54 - Quarantaine
4x02 - Infected
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*pov Rick*
On est tous k.o. et la matinée n'est même pas terminée.
Nous nous retrouvons dans la bibliothèque. Ils ont tous pris place autour de la table. C'est drôle comment la dégaine des gens illustre leur état d'esprit du moment voire leur personnalité toute entière. Regardez Carol, assise, bien droite sur sa chaise, rangée sous la table, comme prête à écrire, à manger, ou à travailler un devoir de classe, à fixer la table et ses mains posées à plat. Au contraire, à côté d'elle, Daryl a retourné carrément sa chaise, assis à califourchon, accoudé au dossier à tourner la tête vers celui qui est en train de parler.
Glenn ressemble à Carol, attentif et inquiet. et ma Y/n... à l'opposé du chasseur, dos à moi, elle pousse sa chaise pour basculer sur les pieds arrières, tenant la table du bout des doigts, balançant ses chaussures dans le vide, en équilibre précaire. Elle reste silencieuse, pour l'instant, écoutant l'avis que chacun exprime, tandis que la tension des dernières minutes redescend après l'épisode éprouvant qu'on vient d'essuyer à coup de couteau et de fourchette à viande. Hershel enfin, appuyé sur son genou, sa chaise à plusieurs mètres de la table, comme pour prendre de la hauteur, du moins élargir son champ et bien voir, évaluer l'état général de tout le monde autour de lui. Tous, ici, ont été exposés et nous sommes potentiellement infectés de cette espèce de grippe fulgurante.
"Le bloc A, propose Carol.
-Il est nettoyé... normalement, approuve Daryl en la regardant elle.
-C'est quoi le A ?
Les pieds de la chaise claquent en reprenant leur position normale.
"Le couloir de la mort...
On se tourne tous vers Glenn qui vient d'intervenir. Graves, comme un seul homme, nous sommes tous encore un peu plus refroidis.
"Bon... ok... reprend Y/n réfléchissant à haute voix, calme et pragmatique. S'il y reste un ou deux rôdeurs, au moins ils n'iront pas loin : c'est un cul-de-sac... haussant les épaules, tranquillisée.
Je camoufle mon sourire réflexe en baissant la tête, alors que Daryl soupire bruyamment, histoire d'afficher clairement son désespoir. Glenn fixe Y/n un peu outré.
"Bah quoi ?! C'est vrai ! Les douches communiquent entre le bloc C et le D, j'te f'rais dire... Ca aurait pu être nous plutôt qu'eux !
Hershel tourne la tête vers elle pendant que nous ravalons nos différentes réactions.
"Y/n a raison... On a eu de la chance... On met tous les gens du D dans le A... et nous tous avec... récapitule notre doyen. Caleb va m'aider à tout installer.
-Moi aussi, Doc... se propose ma petite, d'emblée.
Ils se lèvent d'un seul mouvement, alors que je sors le premier, resté sur le seuil de la bibliothèque.
*pov Y/n*
"J'ai dit une connerie ?!"
Je trotte derrière Rick, lui ayant emboité le pas dès qu'on en a eu fini avec cette espèce de Conseil comme ils s'amusent à l'appeler. Cellule de crise je dirais... Grosse Crise et Grosse Cellule, ouai...
"Quoi ? De quelle connerie tu parles ? se retournant vers moi.
-J'en ai dis plusieurs en plus ?! arrivant à sa hauteur en forçant encore le pas, catastrophée.
-Mais non... se moque-t-il doucement. Tes sorties sont pour le moins... inattendues... voire même... rafraîchissantes.
-C'est pour le cul-de-sac, c'est ça ?... Mais c'est vrai ! Ce sera le meilleur coin pour les serrer...
-Où nous, de nous faire piéger...
-Mouai... levant les yeux vers lui. J'avais pas vu ça comme ça...
Nous sortons enfin dans la cour. Il me devance de quelques pas et en arrivant vers le bloc C, je ne vois d'abord que des bras lui entourer la taille.
Carl se jette contre son père qui l'enlace alors que je m'approche pour découvrir la tête du garçon blottie contre le torse protecteur. Je ne dirais pas non à un câlin non plus. Rick explique à son fils, comme à Maggie et Michonne, un peu arrière, le résultat de notre réunion.
Quarantaine.
Carl me regarde un instant. Cela ne lui plaît visiblement pas, au vu de son visage qui se ferme à vue d'œil.
"Ca va aller... lui dis juste à lui avec un petit sourire rassurant. C'est juste par précaution."
Il se laisse faire quand son père s'écarte gentiment pour se pencher encore un peu à sa hauteur.
"Faut pas que tu prennes de risque. Tu restes dans le bloc C, Carl...
-J'veux être avec toi... tente le garçon.
Je réalise qu'il a eu aussi peur que nous, si ce n'est plus, n'ayant pas vu ce qu'il se passait réellement.
"Je suis sûr que ce n'est que pour quelques jours à peine... Veille bien sur ta petite sœur en attendant... Juste pour être certains que tout va bien..."
Carl se tourne encore vers moi. Je sais que mon sourire est de moins en moins convaincu, de plus en plus inquiet.
"Et vous allez où, alors ? Vous restez dans le D ?
-Dans le A... On installe tout le monde dans le A et nous avec... explique encore son père.
Daryl passe alors près de nous trois. Il remonte d'une main gantée son bandana noir sur sa bouche sans me lâcher des yeux.
"T'en as encore plein la gueule... baragouine-t-il un peu méprisant en passant son chemin. Je vais creuser, informe-t-il le shérif au passage.
-Quoi ? dis je, plus par réflexe.
- A ton avis ?... Débile... maugrée-t-il en levant sa pelle et s'éloignant.
Rick se retourne complètement vers moi, me trouvant sans doute trop près, juste là, à presqu'appuyer mon front contre son épaule, écoutant Carl depuis le début.
"Quoi ?! Qu'est ce que j'ai ?! inquiète en le voyant froncer les sourcils.
-Tu as du sang plein la figure Y/n... me confirme le p'tit mec.
-C'est vrai ?! sentant ma pulsation s'accélérer.
-C'est rien Petite... c'est rien... ! me dit doucement le shérif en sortant un mouchoir de sa poche pour m'essuyer les joues et le front.
-Mais... ! Si la grippe se transmet... !
-...Pas par le sang... Ca se saurait non ? On serait malades depuis longtemps, tu crois pas ? me murmure-t-il. Je l'emmène à l'intérieur ! prévient il les autres. Tu vas les faire flipper, là... Reste tranquille, tu veux ?
Il me tient contre lui alors qu'on se redirige vers le bloc D, tournant le dos aux autres qu'on laisse en plan. Mais ça n'a pas l'air de le gêner. Son bras réchauffe mes épaules alors que nous avançons au même rythme. Le battement de mon cœur se calme, repoussant la crise de panique qui m'a prise ne visualisant encore que le regard noir du chasseur.
"Va voir Hershel s'il te plaît... demande lui de... je sais pas t'ausculter... parle lui... et nettoie ta bouille... oui ?
Je réalise qu'il est penché en avant, pour avoir son visage à ma hauteur. Comme il a fait pour Carl quelques minutes avant.
Je ne sais pas si je l'adore ou si je le déteste.
Refusant de répondre à cette question, je repousse surtout l'envie de me blottir contre lui moi aussi et je fais demi tour vers l'intérieur sombre du bâtiment pour m'éloigner et me le sortir de la tête.
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