44 - Allumeuse

4x14 - prey

Voilà ce que je voulais vous dire de cette scène terrible sur ma tour de guet...

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*pov Y/n*

Il glisse le long du mur, pour s'asseoir à côté de moi. Je lui tends un des cookies que Carol a mis dans mon bento et le gobelet de thé fumant.

Après une gorgée de mon mug chaud, je ne sais pas trop pourquoi, ma tête penche sur ma droite et trouve son épaule. Alors je la laisse faire.

"Dure journée, pas vrai... ? dis je doucement.

Je trouve son regard qu'il baisse sur moi, surpris et ou amusé, je ne saurai dire. Je sais juste que je suis lasse tout d'un coup. Gros coup de barre.

Je me redresse et croque un morceau croustillant du biscuit.

"Pépite ! dis je, ravie autant qu'impressionnée, en envoyant des miettes droit devant qui tombent en pluie sur mon duvet tendu.

Je l'entends rire contre le gobelet qu'il vient de monter à sa bouche. J'aime ça. L'entendre rire. Même tout doucement. J'aime vraiment ça.

J'inspire, histoire de détendre le spasme qui serre mon ventre sans prévenir. Qu'est ce que je risque ? Je dormirai plus tard. J'en ai envie depuis des jours, des semaines maintenant et rien ne se passe. Alors qu'est ce que je risque ? Qu'il me mette les menottes ?! Oh ouai, les menottes !... Arrête tes conneries, Y/n...

J'inspire en regardant la balustrade face à moi et je laisse faire. Il a les jambes tendues devant lui et me barre toute la largeur du balcon de toutes manières. Alors je vais comme pour me mettre debout mais il n'y a que ma jambe gauche qui passe d'abord par dessus les deux siennes, faisant voler le duvet souplement. Me voilà grimpée à califourchon, face à lui, le visage à la même hauteur que le sien, qui me fixe, cette fois clairement plus surpris. Je garde mon élan, m'appuyant sur mon genou gauche pour basculer mon autre jambe, mais je sens ses mains sur poser sur mes hanches. Sauf que si je m'asseois maintenant, il évaluera sans mal mon état. Je baisse quand même mon bassin pour garder mon équilibre horizontal. Il se redresse un peu, s'approchant encore alors que mes bras viennent se repose sur ses épaules, stabilisant mon équilibre vertical.

Je suis à peine plus grande que lui qui s'approche encore, à sentir son souffle sur ma bouche, son nez venant frôler le mien. Tout s'accélère encore. Ses mains qui remontent mes flancs, chiffonnent mon tee-shirt, mes coudes se repliant autour de son cou alors que mes cuisses se redressent un peu, mes quadriceps me brulant déjà méchamment, même si, à dire, ce n'est pas vraiment là que j'ai encore le plus chaud.

Ses mains bouillantes contre la peau de mon dos l'attire davantage à lui. Nos bouches se cherchent, se frôlent, et s'évitent. Nos souffles se font plus courts et plus saccadés d'instant en instant. Alors que je me mords la lèvre inférieure, prête à céder cette fois.

Le grillage au pied de la tour grince un peu plus bruyamment, un rôdeur plus bruyant que les autres nous ramène à la réalité de notre vie, et ma jambe gauche finit son trajet, me propulsant soudain debout je ne sais trop comment, tirant mon duvet pourri comme la traîne d'une fille paumée et insignifiante.

Deux pas fuyants et je claque la porte de la pièce vide derrière moi. Je me laisse tomber sur le matelas qui n'absorbe pas ma chute, sentant bien le béton en dessous cogner mon épaule, ma hanche et mon genou dans une grimace de douleur. Je me roule dans le duvet puant, voulant disparaître aux yeux du monde, mais surtout aux vert d'eau du shérif, juste à l'autre côté de la cloison. Ce n'est sans doute pas encore le bon moment... Il n'y aura sans doute jamais de bon moment.

La honte.

*pov Rick*

Qu'est ce qu'il vient de se passer là ?!

Le truc que j'attends depuis des jours et des semaines, sans vraiment oser l'avouer, sans oser faire quoi que ce soit, parce que n'osant l'imaginer possible. Mais mes réflexes m'ont déjà trahis plus d'une fois, surtout quand je la crois en danger. En fait, c'est bien elle la plus mâture de nous deux. Finalement, peut être qu'elle aussi ressent la même chose... ? Quel empoté ! Et la voilà envolée, incapable que je suis de la retenir un tant soit peu. Je me déteste, je me jetterais par dessus la balustrade quand je suis comme ça !

Je me paume dans mes pensées et mes sentiments. Depuis combien de temps au juste ? Le soleil brille au dessus de la colline quand je reviens enfin ici et maintenant. J'ai du m'assoupir, tout assis ça se trouve.

Je me redresse laborieusement, empoignant le fusil à lunettes resté entre nous, abandonné là.

Je tourne la tête vers la gauche, les mêmes rôdeurs sont toujours là, pas plus nombreux, pas plus virulents pour l'instant. Un bruit me fait regarder devant moi, ou bien était un mouvement ? Une lueur, juste.... Y a un trou entre les buissons que je n'avais pas remarqué, à la lisière de la forêt, juste en face, là.

Une intuition me prend. Le bruit, l'éclat, quoi que ce soit, était bizarre comme quelque chose... de... manqué. Je m'aide de la lunette pour regarder le trou de végétation. Peut être que ce n'était qu'un animal, un chevreuil ou un sanglier. Je pourrais au moins le signaler à Daryl. Je regarde encore, mais rien. Il n'y a rien. J'ai du rêver alors que l'impression s'évapore de ma tête.

Mes yeux fixent le disque éblouissant une seconde. Puis je me tourne vers la porte, un point noir en plein milieu de la rétine. Un pas dans la pièce silencieuse avant de m'arrêter à la vue du petit monticule immobile que forme le duvet. Il recouvre le haut du corps de Y/n, sa tête enfouie quelque part dans les replis située par quelques mèches bouclées. Sa culotte blanche, ses jambes pliées et ses pieds, les uns sur les autres, nus et pâlots, contrastent avec le sombre de la couverture où elle pense être toute entière camouflée sans doute.

"J'vais chercher le p'tit déjeuner...

Au son de ma voix les petites jambes se reserrent comme un réflexe, comme les antennes des escargots qui se rétractent dès qu'on les frôle.

Elle me fait rire, même si je ne fais que sourire, je ne veux pas qu'elle pense que je me moque d'elle. Elle m'amuse.

Je descends de la tour de guet, avec précaution parce que mes pensées ne sont pas à ce que je fais. Retourner au bloc C, trouver les autres un moment. Marcher. Marcher va me faire du bien.

Elle me plaît. Bon Dieu qu'elle me plaît.

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Bon... finalement ce p'tit bidule est plus risible que torride. Mais bon j'aurais essayé 😂 et Hazel a fait irruption dans ma tête, j'ai su que c'était mort 😅. Alors j'ai préféré terminer avec la jolie petite de la Timidité des Cimes d'EponymeAnonyme !
#campnanowrimo2019
#campo4

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