52 - Compote

4x01 - 30 days without an accident

52e !!! My god je n'y crois même pas !

Je ne crois surtout pas que j'en ai encore sous le pied ! 😎

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New York I love but you're bringing me down - LCD Soundsystem

*pov Rick*

"J'ai les BN... levant le paquet de gâteaux secs en marquant une pause sur le seuil de sa chambre.

-J'ai attaqué la compote... pardon...

Je dois me pencher un peu en avant pour découvrir Y/n au fond du lit du bas. Elle est assise dans le coin du mur, en tailleur, l'énorme boîte de conserve ouverte entre ses jambes. La cuillère luit un peu quand elle la porte à sa bouche en tournant la tête vers moi.

"Viens par là... tapotant le matelas à côté d'elle. J'ai une autre cuillère pour toi aussi...

J'approche lentement et viens m'asseoir près d'elle. On se regarde une seconde en silence. Elle a une tristesse plein les yeux.

"Comment le prend Beth... ? en me tendant son couvert propre.

-Je sais pas... haussant les épaules. Elle est pareille que ce matin...

-Elle est balèze cette gamine... approuve-t-elle. J'aurais été anéantie sans doute...

-Mmmh... 

-Et les écureuils ? Daryl peut être jaloux de tes talents de chasseur caché ? Putain c'est pas facile à dire.... reniflant en plongeant sa cuillère dans la compote jaune.

-Non... bredouille... 

On mange en silence quelques cuillerées alternées par un gros biscuit sec chacun, rassis et étouffe chrétien. Au bout d'un moment, tacitement, elle comprend qu'on a terminé notre encas du soir, et se penche pour déposer la boîte, au tiers entamée à peine, au bas du lit. Puis elle revient s'appuyer sur le mur. J'ai glissé un peu sur la couche, avachi. Son mouvement me fait pencher vers elle sur le matelas fatigué.

"Le rideau n'est pas tiré... et j'ai la flemme de me relever... dit elle plus bas

-On s'en fout...sur le même volume, la détaillant elle.

On se regarde encore. La nuit tombe, la lumière faiblit à travers le pan de carreaux de verre face à la porte. Mais on se voit encore, on se regarde toujours.

"Je suis désolée... souffle-t-elle en faisant sa moue de gamine triste.

Je regrette d'avoir raconté ma journée à table, tout à l'heure. J'en avais sans doute besoin, mais maintenant je me dis que j'aurais pas du. Elle n'y peut rien. Personne n'y peut rien. Et sa bouille désolée accentue mes remords de lui avoir fait partager ma trop sale journée. Sa main sur ma joue m'attire à elle définitivement, comme un apaisement. Elle me guide lentement à poser ma tête au creux de son cou, comme une rédemption. Mes doigts tombent sur ses jambes encore nues, comme une récompense. 

"Elle s'appelle Clara... dis je doucement, ne fixant que sa peau pâle et propre comparée à celle de l'autre jeune femme. Elle... elle était désespérée... 

-Je sais... Tu n'es en rien responsable...

Ses doigts vagabondent dans mes cheveux, tout doucement. Cette affection, cette tendresse... Depuis quand n'y ai-je pas eu le droit ? Bien avant mon coma.

"J'étais dans son état... 

-Dis pas ça ! réagit-elle.

-J'étais comme elle, Y/n... la prenant dans mes bras, enlaçant son petit torse plus franchement, ma tempe toujours contre son épaule. Si Hershel n'était pas descendu... Si toi, tu n'étais pas venue... décrocher ce putain d'téléphone...

Elle glisse le long du mur, s'étirant un peu, alors que je me recroqueville contre elle. Ses jambes passent sur les miennes, tous les deux allongés, mais assis aussi. Elle m'attire contre elle, m'embrassant autant que je la serre contre moi. Ce désespoir, sombre, pesant envahit la pièce qui nous plonge dans la nuit.

Je ferme les yeux au bout d'un moment, la sentant se détendre contre moi. Seul son souffle, le battement de son coeur contre mon oreille me fait tenir à la vie.

Figlia del cielo - Roberto Cacciapaglia 

*pov Y/n*

Je me redresse, assise. Essoufflée. Non. Oppressée. La nuit est tombée. La clarté à travers les carreaux de verre est pourtant lumineuse, brillante plutôt.

Mon lit est vide. Il est parti sans que je ne sente rien. J'ignore l'heure qu'il peut être. Mais à entendre le calme ambiant, sans doute déjà bien tard.

Je m'assois au bord du lit en fronçant le nez. Ca pue la compote chaude. J'essuie la sueur qui couvre ma poitrine en passant ma main sur mon tee-shirt. Ma nuque est en nage aussi. Je ramasse la boîte de conserve et me lève du lit. Sur la mezzanine déserte, je réalise, au petit courant d'air plus frais, que je suis encore en culotte. 

"T'en fous... tu vas croiser personne... et même ? T'es pas un écureuil, Dixon va pas te sauter, tu risques moins que le rongeur...

Je souris à ma pensée en avançant sur le béton tiède. Mes plantes de pieds rencontrent une multitude de petits obstacles inoffensifs. N'empêche que je serre la boîte contre moi un peu plus fort quand je découvre le matelas sur le perchoir, le duvet en vrac, m'attendant à surprendre le chasseur dans son sommeil.

"Il dort à poil, tu crois ?!

Je jette un oeil coupable à la couche déserte et descends les escaliers, soudain bien plus pressée.

"Quelle flippette, ma pauv' fille... !

-Arrête tes conneries putain... dis je tout haut en reprenant mon souffle.

Le rez-de-chaussée est tout aussi calme et désert. Les rideaux, pour la plupart confectionnés par les bons soins de Beth et Karen, sont tous tirés devant les barreaux des anciennes cellules. Certaines portes sont tirées, d'autres grandes ouvertes. Les tissus se soulèvent du courant d'air plus marqué ici. Ma sueur me fait frissonner du coup de pression que ma sottise vient de m'infliger. J'avance lentement et sors du couloir des cellules pour traverser la salle commune vers le coin cuisine. Je dois me débarrasser de cette compote qui a gagné mon dégoût. Mes pieds ramassent tout un tas de saloperies qui se collent à ma peau, et me piquent la voute plantaire. Je bois l'eau d'un verre à moitié rempli qui traîne sur l'une des tables. Puis je retourne sur mes pas.

Arrivée au pied de l'escalier qui monte à ma chambre, j'entends un bruit différent des ronflements d'Hershel à l'étage et des chouineries faiblardes de Bébé Judith. Je me penche sur le côté. Ca vient d'au-delà des cellules, après la porte du fond, vers les douches... Des traces de pieds nus et humides montrent le chemin jusqu'à la porte à barreaux restée grande ouverte. 

"Y en a un qui a encore plus chaud que toi... ou une...

Je monte les marches de métal, grinçant un peu sous mon poids. Le bruit de l'eau dans les tuyaux parvient jusqu'ici, porté par le silence absolu. 

"Tu m'étonnes... dis je tout bas.

Je marque encore une pause devant le couchage du perchoir, vide. Il a du sortir fumer sa clope... Ou doit monter la garde, même si je n'avais pas retenu qu'il était d'astreinte. 

"Il fait bien ce qu'il veut, laisse tomber...

J'atteins ma chambre. Il y fait vraiment une chaleur intenable en fait. Je n'en veux pas au sherif d'avoir préféré son bébé. Je me tourne encore une fois vers le perchoir... il y fait meilleur. Mais s'il me chope à sa place, je risque une de ces danses...

Je soulève les cheveux de ma nuque moite et me résous à grimper sur le lit du haut. Je ne vais pas tarder à me rendormir.

Pour l'instant, rien de plus important à faire.

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