005. Theodore Nott
× theodore nott ×
Violet était furieuse. Theodore Nott allait le payer très cher, et cette fois, elle ne se contenterait pas d’une simple réplique. Elle n’avait pas encore décidé comment, mais une chose était certaine : il allait regretter sa blague ridicule. Leur petit jeu habituel, fait d’explosions de chaudrons ou de plumes transformées en vers, avait dépassé les bornes. Cette fois, c’était bien trop. Elle était couverte de la tête aux pieds d’un liquide gluant, épais et d’un vert écœurant, ressemblant étrangement à de la morve de limace géante.
Les mâchoires serrées, elle traversa le couloir, son regard lançant des éclairs à quiconque osait croiser son chemin. Les élèves s’écartaient avec précipitation, certains étouffant des ricanements, d’autres chuchotant frénétiquement les détails de l’incident. Apparemment, tout le monde savait déjà que Theodore avait discrètement glissé un ingrédient interdit dans sa potion.
— C’est vraiment dégoûtant, entendit-elle derrière elle.
Violet ne s’arrêta même pas. Elle poussa avec force la porte des toilettes et se plaça devant le miroir. Ce qu’elle vit lui coupa le souffle. Une chose informe, visqueuse et verdâtre la fixait. Même ses cheveux, d’ordinaire si soigneusement arrangés, étaient invisibles sous cette couche répugnante. Elle grogna de frustration en attrapant un morceau de tissu pour essuyer son visage, mais le liquide semblait vouloir résister à tout effort de nettoyage.
— Parfait, murmura-t-elle d’une voix rageuse. Simplement parfait.
Elle prit une profonde inspiration, essayant de calmer les tremblements de colère qui parcouraient ses mains. Elle savait une chose : Theodore allait regretter amèrement ce qu’il avait fait. Et, ce ne serait pas une simple explosion de chaudron. Non, elle avait des idées bien plus élaborées pour lui rendre la monnaie de sa pièce.
Violet passa son visage sous l’eau froide, grimaçant tandis que le liquide gluant refusait de disparaître complètement. Elle grogna, éteignit le robinet, et, sans perdre une seconde, se dirigea vers son dortoir pour récupérer ses affaires et aller se doucher. Sous la chaleur apaisante de l’eau, elle laissa sa colère s’évacuer légèrement, mais son esprit bouillonnait toujours. Elle devait riposter.
Pas de blague classique cette fois. Il lui fallait quelque chose de mémorable. C’est alors que l’idée lui vint, et un ricanement franchit ses lèvres.
Merci, Mattheo.
Elle se rappela une conversation anodine où Mattheo avait mentionné, entre deux rires, à quel point Theodore avait une peur irrationnelle des fantômes. Violet sourit, le plan se formant déjà dans son esprit. Sortant de la salle de bain, elle remonta les couloirs, son pas rapide et déterminé. Elle s’arrêta net et hurla :
— PEEVES!
Le spectre apparut presque instantanément, virevoltant dans les airs avec une lueur malicieuse dans les yeux. Peeves adorait le chaos et, rien que pour cette raison, il était un allié de choix. Violet ne perdit pas de temps et lui exposa son plan dans les moindres détails.
— Et qu’est-ce que j’y gagne, gamine? demanda le fantôme avec un sourire sournois.
Violet s’était préparée à cette question. Elle croisa les bras et déclara calmement :
— Les lunettes de Mimi Geignarde. Je sais que tu les convoites.
Les yeux brillants de Peeves s’élargirent, et un sifflement d’excitation lui échappa. Il fit semblant de réfléchir, tourna autour d’elle comme un vautour, puis tendit une main fantomatique, un geste inutile mais symbolique.
— Marché conclu.
Violet ne prit pas sa main, bien sûr – à quoi bon? Mais le pacte était scellé. Une fois Peeves disparu pour préparer la mise en scène, Violet se mordilla la lèvre, réfléchissant à la partie la plus délicate de l’affaire : comment récupérer les lunettes de Mimi Geignarde, étant donné que c’était un fantôme? Ce serait un problème pour plus tard.
Pour l’instant, Theodore Nott était sa priorité, et il n’allait pas savoir ce qui l’attendait.
C'était étrange comme une relation pouvait changer. D'abord, ils avaient été amis puis en couple avant de devenir ennemis.
Dès le lendemain, Violet mit en œuvre son plan. Elle s’était levée tôt pour s’assurer que tout était prêt, chaque détail soigneusement calculé. Quand Theodore traversa le couloir isolé qu’il utilisait régulièrement pour aller fumer en secret, les lumières des bougies vacillèrent avant de s’éteindre brusquement, plongeant l’espace dans une obscurité totale. Cachée derrière une colonne, Violet se mordit la lèvre pour ne pas éclater de rire en entendant Theodore marmonner un juron italien. Elle avait découvert ce chemin discret quelques mois plus tôt, quand il lui avait montré afin de lui voler des baisers. Un instant plus tard, une lueur surgit. Theodore avait allumé son briquet, projetant une pâle lumière sur son visage tendu.
Bien joué, mais pas suffisant, pensa Violet.
Elle avait prévu cette éventualité. À peine le briquet avait-il illuminé le couloir que la flamme vacilla et s’éteignit mystérieusement, le briquet tombant sur le sol avec un bruit sec. Un cliquetis métallique retentit, suivi d’une plainte longue et sinistre qui résonna dans le couloir. Violet étouffa un rire en entendant Theodore tâtonner frénétiquement contre le mur.
La tension atteignit son apogée quand Peeves surgit de nulle part, hurlant à pleins poumons, ses yeux grotesquement retirés de leurs orbites et suspendus dans le vide. Le cri aigu que poussa Theodore résonna dans tout le couloir, un son qui n’avait rien de viril. Cette fois, Violet ne put s’empêcher de pouffer.
— Ashford?! s’écria Theodore, sa voix montant dans les aigus. Bordel, je vais te tuer!
Avant qu’elle ne puisse se déplacer, Violet sentit une douleur soudaine sur sa joue. Dans sa panique et sa colère, Theodore avait balancé son bras à l’aveuglette et l’avait frappée par accident. La surprise la cloua sur place juste assez longtemps pour qu’il réussisse à l’attraper. Elle tenta de se débattre, mais Theodore avait plus de force qu’elle. En quelques secondes, il l’avait plaquée contre le mur. Sa respiration était erratique, et ses mains tâtonnèrent jusqu’à effleurer son visage.
— Ouais, c'est toi, dit-il.
— Peut-être pas, répliqua-t-elle.
— J'ai suffisamment tripoté mon ex pour savoir à quoi elle ressemble, rétorqua-t-il avec un brin de provocation.
Violet leva les yeux au ciel, agacée, mais bénit intérieurement Peeves de ne pas avoir rallumé les lumières. Elle savait que ses joues devaient être rouges comme des pivoines. Theodore n’avait pas tort, pourtant. Il l’avait bel et bien touchée, à de nombreuses reprises, des mois auparavant, lorsque leur relation était encore civilisée. Puis, ils s’étaient disputés, et depuis, leur quotidien se résumait à des farces et des remarques acerbes.
— Lâche-moi, grogna Violet en essayant de se dégager.
— Pas tant que tu ne m’auras pas écouté, tête de mule. Tu me fuis sans même me laisser une chance de m’expliquer.
— Il n’y a rien à expliquer, marmonna-t-elle en détournant les yeux. Je t’ai très bien vu… fourrer ta langue dans la bouche de…
— Par Merlin! Violet Amy Cassandra Ashford, tu vas m’écouter, fermer cette bouche que j’ai constamment envie d’embrasser, et me laisser parler! Sinon, je te jure que je vole ton pingouin ridicule et que je le balance dans les toilettes!
— Tu n’oserais pas! Je te promets que je te jette du pont si tu touches à Mr Patate! Attends, quoi? Tu veux m’embrasser? Oh, et zut! Arrête d’essayer de me faire flancher!
— Violet, s’il te plaît… arrête de parler, bougonna Theodore.
Violet se renfrogna. Elle ne pouvait pas voir son visage dans l’obscurité, mais elle était certaine qu’il fronçait les sourcils. Elle soupira, croisa les bras et resta silencieuse, même si son esprit bouillonnait de mille questions.
— Merci, grogna Theo. Bon, pour commencer, ce n’était pas ma langue dans la bouche de Doria.
— Ah non? Alors tu as emprunté la langue de quelqu’un d’autre? ironisa Violet avec un sourire sarcastique.
— Par Merlin… soupira Theodore, visiblement exaspéré. Bien sûr que non, idiote. Ce n’était pas ma langue pour la simple et bonne raison que ce n’était pas moi. Lorenzo est timide, et il aime bien Doria. Alors, on a utilisé du Polynectar pour qu’il prenne mon apparence. Il sait que Doria me trouve mignon donc il lui a posé des questions sur lui-même voir s'il avait une chance sauf qu'elle l'a embrassé en pensant que c'était moi.
— Attends… mais c’est complètement stupide, lâcha Violet.
— Eh, j’ai jamais prétendu qu’on était intelligents, d’accord? Ça fait des semaines que j’essaie de t’expliquer, mais t’es trop têtue pour m’écouter!
Violet n’en revenait pas. C’était tellement stupide… mais, d’un autre côté, c’était justement ce côté idiot et maladroit de Theodore qui l’avait fait tomber amoureuse de lui. Les bougies se rallumèrent doucement, révélant une étincelle d’inquiétude dans le regard du jeune homme.
— Tu sais, je n’arrive pas à te prendre au sérieux, surtout après t’avoir entendu hurler comme une hyène il y a quelques minutes, railla-t-elle avec un sourire moqueur.
— Génial… Je vais en entendre parler jusqu’à la fin de mes jours, marmonna Theodore, dépité.
— Bien sûr que oui! Juste pour te rappeler à quel point tu es un abruti. Maintenant, tu vas m’embrasser comme jamais pour me prouver que tu regrettes.
Theodore hocha vigoureusement la tête, l’air bien trop sérieux pour que ce soit crédible. Il se pencha vers elle, les yeux fermés, ses lèvres à quelques millimètres des siennes… mais Violet tourna les talons au dernier moment. Theodore embrassa le mur avec un bruit sourd. La jeune fille éclata de rire en l’entendant jurer en italien.
— Violet! grogna-t-il, furieux.
— Rame encore un peu, Teddy, lança-t-elle par-dessus son épaule avec malice. Ça finira par payer… un jour. En attendant, j’ai des lunettes à voler.
— Des lu… attends! Violet!
Elle l’ignora et s’éloigna, le laissant planté là, perplexe et frustré. Violet rit doucement en traversant le couloir. Elle adorait taquiner Theodore. Mais ce dernier le savait : elle ne résisterait pas bien longtemps.
🎀 Voilà pour toi Fangirl_And_Dreamer en espérant qu'il te plaise. 🎀
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