble vouloir s'arrêter là. La fille s'est mise à pleurer et celui-ci la jeter à terre, la rouant de coups.
Cette fois, même Théo ne pourra pas me stopper. Je me lève d'un coup et je me place entre lui et la fille. Surpris, il lève son regard vers moi.
- Pour qui te prends tu petite chienne ?
- Je me prends pour Ophélia Di Atlasia, princesse et héritière du trône d'Atlasia.
Le visage de Théo se décompose face à ma révélation. Il aurait sûrement préféré que je me taise mais j'ai horreur des injustices. L'homme en question m'observe une seconde avant d'éclater de rire. Il se rapproche ensuite de moi, son odeur est tellement insupportable mais je le retient. Il attrape mes cheveux et se met à les humer. Il en est fait de même sur mon cou.
- C'est vrai. Tu as bien une odeur de princesse mais laisse moi essayer quelque chose.
Il me donne un coup de poing et je tombe à terre. Je ne l'ai pas vu venir celle-là. Surtout qu'ensuite, Théo s'est levé à son tour et a rendu le coup à l'affreux personnage.
- Ne t'avise plus jamais de la toucher, le menace-t-il visiblement très en colère.
- Petit insolent ! Arrêtez ce jeune homme !
Les deux hommes qui nous surveillaient, essaient d'attraper Théo de force. Celui-ci ne se laisse pas faire et ils commencent à se battre. Théo les domine et réussit à les battre mais l'un d'entre eux se relève derrière lui, et lui plante deux coups de poignard au dos. Il s'effondre en hurlant de douleur et je me rue à son secours.
- J'espère que ton ami et toi vous avez compris la leçon, lance notre bourreau.
Il sort ensuite avec ses deux hommes de main. Je couche Théo de dos et je commence à nettoyer ses blessures. Dommage que je ne maîtrise pas encore les sorts de guérison.
- Je vais aller mieux, ne t'en fais pas, me rassure-t-il en me souriant.
J'essaie moi aussi de sourire mais je me sens tellement mal. Je suis vraiment porteuse de poisse. Je remarque ensuite que les autres prisonniers nous observent. Depuis combien de temps sont-ils ici ? Je ne savais même pas qu'il existe ce genre de trafic. Je me rends maintenant compte que je ne suis pas une bonne princesse. Je ne remarque même pas les problèmes du peuple que je suis censée gouverner un jour.
- Nous devons nous entraider si nous voulons sortir d'ici, lancè-je subitement.
Tous me regardent alors d'un l'air étonné. Je sais qu'on risque nos vies mais vaut mieux ça qu'être vendu toute sa vie. L'un d'entre eux prend la parole en disant.
- Majesté, c'est complètement impossible, on va se faire tuer.
- Mais si on reste ici, ils vont nous vendre et nous serons des esclaves et ce sera bien pire.
- Ophélia a raison. Si nous unissons nos forces, ils ne pourront pas venir à bout de nous.
J'imagine si je n'avais pas été là. Est-ce que quelqu'un les aurait convaincu de s'unir ou ils seraient restés là, attendant leur triste sort. Quand je pense qu'il a fallu que je sois victime pour me rendre compte de ça.
- Écoutez je ne le dis pas seulement pour moi mais aussi pour vous tous. Je n'ai aucune envie de partir seule, si je pars d'ici vous viendrez avec moi.
Ils se regardent tous un moment. Ça a l'air de durer une éternité. Je finis même par perdre espoir. Lorsqu'il me réponde enfin oui, je suis vraiment heureuse. Je jette un regard vers Théo qui a l'air fier de moi.
Pour sortir du char, nous avons prévu de mettre le feu. Nous n'avons pas le choix c'est la seule façon de sortir d'ici. A part les deux hommes qui sont avec lui, je ne sais pas si ils sont nombreux. Heureusement, l'un d'entre nous avait un briquet dans sa poche. Lorsque le feu commença, certains prisonniers ont commencé à s'enfuir. Les autres se sont résolus à se battre contre ces bandits qui étaient plus nombreux que ce que je pensais. Théo me demande de partir également mais je ne veux pas le laisser seul ici. Je le vois sortir son épée et il me jette à terre avant un homme qui était derrière moi. D'autres apparaissent alors. Il prend sur lui se battre contre eux pour me protéger.
Leur chef apparaît et projette Théo au sol. J'accoure vers lui tandis qu'il s'approche de nous.
- Vous n'avez pas pitié, il est blessé
- Si tu veux être dans le même état que lui on va t'aider, me répond-t-il.
Je les vois de plus en plus proche de nous et je ferme les yeux en me concentrant très fort. Je les rouvre et une barrière nous sépare de ces bandits. J'essaie d'aider Théo à se lever pour qu'on puisse partir rapidement mais sa blessure lui fait encore mal.
- Tu penses que ça va nous arrêter, me demande ce satané bandit en détruisant ma barrière.
C'est pas possible qu'est ce que je fais ? Je me place devant Théo. C'est toujours lui qui me protège alors c'est à mon tour. Je ne les laisserais pas nous faire du mal. Je serre les poings et mes yeux deviennent noirs. Mes mains se mettent à bouger comme si j'étranglais quelqu'un et les bandits commencent à se tordre de douleur. Je pousse un cri strident avant de m'évanouir.
Je me réveille et ils sont tous allongés à terre. Est-ce que je les ai ? Je me recule horrifié et je touche le corps de Théo. Inquiète, je m'approche et je me rends compte que son coeur bat toujours. Il fait toujours nuit et il faut qu'on s'abrite quelque part. Je le tire jusqu'à ce qu'on trouve une cave. Je me mets alors à veiller sur lui.
- Oph… O…
- Oui je suis là.
- Ne t'en va pas je t'en pris
- Ne t'en fais pas je reste avec toi.
J'ai essayé de calmer ses blessures tout au long de la nuit jusqu'à m'en dormir.
- Ophélia ! Me réveille-t-il
- Humm … Oh désolée … je me suis endormie. Tu vas mieux ?
- Oui. C'est à moi de te demander pardon pour t'avoir fait dormir dans ce genre d'endroit.
- Ne t'inquiète pas.
- Alors rentrons. Tout le monde doit être inquiet à ton sujet.
Il a raison. Nous sommes arrivés au château et tout le monde était affolé. Nous avons profité pour amener Théo voir des médecins. Je devais donc retourner affronter mon père et ses sermons.
- Tu sais au moins à quel point je me suis inquiété. ?
- Je sais.
- Non, je ne crois pas. Tu t'es mise en danger et tu as mis Théo en danger.
- C'est bon j'ai compris la leçon mais je ne regrette rien de ce qui s'est passé.
- Ophélia!
- Mais oui, sinon je n'aurais jamais vu les réalités que traversent certaines personnes. Papa, j'ai promis à ces gens que tu les recevrais et il faudrait également arrêter ce genre de pratique.
- Ne t'inquiète pas. Je m'en occupe.
Je laisse mon père et je vais rendre visite à Théo. Les infirmières nous laisse alors seuls.
- Je vois que ces infirmières sont plus efficaces que moi.
- Moi, j'ai préféré de loin lorsque tu t'es occupée de moi. Si tu n'avais pas été là, je serais peut-être mort.
- Mais c'est de ma faute si on s'est retrouvé dans cette situation.
- Merci pour tout.
- Mais je t'en prie.
- Ophélia …
- Oui?
- Je t'aime.
____________________________________
Pour vous pourquoi le roi cache-t-il la mère de sa fille ?
Et le comportement de Théo envers Ophélia ?
Une idée pour la suite ? Retrouvons très vite et bonne lecture à tous 😘😘😊
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top