4x05 - internment

Reset me - Nothing but thieves

The way we talk - A-ha

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*pov Maggie*

Je n'ai pas le droit d'aller aider mon père... Il me l'interdit. Et Glenn a un coup de pompe. C'est ce qu'il me dit. Mais il ment. Je le sais. Je le sens.

Alors je reste dehors, j'observe la horde qui s'agglutine contre les grilles toujours plus nombreuse, plus pressante. 

A la fin de l'après midi,  j'entends une voiture et je me précipite sur le portail pour ouvrir à la Hyundai qui déboule à toute vitesse. 

"Où est Carol ?!

Grimes m'explique, froidement, insensiblement. Parce qu'il a déjà fait ce chemin là. Pas moi. Il préfère me demander comment va sa famille, puis Glenn et Sasha.

Y/n.

Elle aussi est sa famille. Elle aussi. Evidemment. 

Sauf qu'elle, elle est à l'intérieur, et elle aide mon père. Elle, elle est utile depuis ces trois derniers jours. Pas moi. Et pour ça, juste pour ça, je lui en veux. C'est plus fort que moi. C'est mal, mais c'est plus fort que moi.

"Faut s'occuper des rôdeurs contre les grilles ! lui dis-je pour la forme.

- On va le faire... 

Rick me répond mais il repart avec la voiture pour aller la stationner, puis je le vois courir à l'intérieur du bloc C. La horde va attendre. Je vais attendre. Je ne suis la priorité de personne.

*pov Rick*

"Monte ça pour Glenn, la première du haut..."

Hershel me tend la seringue emballée, le petit flacon, une gaze et un garrot. Il me tourne déjà le dos pour préparer un autre kit identique. Sans un mot, je grimpe les marches de l'escalier métallique . Mon but est Glenn, mais mes yeux et mes pensées cherchent Y/n.

Je suis rentré à la fin de la journée, tout semblait sous contrôle à l'intérieur. Mais tout a subitement dégénéré. Des coups de feu quand avec Maggie, on tentait de consolider la grille poussée par les rôdeurs. J'ai du impliquer Carl. Je n'ai pas eu le choix. Vraiment pas eu le choix. 

Daryl n'était toujours pas là. La nuit s'est avancée et il n'est toujours pas rentré. Je pensais qu'ils seraient là avant moi. Mais quand j'ai passé le seuil de la cour, stoppant la voiture, j'ai compris qu'ils n'étaient pas revenus. 

Tout a dégénéré et ça a été encore le chaos. Mais Hershel a maîtrisé. Je suis resté dehors, ne voulant sans doute pas voir ça. Voulant surtout garder mon garçon hors de tout ça, même si je lui ai finalement fait faire pire... J'ai laissé les phares allumés pour éclairer  les crânes des rôdeurs que nous défonçons à coup de barre de fer. 

Puis le moteur du van se fait entendre avant de le voir approcher. Encore un peu d'aide pour le déchargement de leurs trouvailles qu'ils sont en train de faire avec les seules torches à disposition. Je me ensuite joins à eux dans la foulée, mais c'est en entrant à la porte du bloc A, en approchant l'effervescence d'Hershel que je réalise qu'il manque bien quelqu'un.

En fait, il manque plus que ça. Hershel est seul dans le petit réfectoire et en me penchant d'abord vers le couloir, je peux vite constater que toutes les portes à barreaux sont fermées. Alors que nous les laissons justement toutes grandes ouvertes, exprès, nous y apportons une attention particulière. Seuls, les rideaux dénichés à droite et à gauche, sont les seuls paravents d'un semblant d'intimité. Mais les portes, elles, sont toujours ouvertes.

Je réprime un frémissement en reportant mon attention au vieil homme qui me donne donc mon matériel destiné à Glenn.

Parvenu sur le seuil de la cellule indiquée, je jette ce qui m'encombre les mains au pied du lit. 

"HERSHEL ! crie-je, alarmé avant de me précipiter vers le chevet du jeune homme.

Des pas rapides et lourds font protester l'escalier mais leur foulée n'est pas celle du vieux véto. J'observe Glenn, étendu sur son lit, inerte et pâle. Puis le ballon, posé sur son thorax qui se soulève doucement lentement sans bruit, retenu par une petite main toute blanche. Je suis le bras mince et délicatement, je repousse les cheveux couvrant le visage presque blotti dans le cou de mon jeune ami.

"Putain d'merde... gronde Dixon dans mon dos.

- Dis à Hershel de préparer une dose supplémentaire ! Elle est bouillante !

Je bouge doucement Y/n, agenouillée au sol, le haut du corps  sur le lit, comme assoupie près de son meilleur ami. Mais en la redressant alors qu'elle retombe contre moi, je sais que ce n'est pas naturel. Son teint est cireux, son visage moite de sueur. Ses paupières diaphanes s'agitent de ses yeux qui roulent frénétiquement au dessous.

"Akilet... baragouine-t-elle.

- Allez Petite... au dodo... je souffle voulant prendre son mot pour un espoir.

- T'en faut pas des masses, Chasseur...

Je me raidis en tournant la tête vers la porte. Comme si j'avais peur que Dixon ait entendu ses élucubrations. Mais il n'y a plus personne dans l'encadrement de la porte. Alors je soulève Y/n en gardant un oeil au balcon. Elle ne pèse rien, ses boucles me frôlent le cou et la mâchoire, son odeur m'envahit les narines. Elle est là. Elle est juste là.

"Flamta seddan, ouai...

Je réprime un sourire en tournant sur la droite, longeant la mezzanine pour l'emmener tout au bout, vers la jumelle de sa cellule. Les pas se reproduisent plus nombreux, moins vifs, dans les escaliers. 

"Va avec eux. Je fais l'injection à Glenn et j'arrive. Allongez là, et mettez déjà le garrot autour de son bras...

J'entends les instructions médicales et professionnelles de notre doyen. Entrant dans la pièce minuscule, je regarde le front de Y/n qui repose toujours contre moi. Je n'ai pas envie de la laisser, de l'étendre, de la lâcher. Je n'ai pas dormi pour pouvoir rentrer avant d'être trop avancé dans la nuit. Je l'allonge doucement sur le matelas du bas, faisant attention à ce que sa tête ne tombe pas trop rudement sur l'oreiller mité.  Son visage se dégage de ses mèches, ses lèvres s'entrouvrent mais pas ses yeux. Je me dis consciemment que je m'étendrais bien là, pour veiller sur elle, de tout près.

"Remont' lui la manche d'son maillot... grogne à nouveau Daryl derrière moi.

Je me retourne, courbé en deux, pensant à la dernière minute de ne pas me redresser au risque de me fracasser l'arrière du crâne contre le sommier du haut. Mais je percute que le chasseur est très proche de moi, à faire claquer le garrot de caoutchouc entre ses bras qui l'étire sans douceur.

"Pète pas ça, il est déjà à moitié cuit... ne trouvant que ça à formuler pour seul reproche.

- Qu'est c'qu't'y connais d'abord ?! riposte-t-il. T'es docteur en plus d'sauver l'monde ?!

Je me redresse lentement en fronçant les sourcils sous les mots plutôt inhabituellement argneux envers moi.

"Non. Je dis juste que... me toisant de son oeil de défi.

- Laissez moi faire messieurs... intervient Hershel calmement, nous écartant pourtant sans hésiter. Aller vous mesurer ailleurs si ça vous chante, mais sortez d'ici immédiatement. Y/n a besoin de repos absolu.

Il ne nous regarde pas, se penchant déjà vers la Petite, attachant le garrot qu'il a enlevé d'un geste agile des mains de Daryl qui n'a pas eu le temps de réagir, trop occupé à me menacer de toute sa fureur évidente.

"Nous sommes tous inquiets... mais ça va aller... N'est ce pas jeune fille... ?

Je sors de la cellule en faisant une moue à mon ami qui me suit sans un mot.

"Varan azipo monda kau gokta met... Corben Dallas..."

Nous regardons Y/n, inconsciente qui vient de dire des mots inintelligibles.

"Cette meuf nous rendra tous dingues... j'te l'dis mon frère..."

Sauf que j'ai déjà entendu cette langue... dans un film.

*pov Y/n*

Les murs dansent, le sol  flotte, des milliers de voix chuchotent et hurlent en même temps, à mes oreilles ; des milliers de mains me frôlent, me touchent, me palpent le visage, les bras, le coeur. Glacée. Toutes sont glacées. Alors je referme les yeux, incapable de les tenir ouverts plus d'une minute et tout ce cirque reprend de plus belle. Depuis le début.

Les visages sont accrochés au mur. Maggie, Hershel, Glenn... Glenn est debout. Bonne nouvelle. Même si je ne peux tenir les yeux ouverts, ni même la bouche, et encore moins prononcer un seul mot, bonne nouvelle. Meilleure nouvelle depuis longtemps. Lizzie, Sasha, Daryl même. Rick. Enfin. Tous inquiets. Pourquoi tous si graves ? Je suis contente de les voir moi.

Pas eux ?