🖤 May the odds be in your favorI.N x Reader - Hunger Games x Stray Kids

Me voici enfin de retour ! Comme promis, je me suis attelée à vos commandes :), voilà donc celle de Seungminnies_baby  passée il y a maintenant un peu plus d'un mois, j'ai beaucoup aimé l'écrire, beaucoup pleuré aussi, car comme demandé il s'agit là d'un OS avec une fin triste (vous voilà prévenus). J'espère que ça vous plaira autant qu'à moi et bonne lecture !

***

De toutes les atrocités inventées par l'être humain, les Hunger Games figuraient très probablement en tête de liste. Depuis plus d'un demi siècle, le Capitole organisait ces jeux terribles au cours desquels deux individus de chacun des douze districts devaient lutter pour espérer être vainqueur et être le seul candidat à pouvoir rester en vie.

Ces jeux, tout le monde les redoutait et pourtant, tous s'y pliaient. Pour chacun, il s'agissait d'une menace planante, silencieuse mais pourtant bien présente. Les parents étaient terrorisés à l'idée de devoir envoyer leurs enfants se faire tuer, les enfants quant à eux vivaient tout en sachant pertinemment que leur vie ne tenaient qu'à un seul fils tant qu'ils n'avaient pas atteint dix-neuf ans, âge auquel ils étaient automatiquement retirés de la liste des candidats potentiels.

Dix-neuf ans. Si nous avions eu un an de plus, rien de tout cela ne serait arrivé. A une année près, nous avons tout perdu... j'ai tout perdu.

***

Le district neuf n'est pas connu pour sa richesse, loin de là. Avec le district dix, onze et douze, il s'agit d'un des districts les plus pauvres de Panem. Cela ne nous a jamais empêchés d'être heureux. "Nous", c'était Chan, Minho, Changbin, Hyunjin, Jisung, Felix, Seungmin, Jeongin et moi. Neuf orphelins, huit garçons, une fille, une famille un peu hors du commun mais plus soudée que n'importe quelle autre.

Avec ses vingt-deux ans, Chan était le plus vieux de notre joyeuse tribu, le père que nous n'avons jamais eu, suivi de près par Minho et ses vingt-et-un ans. Venait ensuite Changbin avec un an de moins puis toute la ribambelle de garçons âgés de dix-neuf ans : Hyunjin, Felix, Jisung et Seungmin. Âgés de dix-huit ans, Jeongin étions les petits derniers, toujours chouchoutés par les autres, lui parce qu'il était le plus jeune, moi parce que j'étais la seule fille.

On peut penser que vivre avec huit garçons était loin d'être facile... c'est vrai mais je n'aurai échangé ma place pour rien au monde. Ma famille était loin d'être parfaite c'est sûr, mais nous étions là les uns pour les autres et c'était le plus important. J'aimais chacun d'entre eux d'un amour bien plus fort que n'importe quel lien du sang.

Chaque année, lors de la Moisson , nous étions toujours inquiets les uns pour les autres, d'autant plus que certains d'entre nous avaient plus d'une fois leur noms marqués dans l'urne. Quel soulagement ça avait été de voir chacun de mes amis passer l'âge maximum légal sans avoir le malheur d'être appelés dans l'arène. Cette année était la dernière année à redouter.

Chan et les autres avaient pourtant mis toutes les chances de notre côté pour que ni Jeongin ni moi ne soyons appelés, ils avaient travaillé avec acharnement toute l'année pour nous éviter de devoir prendre des tesserae et réduire ainsi nos chances d'être tirés au sort.

Pourtant, lors de la Moisson des soixantièmes Hunger Games, l'improbable s'est produit.

C'est d'abord mon nom qui est sorti de la bouche du présentateur. A cet instant, je n'ai pas tout de suite réalisé que mon sort était désormais voué à une fin certaine. Ce n'est que quand j'ai entendu les hurlements de Chan et les pleurs des autres se détacher du silence de la foule que j'ai réalisé qu'il était trop tard pour moi.

Je me souviens avoir cherché instinctivement le regard de Jeongin, placé non loin de moi, dans la file des garçons. Ses yeux se sont baignés de larmes bien avant les miens, ses mains tremblaient frénétiquement tandis que les miennes étaient immobiles. Tout ce que je voulais, c'est être capable de les serrer une dernière fois avant d'être embarquée.

C'est seulement quand le nom de Jeongin a lui aussi été annoncé que je me suis effondrée, que nous nous sommes tous effondrés. En quelques secondes à peine, tout notre monde venait de s'effondrer.

Je me souviens avoir entendu Hyunjin supplier les organisateurs de le prendre lui à la place de Jeongin, avoir vu Changbin se précipiter vers nous avant d'être arrêté et roué de coups par les pacificateurs, avoir senti la bile remonter le long de mon oesophage jusqu'à ma bouche avant que je rende tout à même le sol. Tout s'est passé si vite.

La seconde d'après, Jeongin et moi étions côte à côte sur l'estrade, exposés aux yeux de tous comme deux bêtes curieuses. Instinctivement, nos mains se sont trouvées, seule source de réconfort que nous avions.

Mon regard a balayé la foule qui nous observait à la recherche des sept visages qui m'avaient accompagnée tout au long de ma courte existence et que je devais laisser derrière moi. Je n'en ai trouvé aucun, tous avaient été amenés par les pacificateurs pour trouble à l'ordre public. La seule personne qui me restait quant à elle, j'allais être amenée à devoir choisir entre ma vie la sienne.

Cette pensée ne m'a pas quittée un seul instant pendant les jours précédant les Hunger Games. Ni le luxe du capitole, ni les provocations constantes des autres tribus n'ont pu me l'enlever de la tête ne serait-ce qu'une seconde. J'allais entrer dans une arène hostile avec mon meilleur ami et choisir entre mourir à ses côtés, mourir pour le protéger ou bien le tuer pour survivre.

Lui aussi n'arrivait pas à penser à autre chose. Je le sais car, chaque soir, alors que chaque tribu était consigné dans sa chambre, il passait par la fenêtre pour rejoindre ma chambre et passait la nuit à parler avec moi comme nous le faisions si souvent avant que notre monde ne bascule. Incapable de dormir, nous parlions alors de la maison et des garçons, n'abordant jamais la compétition qui se rapprochait chaque jour un peu plus.

La veille du jour fatidique, les choses ont changé. Nous savions tous les deux que c'était la dernière fois que nous étions amenés à discuter, à nous voir dans un cadre à peu près normal. Je ne saurai dire lequel de nous deux a fait le premier pas, qui a craqué le premier, je sais juste que mes lèvres se sont retrouvées contre les siennes et que ça ne m'a pas déplu.

Cet instant, je l'avais souvent rêvé en secret, refusant de reconnaître que le l'aimais différemment des autres. Jamais je n'aurai imaginé devoir vivre ce baiser dans ces conditions, qu'il aurait cet horrible goût d'adieux.

Nous avions beau savoir que cet acte ne nous ferait que souffrir un peu plus l'un l'autre, nous étions incapables de nous décoller, exprimant chacun tout cet amour et ce désir retenus si longtemps, toute cette peur aussi qui nous tenait éveillés depuis des jours. Nous avions chacun besoin d'affection, besoin de se sentir aimé, soutenu... besoin de l'autre.

Cette nuit est la première et la dernière que j'ai passé dans ses bras, la seule qui nous ait vu nous unir. Avant de tomber de fatigue, dans un dernier éclair de lucidité nous nous étions alors promis une chose : dès que les Hunger Games commenceraient, nous nous séparerions pour éviter de devoir nous affronter.

Cette promesse, j'ai tout fait pour la tenir. Pendant cinq jours, j'ai tenu bon, luttant pour survivre seule dans cette horrible arène, tuant pour ne pas être tuée. Les mains tachées de sang, le corps couvert de boue et de crasse, je scrutais le ciel chaque soir lors de l'annonce des candidats décédés. Je n'avais qu'un seul souhait : mourir avant Jeongin pour ne jamais voir son visage s'afficher.

Le sixième soir, nous n'étions plus que quatre. La tribu féminine du district deux, le tribu masculin du district quatre, Jeongin et moi.

Prise d'un élan de pure panique à l'idée de devoir tuer Jeongin, j'ai alors commis la pire erreur possible. Sans réfléchir, j'ai attrapé la seule arme que j'avais, un petit couteau de chasse dont la lame faisait à peine une dizaine de centimètres et fait la seule chose qui me restait à faire si je voulais exaucer mon souhait.

Je ne sais combien de temps je suis restée aux portes de la mort, tout ce que je sais c'est que quelque chose m'a forcé à rester parmi les vivants. Lorsque je me suis réveillée, le soleil était déjà haut dans le ciel et la mare de sang dans laquelle je baignais, bien que très impressionnante, n'avait pas suffit à m'ôter la vie. Mon couteau était par terre contre moi, j'étais alors persuadée que la seule raison derrière ma survie était due au fait que la lame, trop courte, n'avait pas pénétré ma poitrine suffisamment profondément pour m'arracher la vie.

A bout de force, je me suis alors relevée et j'ai continué. Le soir, un seul visage s'est affiché dans le ciel : celui du tribu masculin du district quatre. Au-dessus de sa tête, un chiffre : le nombre de concurrents encore en vie. Nous n'étions plus que deux.

Ce soir-là, j'ai pleuré toutes les larmes qu'il me restait. Je savais que cette information n'amènerait rien de bon. Soit le deuxième survivant était la fille du deux, ce qui signifiait que mon meilleur ami était décédé, soit il s'agissait de Jeongin, ce qui signifiait qu'il faudrait que je choisisse entre lui et moi.

J'aurai dû finir ce que j'avais commencé, mettre fin à mes jours pour de bon. J'aurai dû capituler, mourir dans cette arène, dans mon coin, comme l'animal blessé que j'étais désormais. Si Jeongin était mort, je voulais mourir au même endroit que lui, le retrouver. S'il était encore vivant, je voulais lui laisser la chance de survivre à ma place. J'en ai été incapable. Incapable de sentir une nouvelle fois la vie me quitter, le métal s'enfoncer dans ma peau, le sang s'échapper, ma force m'abandonner...

Le lendemain, l'arène s'est fragmentée, nous poussant à nous retrouver, le dernier survivant et moi. C'est comme ça que je l'ai revu, sous un soleil de plomb, dans une petite clairière au bord d'un lac.

Ses mains, couvertes de sang comme les miennes, trahissaient les horreurs qu'il avait traversé. Son visage, fermé, ne s'est pas éclairé lorsque nos yeux se sont rencontrés. Assis contre le seul arbre de la clairière, il est resté dans cette position tandis que j'avançais vers lui, les larmes aux yeux.

Plusieurs drones nous ont alors entourés, filmant la scène finale de cette édition des jeux sous tous les angles pour n'en rater aucune miette. L'espace d'un instant, j'ai pensé aux sept garçons qui devaient sûrement regarder l'écran géant sur la place publique du district neuf en se demandant qui de nous deux reviendrait à la maison, les mains tachées du sang de l'autre.

De mon côté, j'avais pris ma décision. C'était à moi de mourir. J'étais la plus vieille, la plus chétive, j'étais blessée et je me savais incapable de survivre sans Jeongin. Tout ce que je voulais, c'était le prendre une dernière fois dans mes bras avant de le laisser gagner. Je me suis avancée doucement, laissant tomber mon sac à quelques mètres de l'arbre avant de me laisser tomber à mon tour contre lui.

" - Salut gamin..."

Cette petite pique que je lui lançais autrefois, me moquant des quelques jours qui séparaient nos dates de naissances et faisant de moi son aînée sonnait faux. Les tremblements de ma voix trahissaient mes pleurs.

" - Salut la vieille... tu fais peur à voir."

Les coins de sa bouche se sont soulevés faiblement, laissant entrapercevoir un léger sourire.

" - Je peux te retourner le compliment."

Les caméras se sont approchées un peu plus, derrière leur écran les organisateurs devaient crever d'envie de nous voir nous entretuer. La main de Jeongin a lentement glissé vers la mienne avant de la serrer doucement.

" - C'est la fin n'est-ce pas Noona ?"

Ce n'est qu'à ce moment que j'ai remarqué que ses doigts tremblaient aussi fort que les miens, que son visage aussi était ravagé par les pleurs. J'ai serré sa main encore plus fort. A bout de forces, c'était tout ce que je pouvais faire.

" - J'ai bien l'impression oui..."

J'aurai aimé que le temps s'arrête pour toujours, nous figeant tous les deux l'un contre l'autre dans cette jolie clairière, adossés à cet arbre, ma main dans la sienne. C'était impossible évidemment. Les caméras se sont encore rapprochées, vers Jeongin cette fois.

" - Noona promet moi une chose s'il te plait..."

Sa voix, masquée par des pleurs silencieux, était si faible que je parvenais à peine à comprendre ce qu'il disait.

" - Remercie les autres pour moi. Dis leur à quel point j'ai aimé faire partie de notre famille, à quel point j'ai profité de chaque jour passé avec vous, à quel point j'ai été heureux..."

C'était trop pour moi.

" - Jeongin, je suis désolée mais je ne peux pas faire ça. Tu leur diras toi-même."

J'ai aussitôt tiré mon couteau hors de ma manche, prête à me sacrifier pour lui. Je l'aimais de tout mon cœur, jamais je n'aurai pu le tuer. De sa main libre, il a envoyé l'arme valser. C'est là que j'ai compris.

Depuis le début, sa main cachait une énorme plaie au niveau de son abdomen, laquelle saignait si abondamment qu'il était presque impossible d'expliquer comment il pouvait encore être conscient. A sa gauche, un couteau guère plus grand que le mien reposait contre sa cuisse. Cette blessure, c'était lui qui se l'était infligée.

" - Jeongin qu'est-ce que..."

" - Promets moi T/p."

Muselée par des sanglots irrépressibles, je n'ai même pas pu lui promettre d'exaucer son dernier souhait. J'aurais voulu lui dire à quel point je l'aimais, lui dire que moi aussi j'avais été heureuse à ses côtés, lui dire que je n'avais pas envie que ça finisse ainsi... Il est mort dans mes bras sans que je ne puisse articuler le moindre mot. Le visage paisible, les lèvres étirées dans un sourire si léger que je ne saurai dire si je l'ai rêvé, on aurait dit qu'il dormait dans mes bras.

La suite, je ne m'en souviens pas. Lorsque les pacificateurs sont descendus dans l'arène pour venir me chercher, j'étais inconsciente. Je ne me suis réveillée que quelques jours après, dans cet hôpital luxueux, reliée à une dizaine de machines dont le seul rôle était de m'empêcher d'aller rejoindre Jeongin.

J'ai dû subir une multitude d'interview, accepter une montagne de compliments, de compétition, revoir encore et encore cette scène tragique, revivre la mort de mon meilleur ami en boucle... C'est sur les pateaux télévisés que j'ai compris comment j'avais survécu. Si de mon côté j'avais respecté la promesse faite au cours de cette nuit aux côtés de Jeongin, il n'en été rien pour lui.

Nuit et jour, les caméras avaient filmé mon ami, veillant sur moi, ne fermant quasiment pas l'œil. C'est lui qui a pris soin de moi pendant les deux jours passés entre la vie et la mort dans l'arène, lui qui a sorti le couteau de ma poitrine et m'a empêché de me vider de mon sang. C'est aussi lui qui a éliminé les autres tribus encore en vie pour garantir ma survie.

Chaque téléspectateur a ainsi pu se délecter de mes pleurs en direct. La seule chose qui m'a permis de tenir était cette promesse, je devais rentrer pour dire aux garçons les dernières paroles de Jeongin, les caméras n'avaient pas réussi à les immortaliser.

Lorsque j'ai enfin pu rentrer chez moi, les funérailles avaient déjà eu lieu.

Ni les étreintes de Chan, ni les petites attentions de Minho, ni les sourire réconfortants de Changbin, les longues soirées passées à discuter avec Hyunjin, les bêtises de Jisung, les pâtisseries de Felix ou les paroles de Seungmin n'ont réussi à noyer le chagrin. Dans cette arène, nous avions perdu l'un des nôtres, notre famille était amputée.

Aujourd'hui encore, même si aucun d'entre eux ne me tient responsable de la mort de Jeongin, j'ai l'impression de l'avoir tué. Sur chaque visage, je ne peux m'empêcher de revoir ses traits, son sourire et ses yeux rieurs.

"J'aurai dû mourir à sa place", voilà ce que je pensais.

Pourtant j'ai survécu grâce à lui, et pour la première fois depuis longtemps je lui en suis reconnaissante. Grâce à lui, j'ai pu rentrer chez moi, et je pourrai passer le reste de ma vie entourée de cette famille que je n'échangerais pour rien au monde.

Lorsque mon heure sonnera et que je le rejoindrai, j'aurai alors la chance de lui dire tout ce que je n'ai pas pu lui dire ce jour-là dans l'arène :

Merci


















- Publié le 12/07/21

(En vrai j'espère que ça vous a plu, j'ai pleuré comme jamais.)

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