Chapitre 24
Connaître le secret d'une personne est une force, qui peut se trouver être une faiblesse.
Son visage se ferme, il devient complètement impassible. Je comprends immédiatement que le sujet est sensible et que j'aurai dû demander quelque chose de moins personnel. Peut-être que le questionner sur la solidité de ses abdos était plus prudent ?
Soudain, je me sens mal à l'aise. La flamme à ses doigts s'est éteinte, la pièce a refroidi, j'espère que ça ne fait pas écho à son cœur. Après un silence qui semble durer des heures, alors que nous sommes plongés dans une obscurité quasi-totale que seul le toit ouvrant nous épargne, j'entends Knox soupirer.
— Je suis né au Paradis, de deux parents archanges. Mes premières années étaient heureuses, être un enfants aux Cieux est une joie. Nous sommes considérés comme les plus précieux des bijoux.
Mais j'ai arrêté d'écouter après archange.
— Tes parents sont des archanges ?!
J'en ai le souffle coupé. Il enfonce ses mains dans ses poches, l'air de rien, comme s'il ne venait pas de me lâcher une bombe en pleine tête. Mes yeux sont grands ouverts et mon esprit bouillonne. Comment est-ce que j'ai fait pour ne rien voir ? Comment est-ce que j'ai pu le prendre pour un ange noir lambda ?
— Oui. Mais quand on est l'enfant d'Uram et d'An-Skya, ça change la donne.
Je ne connaissait qu'un seul archange, et il n'était autre qu'Ebose. S'il est puissant, Knox doit être quasiment un demi-dieu puisqu'il descend de deux anges de la race Suprême. Les poils de mon échine se dressent, tandis que je me rends compte de la personne que j'ai à côté de moi. Il ne semble même pas se rendre compte du choc qui me traverse.
— Uram était un Ancien. Il vivait au temps où les Hommes considéraient les archanges comme des descendants des Dieux et était de ceux qui pensaient qu'ils devaient être traités comme tels. Skya, elle, était une légende vivante. Dans l'Ancien Temps, les archanges régnaient comme des pharaons et étaient appelés les descendants des dieux. Elle était la seule femme à posséder ce titre, et son peuple l'idolâtrait. Mais elle a dû quitter le pouvoir pour combattre pendant la Guerre Sainte. C'est sur le champ de bataille qu'elle a rencontré Uram.
J'en reste estomaqué. La Guerre Sainte remonte à cinq millénaires, j'avais reçu un cours dessus. Satan avait essayé d'envahir le Paradis en envoyant son armée de démons attaquer les Cieux. Il avait réussit à ouvrir un portail entre les deux dimensions, la bataille avait duré des siècles. (Je ne sais pas vraiment combien, je n'écoutais pas vraiment les cours d'histoire). Mais au final, les êtres célestes avaient réussit à vaincre les créatures démoniaques en créant un mur céleste impénétrable entre leurs dimensions. Il est actuellement gardé nuits et jours depuis la fin de la guerre.
— Mais le plus important, c'est qu'ils n'étaient pas des âmes-sœurs. C'était des tentations. Et ils ont succombé.
Je reste silencieuse, concentrée sur ce qui va suivre. Je ne sais pas ce qui arrive à ceux qui succombé à la tentation, mais maintenant je vais finalement connaître leur destin. J'attendais le reste de l'histoire sachant que ça allait aller que de mal en pis. Quand on goûte à la tentation, on enchaîne les malheurs.
— Et malgré tout, ils ont réussi à avoir deux enfants.
— Tu as un frère ?!
Cette idée ne m'est jamais venue à l'esprit. Pour un ange, avoir un enfant c'est difficile, alors en avoir deux c'est carrément un miracle. Mais sachant qu'ils étaient issue de la Tentation, j'ai peur pour ce qui va suivre. Peut-être que ces enfants sont maudis ? Peut-être que le destin de Knox et de son frère sont voués à l'échec ...?
— En fait, j'ai une soeur. Avec ces deux grossesses, mes parents pensaient avoir vaincu la malédiction, tous le pensaient. Mais elle était tapie dans l'obscurité, attendant son heure de gloire. Elle est apparue un siècle plus tard, quand j'ai assisté à l'éxecution de mon père.
Mon cœur de brise. Je me relève brutalement, en posant une main sur ma poitrine comme pour empêcher ces morceaux brisés de dégringoler sur les draps.
— Knox, je...
Je parcours son visage impassible, ce visage brutal et masculin avant de déposer le plateau de nourriture au sol. Il m'observe faire silencieusement tandis que je réduis à néant les centimètres nous séparant pour poser ma main sur sa joue chaude. Il ferme les yeux un moment, s'adonnant à ce moment de douceur avant de plonger ses yeux dans les miens.
— Et maintenant tu es triste pour moi. (Il secoue la tête, m'obligeant à retirer ma main) C'était il y a des centaines d'années, ce n'est rien. Et j'avais ma sœur.
Je suis tellement bouleversée, que mon sang ne fait qu'on tour.
— Quoi ? Attends t'as quel âge au juste ?
Il ouvre grand les yeux, profondément choqué.
— Demander à un ange son âge, c'est comme lui demander de baisser son pantalon pour mesurer la taille de son engin.
Je suis choquée. Je sais que certains anges noirs de l'académie sont âgés, ils ont été envoyés ici après des années à vivre dans le vice. Mais jamais, Ô grand jamais il n'y a eu un élève de plus d'une cinquantaine d'années. Et moi qui pensais que Knox avait seulement la vingtaine... mais des siècles ? Sachant qu'il descend d'archanges, c'est beaucoup à encaisser. Je me rends compte que je ne le connaîs absolument pas, je n'ai aucune idée de l'ange que j'ai en face de moi. De sa puissance, de sa prospérité...
Il m'offre même un petit sourire las avant de répondre :
— J'ai deux cent vingt et un ans.
Sur son dossier d'inscription, que j'avais trifouillé quelques mois plus tôt, il y avait écrit qu'il avait une vingtaine d'années. Je suis sous le choc, à tel point que ma bouche est grande ouverte et mes yeux écarquillés. Je dois avoir l'air d'un poisson, mais je m'en moque.
Knox a plus de deux cent ans !
D'accord, les anges noirs de l'Académie sont des êtres célestes qui ont vécu leur vie jusqu'au péché. Mais le plus vieil ange qui n'est jamais venu ici avait quatre-vingt-dix-huit ans !
— Mais... tu es vieux !
— Tu pense comme une humaine. Parmi les anges, je suis encore dans la fleur de l'âge.
Je secoue la tête.
— J'arrive pas à croire que tu as quasiment dix fois mon âge. Bon Dieu, tu dois me considérer comme un nourrisson !
Il reste silencieux, tandis que mon esprit chauffe à milles à l'heure. J'ai trop d'informations à stocker, et il n'était pas du tout prêt à encaisser tout cela.
— Mais qu'est-ce que tu es vraiment ? Quel type d'ange est-tu ?
Il hausse les épaules.
— Je suis le fils de Uram et Skeya.
Je me renfrogne.
— Ne joue pas à ça avec moi. Es-tu un archange ?
Je m'en veux de sortir de mes gonds comme ça, mais c'est quand même beaucoup d'informations pour une seule soirée ! Non seulement c'est un fossile, mais en plus, s'il est un archange, il doit être assez puissant pour raser le purgatoire d'un claquement de doigts.
Mais ce n'est pas parce qu'on naît archange qu'on le devient. Pour cela, il faut soit ôter la vie d'un autre archange, ou bien des millénaires et des millénaires d'existence. Et je suis contente de savoir que Knox est trop jeune pour en être un. Qu'il n'est pas une bombe à retardement, aussi sexy soit-elle. Mais je veux l'entendre de sa bouche. Je veux qu'il chasse la peur qui rampe dans mon ventre, à l'idée qu'il puisse être un être aussi ancestral. Aussi éloigné de moi...
Je me reprends, calme les battements de mon cœur avant de croiser le regard de Knox. Il est dur comme l'acier. Ma petite crise de nerfs l'a sans aucun doute refroidi. Je passe la main dans mes cheveux, ne sachant pas quoi en faire avant de finalement me remettre à lui caresser de nouveau le bras pour l'amadouer.
— Excuse-moi c'est juste que... je ne m'y attendais pas. C'est effrayant de savoir que tu pourrais être un archange.
Que tu pourrais être aussi impitoyable et sanguinaire qu'Ebose. Ou que ton père, je me dis à moi-même.
Il acquiesce silencieusement, avant de se détendre. Je suis soulagée qu'il ne se referme pas comme une huître, qu'il ne décide pas de mettre un terme à cette discussion.
— Mais pourquoi es-tu ici ?
Les anges qui viraient vers le côté obscure n'étaient pas obligés d'accepter de venir à l'académie. Ils pouvaient continuer de vivre une vie de vice, mais en étant exilés. Et Knox est un descendant d'archange, il a assez de puissance pour survivre seul ! Je me demande s'il l'a fait volontairement, puis me rends compte que je tombe dans le piège qui consiste à essayer de l'évangéliser. Il n'est pas un être de lumière.
Il ne s'en approche même pas.
— Tu aurais pu échapper à tout ça, tu aurais pu vivre une vie libre, même si ce n'est pas celle d'un ange de lumière, je continue.
Je me rends alors compte qu'il a réussit à me détourner du sujet principal de notre conversation, et il l'a sans aucun doute fait exprès. Mais il ne m'aura pas, je passe de côté le fait que je me trouve au lit avec un fossile pour le sonder du regard. Il semble me comprendre car il lâche un soupire défaitiste avant de m'avouer :
— Je n'ai jamais parlé de ma vie avec quelqu'un d'autre que ma soeur.
Cette confidence me remplit de bonheur. Savoir que je suis l'exception à la règle, qu'il m'offre une main vers l'homme qui se cache derrière tout ce nuage de mystère me pousse à caresser son avant bras musclé. Faisant courir doucement mes doigts sur ses veines gonflées, je me détends à son contact. C'est fou comme j'aime sentir la chaleur de sa peau sous ma peau. Il suit mes mouvements délicats, sans rien dire. Je sais que ce geste de tendresse l'apaise également, ses épaules sont beaucoup moins raides qu'il y a quelques minutes et sa respiration est plus profonde. Il se cale plus confortablement dans le lit, se détend, avant de continuer :
— Skya a exécuté Uram.
Les mots me transpercent comme une lame. Je me pétrifie.
— Exécuté ?
Il garde la tête baissé vers mes doigts, et je reprends mes caresses.
— Il arrive que certains anges perdent la tête. Ça a été le cas pour Uram, et Skya a dû l'exécuter.
Je remarque qu'il reste très vague. Il ne veut sûrement pas entrer dans les détails, et je ne vais surtout pas lui forcer la main. Au lieu de ça, j'hoche silencieusement la tête sans cesser mes caresses.
— Que s'est-il passé après ?
— Skya a été arrêtée. Même s'ils savaient qu'Uram était fou, elle n'avait pas demandé au préalable l'accord du Presidum pour l'exécuter. Et tuer un archange, c'est quasiment considéré comme un acte de Haute Trahison.
— Le Presidum ?
— C'est le niveau au-dessus du Conseil Céleste.
— Mais pourquoi ne lui ont-ils pas donné la permission, s'ils savaient que ton père avait basculé dans la folie ? C'est injuste !
J'étais totalement hors de moi. Savoir que cette femme avait été incriminée seulement pour empêcher un monstre d'émerger me rend folle de rage.
— Uram était le Grand Maître du Presidum. Il n'allait tout de même pas donner sa permission à sa compagne pour qu'elle l'exécute, il dit d'un ton pince-sans-rire.
Le sale enfoiré.
— Quoi qu'il en soit, Skya a été jugée pour avoir exécuté illégalement l'homme l'un des hommes les plus influents du Paradis.
— Quelle a été sa peine ?
Il reste silencieux pendant un certain moment. Le visage baissé et les yeux remplis de me souvenir. À cet instant, je suis persuadée qu'il revoit la chute de sa mère.
— Elle a été envoyée en enfer.
Je reste bouche-bée, les yeux écarquillés sous le choc. Mon cœur a cessé de battre. Je suis totalement stupéfaite.
— Ta mère est en... enfer ?
— C'est ce que j'ai dit, oui.
Et il dit ça comme s'il me parlait du beau temps. Comment est-ce qu'il peut être aussi calme alors que sa mère est dans une abuse profonde de ténèbres et de souffrances ? C'est juste, inimaginable !
— Il faut qu'on la sorte de là, elle n'a rien fait de mal !
Soudain, son visage devient très solennel. Il me sonde du regard, cherchant je ne sais quoi à l'intérieur de mes pupilles. Je détourne le regard, gênée par cette intrusion.
— Tu sais que ce sera considéré comme de la haute trahison ? Tenter quoi que ce soit pour faire sortir une âme damnée de l'Enfer aura comme conséquence la mort, il me dit d'une voix grave et sans appel.
Je reste muette, ne sachant pas quoi répondre. Mes doigts s'enfoncent dans mes paumes tandis qu'un sentiment d'injustice me ronge. Est-ce que Dieu sait ce qu'il se passe dans son royaume ? Est-il seulement au courant que ses sbires ont condamné une innocente à une éternité de souffrance ?
Je me mords la lèvre inférieure et baisse les yeux, pour cacher ma mine furieuse. Je n'arrive pas à croire que tant d'horreur puissent se passer dans les Cieux. Les anges ne sont certes, pas toutes des créatures d'amour et de compassion, mais quand même ! Une telle déchéance n'a pas pu avoir lieu sans la permission du Grand Manitou, il a forcément signé l'envoi en enfer de la mère de Knox ! Bon sang, si je suis dans un tel état alors que cette histoire ne me concerne pas directement, qu'est-ce que lui et sa sœur doivent ressentir sachant qu'ils ne peuvent rien faire pour sauver leur mère, sans finir six pieds sous terre !
— C'est assez pour aujourd'hui, décide Knox.
Je ne le contredis pas. Il m'a offert beaucoup plus que je ne l'imaginais, s'ouvrant à moi comme jamais. J'avais encore un millier de questions à lui poser, comme ce qu'il est advenu de sa sœur, pourquoi est-ce qu'il a été envoyé à l'académie ou encore s'il pensait à une manière de sauver sa mère. Car cette dernière idée cogite dans ma tête.
Knox éteint toutes les bougies avant de s'enfoncer sous les draps sans un bruit. Jugeant que la température est trop chaude pour dormir complètement habillée, je retire mon pantalon et glisse sous les draps soyeux. Je me tourne vers Knox, ses yeux sont fermés mais je sais qu'il ne dort pas. La tension dans ses épaules est toujours présente, et sa poitrine nue remonte et descend à un rythme trop rapide pour qu'il ait rejoins les bras de Morphée.
Je lui tourne le dos, en essayant de trouver le sommeil. Mais mon esprit est trop agité pour me laisser me reposer. Osh doit sûrement être dans tous ses états après que je sois partie avec Knox sans un regard un arrière. Je vais devoir avoir une discussion avec lui, à propos de nous. Je m'imagine la scène d'avance : gêne et malaise assurés ! Mais il faut que je mette les choses à plat avec lui. Je n'oublie pas que j'ai découvert une facette ombragée de lui, alors qu'il était prêt à abattre son épée sur Knox après que ce dernier nous ait surpris entrain de nous embrasser. Je n'aurai jamais cru Osh aussi téméraire et sanguin.
Et ce baiser. Je me sens coupable de le regretter. C'était mon premier, et jusqu'à ce que Knox entre dans ma vie, le fait de l'avoir échanger avec Osh ne m'aurait pas autant ennuyé. J'avais apprécié ce baiser, même si j'étais quelque peu mal à l'aise. Mais ce que je redoute, c'est les conséquences qu'ils vont avoir non seulement sur ma relation avec Osh, mais également sur son avenir. Sans Knox, j'aurais été sûre à mille pour-cent qu'il n'y aurait aucune conséquence, j'aurais été du même avis que Osh, que nous sommes des âmes-sœurs. Mais désormais, je ne suis sûre de rien.
Il est persuadé que je suis sa destinée, et je me sens coupable de ne pas en être autant sûre. Allongée aux côtés de Knox, je m'imagine un avenir beaucoup plus ardent et fougueux, qu'avec Osh. Et jusqu'à aujourd'hui, l'ange noir ne m'avait offert aucun signe de grand intérêt. Le baiser avec Osh a sans aucun doute déclenché un déclic en lui, mais je lui en veux quand même d'avoir attendu que d'autres lèvres de posent sur les miennes pour qu'il se décide à faire un pas vers moi.
Mais était-ce un pas vers l'amitié, ou vers quelque chose de plus profond ? L'attirance entre nous deux est sans aucun doute palpable, je l'ai sentie pendant notre combat, il avait succombé. Mais cette attirance est-elle vulgaire ou plus intime ?
J'en ai marre de me poser autant de question, d'être aussi incertaine et perdue. Si ça continue, je vais craquer. Mais peut-être que c'est déjà le cas ? Ma folie se matérialise sous la forme de la chose tapie en moi. Est-elle simplement une version plus obscure de moi ? Je ne suis pas aussi vieille que l'était le père de Knox, mais peut-être que tout les sévices dont j'ai été victime ont réussi à avillir mon esprit au point de me faire perdre la tête ?
Je frisonne.
Un bruit de draps, puis une main glisse sous mon t-shirt pour se plaquer contre mon ventre. Je me pétrifie un moment, et quand je vois qu'il ne tente rien de plus, je finis par me détendre. La main de Knox est en contact avec moi, mais son corps tourné vers moi est assez proche pour que je puisse sentir son souffle s'abattre sur ma nuque.
— Tu ne me donnes pas ta conséquence, finalement ? Je murmure en me concentrant sur la sensation de ses doigts ouverts sur mon ventre.
Il reste silencieux un moment. Mon ventre se réchauffe, c'est comme si des vagues de chaleur, de caresses et des papillons volent là où il me touche. Cette sensation est si agréable, que je me laisse aller en arrière et mon dos rencontre son torse dur.
— C'est déjà fait.
Sans aucun doute l'épisode où il a léché mon doigt de façon si obscène... Je me laisse aller contre lui, en me concentrant sur la chaleur grisante de mon ventre comme boussole vers le monde des rêves. Son souffle contre mon oreille me berce tandis que ses doigts caressent doucement ma peau. Il n'a jamais été aussi tendre avec moi, et mon cœur bat si fort, que j'ai peur qu'il l'entende.
Peu à peu, bercée par ses caresses, je m'endors tout contre lui, non sans le menacer de l'émasculer s'il tente quoi que ce soit. La dernière chose que j'entends avant de m'endormir, c'est le son grave de son rire qui tonne au rythme de mon cœur.
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