Pour TaniaMalikCliffxrd
Lorsque j'entrai dans la classe, je fis à peine attention au tableau qui s'offrait à moi. J'avais l'habitude à présent. Rin se disputait avec Ryuji. Shiemi discutait avec Izumo. Sans hésiter je me joignis à elles. Izumo était toujours un peu mal à l'aise en ma présence mais je me doutais qu'elle allait se calmer. Le cours passa terriblement lentement, Yukio était un bon professeur; mais j'étais impatiente d'aller voir Mephisto. Lui et moi nous entendions plutôt bien malgré le fait qu'il soit mon directeur. En vérité, j'allais le voir avec l'espoir de croiser son frère Amaimon. Mes camarades - au courant de mon béguin - voyaient cette histoire d'un mauvais œil puisque que Mephisto et Amaimon étaient des démons, les fils de Satan. Mais moi, je m'en moquais bien. Peu m'importait qu'ils soit les fils de Satan ou du pape; qu'ils soient des démons ou des fées. Tout ce que je savais c'est que Mephisto m'amusait et qu'Amaimon attisait ma curiosité. Il était toujours extrêmement calme et arborait un air étrangement détaché. Alors que je me dirigeais vers le bureau de Mephisto quelqu'un saisit mon poignet, me faisant sursauter. Je poussai un soupir de soulagement en réalisant que ce n'était qu'Amaimon:
"Bonjour Tania.
-Tu pourrais prévenir! Faire du bruit, me héler..."
Amaimon ébaucha un sourire moqueur:
"Ce que vous êtes sensibles vous, humains."
Je levai les yeux au ciel et tirai violemment sur sa joue en faisant la moue:
"Descends de ton pied d'estale. Je m'en carre le coquillard que tu sois le fils de Satan ou autre. Ça ne te donne pas le droit de me parler comme ça."
Ses yeux aciers plantés dans les miens, il m'asséna un coup sur la tête avant de se plaindre:
"Tu m'as fait mal."
Avec son petit air renfrogné, il ressemblait à un enfant. Quelques temps plus tôt je l'avais vu en combat singulier avec Rin et il m'avait effrayée. Le Amaimon sanguinaire et sans pitié que j'avais observé m'avait semblé être une autre personne. Et parfois à ses côtés des images me revenaient. Je grimaçai en me remémorant ses yeux vides de toute compassion et son sourire sadique. Le fils de Satan... je l'avais bien reconnu là.
"Taaania ? À quoi tu penses?"
Je m'empourprai et m'écartai prestement de lui alors qu'il approchait dangereusement son visage du mien:
"Rien, je suis fatiguée, mentis-je."
Apparemment très mal car Amaimon fronça les sourcils et prévint d'une voix calme néanmoins menaçante:
"Voyons je n'aime pas les bobards tu le sais non?
-C'est précisément ce à quoi je pensais, répondis-je à mi-voix en frissonnant."
Subitement, Amaimon tourna les talons, me poussant à l'interpeller:
"Attends où est-ce que tu vas?
-Suis-moi, ordonna-t-il."
Je fus tentée de désobéir, de le laisser continuer tout seul. Mais la curiosité l'emporta; je lui emboîtai le pas. Nous marchâmes en silence dans les couloirs étrangement déserts de l'école. Sans lâcher un mot nous montâmes les escaliers jusqu'au toit et je ne pus m'empêcher de demander:
"Qu'est-ce qu'on vient faire ici?
-Rien."
Son ton appelait à ne pas insister aussi, je me tus. J'aurais souhaité qu'il m'emmène ici par romantisme mais il n'y a bien que dans l'imaginaire que les toits sont romantiques. Aux alentours, il n'y avait que la ville à perte de vue, d'horribles barbelés masquait le paysage industriel probablement afin d'empêcher les quelconques accidents.Il n'y avait pas de ciel bleu ou de soleil couchant. Il n'y avait pas de soleil tout court d'ailleurs. Simplement un amas de nuages grisâtres annonciateur de pluie. Un vent froid soufflait, faisait claquer mes vêtements, cinglait mon visage et soudain je ne souhaitai plus qu'une chose: rentrer. Je coulai un regard vers Amaimon. Il se tenait debout, le regard perdu dans le vague. J'avais l'étrange impression qu'il m'avait oubliée mais à peine cette pensée avait-elle traversée mon esprit qu'Amaimon se tourna vers moi et lâcha de sa voix traînante:
"Je te fais peur Tania?
-Non."
Me souvenant qu'il était capable de déceler mes mensonges je me corrigeai rapidement:
"Mais je dois t'avouer que lorsque tu te battais avec Rin, je ne t'ai pas reconnu."
Pour la première fois je l'entendis rire mais ce rire n'était pas joyeux, il était moqueur et inquiétant.
"Pourtant celui que tu as vu à ce moment c'était bel et bien moi."
Les réponses se bousculaient à mes lèvres mais aucune ne me parut adaptée aussi je me tus. Comme sentant mon malaise, il ajouta :
"Sache Tania que je ne te ferai jamais de mal. Jamais je ne pourrais me battre contre toi.
-Moi non plus Amaimon. Je tiens trop à toi pour t'attaquer."
Cette fois Amaimon m'adressa un sourire franc et véritable qui me fit rougir. Je jetai un coup d'oeil à ma montre et réalisai tristement qu'il était l'heure pour moi de retourner en cours.
"Il va falloir que j'y aille, ma permanence est terminée.
-Je vais rester ici, à tout à l'heure Tania."
Je hochai la tête et allai retrouver la douce chaleur du couloir. En classe, je fis à peine attention à la leçon. J'étais intéressée bien sûr, mais ne parvenais pas à chasser Amaimon de mon esprit. Il était pour moi une énigme, et j'aurais donné cher pour le comprendre. C'était la première fois que nous passions ainsi du temps ensemble et je ne comprenais pas si je devais y accorder de l'importance.
"Tania tu es en train de suivre le cours ou de rêvasser?"
À la voix sévère de Yukio je rougis sur-le-champ et bredouillai une excuse. Peu importait mon attirance à l'égard d'Amaimon, cela ne devait pas me détourner de mon rêve de devenir exorciste. Je me concentrai sur le cours à nouveau jusqu'à en oublier l'existence d'Amaimon. Non je mens. Je ne l'oubliai pas complètement. L'inquiétude et le tourment persistaient et ma bonne humeur s'en trouvait altérée. J'essayai de ne pas y penser mais c'était comme avoir un bouton de moustique, ou une douloureuse blessure. Je ne pouvais pas totalement faire abstraction. Alors que je sortais de la classe, les yeux dans le vide, une voix masculine me héla:
"Tania!"
Je m'immobilisai et fis face à Ryuji:
"Tout va bien ? Avec les autres on a remarqué que tu n'as pas l'air bien. Tu veux en parler?"
Il me fixait de ses prunelles noisettes, brillantes d'inquiétude. Ryuji était un des garçons les plus attentionnés que je connaissais et qu'il soit célibataire ne cessait de m'étonner. Je lui adressai un pâle sourire:
"Je suis simplement fatiguée, lundi je vous reviendrai en pleine forme.
-En parlant de week-end, ça te dirait qu'on sorte demain après-midi?
-Oh une sortie de classe ? demandai-je innocemment."
Soudain ses joues virèrent au rouge carmin et il fut incapable de me regarder dans les yeux:
"Je voulais que l'on... aille en ville... juste tous les deux."
Ma bouche s'arrondit en un ''O'' de surprise et je ne sus que répondre. Ryuji était mignon et intelligent avec ça mais... et Amaimon? Mon démon intérieur murmura perfidement: Tu n'es sûre de rien avec Amaimon et une petite sortie ne te fera pas de mal. Sans réfléchir davantage je lui lançai un grand sourire et acceptai:
"J'en serais ravie."
L'effet fut immédiat, le visage de Ryuji s'éclaira, il transpirait l'euphorie et s'éloigna d'un pas léger, visiblement satisfait de lui-même. Cette histoire m'avait redonnée du baume au coeur et de la confiance en moi. J'intéressais quelqu'un et Ryuji qui plus est! Grâce à lui ma journée n'était pas si déprimante mais j'accueillis tout de même sa fin avec soulagement.
Je me laissai tomber sur mon lit avec un soupir de soulagement et laissai mon esprit vagabonder. Vagabonder vers mon rencard du lendemain. En y pensant je ne pus m'empêcher d'avoir la gorge nouée: et si ça se passait mal? Et si nous ne nous entendions pas? Si nous n'avions rien à nous dire? Et que l'on croisait Amaimon ?Je me maudis d'avoir accepté ce rendez-vous et la panique me tordit les tripes. Quelle idée idiote. La petite voix dans mon crâne reprit d'un ton goguenard: Que crois-tu qu'il se passera ma pauvre fille si tu croises Amaimon? Qu'il sera jaloux? Tu as passé l'âge de croire au Père Noël. Ce fut sur ces pensées dures mais empreintes de vérité que je m'endormis sans même me restaurer.
Pendant toute la matinée, je tournai comme un lion en cage dans mon appartement, totalement incapable de calmer mon stress. Pourtant ce n'était que Ryuji, je n'avais pas besoin de me mettre martel en tête! À midi je me forçai à manger et à réviser mes cours pour me changer les idées. Cela marcha étrangement et ce fut sereine que je m'habillai. J'optai pour une tenue décontractée néanmoins élégante et sortis de chez moi. Je frissonnai. L'hiver arrivait à grands pas, je sentais mes main se refroidir et elles n'allaient pas tarder à s'engourdir. J'enfilai mes gants avec l'espoir vain qu'ils me réchauffent et me mis en marche. À chacune de mes expirations, s'échappaient de mes lèvres des petits nuages de buées. Les passants autour de moi semblaient tous pressés. Ils savaient où ils allaient et s'y hâtaient. J'avais l'impression d'être dans une fourmilière ou dans un exercice de slalom. Je devais mobiliser toute ma concentration pour ne pas heurter mes pairs. Lorsqu'enfin j'arrivai au centre commercial, un sourire fit son chemin jusqu'à mes lèvres. Il y régnait l'ambiance typique de Noël. Au centre de la ronde de magasins, un sapin s'élevait, si haut, qu'il me semblait qu'il allait toucher les nuages. Des guirlandes lumineuses ornaient les branches vertes, éclairant la place de couleur arc-en-ciel. Alors que j'assistai à ce spectacle, plongée dans une transe complète, un raclement de gorge se fit entendre juste derrière-moi. Détendue, je fis face à Ryuji et engageai la conversation. Comment avais-je pu un seul instant croire que ça se passerait mal? Au contraire je passai une très belle après-midi et réussis presque à oublier Amaimon. Presque. Nous nous séparâmes tous deux le coeur léger avec la promesse de se revoir. Ce soir-là je m'endormis paisiblement. Pour la première fois depuis longtemps, j'avais retrouvé l'espoir. L'espoir de ne pas finir seule avec moi-même.
Durant quelque jours je ne vis pas Amaimon et lorsque je demandais à Mephisto où se trouvais son frère, il éludait intelligemment la question. Ryuji et moi nous entendions bien, mais je ne parvenais pas à chasser Amaimon de mon esprit. Où était-il? Que faisait-il? Il me manquait. Je passais mon temps à le chercher du regard sans succès.
"Tania? Tania tu dors les yeux ouverts?"
Je clignai des paupières plusieurs fois et croisai le regard de Rin. Tout le monde me fixait d'un air inquiet.
"Qu'est-ce que vous avez?"
Ils échangèrent des regards hésitants. Ils avaient parlé de moi dans mon dos, j'en étais à présent convaincue. Je me sentis agacée à cette idée mais laissai Shiemi parler:
"Tu sais Tania, on s'inquiète pour toi. Tu sembles ailleurs en ce moment.
-Je ne vois pas quoi vous parlez, répondis-je d'une voix blanche."
Un silence lourd s'installa et je baissai la tête vers mon livre pour ne pas voir les paroles silencieuses que les autres s'échangeaient.
"Tania pourquoi tu te fermes à nous? On est tes amis non?"
Je roulai des yeux et me levai précipitamment, manquant de renverser ma chaise au passage.
"J'ai besoin de respirer."
Sans rien ajouter je sortis de la salle et me précipitai dans la cours. Il faisait froid, glacial même. Mais j'avais échappé à mes camarades et c'était tout ce qui comptait. Je levai la tête et un sourire vint flotter sur mes lèvres: il neigeait. Les minuscules flocons tombaient, allaient se déposer sur le sol avec délicatesse ou venaient se prendre dans mes cheveux bruns.
"C'est beau n'est-ce pas? La Terre est parfois plus jolie que la géhenne."
Je me figeai. Cette voix, je la connaissais bien. Je ne l'avais pas entendu approcher.
"Te voilà donc. Où étais-tu?
-Chez moi."
Amaimon avança à côté de moi et je me tournai pour lui faire face. Ses yeux cristal me fixaient d'un air indifférent, comme d'habitude.
"Pourquoi? D'habitude tu viens tous les jours. Enfin depuis que je te connais tout du moins."
Il inclina la tête étrangement mécaniquement et répondis avec détachement:
"J'ai vu quelque chose qui ne m'a pas plu."
Je fronçai les sourcils, perplexe:
"Que s'est-il passé? demandai-je avec inquiétude."
Amaimon esquissa un sourire moqueur. Je frissonnai; ça ne présageait rien de bon.
"Tu n'en as vraiment aucune idée? Je te croyais plus fine que ça."
Vaguement irritée, je grommelai:
"Si tu ne m'expliques pas je ne vais pas comprendre."
Amaimon passa une main dans mes cheveux et joua avec une mèche tout en marmonnant:
"Tu m'énerves Tania. Tu me fais dire et faire des choses stupides. Des choses qu'un fils de Satan ne peut se permettre."
Ma bouche s'assécha, j'avais peur de savoir la suite. Soudain, je sentis ses lèvres contre les miennes et écarquillai les yeux de stupeur. Amaimon était-il en train de m'embrasser? Presqu'immédiatement il s'écarta et secoua la tête, avant de tourner les talons. J'étais estomaquée. Je repris une contenance et saisis son poignet.
"Attends Amaimon! Tu ne peux pas m'embrasser et partir comme si de rien n'était!
-C'était bien avec Ryuji?"
J'en eus le souffle coupé. C'était donc ça. Qui l'eut cru? Un démon jaloux d'un simple humain. En d'autres circonstances je me serais moquée mais Amaimon était à prendre avec des pincettes.
"C'est un ami Amaimon. C'est toi que j'...
-Ne le dis pas, me coupa-t-il sèchement."
J'ouvris la bouche pour répliquer mais la sonnerie retentit:
"Tu devrais y aller Tania. Tu ne peux te permettre d'arriver en retard."
Il se dégagea de ma poigne et s'éloigna de son pas nonchalant habituel qui dénotait foncièrement avec son ton violent de tantôt. Dans mon coeur et ma tête c'était le chaos, sous mon crâne tempêtaient les phrases négatives et une immense incompréhension m'avait saisie. Perplexe, je retournai lentement jusqu'à ma salle. Qu'est-ce que tout cela signifiait? Que devais-je comprendre? Son comportement était indéchiffrable. Une fois assise sur ma chaise, j'étais tout sauf bien. J'avais la gorge nouée et sentais que si j'ouvrais la bouche, j'allais m'effondrer. Tout le monde n'était pas arrivé dont Ryuji, Rin et Shiemi. Ce fut cette dernière qui se rendit compte de mon état pour le moins déplorable:
"Tania tu vas bien? Tu as une mine épouvantable."
Je bafouillai une réponse qui fut misérablement étouffée dans un sanglot. Sans que je ne puisse contrôler, les larmes se mirent à dévaler mes joues, ma vue se brouilla et tout ce que je perçus fut les exclamations de panique de mes camarades. La douleur venait m'attaquer par vagues, menaçant de me submerger et de me noyer dans un océan de souffrance. Venais-je de me faire rejeter? C'était plus d'émotions que je ne pouvais en supporter. N'étais-je pas assez bien pour lui? Que me manquait-il? De la beauté? De l'intelligence? De la gentillesse peut-être? Ou bien étais-je trop ennuyeuse? À ces pensées mes pleurs redoublèrent d'intensité. Plusieurs élèves étaient autour de moi, Shiemi me tenait la main, Rin paniquait, Ryuji me frottait le dos dans l'espoir de me réconforter. Je les percevais à peine et ne parvenais pas à ravaler mes hoquets. J'avais l'impression de tomber dans un puits sans fond...
"Tania as-tu besoin de sortir ou ça ira?"
La voix neutre de Yukio me ramena à la réalité et je m'essuyai les yeux en me calmant peu à peu avant de décliner poliment. J'eus du mal à suivre le cours, il m'arriva souvent de fixer le vide et de laisser mon esprit vagabonder. Yukio le vit sans mal mais ne fit aucun commentaire. À la sonnerie, tous mes camarades me harcelèrent pour connaître la raison de mon malheur mais je ne la communiquai à aucun. Les jours qui suivirent, comme tantôt, Amaimon fut introuvable. J'avais espéré le croiser pour discuter avec lui mais mes plans tombèrent lamentablement à l'eau... Les deux semaines qui suivirent furent difficiles. Je ne pouvais m'empêcher de penser à Amaimon. J'y pensais constamment et ça m'empoisonnait l'existence. Chaque matin en me réveillant, j'avais le coeur étrangement lourd. Pendant quelques secondes j'étais incapable de me souvenir du problème, je me sentais simplement morose. Puis par bribes tout me revenait et je souhaitais de tout mon coeur ne pas avoir à me lever ou simplement disparaître. Les autres voulaient désespérément m'aider mais ne savaient que faire alors ils se contentaient de me jeter ces longs regards désolés.
Et un beau jour, il réapparut. Comme la première fois, j'étais dehors. Assises seule sur un banc. La neige recouvrait le bâtiment, le sol et les arbres d'un épais manteau blanc. Tous les autres élèves s'étaient réfugiés à l'intérieur pour échapper au froid. Il n'y avait pas un bruit. Comme tous les jours je promenai une lassitude constante. Soudain, une porte de l'école s'ouvrit. Je reconnus immédiatement sa silhouette. Ma respiration se hacha et le monde s'arrêta subitement. Je dus faire un effort surhumain pour détourner mon regard d'Amaimon. J'aurais pu me lever et aller à sa rencontre mais ma fierté me retint. J'aurais pu partir et l'ignorer, mais mon coeur m'en empêchait. Alors je restai là, assise. En effet je vis Amaimon s'approcher de moi petit à petit. Il finit par s'asseoir à côté de moi. Il y eut un long silence que je finis par briser, la bouche étrangement sèche.
"Amaimon ça faisait longtemps.
-Oui."
Il y eut de nouveau un lourd silence. Amaimon se pencha en arrière, les coudes sur le dossier et tourna la tête vers moi:
"Tania je suis désolé."
Son ton n'était pas triste, il était dénué d'émotion. Ces mots n'étaient pas assez, je voulais entendre la raison de son excuse:
"Désolé pour quoi?
-Tu sais très bien ne fais pas l'idiote.
-Je veux l'entendre de ta bouche, répliquai-je sèchement."
Il soupira avec irritation:
"Désolé de t'avoir embrassé et d'avoir disparu. J'avais besoin de réfléchir."
Sans hésitation aucune, Amaimon se pencha et m'embrassa. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine, et je souris dans le baiser. Tous mes tourments des jours passés disparurent en un instant, j'eus l'impression qu'un rideau se levait et découvrait un paysage de printemps. Amaimon passa une main derrière ma nuque et m'embrassa avec une passion désarmante. Pour un démon, ce n'était finalement pas si étonnant. En un instant je lui pardonnai toutes les souffrances qu'il m'avait faite endurée. Notre relation n'allait pas être une chose facile après tout il était le fils de Satan. Mais je ne comptais sûrement pas abandonner...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top