48 - Equipe

3x16 - Welcome to the tombs

I know places - Lykke Li
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*pov Rick*

"Je leur dis que c'est moi...

- Non ! je souffle à l'inconnue du camion qui commence à se redresser.

Mais pire que la petite, elle ne tient absolument pas compte de mes ordres et se redresse, sort de la pénombre protectrice de la voiture, en tendant les bras en l'air.

"C'est moi ! C'est Karen ! prévient elle tout haut en sortant de notre cachette, bien en vue.

Les deux gardes la mettent immédiatement en joue de leurs fusils d'assaut.

"Karen ?! tonne le plus baraqué des deux. C'est bien toi ?!

-Où sont les autres ? demande son compagnon qui est une femme.

-... Il les a tous tués... et ces gens... se tournant vers moi alors que je secoue la tête vigoureusement.

-Fais pas ça ! dis je encore à voix basse.

-Ces gens m'ont sauvées... me désignant toujours dans l'ombre de l'épave.

Je jette un oeil à Daryl et Michonne toujours planqués qui me fusillent du regard. Le chasseur secoue derechef la tête de refus.

"Ok ! dis je en me redressant subitement. On sort de là... levant les mains à mon tour.

Mes amis font le tour du véhicule et sortent à leur tour, malgré leur désaccord évident.

"C'est une mauvaise idée... juge encore Daryl

-On va pas rester planqués derrière la bagnole toute la vie non plus, sois pas crétin... rouspète ma petite en approchant dans mon dos.

-Si c'est pas eux qui te la raccourcissent d'ici cinq minutes, c'est moi qui vais te la griller, ta vie, Morveuse... riposte le chasseur de mauvaise humeur.

Avec Michonne on s'avance tous, bien en vue des deux gardes qui ouvrent lentement le portail.

*pov Daryl*

Les rues de Woodbury sont désertes alors que les deux blacks nous autorisent à y pénétrer sans plus de blabla. La femme, Karen, leur explique son amusante après-midi.

"Je connais ces deux là... me dit Y/n alors qu'ils discutent avec Rick et Michonne. C'est eux qui sont entrés par l'autre côté de la prison l'autre jour. Carl les a guidés jusqu'au bloc C.... continue-t-elle en les détaillant.  Ils sont frère et soeur... et y avait deux autres mecs avec eux, un grand gamin avec son père... le plus flippant des quatre.

A y est. C'est sans doute notre premier véritable échange depuis... Elle me fixe toujours en silence pendant de longs moments que je sens sur mes épaules, mais elle me reparle aussi de nouveau normalement. Elle doit me détester. Et ça a été sa façon de me le faire comprendre. Message reçu, Morveuse.
Elle me parle à nouveau. Le principal. Enfin.

On les suit dans une maison à la façade identique à toutes les autres, mais qui se révèle en chantier à l'intérieur, faite de cloisons de tôles ondulées. Glauque. On suit nos nouveaux compagnons, comme une balade du dimanche.

-Parce que le grand black est pas flippant, là ? je désigne l'homme super baraqué qui ouvre la marche parmi les pièces sombres et puant la mort.

-Sa soeur est bien plus dangereuse à mon avis, se tournant vers moi avec un sourire, comme pour s'assurer que la grande fille longiligne ne la goale pas.

-En vrai, t'es une p'tite langue de p...

-J'dis rien d'mal ! proteste-t-elle un peu plus fort et beaucoup plus aigu.

Rick se retourne à ses mots, comme Michonne, tout deux surpris et nous fusillant des yeux, comme pour faire taire les mômes pendant la visite de leur future baraque.

"Ferme là, Miss Ragots...

-Daryl ! m'appelle le shérif.

-Pfff...! se contente de protester Y/n alors que je m'élance devant le petit groupe, le fusil que m'a donné la sœur, donc, en joue.

On s'arrête devant une porte de fortune. Je baisse les yeux pour facilement identifier une flaque de sang sombre qui macule le sol et provient clairement de la pièce derrière. Je préviens le shérif d'un seul geste.

Rick tend son colt à son tour et hoche la tête quand je vais pour défoncer le battant de tôle qui ne résiste pas.

*pov Y/n*

Je ne suis pas rentrée. J'ai entendu les gémissements déchirants de Michonne à l'intérieur ; alors j'ai arrêté mes pas et suis restée à l'extérieur de l'antre.

Les garçons ne tardent pas à sortir à leur tour. Leurs visages sont fermés, tristes. Rick repousse doucement la porte de tôle ; Michonne à l'intérieur, avec Andréa.

Daryl me croise sans plus un moment ni même un coup d'oeil, las,  alors que j'avance jusque Rick qui tient la poignée de la porte, le grand black appuyé sur le mur derrière lui. J'ai soudain comme davantage besoin d'être avec lui plutôt qu'avec le chasseur.

On dirait qu'ils attendent quelque chose.

Je m'approche encore du shérif qui garde la tête basse sans bouger. Je tends la main vers son bras, atteignant juste la manche de son blouson pour seul soutien.

"Je suis dés...

Un sursaut interrompt mes mots soufflés, me soulève le corps au coup de feu qui éclate dans la pièce fermée. Il recule quand la porte s'ouvre lentement sur Michonne, le visage baigné de larmes, me poussant doucement avec lui, mes doigts agrippés à sa manche, alors que je fixe la samouraï comme une idiote silencieuse et  impuissante.

*pov Rick*

On rentre, dans le jour bien avancé, roulant derrière la moto de Daryl qui ouvre toujours la voie.

Je regarde ma voisine, puis dans le rétro. Elles restent toutes les deux muettes depuis notre départ. Michonne regarde par sa fenêtre. Son visage est fermé, toujours trempé de larmes qui coulent en silence. Alors par discrétion, par pudeur pour sa peine, je me tourne vers ma voisine. Les boucles bougent contre la vitre au rythme des remous de la voiture sur la route abîmée. Elle a les yeux fermés, son teint pâle est mangé de ses mèches désordonnées.

Les soeurs Greene ouvrent ce qu'il reste de notre portail et le cortège de véhicules passe et envahit la cour intérieure.

"Il s'est passé quoi ? me demande Hershel à la porte du bloc C, accueillant d'un sourire compatissant tous ces pauvres gens.

-Rien... personne n'habite Woodbury à partir de maintenant.

-Tu as bien fait Rick... approuve mon vieil ami.

-Le Gouverneur a disparu. Mais ses gens ne sont que comme nous...

-Je sais bien... et ce Milton... ?

Je me contente de secouer la tête avant de m'éloigner de la longue file qui continue de pénétrer en silence, dans notre refuge, en sécurité.

Comme la veille au matin, je me retrouve à lever les yeux sur la passerelle grillagée. Là, elle reste vide.

"Est ce que cette fois j'ai fait ce que tu attendais de moi ? dis je tout bas mais à voix haute.

-Tu fais ce que tu peux, toujours Shérif...

Je me retourne pour trouver ma petite qui s'approche en me souriant. Elle lève les yeux sur la passerelle à son tour. Comme si elle savait ce que j'y ai vu. Ce que j'y cherche, toujours. Puis elle me regarde moi à nouveau, son sourire doux et imperturbable aux lèvres. Un peu désolé, là.

Elle reste près de moi, sans véritablement me toucher mais je sens sa présence, bien plus, sa chaleur contre mon bras que j'ose étirer autour de ses frêles épaules au bout d'un moment. Elle se laisse faire.

Elle a raison. J'ai été content qu'elle soit là, dans mon équipe.

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