40 - Orange

3x12 - Clear

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*pov Rick*

Morgan ne veut rien entendre. Ca me serre les tripes. J'aurais vraiment aimé qu'il revienne avec nous. Mais c'est une vraie tête de mule. Au moins j'ai trouvé ce que je suis venu chercher. C'est le principal.

Carl m'attend au pied de l'immeuble. Il me fait la gueule mais il sait que c'est moi qui ai la clé. Je tente un sourire quand je l'approche mais il vire dès que je suis sur le trottoir. Michonne l'attend devant le petit lit à demi replié qu'ils ont trouvé. Ils le soulèvent tous les deux. Je détaille rapidement l'intérieur... quelques bricoles, comme une ou deux boîtes de lait, des couches, et un truc de toutes les couleurs, tout dur et d'une forme de... chat, j'dirais... mais faut bien chercher...

Je ne commente pas, Carl risquerait de m'en balancer une nouvelle qui ne me plaîrait qu'à moitié. Le coffre de la voiture est grand ouvert et je les aide à tout mettre à l'intérieur malgré l'encombrement déjà installé. Michonne referme le hayon d'un geste énergique.

"Tu prends l'volant...

Je balance les clés à son visage surpris. Elle ne dit rien, mais au moins, elle sera occupée. Et je pourrai souffler.

"Où est Y/n ? demande Carl en ouvrant la portière arrière.

-Elle était là y a une minute... répond Michonne.

Je sens la tension monter de plusieurs crans alors que je ne la vois nulle part. Je tourne sur moi même, de plus en plus inquiet.

"Putain d'teigne...

Je jure en réalisant que tous les rôdeurs sont à terre, et ceux déjà empalés tout aussi morts.

D'un trou important au milieu du front.

Tous. Exactement de la même taille, le trou.

Celui d'un beau marteau de charpentier.

"Michonne, tu conduis, on se grouille ! Elle a pris les devants ! me précipitant vers le siège passager.


*Pov Carl*

"Pourquoi elle est partie, P'pa ?! Qu'est ce qu't'as encore fait ?

-J'ai rien fait du tout... c'est des histoires de grands, Carl...

-Pfff...

Il m'énerve ! Comme si j'étais incapable de comprendre quoi que ce soit ! Je suis plus un gamin ! Mais mon père s'acharne pour continuer à le penser. Alors que je fais plein de trucs d'adulte. Parce que je suis un adulte maintenant, moi aussi.

C'est lui le gamin, puisqu'il fait même fuir la seule fille qui pourrait vouloir encore de lui. Quel... !!!

Je croise mes bras en reculant contre le dossier. C'est Michonne qui conduit et elle speede bien, c'est cool.

"La voilà ! s'écrit mon père.

Je me redresse pour regarder à travers le pare-brise avant. Ouf ! C'est bien Y/n là-bas...

"Roule à sa hauteur... indique-t-il à Michonne qui ralentit. Y/n... Qu'est ce que tu fous putain ?! dit il en baissant rapidement sa vitre comme un débile.

Je regarde le compteur de la voiture. On roule à presque 7 à l'heure ! Elle est vénère, pas d'doute. Et je reviens vers ma fenêtre derrière lui. Y/n est clairement en rogne, mais elle n'est pas blessée.

"Dépasse la... et arrête toi devant elle... dit plus bas mon père en se tournant vers Michonne.

La voiture accélère brutalement, me projetant contre mon dossier avant de faire une embardée sur la droite.

*pov Y/n*

Ils me soulent tous. Je suis bonne à rien. Je l'ai abandonné. Je l'ai laissé livré à lui même alors qu'il n'était pas en état de survivre.

Tout est remonté d'un coup devant ce petit carré coloré à la craie, trop appuyée sur le mur.

Rick n'a pas semblé m'en vouloir. Mais ça viendra. De toutes manières, depuis un moment, je ne suis plus bonne à rien. Il arrête pas me tirer de mauvais pas. Je ne sais même pas pourquoi j'ai pris cette putain d'arbalète qui n'arrête pas de tomber en plus. Cette lanière me fait chier. Je vais finir par tout balancer. Le chasseur ira se faire foutre aussi. S'il veut ce truc, il viendra le chercher... Qu'ils aillent tous se faire foutre.

Je remets la lanière sur mon épaule pour la énième fois d'un geste toujours plus agacé et l'arme qui me couvre tout le dos bat contre mes fesses et me donne envie d'hurler. Planter tous les rôdeurs sur mon chemin ne m'a même pas encore calmée. Encore un qui approche, il va voir de quel bois j'me chauffe.

Son sang me gicle au visage quand j'enlève mon marteau de sa gueule qui était déjà bien  défoncée avant que je ne le touche, juré. Mais ma frustration serre toujours mon ventre.

Je marche, vite, très vite. Mes cuisses, mes mollets me chauffent, un truc de dingue. Je suis partie trop vite, je vais me cramer en moins de deux. Ca fait longtemps que j'ai pas pensé comme ça, tiens. Comme quand je partais courir, dans la rue ou sur un tapis. Combien de fois je me suis cramée, voulant trop en faire ? Bah, là, c'est pareil. Je vais me cramer. Ca va peut être me calmer, si seulement. Ca ferait un point positif à coller sur ces dernières heures.

Aller, qui veut un p'tit coup encore ?! J'en ai à revendre. Et j'accélère ma foulée.

"Qu'est c'que tu fous, putain ?

Je n'ai pas entendu la voiture. Juste sa voix parvient à mes oreilles, autoritaire, froide, pas contente. Mais je continue ma marche athlétique. J'ai trouvé mon second souffle je crois. Mes jambes ne me font plus vraiment mal, elles battent le tempo, c'en est presque hypnotique. Je suis prête à retourner à la prison avant la nuit à ce rythme là.

Je fixe la route droit devant. J'ai pas envie de lui parler. Puis la voiture vire un peu plus loin, sur la droite. La portière passager s'ouvre vivement alors que j'en approche moi aussi rapidement. Le shérif en surgit et se plante devant moi la seconde d'après. Je vais pour l'éviter, contourner la voiture, partant sur la gauche, faisant même demi tour !

"Y/n... tu fous quoi là ?! T'arrête tes gamineries oui ? Tu comptes aller où comme ça ? dit il plus bas, me suivant à la trace.

-Fous moi la paix...

-Jamais d'la vie ! ricane-t-il sèchement.

- Qu'est c'que tu veux !? m'arrêtant pour me retourner et le trouver juste là. Fous moi la paix !

-Pourquoi ?! Qu'est c'qu'i' y a ?! Qu'est-c'que j'ai fait ?!

-... T'as rien fait ! levant les bras au ciel. Tout ne tourne pas toujours autour de toi !

Je sais que je suis en colère, mais je ne sais pas foncièrement pourquoi, contre quoi. Alors je dis n'importe quoi. Pour le foutre en rogne, pour lui refiler ma rage.

"Dis moi... j'ai dit un truc qui fallait pas ? dit il tout doucement en me fixant.

La voiture est derrière lui, je ne la vois plus. Je ne vois que ces yeux d'eau qui se baissent pour me regarder en face. La colère recule. La frustration lâche mon ventre, enfin.

"Je regrette...

-Tu... regrettes ?... le ton plus contrarié, fronçant les sourcils.

-J'aurais pas dû... baissant la tête. J'aurais jamais dû...

-De quoi tu parles Y/n... tu regrettes quoi... nous ?

Je lève le nez sur lui, et découvre autant de surprise dans ses yeux qu'il doit y en avoir dans les miens. Parce qu'il y a un nous ?

*pov Rick*

Au moins ça la fait réagir. Je ne comprends pas ce qu'elle veut dire, où elle veut en venir, mais y a un truc qui la travaille. C'est quoi cette histoire de regret ? Elle regrette quoi, d'être venue aujourd'hui ? D'être restée avec le groupe ? De... m'avoir rencontré ?

Elle regrette que je l'aie dans la peau ? Parce que même si le mot qui a passé mes lèvres m'a surpris aussi, celui là, je ne le regrette pour rien au monde.

"L'hôpital... dit elle enfin alors qu'on se dévore des yeux depuis dix secondes.

-Quoi l'hôpital ? C'est juste un carré sur le mur... Morgan est frap...

-Je t'ai abandonné là-bas... Mais je ne te connaissais pas ! J'avais une mission ! Glenn m'attendait dehors, et je m'étais déjà à moitié perdue à l'aller ! J'avais trouvé la pharmacie, fallait que je retourne... et j'ai cru qu't'étais déjà à moitié mor...

Je l'attire à moi sans doute un peu trop vivement, l'agrippant des deux mains aux épaules alors que la mienne proteste. Son visage se colle à ma chemise, son dernier mot est mangé par mon geste. Mais je refuse de l'entendre. Je ne veux que la serrer contre moi. Je ne veux faire que ça depuis des semaines. Déjà tout à l'heure dans l'appartement, j'étais à deux doigts de... si Carl et Michonne n'avaient pas déboulé. Je la sens frémir, puis carrément trembler avant que ses bras ne se nouent autour de ma taille.

"Je regrette rien du tout moi... je murmure dans ses cheveux.


*pov Carl*

Je n'ai jamais vu Y/n dans cet état.

"Il a vraiment du merder... dis je tout haut contre ma vitre fermée, en entendant les mots de Y/n sans trop les comprendre.

-Tu m'étonnes... rit Michonne assise au volant, la tête tournant dans tous les sens à montrer la garde.

Je ne la vois pas, Papa nous la cache toute entière. Mais ça chauffe pour ses abatis. Avec Maman aussi, il se faisait souvent remonter les bretelles. Et puis il dit un truc. Sa voix est toute calme à côté. Il m'énerve quand il fait ça. Parce que ça marche à chaque fois.

La preuve : elle met ses bras autour de sa taille.

"Bon, c'est cool, on va pouvoir repartir... me recalant contre le dossier de la banquette, ayant glissé derrière Michonne pour laisser la place à mon amie réconciliée.

-J'ai la dalle...

Le hayon s'ouvre, un truc tombe sur la plage arrière et il se referme.

"Doucement... ! je râle, gêné aux oreilles par le souffle de l'air que ça a soulevé dans l'habitacle.

Y/n entre et s'installe un peu lentement à côté de moi et mon père passe devant. Il regarde Michonne qui met le contact. Je jette un œil à ma voisine qui regarde par sa fenêtre. Ca me fait chier qu'elle ne déconne pas, qu'elle ne sourit même pas, comme d'habitude. J'aime pas quand elle est pas bien.

Michonne accélère encore et on reste tous silencieux. Puis au bout d'un moment, je sens Y/n prendre ma main et la soulever avant que sa bouche ne m'embrasse trois doigts... Je la regarde qui me regarde.

"Pardon... articule-t-elle avec une moue, les yeux luisants, avant de se tourner à nouveau vers sa fenêtre, ses doigts tenant toujours les miens.

On roule encore un peu. Puis elle lâche ma main qu'on a posées sur la banquette entre nous.

"Arrête ! s'écrit elle soudain. Recule s'te plaît...

-Ouai... bien vu... commente mon père, le ton amusé.

Michonne recule rapidement alors que je regarde en arrière aussi, découvrant une arbalète sur la plage arrière. Puis elle s'arrête, toujours sans douceur.

Y/n ouvre sa portière, et se penche dangereusement à l'extérieur,  sa jambe gauche se soulève à perdre l'équilibre me donnant un léger coup quand je veux l'attraper par la ceinture pour l'empêcher de tomber de la banquette dans un réflexe. Puis elle se redresse je ne sais comment pour réussir à rentrer un sac à dos orange et tout dégueu qu'elle installe entre nous deux.
On se regarde une milliseconde. Je réalise que j'ai voulu lui toucher le... mais elle me sourit et tout s'envole.

"Doit y avoir de quoi faire là-dedans... dis elle en claquant sa porte.

Michonne et Papa se retournent vers nous. Ils n'ont pas du tout la même expression. Michonne est dégoutée. Et Papa adresse un clin d'œil à ma voisine qui lui rend son sourire.

"Dégueuuuu.... dis je en les voyant faire.

-Clairement... se retourne encore Michonne après avoir jeté un œil écoeuré au gros sac qui prend tout l'espace au sol entre Y/n et moi.

-Fouette, Cocher ! s'exclame Y/n, plus détendue.

Papa me fixe une seconde, avec un sourire songeur. Il ne dit rien, mais j'aime bien son regard. Alors j'hoche la tête en lui souriant un peu. Si c'est pour Y/n, ça m'est égal. C'est même plutôt une bonne idée...

"Il fait super bien les arbres n'empêche... dit elle à nouveau songeuse en regardant par sa fenêtre.

C'est même la plus naturelle des idées.


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Nano 28.
Mais surtout antepenultième au moment où je publie... j'atteinds encore le fond de mon sac de noisettes. L'écureuil va devoir se remettre au travail s'il ne veut pas se prendre un carreau quelque part... et ça, je ne peux pas vous promettre qu'il soit à l'heure le petit écureuil... 🌰🌰🌰
On verra son état général dans deux semaines quoi hein, rien ne sert de courir faut juste ne pas se choper un Dixon grognon.
Merci de vous balader par là ❤

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