006. Older Professor
🎀 Le crush a été inventé par moi + certains éléments abordés dans l'imagine ne sont pas forcément mon opinion personnel. Concernant l'étudiante, elle est majeure.🎀
× Edward Reid ×
Sophia s’apprêtait à tourner dans le couloir lorsqu’elle fut violemment percutée. Elle vacilla, manquant de tomber, mais des bras fermes la rattrapèrent à temps. Autour d’eux, des fiches et des classeurs glissèrent au sol dans un désordre chaotique.
— Merde! Tu ne peux pas faire attention? lâcha-t-elle, visiblement agacée.
En levant les yeux, elle croisa un regard vert intense. Le jeune homme en face d’elle avait des cheveux bouclés, repoussés en arrière par un serre-tête, une fine moustache et des lèvres pleines.
— Je suis désolé, dit-il d’une voix pressée. Vous allez bien? Je suis en retard pour mon tout premier cours, j’aurais dû faire plus attention.
Sophia baissa les yeux sur la cravate du jeune homme, impeccablement nouée, et sur sa chemise parfaitement repassée. Puis, son regard glissa vers les fiches éparpillées à leurs pieds, toutes méticuleusement annotées. Elle comprit soudain : ce n’était pas un élève, mais un professeur.
— Oh, bon sang! dit-elle, se sentant rougir. Je suis vraiment désolée, je vous ai pris pour un élève.
L’homme éclata d’un rire chaleureux, secouant la tête avec amusement.
— Je ne suis pas un élève, confirma-t-il avec un sourire. Je suis le nouveau professeur de littérature anglaise, Edward Reid.
— Je suis vraiment désolée, répéta Sophia, mal à l’aise. Je m’appelle Sophia. Sophia Tomlinson. J’étudie la littérature anglaise. Mais… je pensais que c’était le professeur Parker qui allait enseigner cette année.
Plusieurs étudiants passèrent à côté, prenant soin d’éviter de piétiner les fiches et les classeurs éparpillés sur le sol. Pourtant, ni Edward ni Sophia ne semblaient s’en soucier.
— Tout va bien, Mlle Tomlinson, répondit Edward avec un sourire. Pas besoin de vous excuser. Le professeur Parker a pris sa retraite, et j’ai été engagé pour la remplacer. Je suppose qu’elle était votre enseignante lors des derniers semestres?
— C’est exact, confirma Sophia, un peu plus détendue, alors que la sonnerie retentissait dans les couloirs. Je dois y aller, j’ai un cours d’histoire de l’art. Encore désolée, vraiment, pour…
Elle laissa sa phrase en suspens, mais Edward balaya ses excuses d’un revers de la main.
— Ce n’est rien, vraiment, assura-t-il.
Malgré tout, Sophia se pencha pour rassembler les copies éparses et les lui tendit avec un sourire un peu gêné. Puis, sans attendre de réponse, elle s’éloigna rapidement. Edward resta immobile un moment, un peu déconcerté, avant de ramasser ses classeurs. Avec un soupir, il se dirigea enfin vers l’amphithéâtre. Il était maintenant très en retard pour son premier cours.
Un peu plus tard, alors que le soleil déclinait doucement, Sophia entra dans l’amphithéâtre. Les étudiants étaient presque tous présents, et un brouhaha de murmures emplissait la salle. Les filles, assises en petits groupes, gloussaient en chuchotant à propos d’Edward, leur nouveau professeur, et de son allure séduisante.
— Il paraît qu’il a quitté sa copine juste après qu’ils aient eu un bébé, murmura l’une d’elles.
— N’importe quoi! répondit une autre avec un roulement des yeux. Moi, j’ai entendu dire qu’il était complètement célibataire.
Devant son bureau, Edward rassembla un tas de feuilles, visiblement concentré. Il avait retiré le serre tête qui retenait ses cheveux et ils retombaient devant son front en boucles. Il releva la tête pour évaluer la salle, son regard balayant les étudiants avant de croiser celui de Sophia. Elle lui adressa un sourire discret, ce qui le fit se racler la gorge légèrement, comme pour se ressaisir.
— Bonjour à tous, lança-t-il d’une voix claire en s’adressant à ses élèves. Le professeur Parker a pris sa retraite. Je suis donc votre nouvel enseignant, et nous allons poursuivre le programme là où vous en étiez...
Il jeta un coup d’œil à ses notes, mais sembla hésiter en fouillant dans une pile de papiers. Après un instant, il en tira un document et le parcourut rapidement.
— Orgueil et Préjugés, annonça-t-il.
Il posa les feuilles avec une certaine autorité, croisa les bras, et fixa les élèves.
— Bien, les messes basses, c’est terminé, mesdemoiselles, dit-il avec un léger sourire, mais un ton ferme. J’ai besoin de toute votre attention.
Le cours commença, et Sophia se mit à prendre des notes avec application. Elle ne put s’empêcher de remarquer l’accent anglais prononcé d’Edward, ce qui lui arracha un sourire. Pas étonnant que les étudiantes américaines gloussent à son sujet : avec son allure élégante, il ressemblait à une version moderne de Hugh Grant.
Lorsque la classe toucha à sa fin, Sophia rangea ses affaires dans son sac avant de quitter l’amphithéâtre. Elle se dirigea vers le petit bar du campus où elle travaillait depuis sa première année.
En entrant, elle salua ses collègues, eux aussi étudiants, qui s’affairaient derrière le comptoir. Elle attrapa un tablier, qu’elle noua rapidement autour de ses hanches, prête à commencer son service. Sophia aimait travailler ici. L’atmosphère du petit bar était toujours agréable, chaleureuse et détendue. Chacun des employés avait la liberté de choisir la musique à tour de rôle.
Les heures passèrent rapidement, et la nuit tomba, laissant une fraîcheur s’infiltrer par la porte entrouverte. Sophia, concentrée derrière le bar, ne vit pas tout de suite Edward entrer. Il s’avança tranquillement, balayant la pièce du regard avant de s’installer sur un tabouret, juste en face d’elle.
— Je suis à vous dans une seconde, lança-t-elle sans relever les yeux, occupée à servir une bière.
Elle fit glisser le verre sur le comptoir vers une cliente, puis se tourna enfin vers Edward.
— Oh, c’est vous, dit-elle avec un sourire léger. Qu’est-ce que je vous sers?
— Un rhum, répondit-il.
Sophia hocha la tête, attrapa une bouteille et prépara la boisson avec habileté. Elle la plaça devant lui avec un geste assuré.
— Ça fera cinq dollars, annonça-t-elle.
Edward fouilla dans la poche de son manteau et en sortit un billet qu’il tendit à Sophia. Elle ouvrit la caisse pour préparer la monnaie, mais il leva une main.
— Gardez le reste, dit-il calmement. Considérez-le comme un pourboire.
— Merci, répondit Sophia avec un sourire sincère, glissant les pièces dans la poche de son tablier.
Un groupe d’étudiants l’appela depuis l’autre bout du comptoir, et elle s’éloigna pour les servir. Edward l’observa quelques instants, notant distraitement ses jambes nues sous la jupe de son uniforme et la façon naturelle dont elle souriait en plaisantant avec les clients. Il détourna rapidement les yeux, ramenant son attention sur son verre de rhum.
Sophia ne passait jamais inaperçue. Elle attirait naturellement les regards, et ce soir ne faisait pas exception. De taille moyenne, elle avait des cheveux d’un châtain clair qui accrochaient la lumière, et des yeux sombres qui semblaient toujours animés d’une lueur de malice. Une petite cicatrice ronde près de son sourcil ajoutait une touche unique à son visage harmonieux.
Edward ne manqua pas de remarquer ces regards, insistants et parfois déplacés, qui la suivaient. Ils la déshabillaient presque, et cela le mit mal à l’aise. Sophia, pourtant, n’y prêta aucune attention. Habituée, elle continuait à travailler avec efficacité et assurance. D’un geste nonchalant, elle attrapa ses cheveux, les entortilla rapidement et les fixa en un chignon improvisé avec un stylo.
– Alors, demanda-t-elle en revenant prêt de lui. Comment trouvez vous le rhum?
— Parfait, merci, sourit Edward.
Edward observa les deux mèches de
cheveux échappées du chignon de Sophia, qui encadraient délicatement son visage. Son rire clair résonna soudain, attirant son attention.
— Vous êtes le premier à dire ça, lança-t-elle en riant. Je suis nulle pour préparer des boissons. Je fais pourtant comme on me l’a appris, mais elles finissent toujours dégueulasses.
Edward ricana doucement, portant son verre à ses lèvres pour en prendre une nouvelle gorgée. Le son de son rire résonna en lui, déclenchant un étrange mélange d’amusement et de trouble. Il tira légèrement sur sa cravate, mal à l’aise avec la direction que prenaient ses pensées. Il ne pouvait pas être attiré par elle… si ?
— Soph’, l’interpella un serveur, tu peux raccompagner les derniers clients ? On va fermer.
— Pas de problème, répondit-elle, hochant la tête avant de s’éloigner.
Sophia se dirigea vers les tables restantes, échangeant quelques mots aimables avec les derniers clients tout en les conduisant vers la sortie. Une fois la porte verrouillée, elle revint derrière le bar, saisit un torchon et commença à essuyer le comptoir. Ses yeux se posèrent sur Edward.
— Nous fermons, annonça-t-elle.
Edward termina son verre d’un trait avant de le poser doucement sur le bois poli.
— C’est dommage, dit-il en la regardant. J’appréciais votre compagnie.
Sophia sentit son cœur s’emballer légèrement, mais elle conserva un air parfaitement neutre, se contentant d’un sourire malicieux.
— Le bar sera toujours là demain, répliqua-t-elle. Vous pourrez revenir pour savourer mon fameux rhum.
— Dans ce cas, je ne peux pas refuser, dit-il.
— Sinon, je termine mon service dans vingt minutes, confia Sophia. Le temps de tout nettoyer. Pour être honnête, je n'aime pas trop rentrer seule quand il fait nuit jusqu'à la résidence.
— Je vous attends, répondit Edward avec un léger sourire.
Elle lui adressa un remerciement silencieux avant de retourner aux tâches qu’elle avait à accomplir. Après avoir servi les derniers clients, il fallait toujours tout nettoyer, ranger et désinfecter. Lorsque tout fut enfin en ordre, elle se débarrassa de son uniforme, enfila sa veste en jean, attrapa son sac et alla retrouver Edward.
Il se leva dès qu’il la remarqua, et avec un geste élégant, lui ouvrit la porte. Sophia passa, accueillie par l’air frais de la nuit. Les étoiles étaient rares, mais elle se sentait étrangement apaisée d’avoir osé demander indirectement au professeur de la raccompagner.
Ils marchèrent dans un silence confortable, tandis qu’Edward glissait de temps à autre un regard furtif en sa direction. Finalement, il brisa le silence, fourrant les mains dans les poches de son pantalon de costume.
— Alors, Miss Tomlinson, dit-il en la regardant, qu'est-ce que vous faites de votre temps libre?
— Je lis la plupart du temps, sinon j’étudie, répondit-elle avec un sourire.
— Vous aimez lire? Quel genre de livres ?
Edward laissa passer une mobylette en direction de l’intersection, plaçant instinctivement une main dans le bas de son dos, mais sans la toucher, pour s’assurer qu’elle traverse en toute sécurité. Il trouvait fascinant que son temps libre soit consacré à la lecture, ce qui le rendait encore plus attiré par elle.
— Les classiques, répondit-elle après un moment de réflexion. Austen, Brontë, Shakespeare...
— Une excellente sélection, sourit-il. J’ai toujours eu une affection particulière pour les classiques. Jane Austen et les sœurs Brontë sont vraiment des talents hors du commun.
Ils s'engagèrent dans la rue qui était bordée de maisons de fraternité et Edward repris la parole.
— Je lis beaucoup de romans sombres, avoua Edward. J’aime la complexité des émotions humaines. Edgar Allan Poe, par exemple, était exceptionnel dans son genre.
— J’aime son travail aussi, sourit Sophia. Beaucoup pensaient qu’il était fou, mais je pense surtout qu’il était extrêmement intelligent et qu’il avait une compréhension unique de la nature humaine.
Edward hocha la tête, un léger sourire aux lèvres. Il appréciait profondément ce qu’elle venait de dire et sentait une connexion grandir à chaque mot qu’elle prononçait.
— C’est exactement mon avis, répondit-il. Poe n’était pas fou, il voyait simplement la vérité d’une manière que les autres n’étaient pas capables de saisir. Il comprenait les Ténèbres de la condition humaine mieux que quiconque.
— Exactement! dit Sophia, son regard brillant d’enthousiasme. La nature humaine peut être terrifiante, en effet. Connaissez-vous l’artiste qui s’est exposée dans un musée, justement pour dénoncer cette réalité?
— Ah, oui, si je ne me trompe pas, vous faites référence à Marina Abramović, répondit Edward, son intérêt piqué. Sa performance a créé une énorme controverse.
— Oui, c’est elle. Elle s’est exposée et les spectateurs pouvaient interagir avec elle pendant six heures. Il y avait une variété d’objets à leur disposition, des instruments avec lesquels ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient. À la fin, ce projet a révélé, d’une manière choquante, à quel point les gens pouvaient devenir sadiques et pervers quand on leur donnait le pouvoir et qu'il n'y avait aucune conséquence.
— Une expérience perturbante, mais nécessaire, j'imagine, dit Edward. C’est fascinant et terrifiant de voir à quel point il suffit d'une opportunité pour que les gens agissent de manière cruelle.
Sophia hocha la tête, absorbée par ses pensées, et s’arrêta enfin devant son bâtiment. Plusieurs fenêtres étaient encore éclairées, signe que de nombreux étudiants révisaient tard dans la nuit.
— Merci de m’avoir raccompagnée, dit-elle. Passez une bonne nuit.
— Bonne nuit, Sophia, répondit-il.
Edward observa la porte se fermer derrière elle, puis il fit demi-tour. Un sentiment étrange, à la fois réconfortant et perturbant, se répandit en lui, se frayant lentement un chemin à travers son esprit alors qu'il regagnait la rue.
Les jours suivants, une routine s’installa entre eux. Chaque soir, Edward venait au bar, et la raccompagnait, ils se lançaient dans des discussions passionnées sur des romans, des idées complexes et des réflexions profondes. Ces moments semblaient devenir un échappatoire pour eux deux. Edward attendait avec impatience ces heures partagées, tout comme Sophia, qui trouvait un réconfort inattendu dans sa compagnie.
Il n'y avait rien de particulièrement étrange à cela. Après tout, de nombreux étudiants entretenaient des relations amicales avec leurs professeurs, travaillant parfois comme assistants ou même participant à des repas en leur compagnie. Ainsi, voir Sophia et le professeur Reid passer du temps ensemble ne suscitait aucune curiosité particulière chez ceux qui les croisaient.
Durant un débat en classe, un jour, les élèves s’échangeaient bruyamment leurs opinions, sauf Sophia qui restait silencieuse, concentrée sur ses notes. Edward remarquant son calme, chercha à ramener l’ordre et leva la voix.
— Mlle Tomlinson, dit-il, si vous pouviez partager votre avis sur le sujet, je pense que la classe apprécierait beaucoup d’entendre votre perspective.
Sophia rougit légèrement, touchée par l’attention qu’il lui accordait. Il semblait valoriser son opinion, ce qui la surprenait agréablement.
— Eh bien, je pense qu’Elizabeth n’aurait pas dû finir avec Mr. Darcy, dit-elle.
Edward haussa un sourcil, à la fois surpris et intrigué. Il s’appuya contre son bureau et croisa les bras, observant attentivement la jeune femme.
— Pourquoi cela? demanda-t-il. J’aimerais que vous développiez.
— Elizabeth est une femme en avance sur son temps, expliqua Sophia avec conviction. Elle est indépendante, une solitaire. Elle ne pense pas comme une femme devrait à cette époque. Je pense qu’elle aurait dû choisir de vivre seule, sans se soumettre aux attentes sociales.
— Vous suggérez donc que l’auteur aurait dû imaginer une fin différente, voire une intrigue différente?
— Pas nécessairement l’intrigue, répondit Sophia. Mais au fil du roman, Elizabeth aurait dû réaliser qu’elle n’avait pas besoin d’un homme pour se sentir épanouie. Une fin où elle choisit de vivre seule aurait eu un impact plus fort. Là, le message semble être qu’une femme indépendante, malgré tout, a besoin d’un homme pour se compléter. Elizabeth, avec ses caractéristiques, aurait pu incarner l’image d’une femme émancipée, et pourquoi pas, initier un mouvement pour les droits des femmes.
Edward était impressionné par la profondeur de son analyse. Il prit un moment pour réfléchir avant de répondre, tandis que Sophia, consciente de son élan, rougit légèrement.
— C’est une interprétation audacieuse, dit-il enfin. Et intéressante.
À ce moment-là, une voix se fit entendre depuis le fond de la classe.
— Ça n’aurait eu aucun intérêt, dit une
fille. C’est la romance qui fait tout le charme du livre.
Sophia se retourna et secoua la tête.
— Tu regardes bien Game of Thrones et la plupart du temps, c'est du sexe et des membres découpés, il n'y a pas de romance mise en avant réellement. Et pourtant ça ne t'empêche pas de regarder, dit Sophia. Parce que l'intrigue se base sur un autre sujet. Un roman n'a pas besoin de romance pour être bon.
— Exactement, intervint Edward. Il y a des tonnes de romans ou de séries qui n'ont aucune romance et qui attirent pourtant le public.
Sophia baissa les yeux sur sa table et dissimula un sourire, consciente de l’attention qu’elle venait de recevoir.
— Quelqu’un d’autre souhaite intervenir? demanda Edward en balayant la salle du regard. Personne? Bien. Miss Tomlinson, puisque nous parlons d’indépendance et d’autonomie, j’aimerais connaître votre opinion sur le rôle des femmes aujourd’hui, notamment en matière d’éducation, de carrière et de leur place dans la société.
Sophia releva lentement les yeux, ses pensées déjà en ébullition.
— Je pense qu’il y a encore beaucoup à faire, déclara-t-elle calmement. En réalité, on a l’impression que le monde régresse. Comme si on avançait en reculant.
Edward arqua un sourcil, intrigué.
— Fascinant, une sorte de paradoxe
historique, alors. Pouvez-vous développer?
Sophia hocha la tête et croisa ses bras, rassemblant ses idées.
— Nous avons parcouru un long chemin, dit-elle avec assurance. Entre les guerres, l’abolition de l’esclavage, le droit de vote, et les femmes qui se sont battues pour être reconnues dans des domaines dominés par les hommes, il y a eu un réel progrès. Mais aujourd’hui, il semble que nous revenions sur des acquis. Des droits pour lesquels nos prédécesseurs se sont battus sont à nouveau menacés. Par exemple, le droit à l’éducation pour les filles dans certaines régions du monde, ou encore le droit à disposer de son propre corps.
Un murmure parcourut la salle, mais Sophia continua sans se laisser distraire.
— Nous vivons dans une boucle, expliqua-t-elle. On avance, puis on recule sous prétexte de préserver des traditions ou de répondre à des idéologies. Les femmes d’aujourd’hui doivent non seulement lutter pour de nouveaux droits, comme l’égalité salariale, mais aussi pour des droits qui avaient déjà été acquis, comme la sécurité ou l’accès à la santé. C’est épuisant, mais ça prouve aussi que rien n’est permanent si nous ne continuons pas à nous battre.
Edward la fixa un instant, impressionné par la clarté et la conviction de son analyse.
— Une analyse percutante, Miss Tomlinson, dit-il avec un léger sourire.
Le silence s'installa un instant, Edward réfléchissant aux mots de Sophia. Il comprenait parfaitement où elle voulait en venir, mais il remarqua que certains élèves semblaient vouloir réagir.
— C'est à cause des mecs, lança une fille, croisant les bras. Franchement, sans eux, ce serait mieux.
Un léger murmure d'approbation se fit entendre parmi quelques étudiants, mais Sophia ne tarda pas à répondre avec calme et assurance.
— En partie, peut-être, mais pas totalement, répliqua-t-elle. Certaines femmes se comportent aussi mal que certains hommes. Certes, c'est souvent une majorité masculine dans les abus de pouvoir ou les violences systémiques, mais on ne peut pas ignorer qu'il existe aussi des femmes capables des mêmes travers. Les études montrent que, dans certains cas, les femmes représentent entre dix et quinze pour cent des comportements répréhensibles. Cela prouve que les notions de bien et de mal ne sont pas exclusivement liées au genre.
Un silence gêné tomba, et la fille qui avait parlé sembla chercher une réplique, sans succès.
— Oui, mais quand même, balbutia-t-elle, incapable de formuler un véritable argument.
Edward intervint pour couper court à la tension qui montait.
— Vous avez raison, Miss Tomlinson, dit-il en se redressant légèrement. Il est crucial de reconnaître que la bonté et la malveillance existent dans toute l’humanité, indépendamment du genre, de la culture ou des différences sociales. Généraliser ou accuser un seul groupe ne fait que renforcer les divisions, plutôt que de chercher des solutions communes.
Il balaya la classe du regard pour s’assurer que tout le monde suivait.
— Et c’est précisément ce genre de réflexion nuancée qui enrichit un débat. Merci, Miss Tomlinson, pour votre perspective éclairée, ajouta-t-il avec un sourire.
Sophia inclina légèrement la tête, un peu gênée par l’attention, mais satisfaite de son intervention. Edward était fasciné par l’esprit de la jeune femme et par sa manière de jongler entre les idées. Lorsqu’elle lui proposa de monter dans son appartement, quelques jours plus tard, savait qu’il aurait dû refuser. Mais quelque chose dans sa voix le poussa à accepter.
L’appartement de Sophia était petit mais chaleureux, envahi par des piles de livres qui semblaient raconter une histoire rien qu’à leur vue. Edward parcourut les titres du regard : des classiques de la littérature anglaise, des romans contemporains, quelques essais philosophiques.
— Vous avez une bibliothèque impressionnante, remarqua-t-il.
— Je suppose que c’est une bonne chose quand on étudie la littérature, plaisanta-t-elle. Est-ce que je vous sers quelque chose? J’ai du café, du vin ou des sodas.
— Du vin, ça ira, répondit-il en s’asseyant sur le canapé, observant les lieux. C’est vraiment charmant ici.
Sophia lui sourit et revint quelques instants plus tard avec une bouteille et deux verres. Elle s’assit à côté de lui, et ils commencèrent à parler. La conversation, d’abord centrée sur la littérature, s’élargit rapidement à des sujets plus personnels, plus philosophiques. Ils débattaient avec animation, leurs idées s’entremêlant et se confrontant.
Une deuxième bouteille fut ouverte. L’alcool déliait leur langue, mais ce n’était pas désagréable. Au contraire, cela rendait leurs échanges encore plus spontanés.
— Vous savez, dit Edward en faisant tourner son verre entre ses doigts, c’est rare de rencontrer quelqu’un qui aime vraiment réfléchir en profondeur.
Sophia haussa les épaules avec un sourire.
— Peut-être que c’est parce que j’ai toujours eu le sentiment qu’il y a tellement à comprendre, à explorer. Je ne supporte pas l’idée de me contenter de ce qu’on me dit.
Edward la fixa un instant, admirant la passion qui illuminait son visage.
— C’est une qualité rare, murmura-t-il.
Leurs regards se croisèrent, et le silence s’installa, chargé de quelque chose d’indéfinissable.
— Vous avez une certaine façon d'employer les mots qui me fascine, admit Edward. Vous êtes remarquable.
Ils s'étaient rapproché en discutant et Sophia pouvait sentir son parfum et le vin.
— Je ne suis pas si remarquable, sourit-elle. Je suis certaines qu'il y a des élèves bien meilleurs.
— Non, j'ai enseigné à beaucoup d'étudiants ces dernières années mais aucun aussi bon que vous.
Sophia baissa les yeux, son cœur battant à un rythme effréné, un mélange d'excitation et de gêne la submergeant. Elle n'avait jamais rencontré quelqu'un qui la regardait de cette façon, qui la faisait se sentir à la fois vue et comprise. C'était grisant, presque irréel.
Impulsivement, elle se pencha et écrasa ses lèvres contre celles d’Edward. Le baiser était rapide, maladroit, empli d’une audace qu’elle ne se connaissait pas. Mais aussitôt, elle se recula, les joues en feu, évitant son regard.
— Pardon, murmura-t-elle, la voix tremblante. Je… je ne sais pas ce qui m’a pris.
Edward, stupéfait pendant une fraction de seconde, se ressaisit rapidement. Il attrapa son visage entre ses mains, ses pouces effleurant ses pommettes rougies et posa ses lèvres sur les siennes avec empressement.
Sophia écarquilla les yeux de surprise avant de céder, répondant au baiser avec un mélange d’hésitation et de désir. Elle enroula ses bras autour de son cou, se laissant emporter par l’élan. Edward l'attira contre lui, leurs corps s'effleurant, et le baiser s'approfondit, devenant plus passionné, plus vorace.
Les mains d’Edward parcouraient le dos de Sophia, explorant chaque courbe avec une attention fébrile. Elle agrippa sa chemise, ses doigts crispés dans le tissu, et il la fit glisser sur ses genoux, rapprochant leurs visages et leurs corps.
Sophia soupira, ses lèvres légèrement gonflées et son souffle court. Elle passa ses doigts dans les cheveux d’Edward, les ébouriffant, son propre désir éclatant à travers ses gestes.
Edward émit un grognement rauque, un frisson parcourant son échine. Incapable de résister plus longtemps, il rompit le baiser pour dévorer la courbe de sa mâchoire, puis sa gorge, déposant des baisers brûlants sur sa peau délicate.
Sophia pencha la tête en arrière, les paupières mi-closes, l'esprit perdu dans la chaleur de ses lèvres et la douceur mordante de ses dents. Son souffle se mêlait au sien. Lorsqu’elle retrouva ses lèvres, le baiser fut encore plus féroce, presque douloureux dans sa passion. Le temps sembla s’arrêter, les enfermant dans une bulle où seule l’intensité de leurs émotions existait.
Sophia recula légèrement, ses yeux sombres scrutant Edward. Elle était haletante, les cheveux en désordre, ses lèvres rougies et encore chaudes de leurs baisers. Edward, quant à lui, semblait tout aussi ébranlé. Il attrapa doucement sa main et la posa sur son torse, là où son cœur battait furieusement.
— Quel roman sommes-nous? souffla-t-elle.
Edward esquissa un sourire en coin, ses yeux brillant d'une intensité qui la fit frissonner.
— Je dirais une pièce de Shakespeare, répondit-il d'une voix grave. Roméo et Juliette.
Sophia rit doucement, ses doigts effleurant distraitement son torse.
— Ils meurent à la fin, fit-elle remarquer.
Edward pencha légèrement la tête, son sourire s'élargissant.
— Oh, je suis certain que nous sommes plus intelligents qu’eux, déclara-t-il avec assurance.
Le rire de Sophia éclata, léger et cristallin. Edward en profita pour se redresser légèrement, prenant son visage entre ses mains comme si elle était quelque chose de précieux, fragile.
— Nous trouverons un moyen de réécrire l'histoire, crois-moi, murmura-t-il, sa voix douce mais emplie de promesses.
Le tutoiement la prit par surprise, et un frisson parcourut son corps. Elle hocha la tête, le souffle court, ses yeux rivés aux siens. Puis, elle baissa les yeux vers sa main toujours posée sur son torse, là où son cœur tambourinait.
— Il bat vite, murmura-t-elle.
Edward caressa doucement sa joue, son pouce traçant un chemin léger sur sa peau.
— Parce que tu es là, répondit-il simplement, son regard brûlant plongeant dans le sien.
— Alors, que fait-on maintenant? murmura Sophia.
Edward soupira légèrement, son regard se posant sur ses lèvres avant de revenir à ses yeux.
— Maintenant, je vais rentrer chez moi avant de faire quelque chose que l'un de nous pourrait regretter, répondit-il d'une voix rauque, presque à contrecœur.
Sophia sembla déçue. Ses épaules s'affaissèrent légèrement, et un voile de confusion passa dans son regard. Edward fronça les sourcils, tendit une main pour attraper délicatement son menton et la forcer à le regarder.
— Je ne dis pas que ça s'arrête là, dit-il doucement mais fermement. Je veux simplement faire les choses bien, ajouta-t-il.
Sophia le fixa, ses joues rosissant à son regard intense.
— Et qu’est-ce que bien signifie pour vous? demanda-t-elle, son prénom glissant de ses lèvres pour la première fois.
Il esquissa un sourire en coin, presque imperceptible, son pouce effleurant sa joue avec tendresse.
— Cela signifie prendre le temps, construire quelque chose de réel… et ne pas risquer de tout gâcher dans la précipitation.
— Je ne suis pas sûre d’être patiente, avoua-t-elle dans un souffle.
Edward rit doucement, un rire grave et apaisant.
— Alors, je vais devoir être celui qui veille à ce que nous le soyons tous les deux, répliqua-t-il avant de se pencher pour déposer un dernier baiser sur son front.
Il recula à contrecœur, attrapa sa veste, et lui lança un dernier regard avant de quitter l’appartement mais Sophia savait que ce n'était pas la dernière fois qu'il franchissait cette porte et cette perspective l'enchantait.
🎀 Voilà ton imagine Jaxine-Bat j'espère qu'il te plaît 🎀
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