Chapitre 36
Votre pire ennemi, c'est vous-même.
Je dois avouer que je craignais le retour à la réalité, que le cocon que Knox et moi avons façonnés la nuit dernière ne s'écroule en milles morceaux lors de notre retour à l'Académie.
J'ai remarqué le petit changement qui s'était opéré chez lui, cette petite distance qu'il avait mit, et qu'il essayait de dissimuler. Petite certes, mais tout de même présente.
Les yeux rivés sur l'horizon, Knox vole jusqu'à ma fenêtre pour éviter mon regard brûlant d'accusations. Ou peut-être qu'il est simplement plongé dans ses pensées. Peut m'importe, tout ce dont j'ai envie à l'instant, c'est de serrer mes doigts autour de sa nuque pour le tuer, mais si je m'y risque, je tomberai de plusieurs mètre pour atterrir sur le sol, sans aucun doute morte.
Lorsqu'il arrive finalement devant la fenêtre ouverte de ma chambre, je me détache de lui pour entrer dans la pièce puis me tourne vers lui en croisant les bras sur ma poitrine, contrariée. Il observe ma mine renfrognée en volant sur place, le visage inexpressif.
— À quoi est-ce que tu joues, petit merdeux ?
D'accord, l'insulter n'est pas très judicieux, mais c'est mieux que de l'étrangler. Je déteste le voir aussi distant, je lui en veux de crée ce petit gouffre que je crains de voir s'agrandir après ce qu'on a vécu.
Est-ce qu'il regrette ? Bon Dieu, est-ce qu'il simulait pendant tout ce temps ? Peut-être que lui n'a pas autant apprécier que moi la nuit que nous avions passés ensemble.
Si c'est le cas, je risque à tout moment de mourir de honte.
— Rien. ( il s'approche de moi, et pose un baiser sur mon front) à plus.
Et sans un mot en plus, il s'envole alors que je retire ma chaussure pour la lui lancer. Mais bien evidemment, je rate mon tir.
— « À plus ? » sérieusement ? espèce d'enfoiré, crachais-je.
— Aie, ça sent mauvais.
Je me tourne pour trouver Viskaya assise en tailleur sur son lit, le visage exprimant toute la gêne qu'elle devait ressentir après avoir assisté à cette petite scène. Je m'approche, et m'affale comme un cachalot sur elle.
— Pourquoi les hommes sont-ils si compliqués ? C'est vrai quoi, nous les femmes sommes si faciles à vivre et ouverte à la discussion, dis-je en posant la tête sur sur cuisses.
Les mains dans mes cheveux, viskaya se met a me caresser le crâne doucement.
— C'est parce que nous sommes de sublimes créatures. Mais ne t'inquiète pas, ils ne sont pas tous aussi nuls.
— Je me fiche des autres, Knox est le seule qui compte.
Bon sang, ça me fais mal de l'avouer mais c'est là, la stricte vérité. Knox a réussit à voler mon cœur, je suis tombée amoureuse de lui et je me rend compte que la chute fait risque d'être vertigineuse et douloureuse.
Pourquoi suis-je aussi faible ?
— Je pensais... je croyais que tout allait bien. Mais peut-être que je ne suis pas si douée pour le décrypter que ça... ?
— Qu'est-ce qu'il s'est passée exactement ?
Le rouge me montant aux joues en repensant au corps de Knox se mouvant contre le mien, je lui avoue :
— On a fait l'amour.
Le cri perçant qui sort de la bouche de viskaya risque de me griller les tympans. Je me relève subitement en posant mes mains sur mes oreilles en la fusillant du regard. Mais en voyant l'expression folle de joie de viskaya, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire.
— Enfin ! Et c'était comment ?
Je veux tout savoir !
Elle se rassoit sur le lit, les yeux pétillants, ses cheveux sombres en pétards tandis qu'elle me regarde droit dans le yeux, me montrant que j'avais toute son attention.
Je lui raconte brièvement ma petite nuit avec Knox, et son insatiabilité. Quand je termine, c'est limite si Viskaya n'a pas des cœurs dans les yeux.
Puis, subitement, elle s'enflamme.
— Je vais le buter. Après t'avoir prise dans toutes les positions il ose te dire « à plus » ? Non mais je rêve.
— Euh, pas vraiment dans toutes les positio...
— Je vais lui couper sa saucisse s'il ne te donnes pas des explications et au plus vite !
— Si tu pouvais viser une autre partie de son corps...
Elle fronce les sourcils.
— C'est que je l'aime bien sa saucisse moi, dis-je en haussant les épaules.
Viskaya secoue la tête de gauche à droite, défaitiste.
— Il doit vraiment être douée alors.
— Tu sais pas à quel point.
Quelques heures plus tard, je décide de sortir de la chambre pour aller retrouver Barinthus. Les couloirs sont vides, les cours ne sont pas terminés mais je préfère m'absenter pour ne pas être dévisagée tel une bête de foire. Maintenant que je ne porte plus mes vêtements larges et ma capuche, j'attire beaucoup plus l'attention qu'auparavant. À mon plus grand malheur.
J'ouvre la porte de mon cher barinthus sans prendre la peine de toquer, et le trouve le nez enfouie dans un pile de documents.
— Un problème à l'horizon ?
Il lève la tête en sursautant, surpris de ma présence.
— Doucement papi, ce n'est que moi. Pas de quoi frôler la crise cardiaque.
Il fronce les sourcils.
— Cela t'arrives de toquer ?
— Pourquoi est-ce que je toquerais quand je peux te surprendre ?
Il soupire.
— Alors, pourquoi t'a paniquer comme ça ? Tu regarde des revues de femmes en petite tenues comme Osh ?
Je me rappelle encore le jour où j'avais trouver un magazine sous son matelas. Il avait été si honteux, qu'il l'avait jeter à la poubelle et avait jurer de ne plus jamais regarder de tels revues. Moi, ça m'avais fait plutôt rire.
— Quoi ? Non ! Je rédige juste un rapport.
Je m'approche de son frigo pour piquer une bouteille en verre contenant du jus de pomme. Je bois au goulot, sous le regard assassin de Barinthus. Il déteste quand je fais ça.
Être intrusive, c'est ma passion.
— Un rapport sur ?
La bouteille à la main, je m'approche de lui pour venir jeter un coup d'œil par dessus son épaule. Lorsque je lis quelques lignes, j'avale de travers.
— Un incident dans la bibliothèque, il me dit.
Buvant une gorgée du jus de pomme, je fais le tour de son long bureau en bois, avant de venir m'assoir sur le fauteuil en face.
— Un incident ? Demandais-je.
Je sais très bien de quoi il parle. De l'attaque de Siu, que j'ai fait cramer pour me protéger.
— Oui, il semblerait qu'une partie du sol de la bibliothèque ait fondue. Un trou d'une bonne dizaine de centimètres se trouve près de la porte d'entrée et Andé, l'un des érudits s'est cassé la cheville en tombant dedans.
Oups. Désolée Andé...
— Ah, et tu as une idée sur l'origine de ce trou ?
Il lâche un profond soupire.
— Pas vraiment. Et je n'ai aucune envie que le Conseil s'en mêle.
— Pourquoi ça ?
Barinthus croise mon regard et sourit faiblement.
— Il veulent me remplacer. Il cherchent la petite bête pour pouvoir mettre un ange plus... docile.
Je fronce les sourcils, contrariée.
— Comment plus docile ? Ils boudent car tu ne veux pas t'agenouiller et leurs lécher les mocassins ?
— Non, parce que je te protèges.
Le cœur fondant doucement, je me lève lentement pour venir le serrer dans mes bras.
— Je suis désolée...
Sincèrement. J'ai l'impression d'être un poids pour tout ceux que j'aime, une épée Damoclès au-dessus de leur tête qui risque à tout moment de tomber pour les sciés en deux. Toujours, assis, j'entends Barinthus renifler bruyament avant que ses bras avant de se crisper autour de moi.
— C'est quoi cette odeur ?
Et merde.
Je me détache de lui et essaye d'avoir l'air innocente.
— Qu'elle odeur ?
— L'odeur du mâle que tu porte ?
Je croise les bras sur ma poitrine.
— T'es un chien pour me renifler comme ça ?
— Rhyne ! Gronde-t-il, excédée.
Croisant les doigts derrière mon dos, je me balance sur mes jambes en essayant de rassembler mon courage.
— Ce ne sont pas tes affaires.
Il se lève d'un bond.
— bien sûre que si, je te rappelle que Knox est un ange noir !
— Et alors ? Tu es raciste ?
Je sais que je joue avec le feu, mais essayer détourner la discussion est ma meilleure arme. Malheureusement, Barinthus comprend mon petit stratagème.
— Je ne veux plus que tu l'approche.
Cette fois, c'est à moi de m'énerver.
D'accord, Knox s'est comporté en vrai connard tout à l'heure, mais je tiens tout de même à lui, et à entendre ses explications. J'aime Barinthus comme un père, mais ma vie personnel ne le concerne pas. Je ne suis plus une enfant. Il n'a pas besoin de me couver comme ça, j'ai l'impression d'étouffer, je n'en peux plus.
Les mots veulent se frayer un passage entre les lèvres pour m'obliger à lui déclarer ce que je pense vraiment de sa sur-protection, mes ongles s'enfoncent dans la paume de mes mains mais je décide de me calmer. Prenant plusieurs inspiration qui apaisent les battements frénétiques de mon cœur, je pars en claquant la porte.
Je vais devoir un jour faire comprendre à Barinthus que je ne suis pas une petite chose fragile qu'il doit à tout prix protéger du monde. Le pire, c'est qu'il arrive toujours à me faire culpabiliser.
Sans m'en rendre compte, mes pieds me mènent jusqu'aux quartiers des gardes. La porte se referme derrière moi, et je descend marche lentement jusqu'à la porte de mon meilleure ami. Mais arrivée devant, ma main stagne devant la poignée alors que les paroles de Siu me reviennent en mémoire.
Je ne tiens plus, je dois connaître la vérité. Si je me suis rendue ici sans même m'en rendre compte, c'est que je tiens plus que je ne le pense à savoir si Osh m'a vraiment trahi. S'il a vraiment comploter contre moi.
S'il a vraiment voulu me voir morte.
Déterminée, je prend une grande inspiration avant d'ouvrir la porte de sa chambre. Mais ce que j'y trouve me laisse sans voix.
La pièce, qui est habituellement baignée par la lumière est complément plongée dans l'obscurité, si bien, que je dois attendre quelques minutes pour que ma vision s'adapte à l'obscurité. Mais je n'ai pas besoin de voir pour comprendre que la pièce est vide de vie. J'appuie sur l'interrupteur, et je reste bouche-bée d'avant là bazar qui s'étende devant moi.
Les vêtements de Osh jonchent le sol, son lit est défait, et le contenue du tiroir de sa table de chevet est renverser sur son matela. Son fauteuil quand à lui, est brisé en deux, la mousse des coussins est renversée un peu partout sur le sol.
Faisant bien gaffe à ne pas marcher sur un morceau de bois brisé, je me fraye un chemin dans ce chaos lorsque mes yeux tombent sur des taches gouttes de sang. Mon cœur cesse de battre.
— Osh !
Affolée, je me suis le chemin humide d'hémoglobine qui mène jusqu'à la salle de bain, et lorsque je me rend compte que la porte de celle-ci est enfoncée, l'affolement laisse place à une peur cinglante qui risque de me faire basculer dans la folie.
Qu'est qu'il se passe ?
La voix de Knox résonne dans mon esprit, mais il est trop embrumée pour que je m'en rende compte. Les jambes tremblantes, j'entre dans la salle de bain le souffle court.
Le sol et les murs de la salle de bain sont maculés de sang et d'une substance visqueuse noire. Je me baisse pour la toucher, lorsqu'une main se pose sur mon épaule.
Je sursaute et à la vitesse de l'éclair, plaque la personne face contre le sol, en tordant son bras et en enfonçant mon genoux dans son dos. Mes mouvement sont si fluide, que j'ai l'impression de flotter.
— Tu peux me lâcher, maintenant ?
La voix de Knox est étouffée. Surprise, je le relâche avant de me laisser tomber contre le sol, reposant sur le sol de mon meilleur ami et de celui de la bête qui l'a attaqué.
La gorge nouée, la mâchoire tremblante, je me laisse aller à ma tristesse et à ma frustration. J'étais venue ici dans le but d'affronter mon ami, mais je me retrouve à être témoins d'une scène digne d'un cauchemars. J'ai l'impression que ma tête va exploser, les larmes roulent sur mes joues, incontrôlables, alors que Knox me serre contre lui.
Mais c'est inutile. Ce n'est pas de ses bras que j'ai besoin, mais de savoir qu'Osh est belle et bien en vie. Mais il a perdu tellement de sang, comment pourrait-il encore l'être ? À la simple idée qu'il puisse être... non, je ne veux même pas y penser, ça me briserait.
Désespérée, je m'accroche au col du t-shirt de Knox, les yeux baignés de larmes. Peut importe ce que je pensais plus tôt, là tout de suite, j'ai besoin de son soutient.
— Tu dois m'aider Knox, on doit retrouver Osh,
Il reste silencieux, les sourcils froncés.
— Je t'en supplie !
Je suis certaine que s'il s'est retrouvé dans une telle situation, c'est à cause de notre amitié. Je suis un poids pour mes proches, maintenant plus que jamais je m'en rend compte, mais jamais, Ô grand jamais, je laisserais qui que ce soit me prendre ce que j'ai de plus cher.
Quitte à m'y brûler les ailes.
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Encore désolée pour mon absence, j'ai expliqué les raisons sur mon profil mais j'annonce que je pars en tant qu'animatrice en colo le 4 août donc je serais sûrement encore dans mon mood fatiguée à la mort.
Et désolée de ne pas pouvoir répondre à tous les messages, vraiment votre soutiens me réchauffe le cœur vous êtes des amours.
Voilà voilà,
Oh et les amis, on arrive bientôt à la fin du tome 1 d'Angel Academy...
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