002. Mattheo Riddle

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Il n'avait pas remis les pieds dans la grande salle depuis le jour où il avait reçu son diplôme, mais même après toutes ces années, rien n'avait changé. La pièce était exactement comme dans ses souvenirs, empreinte d'une solennité familière. Mattheo avança d'un pas assuré, Clémence, sa fiancée, accrochée à son bras.

Son regard balaya la foule, fouillant chaque visage, mais il ne trouva pas la raison de sa venue. Une pointe de déception lui serra la poitrine. Peut-être qu'elle ne viendrait pas après tout. Il chassa aussitôt cette pensée et se traita mentalement d'imbécile. Il la connaissait trop bien pour croire à une absence. Elle arriverait en retard, bien sûr, comme toujours, juste pour le plaisir de faire une entrée remarquée.

Cela ne manqua pas. Exactement seize minutes plus tard, alors que tout le monde était là, les grandes portes s'ouvrirent en grand. Evelyn fit son entrée, majestueuse, dans une robe longue pourpre, fendue sur les côtés, son décolleté audacieux captant tous les regards. Elle n'avait pas changé. Toujours aussi envoûtante, ses longs cheveux roux cascadaient en vagues soyeuses dans son dos.

Elle traversa la pièce avec assurance, répondant aux saluts avec un sourire, ce qui troubla profondément Mattheo. Evelyn n'avait jamais été une fille comme ça. C'était une garce froide, crainte autant qu'admirée, une peste avec qui il avait couché des tonnes de fois sans attache.

À ses côtés, Clémence se raidit. Elle connaissait leur histoire, comme tout le monde ici. Evelyn et Mattheo avaient été le roi et la reine de Poudlard, deux populaires qui sortaient ensemble parce que c'était l'évidence, parce que c'est ce que faisaient les gens comme eux.

C'est pourquoi voir Evelyn sourire et saluer chaleureusement tout le monde troubla particulièrement Mattheo. Ce n'était pas le comportement de la fille qu'il avait connue. Avec une aisance naturelle, elle posa une main légère sur le dos de Ron Weasley, échangeant quelques mots avant de se diriger vers l'estrade. Dès qu'elle monta, le silence se fit, comme si sa seule présence commandait l'attention.

- Bonsoir à tous, lança-t-elle d'une voix claire et posée. Je suis ravie de voir que tout le monde a répondu à l'appel. Vous voir réunis ce soir me remplit de joie.

Elle fit une pause, balayant la salle du regard, avant de poursuivre :

- J'aimerais remercier le directeur de Poudlard pour avoir permis l'organisation de cette réunion, ainsi que Luna, Hermione, et tous ceux qui ont contribué à rendre cette soirée possible. Sans eux, je n'aurais pas pu faire la moitié de ce qui a été accompli... et, très franchement, vous seriez tous en train de boire du jus de gobelin.

Quelques rires éclatèrent dans la salle, ce qui troubla une fois de plus Mattheo. Depuis quand Evelyn savait-elle plaisanter? Et surtout, comment avait-elle pu devenir l'organisatrice d'une soirée réunissant des gens qu'elle avait, pour la plupart, malmenés durant leurs années à Poudlard?

- Eh bien, je pense que je n'ai pas besoin de vous demander de modérer votre consommation d'alcool, puisque nous sommes tous des adultes maintenant, dit-elle avec un sourire malicieux. Alors amusez-vous.

Elle conclut son discours sous des applaudissements polis et descendit de l'estrade avec élégance. Son regard parcourut brièvement la foule avant de se poser directement sur Mattheo. Il sentit Clémence se raidir à ses côtés tandis que la rouquine s'avançait vers eux.

- Mattheo, Clémence, dit Evelyn avec un sourire. Je suis ravie de vous voir ce soir. Et félicitations pour vos fiançailles.

- Ravale ton hypocrisie, répliqua Clémence sèchement.

Mattheo retint son souffle, s'attendant à voir Evelyn perdre son sang-froid, peut-être gifler Clémence ou lui lancer une réplique cinglante. Mais à sa grande surprise, Evelyn se contenta de sourire. Il n'en fût que plus troublé car c'était un sourire sincère.

- Passez une bonne soirée, répondit-elle simplement, avant de s'éloigner.

- Quelle pétasse, marmonna Clémence en la regardant partir puis elle regarda Mattheo. Arrête de la regarder comme ça!

Mattheo détourna les yeux d'Evelyn, mais il ne put contenir sa frustration.

- Tu ferais mieux d'arrêter de jouer à la langue de vipère, lâcha-t-il sèchement, sa voix froide et tranchante.

Il se dégagea de l'emprise de Clémence et s'éloigna sans un mot. Il n'avait jamais eu son mot à dire sur ses propres fiançailles, sinon il n'aurait jamais choisi Clémence. Tout cela n'était qu'un arrangement, une façade imposée. Mattheo n'était pas un modèle de vertu. Il était un salaud, égoïste et froid, qui laissait parfois entrevoir une vulnérabilité ou une gentillesse furtive, mais jamais l'inverse.

C'était précisément pour cela que son couple avec Evelyn avait si bien fonctionné. Ils étaient pareils. De l'autre côté de la salle, Evelyn éclata de rire, aidant quelques convives à trouver leurs places. Elle finit par s'asseoir à côté de Dean Thomas et entama une conversation animée avec lui.

Mattheo ne pouvait s'empêcher de la regarder, captivé. Qui était cette femme? Où était passée la Evelyn sauvage et indomptable qu'il avait tant apprécié?

Il évitait soigneusement d'associer le mot amour à ce qu'ils avaient partagé. Il n'avait jamais question de sentiments. Evelyn était populaire, lui aussi. Leur relation s'était imposée comme une évidence. Cela avait été simple, presque mécanique. Pourtant, il y pensait souvent. Trop souvent. Peut-être parce que, malgré tout, il savait que leur lien avait toujours été bien plus compliqué qu'il ne voulait l'admettre.

- Riddle, lança Draco Malfoy d'un ton moqueur, c'est moi ou tu commences à perdre tes cheveux? La corde au cou te rend nerveux?

Il éclata de rire, fier de sa pique, tandis que Mattheo leva les yeux au ciel avec un soupir exagéré, avant qu'un sourire furtif ne traverse ses lèvres. Il donna une tape amicale sur l'épaule de son vieil ami, amusé malgré lui. Un peu plus loin, Theodore Nott discutait avec sa femme, une main posée sur son ventre rond. Elle attendait leur troisième, ou peut-être leur quatrième enfant. Mattheo avait arrêté de compter.

- Le mariage n'est pas encore passé, répliqua-t-il. Mais merci de t'inquiéter pour mes cheveux, Draco. C'est vrai que, de nous deux, c'est moi qui ai les plus beaux.

La tablée éclata de rire, bien que Clémence, assise raide comme un piquet, ne semblait pas prendre part à l'ambiance. Mattheo, pour sa part, s'en moquait éperdument. De l'autre côté de la salle, Evelyn sirotait un verre de jus de pomme, animée dans plusieurs conversations à la fois. Son visage, autrefois figé dans un masque de mépris, s'illuminait d'une expressivité qu'il avait du mal à associer à la fille qu'il avait connue. Son prénom fusait à droite et à gauche, chaque personne cherchant un moment de son attention.

Quand le dessert fut servi, Evelyn s'excusa avec un sourire poli avant de se lever. Elle traversa la salle avec grâce, sa silhouette disparaissant rapidement par une porte latérale.

- Je vais fumer, lança Mattheo, se levant sans attendre de réponse.

Il abandonna sa veste et quitta la salle, suivant les pas discrets d'Evelyn. Elle gravit un escalier, s'arrêtant brièvement devant un sorcier posté devant une porte. Après un bref échange, elle entra. Mattheo, intrigué, s'avança. L'homme à la porte le jaugea un instant, puis ouvrit la porte sans un mot, le laissant passer.

La pièce était plongée dans la pénombre, baignée par la lumière argentée de la pleine lune. De part et d'autre de la pièce, des lits alignés accueillaient des petits corps endormis. Il comprit alors qu'il se trouvait avec tous les enfants qui avaient accompagné leurs parents à la réunion. Parmi eux, il reconnut la petite Avy Nott, profondément endormie.

Evelyn, debout près du lit du fond, se tourna en entendant ses pas. Une légère confusion passa sur son visage avant qu'elle ne murmure:

- Je ne savais pas que tu avais un enfant.

- Moi? Non. Je n'ai pas vraiment l'instinct paternel, répondit-il d'un ton hésitant. Je t'ai suivie.

- Oh, fit-elle simplement, un sourire flottant brièvement sur ses lèvres. Ça a le mérite d'être honnête.

Elle s'assit doucement sur le bord du lit. Mattheo s'avança, ses yeux tombant sur le petit garçon profondément endormi, ses boucles brunes en désordre, un lapin en peluche usé coincé entre ses bras. Mais ce qui le frappa davantage fut Evelyn. Elle tendit la main pour caresser doucement les cheveux de l'enfant, son visage empreint de douceur et de sérénité. Mattheo sentit une révélation éclater en lui.

- C'est ton fils, murmura-t-il, comme si dire les mots à voix haute les rendait plus réels.

- Oui, répondit-elle doucement. Il s'appelle Scott.

Il resta figé, incapable de trouver une réponse. Était-ce la vision de cette Evelyn qu'il ne reconnaissait pas, ou bien le fait qu'un autre homme lui ait donné un enfant? Un enfant qui, à en juger par son visage, ne devait pas avoir plus de trois ans.

Mattheo s'assit au bord du lit, ses mains croisées entre ses genoux, et observa le petit garçon respirer paisiblement. Il ne pouvait nier les ressemblances frappantes avec Evelyn. Si Scott n'avait pas hérité de ses cheveux flamboyants, tout le reste, de la courbe de son nez à la douceur de ses traits, portait l'empreinte indéniable de sa mère.

Le garçon remua légèrement dans son sommeil, remontant ses genoux contre sa poitrine, tandis que sa tétine bougeait lentement dans sa bouche. Evelyn, assise à côté, jouait distraitement avec une boucle des cheveux de son fils, l'enroulant autour de son doigt avec une tendresse presque irréelle.

- Tu es... différente, lâcha Mattheo sans réfléchir, sa voix basse pour ne pas réveiller l'enfant.

Evelyn tourna la tête vers lui, un sourire doux éclairant son visage.

- Je sais, répondit-elle simplement. Quand on devient maman, tout change.

Elle fit une pause, ses yeux se posant sur Scott avec un mélange d'amour et de fierté.

- Scott est... tu sais ce sentiment, quand tu entres dans une pièce, et qu'il y a ce petit garçon qui s'illumine en te voyant ? C'est le plus beau cadeau qu'on puisse recevoir.

Mattheo resta silencieux, détournant le regard. Non, il ne connaissait pas ce sentiment, mais la sincérité dans sa voix et l'émotion qui brillait dans ses yeux lui donnèrent envie de le comprendre. Son regard glissa vers la main gauche d'Evelyn, cherchant une bague. Rien.

- Il n'y a que moi, dit-elle doucement, anticipant sa question muette. Son géniteur est parti quand il a su que j'étais enceinte.

Mattheo observa Evelyn, comment un homme sur cette terre pouvait l'abandonner? Il fallait être complètement fou. Tout le monde voulait être assez chanceux pour la côtoyer alors lui faire un enfant et l'aimer était un privilège. Et pourtant, il se rendit compte qu'il avait eu cette chance autrefois. Il avait été ce gars-là, celui qui partageait ses jours et ses nuits.

Mais il avait été trop aveugle, trop idiot pour comprendre que leur relation n'était pas qu'une formalité entre deux figures populaires. Evelyn avait été plus que ça, bien plus. Il sentit un vide s'installer dans sa poitrine, un mélange d'amertume et de regret. Combien de fois avait-il repoussé ces pensées, refusant de leur donner du poids? Combien de fois avait-il réduit ce qu'ils avaient partagé à quelque chose de simple et d'éphémère, par peur d'affronter ce qu'il ressentait vraiment?

Mattheo comprit alors qu'il avait été complètement fou de ne pas surmonter sa crainte.

- Est-ce que c'était toujours faux pour toi? demanda-t-il soudain. Nous deux.

Evelyn releva les yeux vers lui, surprise par la question. Elle prit une profonde inspiration avant de répondre.

- Non, finit-elle par dire. Au début, oui... évidemment. C'était pour l'apparence, pour le rôle qu'on nous imposait. Mais ensuite... je t'ai beaucoup aimé, Mattheo. Tellement. Mais ce n'était pas le genre de choses qu'on se disait. Toi et moi, on n'était pas faits pour ce genre de vérités. Un rire amer échappa à Mattheo.

- Et pourtant, ça aurait tout changé, murmura-t-il, le regard fixé sur le petit garçon endormi. Si toi et moi... Peut-être que Scott serait notre enfant.

Son regard s'attarda sur l'enfant qui, comme pour répondre à ses mots, se retourna doucement dans le lit. Lorsqu'il ouvrit ses grands yeux sombres, Mattheo sentit son souffle se couper. Ces yeux, profonds et brillants, semblaient contenir tout l'univers. Ils avaient une beauté presque douloureuse, et il sentit une pointe de jalousie percer son cœur parce que ce n'était pas son fils.

- Mattheo? demanda-t-elle. Est-ce que tout va bien?

- Non, murmura-t-il finalement, la gorge nouée. Rien ne va. Parce que je suis stupide, Ev. Parce que je t'ai laissée partir il y a des années, parce que je n'ai jamais eu le courage d'affronter ce que je ressentais pour toi. Parce que je suis fiancé à une femme que je n'aime pas, et parce que te revoir ce soir a rouvert tout ce que j'avais enterré. Parce que je suis terrifié, Evelyn. Terrifié à l'idée que personne ne puisse m'aimer pour ce que je suis vraiment.

Un silence profond s'installa, uniquement troublé par la respiration paisible de Scott. Mattheo, le regard rivé sur le petit garçon, sentit un frisson le traverser lorsque la main de l'enfant glissa sur le lit pour agripper son doigt. Ce geste simple brisa quelque chose en lui.

Scott laissa tomber sa tétine, un sourire endormi éclairant son visage, et à cet instant, tout sembla disparaître. Plus de doutes, plus de regrets, juste cette petite main, ce petit sourire, et un sentiment d'amour qu'il n'avait jamais pensé pouvoir ressentir. Une envie viscérale de protéger cet enfant, de lui offrir ce que son propre père n'avait pas su donner lui broya les tripes. Evelyn posa sa main sur celle de Mattheo. Elle sourit doucement.

- Tu sais, commença-t-elle doucement, la plupart des gens passent à côté de beaucoup de choses. Simplement parce qu'ils ont peur. Mais ce que je peux te dire avec conviction, poursuivit-elle, c'est que moi, je t'aimerai.

Mattheo ouvrit la bouche, mais aucun mot n'en sortit.

- Je t'aimerai, reprit-elle, pour tous tes défauts, pour toutes tes qualités. Je t'aimerai tout entier, parce que c'est ce qui fait que tu es toi.

Mattheo sentit son cœur vaciller. Ce moment, cette promesse, ce petit garçon accroché à son doigt... Tout semblait crier que ce qu'il cherchait était là, devant lui.

- Tu partirais, lâcha Mattheo, sa voix rauque. Je ne suis pas fait pour être aimé.

- Moi, je pense le contraire, répondit Evelyn avec douceur. Je pense que tu mérites d'être aimé, Mattheo. Et je ne suis pas la seule à le penser.

Elle baissa les yeux vers Scott, qui continuait à le fixer.

- Laisse-moi t'aimer, demanda-t-elle. Laisse-nous la chance de t'aimer, Scott et moi.

- J'ai peur, avoua-t-il dans un souffle. J'ai peur de tout gâcher... de ne pas être assez bien pour lui. Pour toi.

- Personne n'est parfait, dit-elle doucement. Mais je prends le risque. Je prends le risque parce que ça en vaut la peine et que nous avons déjà gâché trop de temps. Peut-être que nous irons droit dans le mur, mais peut-être aussi que je vieillirai avec toi. La vie est faite d'incertitudes, Mattheo. Mais ce que je sais avec certitude, c'est que toi, tu en vaux la peine. Alors, laisse-toi aimer.

Ces derniers mots brisèrent les murs qu'il avait patiemment érigés autour de son cœur pendant des années. Mattheo détourna les yeux, fixant Scott, qui s'était assoupi à nouveau, son souffle léger et régulier.

- C'est effrayant, murmura-t-il enfin.

- L'amour l'est toujours, répondit Evelyn avec un sourire apaisant. Je suis terrifiée d'aimer Scott, j'ai peur de ne pas être une bonne mère et pourtant, je ne m'enfuis pas.

Mattheo leva timidement la main et effleura la joue ronde de l'enfant. La douceur de cette peau enfantine le bouleversa, et la caresse fit sourire Scott dans son sommeil, comme si même dans ses rêves, il pouvait ressentir cette chaleur nouvelle. Evelyn observa la scène puis se leva doucement.

- Réfléchis-y, murmura-t-elle. Tu ne devrais pas laisser ta peur diriger ta vie. Je t'attendrai, aussi longtemps qu'il le faudra.

Elle se pencha pour déposer un baiser léger sur son front avant de s'éloigner. Mais alors qu'elle atteignait la porte, Mattheo sentit une panique familière monter en lui. Pourtant, cette fois, il ne céda pas à la peur.

- Attends, dit-il d'une voix plus forte qu'il ne l'aurait cru.

Evelyn se retourna et il se leva à son tour, les poings serrés pour contenir les tremblements.

- Je suis prêt, déclara-t-il d'une voix rauque. Aussi prêt qu'on peut l'être. Je t'ai laissée partir une fois, Evelyn. Je ne referai pas cette erreur.

Mattheo s'approcha, chaque pas rempli d'une détermination qu'il ne pensait pas posséder. Lorsqu'il fut face à elle, il saisit son visage entre ses mains, ses pouces effleurant doucement ses pommettes, et l'embrassa.

Ce n'était pas un baiser tendre ou hésitant. C'était un baiser chargé de tous les regrets, des années perdues et de l'amour qu'il avait refusé d'affronter. Evelyn répondit à son baiser avec une passion égale, ses mains se crispant dans le tissu de sa chemise, comme si elle avait attendu ce moment depuis toujours.

Quand ils se séparèrent, leurs souffles se mêlèrent dans le silence de la pièce. Evelyn posa son front contre le sien, ses yeux brillants d'émotion.

- Tu es sûr? demanda-t-elle.

Mattheo hocha la tête, ses mains glissant pour enlacer sa taille.

- Je ne sais pas de quoi demain sera fait, répondit-il honnêtement. Mais je sais que je ne veux pas vivre un seul jour sans toi. J'en ai assez d'être raisonnable, de suivre les règles. Je veux être à toi.

Evelyn lui sourit, Mattheo avait toujours clamé haut et fort qu'il n'était pas fait pour avoir des enfants, qu'il ne serait jamais capable d'assumer une telle responsabilité. Mais parfois, il suffisait de croiser le regard d'un enfant pour que toutes ces certitudes s'effondrent. En regardant Scott, Mattheo avait ressenti quelque chose de profond, une émotion qu'il n'avait jamais imaginée. Ce n'était plus seulement une peur de ne pas être à la hauteur, c'était une envie. L'envie d'aimer, et surtout, d'être aimé en retour.

- J'aurais dû te le dire depuis longtemps, reprit-il. Mais j'ai été trop bête, trop lâche pour te regarder dans les yeux et te l'avouer.

Il releva la tête, plongeant son regard dans celui d'Evelyn. Dans ses iris, il y avait une tendresse qu'il n'avait jamais su exprimer auparavant, une vulnérabilité qui déchirait les murs qu'il avait passés des années à ériger. Son visage s'adoucit, et Evelyn sentit son cœur battre plus vite alors qu'il prononçait enfin les mots qu'elle n'espérait plus entendre.

- Je t'aime, murmura-t-il.



🎀 Voilà pour toi Fangirl_And_Dreamer j'espère qu'il te plaît. 🎀

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