Chapitre 33

Parfois, certains secrets sont faits pour ne jamais être révélés.

Knox a nettoyé la chambre du mieux qu'il a pu, mais la poussière d'ange était très tenace. Il avait finalement enfiler des chaussettes en guise de gants pour ne pas entrer en contact avec la matière poudreuse, après avoir rempli un récipient d'eau qu'il avait balancé contre le mur pour le frotter.

En vain.

Même après que nous nous sommes dématérialisés pour rejoindre le Royaume des Mortels, il continu de pester. Je n'arrive pas à lire en lui. À savoir s'il est contrarié, ou juste nerveux. Sa main est moite contre ma hanche nue, et je peux sentir son corps tendu contre le mien.

— Détends toi, on dirait que t'a un balai dans le cul, je murmure.

Je n'ai pas besoin de crier plus fort que la musique de la boîte de nuit pour savoir qu'il m'a entendu. Ses sens sont assez développés pour que mes paroles transpercent le brouhaha. Il a fait disparaître ses ailes grâce à son pouvoirs, mais il est tout aussi menaçant que quand il les arborent.

Je porte la tenue même tenue que la dernière fois : deux pas d'étoffes fins qui recouvrent à peine mes seins et mon dos, qui se rejoignent pour former une ceinture autour de ma taille et former un traine entre mes jambes. Et cette fois, elle m'a l'air beaucoup moins scandaleuse. Peut-être car Knox m'a avoué vouloir me l'arracher lorsque je l'ai enfilée ? Je me sens désirable et sexy quand je la porte et les talons que je chausse me font gagner quelques centimétres.

Avec la cape que je porte sur les épaule sa capuche qui recouvre ma tête, je meurs de chaud. Je ne sais pas pourquoi Knox a insisté pour que je me cache le visage, surtout que désormais le Conseil ne m'oblige plus à rester dans l'ombre. Mais bon, il est déjà assez énervé comme ça et même si sa mine renfrognée est très sexy, je préfère le laisser cogiter dans son coin.

Nous nous frayons un chemin entre les humains qui se trémoussent, alcoolisés et suants. La musique est assourdissante, et bat au rythme de mon coeur. Comme s'ils sentent que Knox est sur le point d'exploser, les humains s'écartent de notre passage menant vers l'aile des créatures obscures. Nous arrivons finalement devant la porte tenue par deux gardes. Knox leur fait un signe de tête, ils nous ouvrent, et nous pénétrons dans une dimension beaucoup plus envoutante et sauvage.

Cette fois-ci, nous ne faisons pas de détour vers la chambre où nous nous sommes rendus la dernière fois. Non, Knox avance d'un pas décidé vers la salle du trône, en ignorants les regards assassin qu'il reçoit lorsqu'il joue des coudes dans le couloir étroit.

Nous arrivons dans la salle du trône. Ezore est assis sur son siége royale, la tête reposant sur sa main, l'ennuie se reflétant dans ses yeux alors qu'il observe ses sujets danser au rythme d'une musique basse et grave. Comme s'il a sentit notre présence, il se tourne subitement dans notre direction, et son expression devient beaucoup plus intéressée. Il se cale contre son siège, entre les bêtes sculptées dans cette pierre d'onyx, en ouvrant grand les bras semblant vouloir nous prendre dans ses bras.

— Knox, June ! Je suis très heureux de vous revoir.

Sa voix est charmante, elle s'enroule autour de mes sens et les caresses langoureusement. Soit il continu de jouer le jeu pour nous prendre les mains dans le sac, ou alors il n'a absolument rien à voir avec l'attaque de Siu, et ne connaît donc pas ma réelle identité.

— Ezore. On doit parler, tout de suite.

Nous sommes en face de lui, Knox à fait un pas en avant pour se rapprocher d'Ezore, sans pour autant monter sur les marches menant à son siège royale. Des volutes d'agressivités s'échappent de son corps en de grosses vagues menaçantes que l'hybride sur le siège royal ne peut pas ignorer. Mais il ne semble pas outrager face à ce ton autoritaire.

Certains danseurs se sont arrêtés pour observer discrètement la scène qui se joue sous leurs yeux.

— Que me vaut cette requête ?

— Un de tes chiens mal tenu en laisse. Et j'espère que ce n'est pas toi qui l'a libéré.

Ezore penche la tête sur le côté, la lumière se reflète sur son unique boucle d'oreil qu'il arbore à son lobe gauche. C'est une pierre bleu azuré, qui ressort d'autant plus puisqu'il est totalement habillé de noir. De ses cheveux qui tombent sur ses épaules, à ses mocassins qu'il porte sans chaussettes.

Il observe Knox avec arrogance, comme s'il s'apprête à lui lancer un pique qui va envenimer les choses. Mais nous n'avons pas le temps de nous chamailler. Je fais un pas en avant, me postant à côté de Knox. Le regard d'Ezore remonte le long de mes jambes nues en une caresse délibérément outrageuse pour asticoter Knox, avant de s'arrêter sur l'ombre se projetant sur mon visage.

— Siu m'a attaquée.

Je sais que ce n'est pas le lieu idéal pour parler de ça, mais je voulais voir le visage d' Ezore lorsque je lâcherai la bombe. Son expression ne change pas d'un millimètre, et je me rend compte que ce n'est pas parce qu'il est au courant, mais plutôt pour cacher sa propre méconnaissance de cette attaque. Il ne veut pas que ses sujets saches que l'une de ses créature à agit sans son contentement.

— Je vois. Suivez-moi.

Ezore se lève de son siège en gardant son visage toujours aussi vide d'émotion à l'exception de l'arrogance. Il descend de son trône avant d'avancer le long du chemin que sa cour lui a dessinée en s'écartant de son passage. Knox et moi le suivons de près, je peux sentir les yeux des ses créatures se poser sur chaque parties de mon corps, leurs auras froides et insidieuses me faisant grimacer. Nous sortons de la salle par une porte opposée à celle de l'entrée, avant de marcher dans un couloir couleur pourpre, désert.

— Est-ce que...

Knox me coupe

— Les murs ont des oreilles.

Et je suis sûre, que ce n'est pas qu'une métaphore. Je peux sentir des vibrations froide s'échapper des murs, comme des petites regards indiscrets qui nous épient.

Nous tournons à gauche et tombons sur une longue silhouette que je reconnais instinctivement. Longs cheveux bruns, visage gracieux et arrogant, taille fine et seins à la vue de tous grâce à l'énorme décolleté de sa robe noir: l'ex amante de Knox. Nevicen offre un sourire charmant à Knox lorsque ses yeux vert tombent sur lui. Elle avance, en roulant des hanches.

J'envoie ma main dans les cheveux de Knox, comme pour le recoiffer mais je ne fais rien d'autre que marquer mon territoire

— Knox mon beau, ça fait longtemps. Toujours avec ton animal de compagnie roucoule-t-elle.

— Heureuse également de te revoir, Natifen, dis-en en faisant exprès de mal prononcer son prénom.

— C'est Nevicen.

— Oh, autant pour moi Vevicen.

Les yeux la brune lance des éclaires, alors que j'attrape le bras de Knox pour le serrer contre mes seins. J'entends Ezore étouffe un rire, alors que Knox baisse les yeux vers moi en souriant, absolument pas dupe.

Oui, je ne suis pas discrète et c'est puérile  de ma part, mais je n'arrive pas à cacher ma possessivité. Knox est mien, et je suis sienne. Quiconque essaye de l'approcher finira en chair à saucisse. Il m'embrasse le front, et j'envoie un sourire satisfait à Nevicen.

Prends-ça, pétasse.

Arrivant finalement devant nous, elle fait une légère révérence à Ezore avant de lever sa main pour caresser le visage de Knox. J'étais prête à la brûler comme je l'ai fait pour Siu, mais Knox l'avertit d'une simple phrase.

— Je t'interdis de poser la main sur moi.

— On joue les difficiles ?

— Je ne joue à rien du tout. Ôtes-toi de notre chemin.

Elle croise les bras sous sa poitrine, la faisant remonter au point que ses tétons soient à un millimètre d'être découvert. Mais aucun des deux hommes qui m'accompagnent ne posent les yeux sur sa poitrine ainsi offerte.

— Tu es devenue grincheux. Est-ce le sexe avec cette créature qui t'a rendu froid ? Est-ce qu'il manque de piment, d'agressivité comme tu en raffoles ? Je peux te combler Knox, comme autrefois.

J'enfonce mes ongles dans la paume de mes mains, sachant très bien qu'elle dit tout cela dans le seule but de me blesser ou de m'énerver. Elle ne doit pas savoir qu'elle a magnifiquement réussi.

— Tu devrais arrêter de penser à un passé qui ne deviendra pas présent. Je ne poserai plus jamais la main sur toi. En tout cas, pas comme tu sembles l'espérer.

— Alors quoi, tu va vraiment mettre un trait sur notre histoire commune ?

— Nous n'avons aucune histoire commune. Tu n'a jamais rien représenté pour moi.

— Tu me déçois. Il a fallut qu'une sale...

— Si tu oses manquer de respect à celle qui est mienne, tu en paiera le prix fort.

Elle fronce les sourcils et ouvre la bouche, comme si elle s'apprêtait à sortir une phrase mais sans trouver les mots justes. Finalement, elle ferme rageusement la bouche en me fusillant du regard avant de nous contourner.

— Bon vent, pétasse !

Nous nous remettons à marcher, et je garde le bras de Knox serrer contre moi en posant la tête sur son épaule, heureuse qu'il ait ainsi prit ma défense. Nous arrivons finalement devant une immense porte rouge sang, qu' Ezore ouvre à l'aide d'une clef.

La chambre est faite de pierres noires. Une pierre brillante qui ressemble à du verre, prêt à se briser au moindre choc. Mais j'ai l'impression qu'on peut toujours s'amuser à taper rageusement dessu, on provoquerait seulement des étincelles multicolores. Cela ressemble à de l'obsidienne, mais infiniment plus résistant.

La pièce est principalement comblée par un immense lit, probablement capable d'accueillir une dizaine de personnes – ce qu'elle je suis sûre qu'Ezore à déjà fait –. Les draps et fourrures sont empilés tel une bête prête à vous étouffer si vous osez vous assoupir dessus.

Ezore nous conduit dans une alcôve. Il s'installe sur une chaise au dossier haut, avant de nous proposer à Knox et moi de nous asseoir. Mais il n'y a qu'une seule chaise, alors je suis obligée de m'assoir sur les cuisses de Knox, pas que ça me déroute, au contraire même. Avec l'atmosphère malsaine qui règne en ces lieux, j'ai l'irrépressible envie de recevoir son toucher pour me rassurer.

— Nous sommes à l'abri des regards, tu peux retirer ta capuche, me dit ce dernier.

Enfin, je commençais à mourir de chaud! Sous l'oeil attentif d' Ezore, je retire doucement ma capuche en gémissant presque de plaisir en sentant l'air caresser mon visage. Le visage de l'hybride se fend en un sourire, alors qu'il détaille le mien en léchant ses crocs. Ses yeux pétilles, comme s'il avait un jouet devant ses yeux.

— Tu es sure que tu ne veux pas me la prêter ? il demande à Knox sans me lâcher du regard.

Je recule le plus loin possible de lui, plaquant complétement mon dos contre le torse de Knox. Il remonte sa main de ma cuisse en traçant un lent chemin le long de ma hanche, pour venir se poser sur ma marque. Ezore n'a rien rater de cette caresse possessive.

— Sans façon. Tu sais que je ne suis pas du genre à partager ce qui m'appartient.

Bon sang, qu'est-ce qu'il m'énerve quand il parle de moi comme si je ne n'était rien d'autre q'une propriété. Mais je préfère de loin être la sienne, que celle du devea-vampire.

— On peut la partager, sinon ?

— Je suis un bout de viande ? Je demande.

Knox vient poser sa main à l'intérieur de ma cuisse gauche pour me caresser de son pouce. Je me détends contre son poitrail, appréciant la chaleur qui s'anime en moi. Je ne suis pas exhibitionniste, mais je sais que c'est sa façon à lui de marquer son territoire, alors je le laisse faire. Surtout que c'est loin d'être désagréable.

Je me laisse complétement aller contre lui, en reposant ma tête contre son épaule. Il remonte sa main un peu plus haut à l'intérieur de ma cuisse, jusqu'à venir effleurer ma chair sensible en même temps de me mordre le lobe de l'oreille. Un gémissement s'échappe de mes lèvres, je deviens cramoisie.

— Les anges sont donc aussi vicieux que les démons, murmure Ezore avec un sourire dans la voix.

Je n'ose même pas me tourner vers lui, trop honteuse de m'être exhibée ainsi. Knox lui, ne semble pas gêner du tout, mais il a cessé ses caresses.

— Vous êtes donc venu ici pour me torturer ? Dites moi plutôt s'est déroulée l'attaque.

— J'étais présent seulement à la fin, mais Siu à avouer avoir été envoyée pour la tuer sous les ordres d'un haut-placé, dit Knox

Ezore pose les yeux sur moi.

— J'étais à la bibliothèque de l'académie entrain de...

Knox se crispe. Et je sais que cette simple phrase en dit trop.

— L' "académie" ? Donc tu fais aussi ton petit séjour de redressement au Purgatoire, ou tu es une de celles qu'on appellent les " Choisis" ? Demande Ezore.

"Les Choisis" sont les humains morts-nés qui ont été sélectionnés par le Conseil pour devenir des anges. Comme ils n'ont commis aucune faute de leur courte existence, ils ont la chance de pouvoir prétendre au titre d'ange. Enfin, s'ils passent la confirmation. Moi, j'en suis déjà une. Mais je n'en porte que le nom.

— Séjour de redressement, dis-je.

— Donc tu es une descendante d'anges originels, intéressant...

Ce n'est pas une question, alors je hausse les épaules.

— Et pour quels raisons as-tu été envoyer dans ce programme ?

— Pour avoir connu le jour.

Knox me serre la cuisse pour me faire taire, méfiant. Mais je ne suis pas autant parano que lui, je n'ai pas de passé avec Ezore et s'il semble aussi vieux qu'il en à l'air, je peux essayer de glaner quelques informations sur le passé, et voir si le sien est en commun avec le mien, s'il a connu ou entendu parler de mes parents.

Ezore penche la tête sur le côté, en me sondant du regard. Je sais que les idées fusent dans sa tête, qu'il essaye de comprendre le sens de ma phrase. Puis il secoue la tête de gauche à droite, faisant danser ses cheveux sur ses épaules avant de se concentrer sur Knox.

— Sais-tu par qui Siu avait été approchée ? Demande-t-il.

— Mes créatures ne répondent qu'à mes ordre. La personne doit être derrière tout ça est sans aucun doute être très puissante pour qu'elle ai oser me trahir. Si jamais j'attrape cette perfide garce, je la..

— Tu n'aura pas à la punir. Je l'ai déjà fait, dis-je.

Son regard se braque sur moi, surprit.

— Comment ?

— Je l'ai brûler à l'aide de mes pouvoirs.

— Avec des flammes ?

— Oui.

Il reste silencieux un instant, en me sondant du regard.

— Les flammes, comment les as-tu invoquées ?

Je fronce les sourcils, perplexe.

— Par la pensée. Elles se sont formées dans l'air puis se sont dirigées vers elle.

— Elles étaient de quelle intensité ?

Mais où veux-tu en venir ?

— Assez puissantes pour faire fondre le marbre du sol . Elle s'est évanouie et à ravaler son pouvoir avant de faire plus de dégâts, répond Knox à ma place.

Les érudits vont avoir une crise cardiaque en se rendant à la bibliothèque demain...

Le visage d'Ezore devient subitement très sérieux.

— Tu sais ce qu'elle a fait, n'est-ce pas ?

— C'est évident, répond Knox.

— Je comprend pourquoi tu la désires autant. Cette créature est aussi sublime que puissante.

— Elle est unique.

Je suis complètement à côté de la plaque.

— Qu'est-ce que j'ai fais exactement ?

Ezore pose des yeux pétillants d'émerveillements sur moi.

— Tu as invoqué la Flamme des Enfers.

— Seuls les Archidémons peuvent le faire. Mais je pensais qu'ils avaient été tous éradiquer pendant la Guerre Sainte, poursuit Knox

Je n'ai jamais entendue parler de tels creatures. Mon coeur rate un battement alors qu' Ezore sourit à pleine dent, les yeux étincelants d'une lueur que je ne peux définir. Knox me caresse le ventre, là où il m'a marquée pour me réconforter.

— De toute évidence, l'un d'entre eux à échapper à ce génocide. Et à même réussi à avoir un enfant.


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Je met enfin un terme à un des grands mystères !
Je pense que personne n'avait deviné qu'un de ses parents est un Archidemon.

Mais du coup, ça capote vos théories ou les confirmes?

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